(rp libre) juste un moment de faiblesse.

Bras croisées sur ma poitrine, je fronce les sourcils en écoutant le gars. C'est moi ou il est lourd ? Genre, vraiment lourd ? Je suis pas intéressée, je suis pas intéressée, merde ! Ah, mieux, maintenant il me sort que je suis lesbienne. Oui, si il veut. Je lève mes yeux au ciel, ferme les poings et j'essaye de rester zen mais je sais que dans même pas deux minutes je vais craquer et lui en foutre une, car il y a seulement comme ça qu'il comprendra. Putain. Et me voilà, trois pas plus loin sur le parking de l'université et SBAF. Mon poing s'échoue contre la mâchoire du gars qui s'offusque mais n'ose pas rappliquer, certainement car on lui a appris à ne pas taper les filles. Au moins il a un semblant de bonne éducation...

Énervée, je me dirige jusque la sortie mais un léger bruit de personne qui semble pleurer. Naaaaan... Pourquoi il fallait que ça tombe sur moi, merde ? Je sais pas parler aux gens, encore moins quand ils chialent ! Prise par un élan d'humanité que je déteste, je me décide à me retourner et voir qui peut pleurer des larmes de crocodile comme ça. Quand je trouve la personne, je prends sur ma patience et je vais rejoindre la rousse. Décidément, les rousses, je les attire...

-Pourquoi tu chiales comme ça ? Non, pardon, mauvaise formulation... Je peux t'aider pour quelque chose ?

Il fallait dire que niveau communication je n'étais pas la meilleure, trop franche et honnête, j'ai pour habitude de dire que le ridicule ne tue pas et c'est bien vrai, sinon je serai morte depuis longtemps. Je pouvais comprendre que peu de personnes étaient capables d'apprécier mon approche pas très aimable, ce qui a l'air d'un peu rebuté la rouquine en face de moi, totalement compréhensible encore une fois. J'vous jure je fais de mon mieux pour être plus gentille mais je suis née avec un caractère de merde, j'y peux rien. Pour des conneries ? Vraiment ? Bha nom de Zeus. Je me contentai d'arquer un sourcil, si elle ne voulait rien me dire, je n'allais pas la focer après tout. Je lui offre quand même un sourire sympathique, qui parait enfantin sur mon visage avant de répondre à sa question.

-En ingénierie. Et toi alors ?

Les filles en ingénierie restaient rares, c'était pourquoi j'étais particulièrement fière de faire partie de ces rares personnes mais il fallait dire que... j'avais le look pour. Pas réellement féminine, j'aimais trop les pantalons, les baskets, les t-shirts de geeks et les casquettes, ma collection pouvait vraiment faire peur. Flash, Deadpool, Batman, Superman, je les collectionnais toutes et je les portais dès que j'en avais l'occasion, comme aujourd'hui avec celle de Daredevil.

-Au fait, je suis Isalys, et toi ?

Je finis quand même par me présenter, histoire qu'elle puisse savoir à qui elle parle, puis on sait jamais elle voudrait me retrouver dans l'université un de ces quatre.

C'était plutôt rare aussi pour moi que je sociabilise, surtout avec une fille. Généralement c'était plus facile pour moi d'aller auprès des garçons, mais une bonne amie sur qui compter ne pouvait pas me faire du mal après tout, preuve avec ma meilleure amie. Puis en plus visiblement j'ai toujours de la chance avec les rousses, du coup je me dis que sympathiser avec celle en face de moi ne doit pas être si pire que ça.

-Ça l'est mais je trouve ça assez sympa. Enfin, je veux dire, être une des seules filles ça a plein d'avantages, notamment le fait que les garçons ne se doutent jamais de nos capacités à les battre, déclarai-je avec un petit rire.

J'en riais mais c'était vrai, c'était ça la meilleure sensation que je pouvais même ressentir chaque jour ; la fierté de prouver que même si je suis juste une fille, je peux faire meilleur qu'eux qui n'arrêtent pas de se vanter que rien ni personne ne les surpasse. Mais je dois avouer qu'il n'y a pas un grand nombre de machos, juste deux ou trois qui sont devenus mes têtes de turc à force. Qui s'y frotte s'y pique comme on dit ! J'arque un sourcil suite à sa réponse. Psychologie ? D'après ce que j'entends, faut vraiment avoir les nerfs solides pour faire ces études, elle doit avoir du courage cette rouquine.

-Oh je t'assure, je serai curieuse de savoir le nombre de psy qui ont justement besoin d'un, ou qui sont sous médicaments.

J'étais persuadée qu'il y en avait plus qu'on ne le croyait. Ou alors je regarde trop de films bizarres qui passent seulement tard le soir tellement c'est chelou, c'est aussi une option. Que soit. J'enlève un moment ma casquette pour remettre mes courts cheveux bruns en arrière et regardant vite fait autour de nous, je constate qu'il ne reste plus grand monde. Il serait peut-être temps de rentrer, non ? Du coup, je me tourne vers Alexie, prête à l'envahir de questions telle une enfant curieuse.

-T'habites dans quel quartier ? Tu veux que je te raccompagne ? Car personnellement, je suis pas pressée de rentrer chez moi, j'ai tout mon temps devant moi !