Sujet: un moment d'échange tendu. (gabriel) Dim 5 Nov - 15:32
Tu m'as demandé de te retrouver au cabanon. Tu devrais bientôt rentrer en vue de ton précédent message, alors je patiente sagement en compagnie de Ghost, qui joue avec mes doigts. Sa présence apaise le loup angoissé et je dois bien admettre qu'il me permet de m'accrocher à tout cet équilibre, que je tente d'établir de nouveau dans mon existence. Je suis sagement installé sur le banc située de la baie vitrée, qui me cache de la vue de la résidence. Je n'ai pas spécialement envie de me retrouver face à Gabriel. Je ne le déteste pas, mais sa présence rend ma culpabilité que plus profonde, car j'y vois tout le mépris qu'il a à mon égard. Ce qui est légitime, mais je préfère me tenir éloigné de tout élément, qui pourrait me mener de nouveau sur la mauvaise pente. Ce que je ne désire pour rien au monde. Pourtant, un bruit émane de la résidence alerte Ghost. Jeune chiot en quête de découverte, il ne lui faut pas plus de temps pour se diriger vers la résidence. "Ghost ! Reviens !" J'essaye de lui ordonner, mais il ne semble pas m'entendre. Alors, je me lève du banc pour aller à sa rencontre et le ramener vers le cabanon, mais alors que mes pas me rapprochent de la résidence, il m'est possible d'entrevoir Ghost en compagnie de Gabriel. Il aboie comme un petit fou, heureux de découvrir un potentiel nouvel ami. Cela m'arrache un petit sourire avant que Gabriel dirige son regard vers moi. Ghost en fait de même et après un dernier aboiement de bonheur, il se dirige directement vers moi pour réclamer mon attention. "Bonsoir." Je déclare avec politesse en venant me baiser à la hauteur de Ghost, que je caresse. "Désolé, je viens de l'avoir, il est encore tout fou." Je précise seulement pour combler le silence, qui pourrait rendre mon malaise plus conséquent. "Je ne reste pas longtemps. Stan m'a demandé de le rejoindre ici pour qu'on aille le balader." Je fais référence à Ghost, qui continue de me mordiller les doigts avec cette joie qui le caractérise. C'est apaisant et me permet indirectement d'affronter cette rencontre, qui est tout sauf une partie de plaisir pour moi.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mar 7 Nov - 13:27
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
Felipe a quitté le cabanon depuis quelque temps. Cela apaise Gabriel de ne plus le savoir chez lui. Il a fait de son mieux pour dominer sa colère ne voulant pas blesser Stan en réagissant violemment face à Felipe. Il a gardé toute sa rage en lui. Toutes ses sensations désagréables qui le bouffaient, pire que de l’acide à chaque fois qu’ils les voyaient tous les deux si complices. A chaque fois qu’il savait Stan en sa compagnie. La pire des tortures. Il se sent plus apaisé maintenant. Même si un tas de question sur la suite harcèle sans cesse son esprit bien trop déchiré. Il ne sait pas comme agir. Il guide du mieux qu’il le peut Stan dans ce merdier sans fin ou ils se sont engouffrés. Il sait combien c’est dur de maitriser son envie de faire payer à Felipe l’outrage qu’il a fait endurer à Stan. Mais il est conscient que son neveu ne supporterait pas qu’il le fasse souffrir. Voir pire. Du coup Gabriel se bat tous les jours avec un dilemme sur le fait de passer outre et voir venir et le fait d’aller lui faire sa fête à ce connard insolent. Cette lutte l’épuise et le rend fébrile. Mais difficile de pardonner cette horreur qui hante les nuits de Stan et les siennes aussi.
Et puis il pose son regard sur l’album photo qui se trouve sur son bureau. Un genre de cadeau que lui a laissé Felipe au moment de son départ. Pas un cadeau remis en main propre, non il n’en a pas eu les couilles. Juste un cadeau laissé là, à sa vue. Un cadeau surprenant fait de photos de Stan. Gabriel a du mal à ce dire que c’est Felipe qui les a prises. Elles sont tellement pleines de vie, de grâce, de beauté. Même si certaines montrent la peine et la détresse. Felipe a su saisir l’essence de vie de Stan. Et quand Gabriel les regarde il ne peut s’empêcher d’être touché et ému par les traits de son neveu si délicatement mis en valeur. Comment un monstre a t-il pu prendre de si belles choses ? Comment a t-il pu saisir son âme ? Alors qu’il n’a fait que salir toute cette innocence. Tout cela le perturbe. Le met mal à l’aise. Il sort sur la terrasse pour fumer une cigarette. Stan ne devrait plus tarder à arriver. Mais c’est un chiot husky qui d’un coup fait son apparition. Un chiot magnifique et plein de vie. Il se baisse pour le caresser. Il se doute que c’est le chiot que Stan a offert à Felipe. « Coucou toi. Tu t’es perdu. » Sa voix est douce. Il se relève et il voit Felipe qui s’approche, du coup le chiot repart vers son maitre. « Salut. Pas grave. Il est beau en tout cas. Stan a bien choisi. » Gabriel essaie de ne pas se montrer trop froid. Même si cela reste difficile. Il regarde le chiot jouer avec les doigts de son maitre. Il est étonné de voir la bête si confiante. « Stan ne devrait pas tarder. Il s’appelle comment ? » L’architecte se montre curieux, intrigué par l’attention que Felipe porte à sa boule de poil. « Tu veux rentrer boire quelque chose en attendant Stan ? » Il se surprend lui-même à proposer cette idée. Mais il voudrait bien le remercier pour l’album. Et vu le climat entre eux il ne sait pas trop comment s’y prendre. Il a eu si souvent envie de le massacrer de diverses manières. Que là user de politesse et de calme est compliqué. Et le perturbe. Mais il ne doit pas être le seul vu la tête de Felipe suite à son invitation.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mer 8 Nov - 20:19
Cette rencontre n’était pas souhaitée. Je ne m’attendais pas à recroiser la route de Gabriel avant un très long moment. Je lui suis reconnaissant d’avoir accepté de m’avoir sous son toit après tout ce qu’il s’est passé, mais je sais parfaitement que nous ne deviendrons jamais de bons amis. C’est juste une réalité que j’accepte. Sans doute que toute cette horreur m’a fait prendre conscience de nombreuses choses, m’a fait murir ou peut-être que ma rage a été telle qu’elle a usé tout mon être au point de me rendre las de toute cette cruauté dont j’ai fait preuve. Je sais juste que j’ai besoin de retrouver un équilibre, de partir sur de nouvelles bases et je compte bien m’accrocher aux efforts que je fais depuis des mois. J’évite de laisser ma fierté provoquer quiconque, si ce n’est pas nécessaire, surtout quand je sais où elle m’a mené. Gabriel répond poliment à mes remarques. J’évite de le regarder, car la nervosité m’envahit avec rage. Je n’oublie pas les menaces qu’il a proféré à mon encontre et je mentirais si je ne disais pas qu’il m’arrive de craindre de le voir arriver à tout instant pour obtenir sa vengeance. Sans doute parce qu’au fond, je sais parfaitement qu’il aimerait me voir brûler en enfer que d’être dans son champ visuel. Seulement, je ne laisse pas cette angoisse m’habiter sous peine de prendre le risque de flancher de nouveau, mais c’est loin d’être évident et seule la présence de Ghost me permet d’éviter cela. « Oui, il est vraiment beau et à un bon caractère. Il a juste besoin d’être éduqué. » Je déclare sans animosité sans chercher son regard tout en continuant de laisser Ghost jouer avec mes doigts. « Ghost. On l’a nommé ainsi en référence à Games of Thrones. » J’ajoute pour répondre à sa question sans faire mention, que je sais parfaitement que tu l’as choisi en référence à ton film préféré. Ce qui m’avait fait sourire à ce moment, mais qui m’amuse toujours. Seulement mon sourire s’effrite face à sa proposition. Je me retrouve perturbé, ne sachant pas trop quoi penser de sa proposition. Mon regard vient naturellement chercher le sien, pour tenter de percevoir ces réelles intentions, mais contrairement à auparavant, je n’y vois pas vraiment d’animosité. Je reste muet quelques instants avant de venir doucement me relever pour lui répondre simplement. « Pourquoi pas. Tu aurais du jus d’orange ? » Je le questionne en me rapprochant de lui. Je me jette dans la gueule du loup, mais je prends ce risque, car je veux croire que c’est possible d’avancer, de faire mes preuves avec lui pour lui faire comprendre que je ne veux plus te faire de mal. Alors, je pénètre dans la demeure sans trop savoir ce qu’il va se passer, plus nerveux que jamais.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Ven 10 Nov - 18:05
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
Gabriel fume tranquillement sa cigarette, son esprit est balloté par un tas de questions. Il ne peut s’empêcher de penser aux photos de Stan qu’il vient de regarder. Il pense surtout à celui qui les a faites. Il ne peut oublier la colère que cet être démonique réveille au fond de ses tripes. Combien de fois alors qu’il était au cabanon, a-t-il eu envie d’aller lui exploser la gueule ? Combien de fois a-t-il eu envie de terminer ce qu’il avait commencé à l’hôpital ? Il sait que c’est l’amour qu’il éprouve pour son neveu qui lui a permis de se lutter contre ces idées voraces. Il est conscient qu’il n’aurait fait que le détruire d’avantage. Pourtant cette envie de vengeance lui ronge le sang comme de l’acide. Il se demande comment un être peut être aussi vil et voir le meilleur dans le regard d'un autre. Il se demande aussi comment il doit prendre ce cadeau. Est-il empoissonné ? Ou bien c’est juste un moyen de lui faire comprendre à quel point Stan est heureux en sa présence. Cela le rend dingue. Il voudrait arrêter de penser. Et puis les arbustes bougent et un chiot en sort. Il fait vite la relation. Il se crispe à la vue de Felipe. Ce qu’il ressent pour lui est toujours aussi fort. Et aussi douloureux. Mais il fait bonne figure. Lui sauter à la gorge à cet instant ne donnerait rien de bon. Surtout que Stan peut arriver d’un moment à l’autre. La tension est palpable entre les deux hommes. Comme le malaise qui s’étend dans l’air qui devient presque étouffant. Mais Gabriel est pris par le chiot et s’adoucit d’une certaine manière. Même s’il reste sur ses gardes. Pour l’architecte, Felipe restera toujours le monstre qui a détruit son neveu. Et il est certain que celui-ci en a parfaitement conscience. « Comme tous les chiots. » Voir tous les humains. Mais ces mots là ne passent pas ses lèvres. Il regarde chaque geste de Felipe comme pour juger de ses progrès. Enfin est-il capable de réellement en faire ? « Stan et son Games of Thrones. On a du tous y passer je crois. » Il sourirait presque en pensant au nombre de fois qu’a du le voir son neveu. Un vrai accro. Même Gabriel a même fini par se prendre à l’histoire.. Il a du aussi partager cela avec Felipe. Il est un peu jaloux sur le coup. Avant il était le seul à partager ses plus beaux moments. Et là voilà que ce petit con prenait sa place. Alors qu’il est loin de la mériter. Il ne sait pas pourquoi il l’invite à rentrer. Enfin s’il sait. Il veut le tester. Voir s’il aura les couilles d’accepter. Voir s’il est capable de rester en sa compagnie alors que Stan n’est pas là pour jouer le bouclier. Gabriel veut voir si Felipe a peur. Si les menaces qu’il a dites à l’hôpital le hantent encore et lui donnent des cauchemars comme son geste en donne encore aux deux De St Roc. Un moyen de le perturber. De le mettre mal à l’aise. De le faire flipper. Mais aussi de le tester. Il le sent sur la réserve. Alors il va se dégonfler le petit con ou bien il va jouer les hommes. Pas de signe avant coureur de quoi que se soit. Ni dans la voix, ni dans le regard de l’architecte. Il maitrise sa rage avec sagesse. Et Felipe accepte. « Oui je dois avoir cela au frigo. » Gabriel le laisse passer. Ghost entre aussi. Il referme la baie vitrée, se dirige vers le frigo et sort la bouteille de jus d’orange qu’il pose sur le plan de travail. Il sort deux verres du placard. Pendant ce temps le silence ce fait. On entend juste le bruit des pattes de Ghost sur le carrelage. Gabriel tend alors le verre à Felipe. Il s’assoit sur une des chaises de la cuisine. « Vas y installe toi. » Il le regarde avec calme, cherchant comment il va en venir à l’album photo. « Au fait tu te débrouilles pas mal en photo. » Il ne veut pas non plus le galvaniser. Le remercier lui écorcherait les lèvres. Mais il doit admettre que les photos sont sublimes. « Cela m’a .. enfin c’est cool ce que tu as fais. Stan est très beau sur certaines. Criant de vérité sur d’autre. » Oui son regard montre bien parfois la détresse profonde de son âme et de son cœur. Felipe n’a pas du y passer à côté. Gabriel essaie à cet instant de vraiment cacher ce qu'il ressent. Il ne veut surtout pas montrer la faille que toute cette histoire pourri a glissé en lui.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Ven 10 Nov - 20:54
Je ne sais pas du tout si c’est une bonne idée d’accepter son invitation à boire quelque chose. Je ne sais pas trop quoi penser du comportement de Gabriel. Je n’ai jamais su réellement ce qu’il pouvait penser de moi et je dois avouer que je n’avais pas envie de penser grand-chose de lui. Quand j’étais gosse, je pense que notre relation était plutôt positive, même si je ne l’ai jamais autant affectionné que Stan. Une relation platonique en soit, mais qui s’est effrité lorsque j’ai pris de l’âge. De mauvais sentiments sont venus atténuer mon esprit, d’autres éléments m’ont fait plonger dans cette relation conflictuelle perpétuelle avec cet homme. Aujourd’hui, la méfiance et le mépris sont de rigueur, bien que je sois épuisé psychologiquement de tant de hargne. Un recul qui a nécessité du temps, des heures de thérapie pour comprendre que toute cette hargne était synonyme d’un mal être profond qui me dévorait les tripes, que je trouvais dans la drogue et la confrontation, une manière de fuir ce que j’étais réellement au fond de mon être, l’image que j’avais de moi. Gabriel était insupportable, parce qu’il avait raison sur tout, même si je refusais de le voir ou de l’admettre. Par pure fierté et folie, j’ai réalisé des actions qui me hanteront toujours et pas même mon psychologue sera en mesure de me les faire oublier. Jamais, je ne pourrai oublier ce que j’ai fait et ma plus grosse angoisse est de perdre le contrôle que je reprends sur ma vie et je sais qu’il s’agit d’une possibilité qui t’oppresse la poitrine autant que moi. Je ne veux plus jamais redevenir cet homme et cette vie que j’essaye de construire vaut le coup que je me batte pour la conserver. Alors, j’évite de songer à cette crainte et méfiance que le comportement de Gabriel éveille naturellement en moi. Je m’installe à sa demande sans réellement le quitter du regard. Je suis sur mes gardes, prêt à recevoir une attaque de sa part. Je me prépare psychologiquement à entendre ses propos acerbes s’il en ressent le besoin. Seulement, contre toute attente, il aborde le sujet de mes photos. Il semble avoir trouvé le photobook que j’avais édité à partir de tes photos. Un moyen de ma part pour le remercier de sa bienveillance en m’ayant laissé vivre chez vous. « Merci. » Je réponds simplement sans quitter mon verre du regard. Je ne sais pas trop quoi répondre à cela, ni trouve la force d’être plus expressif à ce sujet. La photographie est devenue pour moi un moyen d’immortaliser l’instant présent, de le figer, le mettre en valeur autrement que le permet la vidéo. Il m’est encore impossible de me remettre au montage, mais mon désir serait de mettre assez de côté pour acheter de nouveau une caméra digne de ce nom. Seulement, je sais qu’il me faudra bien une année pour espérer y parvenir. Isabel passera toujours en priorité et le cout de son traitement et de son institutionnalisation ne risque pas d’aller en diminuant. C’est comme ça et je me concentre sur la photo pour le moment en attendant. J’écoute la suite de ses propos. « Oui, il l’est. » Je commente simplement dans une voix légèrement fébrile. Je comprends ses messages sous-entendus et cela me chamboule. Cela doit se voir dans la lueur de mon regard, même si j’essaye de ne rien laisser paraitre. « Il… » Je commence à prononcer sans trouver la suite. « Il est vrai et ça se voit sur les clichés. C’est lui qui les rend si expressives. J’ai juste fait que capturer l’instant de mon point de vue. » Je déclare en venant boire une gorgée de mon verre. Je n’attends rien de sa part à ce sujet. Je lui ai donné ses photos, car je pensais qu’elle pourrait soulager certains de ses tracas, lui faire voir Stan sous un autre angle. C’était juste naturel pour moi.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mar 14 Nov - 22:09
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
Gabriel a promis à Stan de faire des efforts avec Felipe. De voir au-delà de la rage et de la rancœur qu’il éprouve. Rancœur qui tue à petit feu Stan comme elle tue Gabriel. Ce n’est pas une chose évidente pour l’architecte. Parce que quand il regarde Felipe il a du mal à voir autre chose que le tortionnaire de Stan. Mais il a bien compris au travers des diverses discussions bouleversantes qu’ils ont partagé. Que cette situation rendait Stan malheureux et le tirer dans un gouffre. Il souffre en silence de voir Gabriel si atteint par cette histoire. Il souffre en silence de devoir se priver ou se justifier par rapport au temps qu’il passe avec Felipe. Et au final ils se retrouvent tous les trois dans un cercle vicieux ou personne ne trouve son compte. Même pire cela risque de tuer le seul espoir que la vie peut leur offrir s’ils continuent dans cette voix. Pour Stan il est impossible de vivre sans Gabriel et sans Felipe. Pour Gabriel il est impossible de vivre sans l’amour de Stan. Alors l’architecte décide de mettre en œuvre ce qu’il a promis. De faire des efforts. Felipe d’une certaine manière a fait un pas avec l’album photo qu’il a posé en toute discrétion dans sa villa. Prouvant ainsi qu’il n’attendait rien en retour. Mais il offre à Gabriel un moyen d’ouvrir une porte. D’aller vers lui. Tout ce qu’il a à l’esprit quand il propose à Felipe de rentrer chez lui ce sont les paroles de Stan. Felipe mérite d’être pardonné même pour son acte cruel. L’architecte n’est pas prêt à pardonner mais il est prêt à avancer ne serait ce que pour avoir l’âme en paix et voir Stan sourire à nouveau. Bien entendu une fois dans la maison l’ambiance semble encore plus pesante. Et lorsqu’ils sont assis face à face elle devient lourde comme un voile en plomb. Pas évident ni pour l’un ni pour l’autre de vraiment être à son aise. Mais il faut bien se lancer alors Gabriel parle de l’album et de ce que Felipe a su saisir dans le regard de Stan. Il parait parfois si calme et posé, et d’autre fois si tourmenté et triste. Que Gabriel en a été bouleversé jusqu’au fond des tripes en les regardant. Et il est sincère quand il lui dit qu’il se débrouille bien. A vrai dire s’il n’y avait pas eu toute cette histoire il aurait même dit que cela ressemblait à un boulot de prof. Mais voilà Gabriel reste encore sur la réserve. Il regarde Felipe mais celui-ci préfère rester avec le regard fixé sur son verre. Ils en ont des efforts à faire pour arriver à lever ce mur qu’ils ont construit avec leur rage. Gabriel ne dit pas non plus ce qu’il a clairement ressenti quand il a regardé ces photos. C’est trop intime et il pense que pour le moment Felipe n’est pas digne de savoir ce que ces photos ont vraiment déclenché. Mais peut être le comprend t-il au travers de ses mots à demi prononcés. L’architecte préfère se concentrer sur l’acteur même de ces photos. Stan. Qui sur certaines montrent à quel point il est blessé et détruit. Mais il dégage aussi dans d’autre tellement de bonheur. Que cela en est perturbant. Même si Felipe cache son regard Gabriel en saisit des brides. Il a l’air aussi troublé que lui par cet échange. « En effet tu n’as fais que capturer l’instant. Mais il faut le voir cet instant et le prendre au bon moment. Je vais être honnête Felipe, je ne te porte pas dans mon cœur. Mais ça tu t’en doutes. Mais les photos que tu as faites m’ont bouleversé. Je ne pensais pas que tu étais capable de voir Stan avec autant de vérité. Que ce soit dans un moment ou le bonheur le happe. Que dans un moment ou la tristesse le blesse. Je te pensais sans cœur. Je ne suis peut être trompé. » Gabriel parle calmement. Son regard ne c’est pas assombri comme il s’assombrissait avant en présence de Felipe. Ce n’est pas l’amour fou non plus. Mais il ne peut faire autrement que de reconnaitre le talent du jeune homme. Tout en se rendant compte que ces photos avaient empli son cœur de bien des sentiments. Il avale quelques gorgées du verre qu’il c’est également servi. Il s’étonne lui-même de parler ainsi à l’homme qu’il aurait il y a quelques jours aimé briser de ses propres mains. Mais il garde à l’esprit tous les mots et les larmes de Stan. Et cela il ne veut plus le voir. Le bonheur de Stan est sa priorité. Sa seule priorité.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mer 15 Nov - 19:02
J’évite de laisser mon émotion se faire ressentir. Une part de moi-même refuse toujours de se montrer faible face à cet homme que tu considères comme un père. Cette froideur affichée m’a toujours permis de m’en tirer, de ne pas être considéré comme une proie facile et je ne compte pas le devenir, que ce soit devant lui ou quiconque. Du moins, si on cherche à me faire du mal. Je ne suis pas certain que ce soit l’ambition de Gabriel, bien que les menaces auparavant proférées ne cessent de tourner en boucle dès lors qu’il entre dans mon champ de vision. Seulement, c’est loin d’être évident d’être aussi insensible que je ne le voudrai… Surtout quand tu es le sujet de notre échange. Ma sensibilité à ton sujet a toujours réveillé le loup apeuré qui sommeille en moi, car il te connait mieux que moi-même et que chaque parole auparavant prononcée, était comme un cruel poison qu’on m’administrait et les sensations ressenties, étaient si insupportables que le loup exploser sa rage sans crier garde. Rien ne semble vraiment avoir changé. Je crains chacune de ses paroles. Je suis comme un prisonnier qui attend sa sentence, se demandant s’il va y survivre. Ce venin est toujours plus dur que le précédent infligé et aujourd’hui, je sais parfaitement qu’il n’avait pas tort. Oui, j’ai causé ta perte et je me dois de vivre avec aussi douloureusement que cela l’est. Mon cœur se comprime dans ma poitrine, car je perçois parfaitement le message sous-entendu, parce que je ressens la même chose quand je vois ses clichés. Je prends la mesure des dégâts que je t’ai infligé et je suis certain, que la réalité est bien pire que celle de mon imagination. J’ai conscience que j’ai un long chemin à parcourir pour espérer chasser ce traumatisme de ton corps, de ton esprit et de ton coeur… Les propos de Gabriel me bouleversent tellement que j’ai la sensation de sentir des larmes monter au coin de mes yeux. Je suis contraint d’inspirer profondément pour les ravaler par pure fierté. Parce qu’il n’y a que toi, qui peut m’avoir dans un état de faiblesse profonde, que je n’ai même pas laissé mon thérapeute voire ces larmes. « Je ne peux pas t’en vouloir. » Je déclare dans une voix faible en venant rencontrer le regard de Gabriel. « Je l’aime. » J’ajoute en venant inspirer profondément avoir de boire une nouvelle gorgée. « Vraiment. » Du plus profond de mes tripes, même si je l’ai jamais montré. Mes mots ont du mal à franchir mes lèvres, mais il y a tant de choses que j’ai sur le cœur. « Et je veux croire que ces petits moments de bonheur, que j’ai capturé, finiront petit à petit à atténuer tout le mal que j’ai engendré. Je veux croire, que c’est possible, parce que c’est ce qu’il mérite. Il mérite tellement d’être heureux… » Ma voix n’est qu’un murmure tandis que je glisse ma main dans ma nuque. Je suis incapable de regarder Gabriel à cet instant, car tout mon être est à fleur de peau. Il semble avoir touché la corde sensible, mais je n’ai plus cette hargne du passé pour l’user pour me protéger. Aujourd’hui, je suis à découvert.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Dim 19 Nov - 17:16
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
L’envie de tuer Felipe a souvent effleuré l’esprit de Gabriel. Et pas une envie de mort lente. Non loin de là. L’architecte comptait bien le faire souffrir. Prendre sa vie seconde par seconde. Juste pour lui rappeler la souffrance dans lequel il a plongé Stan. Mais même si cet envie est féroce et le réveille la nuit. Quand elle ne l’empêche pas de dormir. Il ne peut pas oublier les mots échangés avec son neveu. Le fait que Felipe compte pour lui-même malgré ce qu’il lui a fait endurer. Gabriel est conscient que s’il arrachait un seul cheveu de la tête du petit con, Stan se ferait tempête. Et qu’il risquerait de le perdre à jamais. Et Gabriel ne le supporterait pas. Alors il essaie de lutter contre cette envie destructrice. D’ailleurs il l’a plusieurs fois combattu lorsque Felipe était au cabanon. Et il l’a combat encore aujourd’hui quand le jeune homme se trouve face à lui. Déjà il est touché dans sa façon de caresser son chiot mais avant cela il a été touché par l’album photo qu’il lui a fait. Des photos de Stan qui éveillent bien des sensations chez Gabriel. Notamment cet amour fou qu’il lui porte et qui va au-delà de celui qu’un oncle porte à son neveu. Parce que Stan c’est aussi un fil, un frère. Alors il l’invite à rentrer se rendant bien compte du malaise qu’il fait naitre chez Felipe. Il est gère à son aise. Jusqu’à présent quand ils ont été sous le même toit Stan était là pour soulager les silences et rendre l’ambiance plus sereine. Mais les voilà face à face et tout ce qu’il éprouve pour lui, lui éclabousse la gueule. Mais en contre partie il y a tout ce qu’il ressent pour Stan. Ce qui fait poids dans la balance. Alors il s’installe à table son verre de jus de fruit face à lui. Regarder Felipe est difficile. Comme une torture. Mais il ne peut s’empêcher de penser à ce qu’il lui a fait endurer quand il l’a chopé à l’hôpital. Il ne le dit pas mais cela aussi l’empêche de dormir. Il aurait pu le tuer ce jour là. Finir en tôle au lieu de finir comme un loup traqué dans sa villa. Laissant son âme et son corps en proie à ses démons. Pour quel résultat. Stan s’est retrouvé seul et au final c’est celui qui l’a fait souffrir qui a été là à soulager son cœur trahit. Gabriel est torturé par toutes ses pensées. Bien entendu il ne va pas pardonner à Felipe comme ça. Juste à cause d’un album photo qui a fait vibrer son cœur d’émotion puissante. Mais il ne peut pas non plus tout le temps vivre avec cette rage. C’est nocif. Nocif pour Stan. Nocif pour Erwin. Nocif pour lui. Il lui fait part de son ressenti sans vraiment le remercier. L’instant est compliqué, complexe. Pas facile de dire certaines choses à un mec que l’on a envie de voir mort, déchiré dans sa chair. Gabriel se crispe un peu quand Felipe lui fait par de ses sentiments envers Stan. Est-ce qu’il est vraiment capable d’aimer après ce qu’il a fait ? L’architecte a encore du mal à y croire, pour lui va falloir qu’il fasse ses preuves. « Je sais qu’il tient à toi aussi. » Il a bien compris ce que son neveu éprouvait même si pour le moment il y a encore une grosse fêlure suite au viol provoquer par la connerie de Felipe. « Je l’espère également parce qu’il est vrai que Stan mérite d’être heureux. Avec tout ce qu’il a enduré dans sa vie cette histoire c’est un peu le coup de poignard de trop. Surtout qu’il reste incompréhensible. En tout cas pour moi. » Aucune colère ou froidure dans la voix de Gabriel. Il lève son regard vers Felipe. Pas de noirceur signe de sa rage non plus. Il est calme. Il ne veut pas le provoquer. Il aimerait juste comprendre pourquoi il en est arrivé à faire subir à son meilleur ami cet horreur ineffaçable. « Est-ce que je peux te poser une question personnelle ? » Gabriel veut profiter de l’instant pour y voir plus clair. Peut être que s’il comprend l’acte il arrivera plus facilement à apaiser sa soif de vengeance. « Pourquoi ? Pourquoi tu lui as fais subir cela Felipe. Stan est l’être le plus doux, le plus innocent que je connaisse. Il a traversé des tempêtes. J’ai fais de mon mieux pour le protéger des démons que sa mère a mis sur son chemin. Et crois-moi cela a été une guerre de tous les instants. Je me suis retrouvé père alors que je m’y attendais pas avec un gamin que la vie avait déjà bien abimé. J'ai recollé les morceaux de son cœur, de son âme. J’ai essuyé ses larmes. Pansé ses blessures. Tu étais son ami. Qu’est ce qui t’a mené à lui infliger cet enfer ? De quoi as-tu eu peur ? » La voix de Gabriel se teinte de tristesse. Et son regard se brouille de larmes. Il sait à quel point la drogue peut changer un être, il a vu les dégâts sur sa sœur. Elle aurait même pu tuer son fils. Felipe savait ce que Stan avait enduré à cause de cette merde. « Il se sent si sale à présent. » Pas de reproche ou de colère. Juste de l’incompréhension. Comment peut-on à se point faire souffrir un être que l’on dit aimer ? Gabriel ne cache pas à quel point cette douleur le bouleverse. C’est comme si en faisant violer Stan, Felipe avait tranché dans sa propre chair. Dans son propre cœur. Une blessure à vif que Gabriel voudrait pouvoir cicatriser comme il voudrait pouvoir cicatriser celle de Stan.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Lun 20 Nov - 10:52
Je me livre, cherche à faire passer un message sans réellement savoir lequel. La fébrilité provoquée par toute cette merde que j'ai engendrée, me revient en pleine gueule sans crier garde. Il m'est difficile de garder contenance, mais ma fierté ne pourrait tolérer de flancher, surtout devant lui. Je ne pense pas parvenir un jour à me sentir en sécurité avec lui. Toute l'animosité provoquée par nos provocations du passé, ne nous permettra sans doute pas d'établir une relation de confiance. Le fait d'être considéré comme un danger à une époque où j'avais sans doute le plus besoin d'aide en est sans doute la cause. Je ne peux pas réellement le blâmer, mais sans toi dans mon existence, il y a de forte chance que l'overdose aurait été l'issue fatale de ma chute aux enfers. Il y a bien des années que je n'aurai été plus sur terre. Cela aurait été peut-être mieux, tu aurais été épargné par cette horreur. Parfois, il m'arrive d'y songer, mais cela ne me fait plus de mal que de bien, car de toute manière, il est impossible de revenir en arrière, et indirectement, égoïstement sans aucun doute, j'aime vivre à tes côtés et je ne veux pas que ça s'arrête. Aujourd'hui, je veux tout faire pour pouvoir rendre ton quotidien plus doux, avec cette envie impressive de te faire oublier, cet enfer, dans lequel je t'ai plongé par folie, par douleur, trop dévoré par ce sentiment malsain tel un loup sanguinaire. Rien que cette idée me glace le sang, rend ma chair fébrile et mon cœur comprimé dans la poitrine. Les propos de Gabriel ne viennent en rien amoindrir ces sensations désagréables et désarmantes. Chaque parole prononcée ne fait qu'exploser cette douleur latente qui me ronge la poitrine depuis ce jour. Encore plus cruellement que lorsque j'ai abordé ce sujet avec mon thérapeute. Je reste muet à ses propos durant de longues minutes, les mains tremblantes autour de ce verre de jus d'orange, auquel je m'accroche pour ne pas vaciller, exploser en larmes. Cela est difficile, je sens ma respiration lourde et mes paupières luttent pour ne pas se fermer pour laisser échapper ces larmes menaçantes, qui se font toujours plus nombreuses au coin de mes yeux. Mais sa dernière phrase m'achève, au point que je suis incapable de retenir ces larmes. "Je sais..." Ma voix n'est qu'un murmure brisée. Entendre cette vérité que ce soit par toi, Gabriel ou quiconque m'est cruellement douloureuse. Cela explose mon coeur en mil morceaux tels l'impact d'une pierre contre une vitre fragile. Ma main vient naturellement essuyer mes larmes, cacher cette faiblesse, qui explose malgré moi. Je m'intime d'arrêter de pleurer, de ne pas laisser cette culpabilité m'envahir cruellement. Alors, je me cache derrière mes mains, restant silencieux pour calmer cette crise qui m'envahit. Je m'oblige à respirer dans des inspirations et expirations lentes. Le temps s'écoule sans que je ne prenne conscience de cette réalité, mais suffisamment assez long pour me permettre de reprendre contenance. J'essuies mes larmes, puisse la force en moi pour faire face à Gabriel, sans pour autant le regarder en face. Je ne m'excuse pas d'éprouver ce que je ressens, je préfère faire comme si cela ne s'était pas produit, quand bien même Ghost se glisse à mes pieds pour mordiller mon pantalon en couinant. Les bêtes sentent ce genre de choses alors je me contente juste de lui caresser le crâne pour le rassurer. "Il n'y a jamais rien qui pourra justifier ce que j'ai fais." Je murmure dans une voix absente, mais brisée. "J'étais sans doute trop détruit à l'époque. De l'intérieur. Stan était la seule chose qui me ramenait toujours à la surface." Je m'exprime de façon lente, prend une pause entre chaque phrase en essayant de me montrer sincère. "Seulement mes démons étaient trop nombreux, trop sombres. J'avais peur de ce qu'il provoquait en moi, ce sentiment de possession qui me dévorait la poitrine. J'avais besoin de lui, plus de quiconque, mais je ne pouvais pas empêcher mes instincts de prendre le dessus. Je lui faisais du mal sans être en mesure de m'arrêter. C'était malsain, je le sais. Maintenant, je le sais. Il a toujours vu le bon en moi, même quand j'étais une enflure. Il me permettait de ne pas sombrer totalement dans ma folie, mais je comprends qu'il ait eu besoin d'être avec quelqu'un d'autre. Maintenant, je le comprends, mais à cette époque... Le voir rire à gorge déployée avec cet autre type, le voir coucher avec. Cela m'a juste totalement détruit et j'ai franchi cette limite de toute raison." Mes doigts tremblent. Encore aujourd'hui, évoquer cette chute dans l'enfer, dans laquelle je t'ai entrainé me retourne les tripes. "Et je ne veux plus jamais être ce monstre." Cette idée me serait insupportable, alors je ferai tout pour ne jamais le redevenir.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mer 22 Nov - 17:07
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
Gabriel essaie d’échapper à sa rage en ne gardant qu’une idée en tête. Le bonheur de Stan.. Bonheur pour lequel son neveu c’est battu depuis sa plus tendre enfance. D’abord contre sa mère qui à cause de la drogue a fini par lui frôler le pire. Gabriel a fait de son mieux pour recoller son cœur brisé et apaisé la douleur qui avait emprisonné son âme. Et le destin lui avait encore joué un mauvais tour. Difficile d’encaisser cette souffrance, l’architecte s’en veut de ne pas avoir pu le protéger. Et s’en veut aussi de l’avoir abandonné dans un moment ou il aurait eu besoin le plus de lui. Surtout pour le laisser entre les mains de son propre bourreau. Bourreau qui est là face à lui, et qui parait à cet instant si fébrile et si fragile. Ce bourreau que Gabriel a plusieurs fois eu envie de faire souffrir avant de lui ôter la vie. Mais cette envie est grignotée par les mots salvateurs de Stan. Des mots qui montrent à quel point il tient à Felipe. Et à quel point il est important pour lui pour sa guérison. Qui montre aussi à quel point il teint à son oncle. Et que sans ces deux hommes sa vie ne sera que l’ombre de lui-même. Alors l’architecte oublie un instant sa rage et toutes ses envies de vengeance. Il ne cherche qu’à être l’oncle bienveillant qui voudrait quand même comprendre le pourquoi de ce merdier. Même si au fond de lui il se doute un peu de l’histoire. Il est autant fébrile que Felipe parce que remuer la merde en revenant sur ce sujet délicat déchire son cœur. Mais il veut avancer. Il veut essayer de rendre le sourire à Stan. Car même si Felipe fait des efforts. Même si Gabriel fait des efforts. La blessure reste profonde dans le cœur et le regard de son gamin. Et cette souffrance muette tue l’architecte. Il sait que certaines choses pourront s’adoucir avec le temps. Même si les images de l’acte par lui-même risquent de pourrir encore longtemps l’esprit de Stan. Alors là face à Felipe il ose demander. Il ne sait pas si le jeune homme va répondre ou s’il va se défiler. En tout cas il espère qu’il sera honnête. Parce que s’ils veulent avancer et arriver à doucement dompter la rage qui souvent les a envahi. Ils doivent jouer franc jeu l’un envers l’autre. Gabriel est conscient que tout reste à faire et que la route vers le pardon sera longue et difficile. Mais il est prêt à tout pour Stan. Même à vendre son âme au diable.
Un instant le silence se fait. Un silence lourd et pesant. Mais Gabriel comprend que Felipe est besoin de marquer un temps de pause pour assimiler tout ce qu’il vient de dire. Il reste calme. Il y a juste le "je l’aime" de Felipe qui résonne dans sa tête. Pour lui c’est compliqué d’y croire. Et puis le jeune homme décide de répondre. Ne pouvant s’empêcher d’être toucher par ses mots. Il faudrait être un monstre ou un mur pour rester de glace face à ce que dit Felipe. Et vu que l’architecte est déjà fragile à cause de toute cette histoire. Il ne peut qu’être chamboulé par ses aveux. « Je sais à quel point il est dur de lutter contre ses démons. » Il ne peut que compatir à ses dires, il doit encore se battre lui aussi contre ses démons. Et il est vrai que Stan et Erwin l’aide dans cette démarche. Il est conscient que sans eux il se serait laisser bouffer et détruire. « Finalement c’est la jalousie poussé par l’effet de la drogue qui t’a fait faire cet acte abjecte. C’est vraiment regrettable. Stan ne méritait pas de souffrir de cette façon » Gabriel soupire, il retient même ses larmes. Toute cette histoire le bouleverse au plus profond de ses tripes. Il aime tellement Stan qu’il ne supporte pas que son meilleur ami est pu le trahir ainsi. Mais il reste calme. Même si la détresse se glisse dans sa voix. « Il était prêt à tout pour toi. Il aurait pu te décrocher la lune si tu lui avais demandé. Et je pense que s’il est allé vers un autre ce n’était pas à la base pour te faire du mal. C’était juste parce qu’il avait peur que tu le fasses couler. Est-ce que tu lui as fais prendre de la drogue ? Enfin autre chose qu’un joint. J’ai toujours banni ces substances à cause de ma sœur qui a fini par sombrer dans les drogues dures. Et qui replonge malgré les cures. Stan souffre beaucoup à cause de cela. » Et Gabriel aussi. Pas dans le fait d’avoir du prendre en charge Stan. Mais dans le fait que la drogue a privé Stan de sa mère. « J’espère que tu y arriveras. Autant pour Stan que pour toi. Lutter contre cette dépendance va être long et rude. Erwin pourrait t’aider dans cette démarche. Peut être que Stan t’a déjà parlé de lui ? » Il reprend une voix plus ferme sans pour autant monter d’un ton. « Mais sache bien une chose si tu le refais souffrir tu auras à faire à moi. Et cette fois je pourrais finir le travail que j’ai commencé à l’hôpital. » Il plonge son regard dans celui de Felipe pour lui faire comprendre que ce ne sont pas des paroles en l’air. « En attendant je ferais les efforts nécessaire pour que Stan guérisse. Je ne me mettrais pas en travers de votre route. Mais je te garde à l’œil. Ne fais plus jamais pleurer Stan. Plus jamais tu entends. » Et il finit son jus d’orange tremblant légèrement. Luttant contre les larmes qui se cumule au creux de ses yeux.