Des évènements douloureux pour un bonheur retrouvé (Loukaël #3)

Je sais que je t'inquiète, encore plus depuis que je craque. Mais si tu n'avais pas été là, je sais que je ne me serais pas permis de faire ça avec quelqu'un d'autre. J'étais toujours assez pudique sur mes sentiments, il n'y a qu'aux personnes les plus proches que je laissais voir ma vulnérabilité. Et surtout à toi, parce que, de toute manière tu étais le seul à qui je pouvais paraître dans toute ma fragilité. Mais jamais je n'aurais voulu que tu ne me voies dans un tel état de délabrement intérieur. Je suis désolé de t'imposer cela. Surtout connaissant ton tempérament impétueux. Tu serais capable d'une rage incontrôlable. Mais je ne peux pas te dire le contraire, car je serais capable d'une rage bien pire si on te touchait. J'ai toujours cru que l'on devenait sacrément vulnérable quand on touchait à nos proches, et que la violence peut être décuplée quand on touche à celui ou celle que l'on aime. Je commence doucement à me détendre alors que tu me serres fort contre ton torse, me donnant cette impression de sécurité et d'apaisement que je recherchais. " J'aimerais tellement. Passer ma vie dans tes bras, sans que tu ne me lâches une seule seconde. " Je glisse mes bras contre toi, je n'ai plus la force de te lâcher, encore moins quand tu m'avoues ne pas vouloir partir toi non plus. " Je sais... Si je pouvais, je te kidnapperais pour que tu ne partes pas... " Malheureusement nous n'avions pas le choix. Et je vais tenter de ne pas te compliquer la chose. Mais la séparation serait plus dure que toutes celles que l'on a déjà enduré tous les deux. Mais ça va être dur. Très dur. Mais si je commence à y penser là, ça va tourner en boucle. Heureusement tu trouves un sujet plus léger, même si je n'ai pas vraiment le cœur à cela. L'idée est bonne, mais je ne pourrais pas en profiter " Tu veux bien garder cette idée pour plus tard ? Là, je veux juste rester dans tes bras... " J'appuie mon visage contre ta poitrine. Mais tu enlèves mon tee-shirt pour me soigner. Je te regarde faire avant de poser ma main sur ton visage. " Mais je suis toujours là...amoché mais là... " Je caresse tes lèvres avant de me blottir dans le plaid. Je glisse mes doigts sur les boutons de ta chemise que je retire un par un. Je pose ensuite ma main sur ton torse, juste là où est ton cœur pour l'entendre battre. " Il reviendra, parce que tu es là " J'écarte les pans de ta chemise avant de poser ma tête sur ta poitrine. Je glisse une main sur ta hanche, me servant de toi comme un oreiller.

Je déteste te sentir amorphe, ça me rend impuissant, torturé. J'ignore ce que je suis censé entreprendre en parfait petit-ami, si je dois me contenter de t'épargner de la douleur en t'appliquant de la crème cicatrisante, ou si je dois créer un cocon réconfortant autour de toi pour que le choc qui te traverse en ce moment se dissipe. Tu me guides dans mes doutes, de manière naturelle, subtile, d'abord par tes sanglots, qui me guident vers toi pour une étreinte, puis tes commentaires glissés de tes lèvres, qui m'incitent à rester ici, près de toi. Alors je te blottis contre moi, sans te lâcher ne serait-ce qu'une minute. Je te laisse même pleurer contre moi, puis t'apaiser, doucement mais sûrement, par mes paroles que j'espère réconfortantes. Je ne veux pas que ces cons prennent de l'importance, qu'ils aient le droit de te rendre sensible. Tu dois te forger face à ces gens-là, ne pas laisser atteindre la seule partie de toi qu'ils n'ont pas pu frapper à coups de poing : ton cœur. Tu me partages ton envie de rester coincé dans mes bras pour la vie entière, et ton regret de ne pas pouvoir réaliser ce vœu. Je ne rétorque rien, la réciprocité est exacte et j'en témoigne par un baiser contre ton tempe et une emprise plus conséquente contre ta hanche. « Tu peux toujours essayer... Je tâcherai de jouer la victime auprès de mon supérieur pour que le plan fonctionne. » J'apprécierais être ta victime, prêt à subir ta domination et tous tes plus grands fantasmes. Tu pourrais même m'attacher. Faire ce que tu veux de moi. Bon Dieu ce que j'aimerais rester là. Je te propose un plan différent mais tu le détournes pour une autre fois, désireux de garder ta place aux creux de mes bras. « D'accord, mais elle est renouvelable seulement aujourd'hui, à l'heure que tu souhaites. » Pas un autre jour, je compte bien te faire bouger au cours de la soirée. Pas question que tu te morfondes même si je suis d'accord pour t'apporter la tendresse désirée. Je te soigne, retire ton t-shirt pour panser les blessures imprégnées sur ton corps. Je fais preuve de délicatesse pour déposer la crème contre les plaies, les ecchymoses qui commencent à se former. Je lance un commentaire comme quoi ils t'ont bien amoché, et pour une fois, tu vois le verre à moitié plein. Tu es toujours là, c'est vrai. Je soupire de satisfaction, soulagement surtout, avant de poser mes lèvres contre ton front, les paupières closes. Un baiser plein de bonheur. « Oui... » Je murmure simplement, incapable de t'expliquer toute la joie et l'apaisement que ça m'apporte de te sentir éveillé, vivant, entre mes doigts. J'ai eu peur mais tu es là. Je te serre davantage pour apprécier ta présence. Tu retires finalement les boutons de ma belle chemise, après quoi tu caresses mon torse avec douceur. Tu m'affirmes que ton sourire reviendra, parce que je suis là. Je ne demande qu'à le voir, alors montre-le-moi. Tu poses ta tête contre ma poitrine, tandis que ta main se raccroche à ma hanche, comme quand tu tiens ton oreiller. J'ai la soudaine impression d'être un gros ours en peluche contre lequel on vient chercher du réconfort. Je souris à cette vision, tu es adorable quand tu t'y mets. Je caresse tes cheveux, le bras entourant ton crâne pour presser ta tête contre moi. Je viens même déposer un baiser au sommet de ton crâne, pour intensifier notre moment plein de douceurs. « Je suis confortable ? » Je laisse échapper un petit rire amusé, apaisé moi aussi de sentir ton souffle chaud parcourir ma chair, la titiller aussi. Je n'ai plus envie de bouger moi non plus, finalement, à tel point que je ferme les paupières pour me laisser bercer par la tendresse de cet instant.

Il n'y a malheureusement pas grand chose à faire, à part être présent. Et tu l'étais malgré le fait que tu sois démuni face à cette situation. Ton amour envers ma personne m'aidera à surmonter ce traumatisme. Il n'y a pas de bons comportements à avoir. J'avais juste besoin de tes bras, c'est la meilleure médication qui existe. Tu me serrais comme si je risquais de tomber, mais moi, je m'accroche comme si ma vie en dépendait. Si je ne te lâchais pas, je risquais de marquer ta peau des traces de mes doigts à force de serrer. J'arrive enfin à desserrer mes prises. Mais mon corps se soude encore plus au tien, comme un aimant. Ta chaleur m'apaise et calme la panique qui gronde en moi. Tes mains douces apaisent le feu en moi. Tu répares mon cœur avec tes caresses, ta force qui me serre contre toi. Ma respiration s'apaise, se calme après la dose d'adrénaline importante. Je prends une profonde inspiration, emplissant mes narines de ton somptueux parfum. Et dire que dans quelques jours, tu allais me quitter pour retrouver les terrains minés de la guerre, et moi, j'allais t'attendre en espérant que tu me reviendrais entier. Avec cette boule au ventre que tu ne disparaisses sans même que je ne le sache ou trop tard. S'ils savaient que je serais capable de déplacer des montagnes pour toi. Je plonge mon regard dans le tien, savourant ton étreinte alors que tu m'avoues tenter de faire la victime pour rester auprès de moi. " Tu es bien trop franc pour faire ça, mon amour. Tu serais bien incapable de mentir... " Pas la peine de rappeler ta dernière tentative qui fut un véritable échec puisqu'elle a causé notre séparation pour une durée trop longue. Mais, si tu m'avais plongé dans ce mensonge, je sais que ça aurait été pire. J'ai vraiment été un piètre petit-ami. Heureusement, on avait réussi à surpasser nos propres blessures pour commencer à les panser. Je soupire, me calant un peu plus profondément dans tes bras. " Même pas demain matin ? Je ne suis pas certain que mon corps saura supporter cette vision paradisiaque que tu m'offriras. " Tu avais de sacrés pouvoirs, celui non seulement de m'apaiser, mais de surpasser ces démons qui n'attendent que ma faiblesse pour s'installer. Tu arrives à me faire voir le meilleur, le positif. " Je..Je ne veux plus qu'on se lâche... Qu'on s'éloigne comme on l'a fait. Je suis incapable de vivre sans toi... " C'est juste un constat, une façon de dire que tout est accepté, assumé. Servons-nous-en comme une force indestructible. Je caresse ton visage, tendrement, avant de descendre mes mains et de dénuder ton torse pour poser ma tête à même ta peau bouillante. Boum Boum, ce son tellement vivant qui crée une symphonie parfaite. Je m'accroche à toi, pas prêt de te laisser t'éloigner, et surtout un cocon confortable et sécurisant. J'affiche ce sourire tellement désiré face à ta boutade. " Y a plus confortable... " J'affiche une moue boudeuse avant de pincer légèrement ta peau " T'es un peu trop dur... " Je laisse échapper un rire avant de déposer un baiser sur ton cœur et de m'installer confortablement, aucune intention de bouger. Le sommeil me cueille quelques minutes après toi, alors que ta respiration profonde me berce. Je sombre dans un sommeil noir, agité et peuplé de cauchemar. Cauchemars mêlants des relents de mon agression et une imagination impressionnante te concernant. Cauchemars concrétisant ma plus grande crainte : celle de te perdre. C'est dans un cri muet que je me réveille, complètement paniqué et à dix mille lieues de la réalité. Encore enfoncer dans les affres d'un cauchemar où j'assistais impuissant à ta torture et ta mise à mort, je m'appuie sur mes bras pour te regarder. Mais totalement déconnecté, je n'entends pas ce léger ronflement qui te fait défaut, je n'aperçois pas ce soulèvement qui témoigne d'une respiration régulière. Pour moi, le pire des scénarios est arrivé, alors c'est totalement sous l'emprise d'une peur indicible, d'un cauchemar un peu trop réaliste que je te secoue vivement, te malmène. "Lou.. Non.. tu ne peux pas me faire ça... Tu n'as pas le droit de me laisser, pas maintenant. Je te déteste, tu n'avais pas le droit. " Je ne remarque même pas que tu ouvres les yeux alors que je continues de te secouer, les larmes brouillant mon regard et coulant en un torrent inarrêtable.

Le malheur est derrière nous même si je sens encore ton cœur battre à toute allure. Je prends conscience que tu es sous le choc, alors je me dévoue pour activer une ambiance chaleureuse autour de nous et te faire plus penser à notre cocon qu'à la tempête qui a fait rage à l'extérieur. J'essaye vivement de te déconcentrer, d'influencer ton attention à se diriger sur moi. Je veux seulement apaiser ton âme brusquée et j'ai bien l'intention d'y parvenir. « Pour rester avec toi, peut-être... Et c'est pas tout à fait faux, je suis ta victime parfois. » Victime de tes lèvres qui accaparent les miennes sans leurs accords, victime de tes mains gourmandes qui me frôlent sans consentement. Victime de ton amour, victime de tes coups de rein parfois. Et je suis prêt à l'être pour une éternité. Je te souris avec tendresse avant de poursuivre. « Bon, demain. Je te l'accorde. » Maintenant que tu es blotti contre moi et que je me laisse bercer par ta chaleur, je dois avouer que moi non plus je n'ai aucune envie de m'envoler de ce matelas confortable. Mon petit spectacle peut bien attendre demain. Tu auras plus de force pour le savourer. « Plus jamais bébé. Promis. » Je te lâche en embrassant le bout de ton nez, à défaut de pouvoir atteindre tes lèvres, puisque tu t'es déjà avachi contre moi, la tête dissimulée contre mon torse. Tu as l'air bien posé, incrusté, pourtant tu prétends que je suis trop dur pour être confortable. Tu pinces ma peau pour accompagner tes paroles, avant d'embrasser l'endroit où se trouve mon cœur. Je te pince la hanche à mon tour, pour te provoquer un mouvement de réflexe et ton rire. « Je vais te laisser sur le canapé, si tu es pas content. Tu vas voir. » J'éclate de rire en caressant ta chevelure, sachant pertinemment que tu ne comptes pas bouger de mon torse. Tu es trop bien et moi aussi. De toute façon il faudra que tu fuies à mon emprise, et ce n'est pas gagné. Je m'apaise ainsi à ton contact, respirant profondément, jusqu'à ronfler lorsque le sommeil me gagne. On s'endort tous les deux, se laissant envahir par l'apaisement. Mais quelque chose me fait rejoindre rapidement la réalité. Quelque chose qui m'agite avec virulence et qui m'insupporte. Je croise tes prunelles effrayées alors que je te vois balancer mon corps avec une force incontrôlable. « Hey qu'est-ce qui te prend bordel ? Pourquoi tu me réveilles brutalement là ? » Je te balance avec rage, parce que tu sais parfaitement que me balloter de la sorte n'est pas la meilleure alternative à prendre quand on me connaît. « C'est quoi ces conneries ? » Je t'interroge quand, la tête dans le cul, j'entends les propos incohérents se glisser de ta bouche. Je pige rien avant de me réveiller plus activement, les yeux totalement ouverts après cette manœuvre brusque. Je t'observe et décèle facilement ta peine, ton choc aussi. Tu as dû faire un mauvais cauchemar, alors rapidement calme, je colle mes deux mains autour de ton visage pour le maintenir devant le mien. Par ma force, j'essaye de t'immobiliser pour pas que tu m'échappes et continues ton cirque. « Hey bébé... Calme-toi... Bon sang... Je suis là. » Je te rappelle avec douceur en embrassant le bout de tes lèvres, puis tirant contre ta tête pour l'attirer jusqu'à mon torse. Tu peux retrouver ta place initiale, en fait je t'y oblige, pour que tu te laisses bercer par le rythme endiablé de mon cœur. Je caresse ton crâne, avec tendresse et apaisement. « Respire un bon coup. C'est fini. » Je te murmure doucement.

Tu avais ce don particulier qui n'était pas donné à tout le monde : Celui de m'apaiser en un rien de temps. En même temps tu n'étais pas l'homme de ma vie pour rien. tu savais chasser la morosité qui se trouve au plus profond de mes entrailles, tu sais me rendre meilleur que ce que je ne suis réellement. Je ne dis pas que la crainte est envolée, mais elle est surpassée par ce sentiment de plénitude quand je suis en ta présence. J'arrive à sourire doucement tout en secouant la tête " Dis que je suis un démon aussi.... Mais tu es une victime consentante... Et même plus que cela, tu viens parfois quémander mes lèvres mes mains, et mes coups de rein, ce que je ne peux pas t'offrir en ce moment. Tu es aussi dépendant que moi de ce côté-là. J'affiche une mine enjouée, mais pas trop, faut pas me demander l'impossible en ce moment, à l'idée de te voir dans cette tenue demain, peut-être que ça m'ouvrira l'appétit. " Je ne veux rater ça pour rien au monde. " Bien caler contre ton torse, je n'ai pas trop envie de bouger, surtout si cela veut dire être obligé que tu t'éloignes. Hors de question .Tu promets que l'on ne se quittera plus. Je dépose un baiser tout contre ton cœur pour simple réponse. Ma main va chercher la tienne pour que nos doigts se croisent, alors que je parviens à lancer une boutade afin de détendre l'atmosphère. J'éclate de rire alors que tu me menaces de terminer sur le canapé, et que ta main pince ma hanche, qui fait un sursaut pour une vaine tentative de t'échapper. Je sais que tu n'oserais pas le faire, en tout cas pas ce soir. " tu n'oserais pas, tu vas avoir froid cette nuit tout seul dans ce grand lit. " Je souris, et malgré la plaisanterie, une pointe de peur se décèle dans ma voix. Cette peur va être compliquée à surmonter. Je resserre même mon emprise sur toi pour ne pas que tu m'échappes. On finit par se laisser happer par les affres du sommeil. Sommeil qui est rapidement envahit pour ma part de cauchemars tellement réel que je ne sais décerner le faux du vrai. Un réveil en catastrophe, et la réalité à des kilomètres, et je ne sais plus ce qui est vrai, si ce n'est ce corps qui semble inerte devant moi, réalisant ainsi le plus terrible de mes peurs. Ce cauchemar n'était pourtant pas nouveau, à chaque fois que tu es parti sur le terrain, il s'approprie mes nuits, laissant ensuite un vide immense comblé par la terreur de te perdre. Mais la différence c'est que tu es encore à mes côtés. Alors je tente de te bousculer vivement, alternant parfois par des coups de poings virulent sur ta poitrine. Je laisse sortir cette frayeur sans aucune conscience de la réalité qui est pourtant bien différente. Tu finis cependant par enserrer mes mains pour m'arrêter dans mon cirque. C'est comme un électrochoc, et soudainement j'aperçois tes yeux bleus qui me fixent avec une certaine colère... Et peur ? La frayeur ne me quitte pas totalement, mais cette réaction a au moins eu le mérite de me stopper dans mon cauchemar. Je me sens bien idiot alors que tu tentes de me rassurer sans même savoir de quoi il retourne. Le cauchemar avait laissé une trace dans mon esprit, dans mon cœur. Je soupire doucement avant de me mettre à trembler. J'avais à peine senti ton baiser sur les lèvres, mais tu avais compris ce dont j'avais le plus besoin : celui d'entendre ton cœur battre, preuve indéniable que tu étais encore là et que ce n'était qu'un putain de cauchemar. Mes mains se crispent sur tes hanches alors que mes larmes elles, se tarissent un peu. Je ne sais quelle frayeur j'ai dû te causer, car habituellement je ne fais pas de cauchemars quand tu es là, sinon encore moins celui-ci. Même si je sais que tu es au courant pour mes frayeurs nocturnes, tu ne sais pas à quelles point elles sont terribles. " Par...don" Je hoquète difficilement d'une voix rauque.

J'essaye de te taquiner pour réduire le taux de nervosité et d'amertume qui te ronge les entrailles. Je fais preuve d'humour, autant que je peux en tout cas, pour provoquer ce sourire dont je me délecte chaque fois. J'y parviens à moitié, mais ce n'est pas gagné. Tu rétorques avec facilité, ton esprit joueur ne s'est pas éteint, à mon plus grand contentement. « Un vrai démon... Mais en effet, ce n'est pas tellement des supplices que tu me fais subir. » Je suis une victime consentante, tu as absolument raison. Je compte t'offrir le petit spectacle coquin demain matin, alors je te souris quand tu prétends ne vouloir le manquer pour rien au monde. Je te retrouve, peu à peu, toi et ton côté enjoué que tes agresseurs ont gravement atténué. Je te serre contre moi, ta tête posée contre mon torse, pour te sentir bien vivant, ainsi que ressentir ta chaleur réchauffer mon corps troublé. « Ce n'est pas faux. Je suis bien ici. » Je te rétorque car cet élan de tendresse est vital autant pour toi que pour moi. Cela me réconforte après les péripéties qui se sont écoulées ce soir. Tellement bien que je finis par m'endormir, vite suivi par toi. Je me réveille toutefois brusquement, quand tu m'élances de chaque côté, me tapotant aussi le torse par tes poings brusques. Je t'engueule, ne trouvant pas ta démarche amusante, mais je réalise après avoir bien ouvert les yeux, que tu es en état de panique. Je tente ainsi de te rassurer, d'apaiser ton âme par des paroles douces et des caresses. Je te prends aux creux de mes bras, je te bloque contre mon cœur pour te maintenir et te soulager. Je te sens trembler contre mon corps, te retenir à ma hanche. « T'inquiète pas, je pensais pas à un cauchemar. Je pensais que tu voulais me faire chier. » Je t'explique calmement en caressant ta touffe de cheveux. « C'était un cauchemar comme ceux que tu subis quand je pars à l'armée ? » Je t'interroge car ils semblent violents. C'est très inquiétant.

Tu es omniprésent, comme j’en avais besoin en ce moment. Je soupire doucement en savourant ta présence. Je n’étais que plus conscient de la chance que j’avais que tu sois là. Je sais la rage qui te consume, je le voyais dans tes yeux, encore. Je n’aimais pas cette fureur dans tes yeux, alors quand tu décides de me taquiner, je rentre dans ton jeu. Je veux te voir sourire, ça ne pourrait que m’apaiser. Je glisse mes doigts sur ton torse avec un maigre sourire. « J’espère bien, sinon je pense que je devrais m’inquiéter. » Je croise tes yeux, ce regard bienveillant m’apaise. Sans toi je sais que je ne m’en serais pas sorti. Et si j’étais déjà dépendant avant, je sais que ça le sera encore plus après ce jour. Mon naturel enjoué, taquin, revient doucement, même s’il ne faut pas m’en demander davantage. Je me coule dans tes bras, avec aucunement l’intention de bouger. Et je sais que tu n’en a pas envie. « De toute manière je n’avais carrément pas l’intention de bouger d’un millimètre. » On fini par s’endormir mais pour une courte durée. Mon sommeil est rapidement peuplé par des cauchemars qui me réveillent brutalement. Pas tout à fait dans la réalité, c’est à toi que je m’en prends, et de manière plutôt violente. Au départ tu réagis de manière opposé à la bienveillance, mais je suis bien trop étourdi pour m’en rendre compte. Tu finis par m’obliger à me retrouver contre toi, tout contre ton cœur. Je l’entends battre furieusement. L’adrénaline s’envole pour laisser qu’un désert d’angoisse. Je me mets à trembler sans rien pouvoir contrôler. Pourtant je sais que je suis en sécurité. Je renifle tout en tentant de rire. « c’est pas comme ça que je t’aurais fait chier, pas envie de me prendre une droite. » Je souris doucement tout contre ta peau. Mais il se tarit doucement lorsque tu évoques ses cauchemars. Je ne trouve la force que de secouer positivement la tête. Je lâche un peu la pression contre ta hanche. Je me hisse pour que mon visage frôle le tien « Je t’aime… »

Nos rires se mêlent plusieurs minutes après que la tempête te soit tombée dessus. On savoure notre complicité et je m'applique à envahir ton cœur d'une délicieuse chaleur que l'on nomme bonheur. Ils s'est effrité à cause de tes agresseurs et je l'assemble comme je peux, par des taquineries ou des sourires amusés. La démarche semble porter ses fruits puisque l'apaisement tire finalement tes traits, imprègne ta poitrine et ton esprit, te guidant vers un sommeil bienfaiteur. Je m'endors également de mon côté, le cœur plus léger maintenant que je sens tes nerfs détendus. Je me réveille toutefois en sursaut quand tu succombes à une crise de panique inquiétante et foudroyante. La surprise se décèle facilement au fond des prunelles, autant que l'inconscience dans tes mouvements. Je réalise que tu es victime de tes angoisses voraces, imposantes, alors je m'efforce à te calmer avec affection. Je pose ta tête contre mon cœur, sachant que mon rythme cardiaque te permettra d'accéder à la sérénité. Je te sens pourtant trembler contre moi et par réflexe, j'enserre ton corps contre le mien avec plus de force. Je te retiens au creux de mes bras sans jamais te lâcher, embrassant de temps à autre tes cheveux que je caresse. « Oui, c'était failli. » Je commente à propos de la baffe même si je serais incapable de poser réellement la main sur toi. Je t'ai juste secoué pour te faire regagner la réalité au lieu de subir ton état de démence. Je te pose une question sur ton cauchemar, mais tu prends le soin de la détourner par des mots doux, avant de te redresser pour m'observer. Je t'embrasse pour répondre à cet élan d'affection. « Moi aussi, bébé, mais tu sais que tu ne vas pas t'en sortir ainsi ? » Je t'incite à m'expliquer le lot de souffrances et d'angoisses que tu subis au quotidien, dans tes cauchemars comme dans la vie réelle.

Avec toi je me sens revivre. Tu avais toujours eu un effet bénéfique sur ma personne, à tel point que parfois je me demandais comment je faisais pour vivre sans toi. On dit toujours que c’est une évidence quand on rencontre celui avec qui on partagera notre vie. J’avais toujours été impressionné par le discours de mes parents sur leur rencontre. Je ne pensais pas qu’un jour je serais également acteur de ce genre de moment. Pourtant, lorsque j’ai posé mes yeux sur toi, j’ai su qu’il n’y aurait personne d’autre, alors que je n’avais connu personne auparavant. Tu apportais réconfort et amour dans mon cœur meurtri. Tout n’était pas réparer, la douleur physique et morale perdurerais, mais ton amour surpasserait la peur. Malheureusement cela n’est pas suffisant pour apaiser ma nuit. Je me réveille et te réveille tout aussi brusquement. L’effroi nous gagne mais tu finis par reprendre le dessus et ‘impose ta présence et ton réconfort, dans les limbes de l’effroi dans lequel je suis plongé. J’ai mal partout, un peu plus quand tu me serres davantage, mais je ne bronche pas, parce que je te sens vivant, contre moi. Je commence à me détendre, mais je ne parviens pas à te lâcher. Je me sens coupable de t’avoir fait cette frayeur. J’aurais aimé que tu ne connaisses pas l’importance de mes cauchemars. Je ne voulais pas que tu t’inquiètes quand tu es loin de moi. Je soupire doucement essayant de noyer le poisson, sans succès. Je savoure tes lèvres et ta déclaration. Je grimace, mes côtes se rappellent douloureusement à moi. Je me réinstalle contre ton torse pour échapper à ton regard. « C’est toujours le même rêve, avec quelques variantes, mais la fin est toujours tristement la même… » Mon doigt glisse sur ton torse en dessinant des traits invisibles. Mais celui de cette nuit était encore plus violent qu’à l’accoutumée. La crainte depuis mon agression a accentué la frayeur de ce cauchemar.

Après ta crise inquiétante, je tente de te calmer, de soulager ton cœur d'un poids pénible. Il me suffit de glisser ta tête contre ma poitrine et de te prodiguer quelques caresses pour que la sérénité se loge de nouveau au creux de tes entrailles. Je préfère te sentir plus apaisé contre moi, même si tu ne contrôlais pas cette folie qui t'a gagné. J'ai bien aperçu l'inconscience dans tes yeux ; j'ai remarqué à quel point tu ne semblais pas percevoir la réalité, ni même ton état d'euphorie. Alors je me suis contenté de gueuler un coup avant de déverser de la tendresse en toi. Je remarque parfaitement à quel point ça a toujours un effet bienfaiteur sur toi, quand je caresse ta touffe de cheveux, ton corps. Quand tu te sens mieux, tu te redresses même pour m'embrasser et c'est à mon tour d'effacer la morosité coincée dans mon cœur. On se retrouve avec douceur et c'est agréable de se sentir bouffé par le bonheur. Pourtant tes révélations sombres finissent à faire monter l'angoisse en moi et je t'incite à te délivrer des cauchemars qui tourmentent tes nuits, surtout lors de mon absence. Je suis curieux de savoir ce qui agite ton sommeil et rend ta vie mouvementée. « Je meurs à chaque fois ? » Je t'interroge simplement car c'est la seule idée qui me vient en tête, surtout à en constater la virulence de tes gestes lorsque tu m'as réveillé. Ce n'est pas seulement une nervosité qui te transpercerait, mais une peur profonde et violente, qui saccageait ton cœur. Forcément, je suis inquiet, mais je tente, comme d'habitude, de nous guider vers l'optimisme et la gaieté. Parce que j'ai été éduqué ainsi : les angoisses et morosité peuvent être contrés par des divertissements joyeux... ou sensuels. « Je crois que je te dois un petit-déjeuner, nu sous le tablier. Si tu as envie de te concentrer sur quelque chose de plus positif. » J'embrasse ton front, éprouvant l'envie de te plonger dans la luxure. Je suis certain que contempler ce spectacle, et surtout mes fesses rebondies et nues aura son effet, et certainement qu'il te forcera à esquisser un sourire franc et amusé.