Gabriel & Erwin

Sans doute. Moi tout ce que je vois à cet instant, c'est que tu te fais bouffer par la noirceur de ton âme et que tu ne lutte pas. Toi, qui a toujours été un combattant. Tu laisses ta rage tout dévaster ce qu'il y a d'humain en toi pour le coup.
Non, c'est vrai que je ne peux pas comprendre ce que tu ressens. On est deux natures totalement différentes. T'es un être de passion, alors que je suis de raison. Cela ne m'empêche pas de penser que tu pourrais facilement aller mieux si tu abandonnais cette fierté bafouée pour juste pleurer toutes les larmes de ton corps. Juste accepter le fait que tu as fais ce que tu as pu et que tu ne peux rien faire d'autre, que c'est Stan le maître de son destin. Tu te ferais aussi du bien, en acceptant le fait que les mots prononcés par Stan n'étaient que chimère, prononcés sous le coup de la colère, de la douleur, qu'il le regrettera, reviendra vers toi pour te retrouver, car autant toi que lui, vous avez besoin de l'autre dans vos existences. Tu veux m'épargner ça, mais tu préfères te laisser complètement dévorer par cette fureur. Tu attends quoi ? De commettre l'irrécupérable, tuer ce gamin après avoir assouvi ton fantasme de le dominer comme jamais ? Ou de t'être blessé par tous les moyens pour oublier cette rage, en ne prenant pas en compte que cela ne t'aidera pas et qu'au contraire, tu ne feras que sombrer encore plus ou que tu auras perdu la vie ? Tu veux être cet homme, bon sang, Gabriel ? Tu ne veux pas d'aide là, Gabriel. C'est évident, tes mots le transpirent. Je ne vais pas te forcer à avoir mon aide si tu n'en veux pas pour les raisons qui t'appartiennent. Je trouve juste que c'est idiot. Parce que tu pourrais essayer d'amoindrir cette fureur si tu le désirais vraiment. C'est ton choix, je le respecte. Seulement si tu te fais du mal, je t'en voudrai, sache le simplement.

Je n'ai pas envie de lutter Erwin, là je n'en ai pas la force, je n'en ai pas l'envie.
Les larmes elles sont là et bien là. Plus acides que jamais. Je ne sais même pas comment je vais les arrêter.
J'ai plus envie de penser à Stan, parce que tout ce que je vois c'est ce qu'il subit à cause de l'autre connard, alors que je me suis battu pour qu'il soit épargner par les horreurs de sa mère. Ce n'est pas parce que l'on aime quelqu'un que l'on doit accepter d'être bafoué et traiter comme une sous merde. Je ne tolère pas sa faiblesse de ce côté là. Il n'a pas le droit de le laisser passer ce qu'il a fait qu'importe sa raison. Pour moi c'est un outrage impardonnable et que Stan réagisse comme ça même c'est ce n'était que sous le coup de la colère. Je ne peux pas l'accepter. Ce n'est pas le Stan que j'ai élevé, c'est celui que Felipe a créé de toute pièce en le droguant, le brisant, en le violant. Et c'est intolérable pour moi.
Je ne tuerais pas Felipe, je ne suis pas un assassin je veux juste qu'il paie pour la souffrance, la douleur et l'horreur qu'il a faite endurer à Stan. Juste qu'il paie. Mais j'ai la sensation d'être le seul à le vouloir sur le banc des accusés, même toi tu le défends lui trouvant des excuses pour son acte horrible.
Pour le moment j'ai besoin d'être seul avec ma souffrance, ma douleur, ma haine, ma rancœur. Si elles me bouffent et bien elles me boufferont. Je veux juste fermer les yeux et voir le vide, je veux le sentir autour de moi. Après je ne sais pas ...

Fais comme tu sens, Gabriel. C'est un dialogue de sourd que je mène, depuis tout à l'heure. Je le défends ? Non, je ne pense pas, mais si dans ton état tu prends mes paroles dans ce sens, c'est qu'il est impossible de te faire entendre raison. Tu n'as pas envie, je le vois bien, je ne vais pas te forcer, non plus. Je suis juste médecin. Désolé d'être de nature raisonnée et de prendre les choses sous un angle rationnel. De toute façon, quoi que je dise, tu vas trouver quelque chose à redire, car t'es borné dans ta manière de voir les choses. Alors, je ne vais pas perdre ton temps. Fais juste attention à toi. Puisque de toute évidence, je ne sers à rien et je suis désormais ton ennemi...

Tu n'es pas mon ennemi Erwin, tu es mon ami, le seul que j'ai. Ne m'en veux pas. J'ai besoin d'affronter ça seul pour le moment, même si ça me tue de refuser ton aide. Parce que j'ai envie de te voir mais c'est mieux comme ça. Je ne veux pas détruire ce qu'il y a de beau entre nous. Tu comprends.
Je te donnerais des nouvelles, ne t'affoles pas si je reste silencieux. Si je ne réponds pas de suite. J'ai besoin de faire le vide. Mais ne me lâche pas, peut être que j'aurais besoin de toi à un moment ou à un autre si je sombre trop. Mais pas là. Pas à cet instant. Je ne veux pas que tu vois la haine dans mon regard. Ni la noirceur dans mon cœur.
Prends soin de toi et ne m'oublies pas. Surtout ne m'oublies pas. Embrasse Connor pour moi. Dis lui que nous retournerons faire du cheval bientôt.

Je ne comprends pas comment tu peux gâcher ce qu'il y a de beau entre nous, Gabriel... Mais OK. On fait comme tu le désires. De toute façon, j'ai aucun poids sur ta décision et ce qu'il va résulter de toute cette folie. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne choses pour toi, mais c'est toi qui décide. Cela ne va pas m'empêcher d'être inquiet en attendant que ça passe. Si ça passe... Je ne t'oublierai pas. Comme si c'était possible, idiot ! En attendant, je vais faire ce qui me semble être la chose le plus adapté à faire. Prends soin de toi, c'est tout ce que je te demande et ne laisse pas les ténèbres te faire perdre la tête, car tu mérites mieux que ça.

C'est difficile à expliquer, je me suis rendu compte de chose et ça me fout la trouille. Et je ne veux pas que tu me vois alors que je ne suis qu'une merde.
Je sais que tu vas être inquiet, je le suis aussi. Parce que je ne sais pas comment ça va tourner. Comment je vais survivre à tout ça. Stan c'est toute ma vie et là tout vient dans l'enfer.
Tu vas faire quoi Erwin ? Tu ne vas pas boire, fais pas de connerie à cause de moi. Toi tu as Connor.
Je vais aller me doucher et surement me coucher. J'ai mal à la tronche et je suis épuisé. Je te tiens au courant. Au moins toi car je ne compte pas prendre contact avec Stan.

De choses ? C'est à dire ? Stan t'aime, n'en doute pas et ce n'est pas parce que sur un moment, il a prétendu le contraire que ça change quoi que ce soit Gabriel. Et toi aussi, tu l'aimes ce gamin, même encore maintenant, sinon tu ne te foutrait pas en l'air... ou ne prendrait pas le risque...
Rien de tout cela. Je vais aller voir Stan à l'hôpital, m'occuper de lui, car je sais que lorsque tu auras dissipé toute cette hargne ton inquiétude va se réveiller comme une bombe à retardement. A défaut de pouvoir t'aider, je vais au moins m'assurer que Stan ne sombre pas dans la détresse de son côté.
D'accord, merci... Prends soin de toi.

Je t'en parlerais quand j'irais mieux de vive voix. Pas là, pas comme ça. 
Je n'ai pas envie de penser à tout ça. C'est assez difficile comme ça Erwin. Je voudrais plus avoir mal c'est tout, alors nier le fait d'aimer, de l'aimer ça me soulage.
Okay merci. Tu me donneras des nouvelles. Je voulais passer tout le temps de son hospitalisation à ses côtés, mais il a fallu que ce connard vienne. Et voilà qu'il va affronter ça tout seul, enfin l'autre sera là pour finir de le détruire. Quelle saloperie. Je sais que tu prendras soin de lui. Moi j'en suis plus capable, de toute façon ..
Merci pour tout Erwin.

D'accord.
Je peux comprendre, mais te refermer ne va pas t'aider non plus, mais peut être que c'est comme ça que tu percuteras qu'il te faut de l'aide, que tu ne dois pas garder ça en toi ou exploser au point de te faire du mal à toi-même. Cela m'inquiète, mais je suis impuissant, donc on va faire avec.
C'est aussi ce que tu as choisis au final en lâchant prise Gabriel. Tu pourrais être avec lui, faire abstraction de cette rage, mais tu en sembles incapable. Pas de soucis, je te donnerai de ces nouvelles, si tu en veux.
Pas de quoi, je suis ton ami, idiot.

Salut,
Tu as vu Stan ? Il va bien ? Il y a toujours ce .. enfin tu vois de qui je veux parler.
Et toi ça va ? Tu as passé un bonne journée ? Encore désolé pour tout ça. Mais ne t'inquiète pas je vais bien. Passe une bonne soirée.