STARIELO ◘ On s'était dit rendez-vous dans dix ans ... 5 ans plus tard.

C'est quand tu cesses de t'énerver contre lui que tu te rend compte à quel point tu as été abominable, injuste, et que encore une fois tu aurais du te taire. Combien de fois Chad t'a dis de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler ? Avec Armolay derrière qui conseille plutôt trente six tours ? Mais c'est plus fort que toi, tu ne sais pas faire semblant, tu n'a jamais su. Pas avec Cielo en tout cas. Il pleure et tu t'en veux d'autant plus. Comment tu peux faire autant de mal à la personne que tu aimes le plus au monde ? Tu le vois essuyer ses larmes et tu t'en veux d'autant plus. T'aurais jamais du lui balancer ça. C'est pas de sa faute. T'es partie toi aussi. T'a fait aucune concession tu lui as tourné le dos. T'avais pas le droit de lui balancer ça comme ça. Il parle. Tu enfoui ton visage dans tes mains en secouant la tête. - Je suis désolée. Je suis abominable. J'aurais jamais du te dire ça. j'suis partie moi aussi. J'suis pas revenue. Je t'ai pas retenu. J'ai abandonné. J'avais pas le droit de te dire ça, tu pleures. Tu parles d'une adulte. Incapable de maîtriser quoique ce soit.

Et maintenant cette question. T'es débile ma pauvre Staryn. Comment tu veux qu'il te dise oui après les horreurs que tu lui a balancé. Il essaye de détendre l'atmosphère comme à son habitude. Mais il a raison. Vous avez dépassé le stade du cap ou pas cap et des jeux d'enfants. Tu te penches vers lui et tu déposes un baiser infiniment doux quoique profond sur ses lèvres. Puis tu poses ton front contre le sien sans ouvrir les yeux. - Je t'aime. J'aurais du te le dire plus souvent. Et j'aurais du le comprendre bien avant. Je suis désolée. Puis tu te lèves et tu remonte dans sa chambre. Tu devrais partir. Tu as encore tout gâché comme d'habitude. Trop volcanique. Pas assez réfléchie. Pas assez posée. Mais en entrant tu remarques une photo sur son bureau. Une photo de lui et toi. Une où il te tient par la taille en te soulevant pour te mettre dans la piscine. Et tu ris en t'accrochant à lui. Vous étiez jeunes à l'époque. Tu devais avoir vingt-deux ou vingt-trois ans. Lui un peu plus. Vous vous aimez comme des gosses. Tu l'entends venir vers toi. - Tout était si simple avant. On a perdus tellement d'années toi et moi avec nos conneries ... Tu t'assois sur le lit, la photo entre tes doigts et tu le regardes. Si je te l'avais dis plus souvent. Si j'étais revenue plus tôt, que j'avais laissé ces maudits défilés un peu de côté pour te consacrer du temps. Si j'avais fait ce premier pas il y a deux ans ... peut-être que tu ne me détesterais pas aujourd'hui. Peut-être que je ne me détesterais pas. J'ai réussi a briser les coeurs des deux seuls hommes qui m'ont aimé pour qui je suis vraiment. Je suis un monstre. Comme mes parents ... Tu baisse alors la tête. Je suis désolée Cielo ... sincèrement désolée ... j'ai tout gâché ... encore, tu murmures, défaite.    

Si tu peux déjà arrêter de me parler de deux hommes aka de ton égoïste de Français qui te demande en mariage sans chercher à savoir ce que toi tu veux, ça me ferait le plus grand bien. Compare pas ce que moi je ressens pour toi à ce que ce type croit ressentir. Si tant est-il qu'il ressentait quelque chose. T'essaies de le passer sur le ton de la plaisanterie mais t'es sérieux. De ce type, tu ne veux plus entendre parler. Plus jamais. Tu prends la photo de ses mains et la regardes, attendri. Elle avait raison. C'était la belle époque. Vous étiez heureux, insouciants, amoureux. On s'en foutait de l'entendre de la bouche de l'autre, on ne voulait même pas en fait. Tout ce qui importait c'était ensemble, toujours là l'un pour l'autre. Qu'est-ce qui a bien pu arriver ?

Tu te couches sur le lit en mettant ta tête sur ses jambes et tu la regardes. Elle pleure. De trop. C'était assez pour aujourd'hui. Assez de larmes, assez d'excuses, assez de tout. T'essuies son visage avec le mouchoir que t'as en mains et tu lui souris. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie... heu... j'espère qu'Irya n'entendra jamais ça, tu te marres avant de continuer. Mais sérieux mon cœur, t'es tout pour moi. Et même si tu penses qu'on a perdu trop de temps moi je dis que si c'était à refaire, je ferai exactement pareil. Parce que notre histoire elle est unique. Et c'est tout ce mal qu'on s'est fait qui fait qu'aujourd'hui on s'aime autant. Et qu'on est prêts à tout pour sauver notre couple. Enfin... pas à tout quand même, je ne couperai pas mes cheveux pour toi. Tu te marres encore. Tout ce que tu veux c'est qu'elle rit, au moins un sourire. Qu'elle se détende. Tu ne veux plus la voir aussi mal, tu ne supportes pas ça. Quelque soit ce qui s'est passé, ce que vous vous êtes faits ou dit, c'était du passé maintenant. Je suis désolé aussi. Pour tout. Ce que j'ai fait, dit, aurait dû faire ou dire, n'a pas dit ou n'a pas fait. Je te demande sincèrement pardon. Tu caresses sa joue et t'essaies de ne pas te remettre à pleurer toi aussi. Putains de larmes qui se pointent quand vous ne les attendez pas. Et aussi... Tu te lèves et te dirige vers ton armoire pour y prendre une chose. Quelque chose que tu traînes depuis trois ans maintenant. Tu la caches dans ton dos et tu reviens maladroitement vers une Ryn curieuse. Tu t'assoies à côté d'elle, ton trésor toujours caché dans ton dos. J'avais imaginé le faire autrement mais finalement je préfère le faire à l'instinct. Il y a pas de Tour Eiffel ici mais j'espère quand même que ça fera l'affaire. T'as le feu au ventre et t'as peur de te rendre ridicule mais tu te jettes quand même à l'eau.

Un genou à terre, tu sors ton étui que tu ouvres timidement. Et puis tu la lui tends et tu la regardes et tu as du mal à parler. Et les maudites larmes se repointent, génial. Je... J'accepte de t'épouser. Pour le meilleur et pour le pire. Pour toujours et à jamais. Es-ce que tu veux m'épouser aussi ? Et... stp, ne dis pas oui parce que tu sais pas quoi dire. Tu parlais trop, t'en avais conscience mais t'avais tant de choses à dire. Tu la regardes et tu attends, les yeux remplis de larmes et d'espoir.  

Tu parles trop. Tu pleures trop. T'es toujours dans le trop, dans l'extrême. T'arrives pas à doser. Voilà que tu lui parles encore de Nathan. Mais t'as un côté stupide impressionnant toi. Tu vas continuer à lui parler longtemps de ton ex comme ça? Tu décides de te taire et de regarder la photo. Tu adores cette photo. Elle reflète tout ce que vous étiez avant. Tout ce que vous aviez. La jeunesse, la liberté, l'amour. Le tout en toute simplicité. Tout est si compliqué aujourd'hui. Le monde des adultes est compliqué. Il est tordu et perverti. Et il met des obstacles à tout va. Tu m'étonne que t'ai pas eu envie de grandir. Cielo se couche sur le lit, la tête sur tes cuisses. Tu caresses ses cheveux, son visage. A travers tes larmes tu l'admires. Il est si beau. Tu ne veux pas le perdre. Tu ris doucement sans arriver à t'arrêter de pleurer quand il te sort une de ses vannes pourries. Ca t'a manqué ça aussi. Tout en lui t'a manqué. Il s'excuse. Ouais vous avez bien merdé tous les deux mais il a raison. Si c'était à refaire il est probable que vous le refassiez. Ne serais-ce que pour vous rendre compte que vous aimez vos carrières mais que vous vous aimez encore plus tous les deux. Mais si c'était à refaire, probable que cette fois tu lui dirais non à Nathan. Même en plein restaurant sur la Tour Eiffel.

Et aussi ? Et aussi quoi ? Tu le regarde se relever surprise. Il cherche quelque chose dans son armoire et tu fronces les sourcils. Qu'est ce qu'il a encore eu comme idée ? Il avait imaginé faire quoi autrement ? Tu n'y comprends plus rien. Soudain tu le vois s'agenouiller devant toi et te tendre une petite boîte qu'il ouvre. Tu plaques une main sur ta bouche, les yeux écarquillés. D'où ça sort ça ?!!! - Je... J'accepte de t'épouser. Pour le meilleur et pour le pire. Pour toujours et à jamais. Es-ce que tu veux m'épouser aussi ? Et... stp, ne dis pas oui parce que tu sais pas quoi dire. Tu le regardes un instant bouche bée, incapable de dire quoique ce soit et tu vois la cassure dans ses yeux. Tu te secoue la tête avant de parler. - Cielo mais ... tu ris, à le voir maladroitement à genoux comme ça, à te tendre cette bague, à te poser cette question que tu ne pensais jamais entendre venant de sa part. Oui ! Bien sûr que j'accepte ! Comment peux-tu penser que je vais dire non ! tu réponds alors en riant et en pleurant à la fois. Il te passe la bague et tu te laisses tomber à genoux pour t'approcher de lui et l'embrasser partout, tes mains sur son visage, tes lèvres passant par ci et par là, à moitié entre les pleurs et le rire, avant de lui offrir un baiser passionné qui vous entraîne sur le lit. Vous vous y laissez tomber en riant comme des gosses. Depuis combien de temps as-tu cette bague avec toi ? tu lui demandes alors doucement mais plus sérieusement qu'un peu avant.   

Le temps aurait pu s'arrêter là tout de suite. Parce que pour toi c'était le cas. Là à genoux avec ta bague, t'étais suspendu à ses lèvres. T'attendais sa réponse avec impatience. Elle était surprise, elle ne l'avait pas vu venir et ça c'était déjà un bon point, tu voulais que ce soit une surprise. Cielo mais... Là tu as un instant de panique et tu te retiens de ne pas se jeter à ses pieds et la supplier de ne pas dire non. Tu le ferais s'il le faut, aussi stupide et pathétique que ça pourrait sembler. Tu ne pouvais pas supporter un non. Oui ! Bien sûr que j'accepte ! Comment peux-tu penser que je vais dire non !. Tu crois que ces phrases resteront à jamais gravées dans ton coeur. Cet instant, ce moment, à la seconde près. Tu souris et tu laisses les larmes rouler sur tes joues. Tu peux affirmer sans aucune crainte que tu n'as jamais été aussi heureux et soulagé de toute ta vie.

Tu lui passes la bague au doigt en priant tous les cieux qu'elle lui suffise. Et les Saints t'ont écouté pour une fois, elle était parfaite. Je l'aurais porté moi-même si elle avait été plus grosse, tu te marres timidement. Les vannes pourries, ça sauve la vie en ce genre de moments. Elle te rejoint sur le sol et vous vous embrassez partout avant de partager un baisé passionné qui conduit direct dans le lit. Entre rires et larmes. C'était un moment euphorique. C'était parfait. Prends ça dans ta tronche, Français de merdeux, penses-tu sans le dire tout haut pour ne pas gâcher cet instant unique. Tu es heureux, tu es avec elle, tu es comblé.

T'es sûre que tu veux savoir ? Tu savais qu'elle poserait cette question mais tu n'as pas vraiment envie de lui dire la vérité. Peut-être qu'elle t'en voudra de ne pas lui avoir donné depuis le temps ? Avec elle, on ne sait jamais qu'elle sera la réponse qui passera mal mais tu n'as pas envie de lui mentir non plus. Une vie de couple ne fonctionne jamais avec des mensonges. Je l'ai prise il y a trois ans. Un peu avant la Fashion Week de New-York. On se voyait un peu encore à l'époque et... quand t'as dit que tu serais là, j'ai pensé que ça serait le moment idéal. Mais quand je t'ai vu si épanouie dans ton travail, j'ai pas eu le courage. Je me suis dit que j'avais pas le droit de t'enlever ça. Tes mots se perdent dans un souffle quand tu te rappelles de tout ça. C'était si proche et à la fois si loin. Tu prends sa main et tu la regardes, les diamants lui vont si bien. 24 carats, t'as vu ? Parce que je t'ai rencontré un 24. C'est devenu mon chiffre porte bonheur depuis. Tu lui souris, tu envoies une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Tu l'aimes. Es-ce que t'as déjà pensé que quand on sera mariés, t'auras le nom de famille le plus bizarre au monde ? Staryn Ariel Ella Von Creem Bai Juiz. Ça fait beaucoup. Tu ris franchement à cette dernière remarque. Tu es heureux et quand t'es heureux, les vannes pourries sortent toutes seules.

Ça fait du bien de se libérer. De le dire, à la bonne personne, au bon moment. Quand elle te parle d'Inaya, tu ne peux pas t'empêcher de sourire. C'est vrai qu'il y a eu Ina entre temps. Tu l'avais beaucoup aimé elle aussi, mais c'était différent. Il n'y avait pas cette passion, pas cette fougue, tout cet amour dont tu débordes en ce moment, il n'y avait eu rien de tout ça. L'amour, le vrai, tu ne l'as ressenti que pour une seule personne, la femme en face de toi.

Tu te sens vidé maintenant. Tellement de choses se sont passées en une journée. Tu étais très loin d'imaginer qu'elle se déroulerait comme ça quand tu t'es réveillé. Je peux accompagner ma fiancée pour sa douche ? Je te frotterai le dos..., tu lui mordilles la lèvre. Et peut-être que je te ferai d'autres choses aussi.... Oui vous veniez de le faire et quoi ? Ce n'est pas ta faute si tu n'es jamais rassasié d'elle.  Elle te faisait littéralement planer. Irya est en voyage avec sa famille donc je dirai tes frères d'abord. Toutes les façons je m'en fiche, tout ce qui compte pour moi c'est qu'on se marie. Au plus vite. Tu l'embrasses avant de la hisser sur ton dos, direction une bonne et longue douche qui risque d'être acrobatique.

Vous riez, vous êtes heureux. Il y a longtemps que tu ne t'ai pas senti aussi vivant. Tu devais tout à ton étoile. Et tu te promets de passer le reste de ta vie à la faire briller de mille feux.