just need you, right now ! (stanislas - 6)

Mes doigts tremblent autour de ce joint dont les effets se font désirer. L'angoisse est si profonde qu'elle me grignote les tripes avec force. Mon corps est sous tension, tel une bombe prête à exploser. J'ai juste envie de te voir, de te savoir là, car t'es le seul capable d'atténuer ce mal-être.

Je me presse de l'arrêt du bus jusqu'à l'entrée de l'hôpital. Je cours vers toi pour écourter ton impatiente. Je te retrouve à fumer un joint. Je viens caresser ta nuque immédiatement, cherchant ton regard. "Hey petit loup..." Je te dis avec douceur.

Je suis tellement déconnecté que je n'observe pas les alentours. J'essaye de m'enfermer dans ma bulle pour éviter de décharger ma rage sur autrui. Pas la peine de créer un conflit dans de tels circonstances, ce qui est un exploit me concernant. Fort heureusement, tu arrives, vient nicher ta main contre ma nuque et comme toujours l'effet est immédiat. Je ne réponds rien, me contente juste de me lever pour te prendre fermement dans mes bras pour savourer ta présence. Je ne pleure pas, mais ma détresse est profonde. Je pourrais le faire si seulement ma fierté n'était pas si profonde.

Quand j'arrive ta réaction est immédiate : tu te lèves pour me prendre dans tes bras. Je comprends dans la force que tu utilises pour me serrer contre toi que la souffrance est conséquente et abîme ton cœur. Je passe mes bras autour de ton cou pour venir caresser ta nuque. Je te regarde en même temps. "Calme-toi. Respire avec moi Lip." Je prends une longue bouffée d'air avant de la recracher pour que tu suives le mouvement.

Tu m'offres ta douceur sans rechigner. Je sens la fermeté de tes bras autour de mon corps. Tu viens chercher mon regard et tu rentres naturellement dans mon univers. À cet instant, je ne vois plus que toi et je t'observe avec intensité. Je suis tes indications, prend une grande inspiration pour rythmer la respiration vive sur la tienne. Je suis à bout de nerfs, tu ne peux que le voir.

Je te sens tellement tendu sous mes doigts que je ne peux pas retenir mon élan de tendresse pour t'envahir d'apaisement. Je veux te détendre les nerfs, calmer ton cœur qui palpite avec virulence. Je continue de caresser ta nuque et de respirer en profondeur, profitant que tu sois réceptif. "C'est bien, continue." Je viens déposer un baiser contre ton front pour t'encourager.

Je me laisse entrainer par la lueur de ton regard, je régule ma respiration sur la tienne. La caresse de tes doigts me fait du bien et je te laisse même déposer un baiser contre mon front. En temps normal, je t'aurai repoussé de me le faire en public, mais à cet instant, je n'y pense pas. J'ai juste besoin de retrouver le calme, de me concentrer uniquement sur toi.

Tu te laisses détendre et je trouve cela réconfortant. Nos respirations endiablées reprennent un rythme normal peu à peu, se mêlent dans un parfait écho. Ta panique est perceptible, mais elle devient moins imposante. "Tu veux qu'on rentre et se boive un chocolat chaud ?" Je te propose en continuant de caresser ta nuque, et de te regarder avec douceur.

Je me laisse gagner par ta douceur et me calme assez naturellement. Mon coeur reprend son rythme. "Oui, on peut faire ça." Je murmure dans un ton faible en te suivant dans l'hôpital. L'air agar.

Tu acceptes ma proposition à ma plus grande satisfaction, car je sais pertinemment qu'une boisson chaude peut avoir des effets bénéfiques sur un être humain - l'apaiser en tout cas. Je sais que quand je te prépare un chocolat chaud, tes yeux pétillent et ta peine se dissipe quelque peu. Alors je t'embarque avec moi au sein de l'hôpital, accrochant ma main à la tienne pour te soutenir. Tu as un mouvement de recul au début, puis tu te laisses entraîner et serre mes doigts de nouveau. Je te guide, t'observe avec bienveillance, avant de trouver un coin. Je te laisse t'asseoir, commande les deux chocolats chauds à la machine, et les ramène sur la table ensuite.