Abrehàn&Enora ♦ Juste toi et moi

Elle t’avait donné rendez-vous à l’orée de la forêt ; Enora, comme toujours, voulait te voir. C’était une question d’affection, tu semblais l’inspirer plus que de raison, et toi même tu ne voyais pas comment c’était possible. Tu n’avais rien d’extraordinaire, loin de là, et pourtant, chacune de ses toiles était un bout de toi, tu l’avais appris au fil du temps, et ça te faisait toujours autant plaisir, sans que tu ne puisses réellement te l’avouer. Là, elle t’avait appelé, et tu t’étais demandé qu’elle était la raison de son apparent empressement, elle t’avait répondu qu’elle avait des questions à éclaircir en ta compagnie, et mine de rien, ça éclairait un peu ta vie, de lui tenir compagnie et de lui rendre ces petits services. Tu en avais profité pour aller courir un peu, privilégiant la course à la voiture. De loin, tu l’avais aperçue, était arrivé discrètement, et l’avait passablement effrayé. « Et bien… Sympa, je sais que je suis pas aussi habillé que d’habitude... » De fait, tu n’avais qu’un short, jugeant la température parfaite pour courir mi-nu. « Salut ma belle, comment tu vas ? »

Enora était arrivée avec un peu d'avance, comme toujours, histoire de profiter du paysage qui, lui aussi, allait peut-être lui donner une bouffée d'inspiration pour sa prochaine toile ou une autre à venir. Elle avait eu le temps de s'imprégner des lieux avant d'entendre une voix derrière elle qui, malgré qu'elle l'ait reconnue, la fit sursauter. Elle se retourna immédiatement et se retrouva face à son cher Abrehàn, en tenue pour le moins décontractée ce qui ne la gêna pas le moins du monde. La surprise passée, elle put lui sourire comme elle avait coutume de le faire.

-Salut toi ! Ca va super ! Toi aussi à ce que je vois ! Tu es venu comme ça de chez toi ?

Toujours ce sourire, qui te réconforte et sait calmer tes démons le temps de quelques instants. Tu lui réponds aussitôt, même moue de joie. Elle avait un je ne sais quoi qui te fascinait, et son aura artistique n’était que plus importante là, au milieu de ces bois. Tu lui répondis aussitôt, la voix claire, le froid venant heurter ta peau.

« Yeah, moi aussi ça va super. » Une pause. « Comme toujours. » C’était faux, elle s’en doutait, mais tu voulais pas le montrer. « Oui, j’ai voulu aller me torturer un peu les poumons, décrasser mes mollets… Et je t’avouerais, y a pas mieux que la course à pied pour ça ! » Tu lui fis un nouveau grand sourire ; tu souriais tout le temps, ça te permettait de cacher des émotions plus sombres et qui ne regardaient que toi.