ISMAS - I will be here alway for you my brother

Jour de repos ? Nan, plutôt jour où Ismael, mon frère a besoin de quelqu’un pour lui changer les idées. Maman m’a donné la journée pour pouvoir aller faire le tour du centre commercial avec Ismael, depuis le décès de sa femme j’ai toujours été là pour lui, j’ai toujours fait en sorte qu’il ai tout ce qu’il veut et qu’il passe enfin a autre chose après la période de deuil. Je n’ai jamais perdu la personne que j’aimais, je me rappelle encore du jour de leur mariage, ohhh Ism était si beau si heureux, jamais je n’avais vu mon frère autant pleurer que le jour où on a fait la cérémonie de décès, moi-même j’allais très mal pour mon frère.
Bref, j’ai donné rendez vous à mon frère devant le centre commercial, lui proposant un peu de shopping entre frère, comme quand il m’emmenait dans les magasins quand j’étais petit et qu’à la fin de la journée, même si on avait rien acheté, il m’offrait une montagne de glace pour célébrer cette journée entre frère.
J’attends assis a une terrasse de café avec un soda car j’avoue qu’il fait chaud. Je porte un jean un peu usé par le temps, un débardeur large, euh…très large, autant dire que l’ouverture des bras me descend jusqu’en bas des cotes, avec un motif de jeu vidéo, je porte aussi un bonnet cachant mes cheveux bruns et une paire de lunette pour me protéger du soleil. Manque plus que Ismael pour qu’on commence notre super journée.

Aujourd’hui est un jour particulier pour moi. C’est même un jour très difficile. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de décès de ma femme. Ça va faire trois ans qu’elle est décédée, mais c’est toujours aussi compliqué de vivre cette journée. Pourtant, pour d’autres cette date n’est qu’une date affichée sur le calendrier, joliment accroché sur le frigo de la cuisine ou bien sur la porte intérieur des toilettes. Enfin bref, il faut que je garde le sourire, car je sais qu’elle me voit de là-haut et que si je flanche elle m’enverra un signe. Elle m’a toujours demandé d’être heureux le jour où elle partira. De retrouver l’amour. De fonder une famille. Mais tout de même de continuer de penser à elle. En même temps, comment ne pas penser à la femme que vous avez épousé et qui à quitter ce monde de brute… Heureusement, pour passer cette journée dans la gaité, je peux compter sur Judas, mon petit frère. Il a toujours été là pour moi et encore plus depuis que j’ai perdue ma femme. Il est au petit soin, c’est vraiment un petit frère extraordinaire. Hier il m’a envoyé un SMS en me disant de réserver ma journée pour lui et qu’on irait faire les magasins. Bon, je ne suis pas vraiment shopping, mais j’adore faire les magasins avec mon petit frère, c’est peut-être bien la seule personne avec qui j’apprécie faire les magasins. En même temps, on arrive toujours à se prendre des crises de fous rires, parce que j’essaie des tenues et quand je vois sa tête lorsque je sors d’une cabine d’essaye… Je vous jure, vous devriez voir ça ! Je me motive alors, j’enfile mes chaussures, direction le centre commercial. Judas m’as envoyé un texto en me disant qu’il m’attendait sur un banc près du marchant de glace… Quelle mauvaise habitude je lui ai donné enfant, de toujours l’emmener chez le marchand de glace… « Salut mini moi, tu vas bien ? » Je lui fais la bise. Pourquoi mini moi alors que ce n’est pas mon fils ? Je ne sais pas, à vrai dire, depuis qu’il est né je lui donne ce surnom.

Quand on vient d’une famille nombreuse comme la mienne, on a un sens de la solidarité plus poussée, surtout dans une famille religieuse, car dans la religion on nous apprends à toujours être là pour sa famille, à les accompagner dans toutes les mauvaises passes, et enfant, dès que j’ai eu besoin de quelqu’un, mes frères et sœurs ont toujours été là avec moi, à me soutenir, mon premier chagrin d’amour c’est dans leur bras à tous que j’ai fini en larme et chacun s’est relayé pour me redonner le sourire, avec Ismael et le deuil de sa femme, c’est pareil, on est tous avec lui, on est tous à tour de role dans ses pattes pour lui redonner goût à la vie, c’est la beauté d’une famille unie.
Alors que je sirote mon soda, enfin les quelques dernières gouttes, je vois au loin mon baraqué de frère arrivé. Je me lève en jetant ma canette dans la poubelle et réponds à sa bise en riant quand il m’appelle Mini Moi, aussi loin que je m’en souvienne, il m’a toujours appelé ainsi, depuis j’ai l’habitude. C’est vrai d’un coté, on se ressemble beaucoup et j’ai 10cm de moins que lui.

« Salut vieille branche, ma foi je vais bien et toi, comment tu te sens ? »
Je sais qu’aujourd’hui est une journée très dur pour lui, comme depuis trois ans, je lui adresse un grand sourire avant de l’attraper par le bras pour le tirer à l’intérieur du centre commercial, grand dilemme, savoir ou aller en premier. Je me plante au milieu du hall, posant ma main sur ma hanche en réfléchissant avec ma moue super sérieuse, moue dont Ismael me taquine souvent car je tords ma bouche sur le coté.

« Où on commence ? »

C’est vrai que notre famille est soudée. Jamais on ne s’est pris la tête dans la famille. Bon, bien sûr il y a eu des engueulades, qui partait parfois de rien, simplement parce qu’on avait pris le jouet d’un autre et ça partait en sucette, mais ça se terminait toujours très bien. On est jamais resté plus de quelques heures fâchés et même si ça devait être le cas, maman Ovadia intervenait toujours avec son sens moral, nous rappelant que famille était primordial et que c’était le pilier de la vie, que sans nos proches on était rien… Et bla et bla… Maman Ovadia quoi !  Je n’ai pas le temps de répondre à question qu’il m’a déjà tiré par le bras à l’intérieur du centre commercial. Par quoi on commence ? Bah écoute, ce n’est pas comme si j’avais tout mon dressing à refaire, mais bon, ma carte bleue va pas aimer si j’achète trop de truc, alors on va y aller par nécessité. « Bah écoute, j’ai un grand besoin de chaussure, parce que j’ai que des baskets et une paire de chaussure de ville… Faut que tu m’aides à me faire un stock de chaussures ! » Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, moi qui pensait que les chaussures vivait simplement une histoire d’amour avec les femmes… C’est bien connu, les femmes adores les chaussures, les hommes un peu moins, enfin, je pense en général que les hommes n’aiment pas faire les magasins tout court… Moi j’ai tout simplement horreur de faire les magasins, avec les vendeuses qui te saute dessus pour savoir si tu as besoin de quelque chose alors qu’en principe tu viens juste faire les magasins pour perdre ton temps ou faire plaisir à ta mère, parce qu’au repas de famille tu viens vêtu d’un jean… Enfin bref… Heureusement que Judas répond toujours présent quand j’ai un besoin énorme de mettre à jour ma garde robe !

Rah…Maman Ovadia, un sketch à elle toute seule, je suis sur que si j’écrivais un one man show rien qu’avec notre famille, je ferai carrière grâce à ses sermons qui nous ont toujours fais rire, car notre maman est un amour, mais elle a une conviction tellement ardente et admirative, elle a quand même réussi à élevé douze bambins, tous plus fêlé les uns que les autres. Et c’est pour cette raison que notre maman on la respecte, car tout en travaillant, elle nous a élevé dans l’amour, le respect et la bonté, avec égalité et justice.
J’attire mon frère à l’intérieur du centre commercial en lui demandant par quoi on commence, je fais marcher mes petites méninges jusqu’à qu’il m’avoue avoir besoin de chaussures. Je cesse ma réflexion en affichant un grand sourire. Je chope son bras et je tire avec moi, tout excité, l’emmenant dans mon repaire aux chaussures. Je le lâche juste avant le portail d’entrée du magasin. Autant dire que j’ai carrément largué mon frangin pour aller me perdre dans les rayons, la bouche et les yeux en cœur. Sautillant comme une pucelle en chaleur devant des chaussures que je trouve magnifique. Perso je suis dingue des converses, j’adore les chaussures aussi de couleur flashy.
Je me fini par me retourner, en souriant, tout content, ayant déjà repérer mon prochain achat. J’attrape mon Bro’ et je le fais s’asseoir sur un tabouret et me plante devant lui en souriant.

« Alors ! quel genre de chaussures tu recherches exactement ? Quelque chose de confortable, quelque chose pour sortir ? Et puis tes patins font du combien déjà ? 56 ? »
Je le taquine, me moquant de ses très grands pieds, autant dire que je peux mettre deux pieds dans une de ses pompes tellement ils ont grands, personnellement je fais du 43.

Monsieur Ovadia a besoin de Chaussures de ville et de tennis qui fasse pas trop sport, autant dire que mon frère est exigeant, après tout c’est un Ovadia, donc un Ovadia qui n’est pas chiant comme la peste, ce n’est pas un vrai Ovadia, bien sur, on aime notre chianterie, c’est de famille et on aime ca.
Je réfléchis à ce qu’il me dit, et je suis tapote mon index sur ma bouche tordue par la réflexion, car avec ses grosses paluches, faut trouver LA bonne forme de chaussure et ceci est d’un chiant.
Je regarde autour de moi et je vois LA chaussure, enfin la paire de chaussure de ville parfaite. Je me jette limite dessus et je me retourne avec la bouche en cœur, les yeux pétillants et je reviens vers lui. Je le fais s’asseoir, et lui enlève sa chaussure avant de faire mine de grimacer en approchant mon nez de sa chaussure. Bien sur je taquine mon frère.

« Aller le putois, enfile moi ca et dis moi ca si cava. »
Je lui donne la chaussure a essayer et je me plante devant lui, la main sur la hanche, attendant qu’il enfile la grolle, je regarde autour de moi a la recherche d’un nouveau modèle pour mon frère.

Oui je suis un petit diablotin, mais jamais je ne suis méchant, je taquine mon frère avec tout l’amour que j’ai pour lui, il me tacle autant que je le tacle. Je fais l’idiot, mine qu’il pue des pieds avant qu’il ne parle de moi qui ne suis guère mieux, je lui adresse mon plus beau sourire angélique, digne du plus pur des anges, car malgré tout, je suis un ange, un ange déchu depuis bien longtemps, mais un ange quand même.
J’attends sagement, ou presque, qu’il mette les chaussures et qu’il me dise ce qu’il en pense, il fini par se lever et se regarder dans le miroir, me demandant si je suis sur que cava avec tout. Je m’approche de lui en basculant la tête sur le coté en regardant dans le miroir, puis en vision direct.

« C’est le problème des chaussures de ville, ca ne va pas forcément avec tout, mais je pense que ca devrait faire l’affaire, ou attend !! »
Je démarre au quart de tour pour aller jusqu’à l’autre bout du rayon, et je lui ramène une autre paire de chaussure de ville, d’un modèle un peu différent du premier.

« Essaye ca, et dis moi si c’est mieux. »