Retrouvailles ! (Nephelie & April)

Voilà le moment que j’attendais tant. Je me tenais non loin de celle qui se trouvait être en réalité ma sœur. Grande sœur ? Apparemment mon père avait oublié de mentionné avant son décès qu’il avait eu une autre fille un an avant ma naissance. Après tant d’années, ma tante avait fini par m’avouer la vérité. Nephelie Vassiliev était ma demi-sœur. Cela faisait quelques jours que j’avais retrouvé sa trace mais je n’avais pas été assez courageuse pour lui annoncer ou même lui adresser la parole. Elle ignorait tout de mon existence. Assise à une table, elle sirotait tranquillement son jus de cassis au bord de la plage. Prenant mon courage à deux mains, je m’étais enfin décider à lui annoncer la vérité. Je me dirige vers elle d’un pas incertain, la peur m’envahie jusqu’à entendre uniquement le sont que de mon cœur battant la chamade. Excusez-moi, vous êtes bien Nephelie Vassiliev ? Dans un souffle court je réussie à prononcer ses quelques mots sans savoir ce qui allait se passer dans la minute suivante. Allait-elle me rejeter ou au contraire, m’accueillerait-elle à bras ouverts ?

Un rayon de soleil, pas de cours à l'université, ton cours de danse classique fini, tu files à la plage avec un bon roman et tu t'installes à la terrasse du café qui la surplombe avec un jus de cassis. Tu connais bien les gérants tu viens souvent ici. Tout en sirotant ton jus, tu te plonges dans livre. C'est un roman d'amour se passant durant la guerre en Russie. Tatiana et Alexandre. Tu adores. Ca te rappelle ton pays natal, son histoire, et puis faut pas se le cacher t'es aussi une grande romantique. L'idée que Tatiana et Alexandre doivent se cacher pour vivre leur amour te rappelle un peu ta propre histoire avec Adam. Alors que tu es partie dans un autre monde mélangeant guerre, amour et drame quelqu'un vient t'interrompre. Une fille brune, un peu plus jeune que toi. Très mignonne. Elle te demande si tu es bien Nephelie Vassiliev. Tu lui souris avec douceur. - Oui c'est moi. Qui la demande ? tu t'enquiers curieuse de savoir ce qu'elle te veux et qui elle est.

Je me tenais en face de Nephelie. Voilà le moment fatidique, le moment que j’attendais tant ou que je redoutais. Je ne sais pas. Mon cœur s’emballa. Elle attendait une réponse et tout de suite. Au début, aucun mot ne sortait de ma bouche. Elle était là devant toi, me regardant comme une inconnue sans savoir ce que je allais lui révéler. Sa vie allait basculer. Elle ne sera plus jamais la même. Je pris mon courage à deux et je lui annonce la nouvelle, comme un coup de massue. Je m’appelle April Tremblay et je crois que tu es ma sœur. Ma voie fut à peine audible tellement la peur m’avait envahie. Une petite voie dans ma tête me disait, ressaisie toi April ! Au pire elle te rejette. Ce n’est pas bien grave. Tu vie sans elle depuis des vingt-quatre ans, tu peux bien te passer d’elle ! Ton père s’appelait bien Alexei Belikov, c’est ça ? Puis je lui montre une photo de mon père, notre père. La seule que j’avais en ma possession.

Tu regardes la jeune fille face à toi qui n'arrives pas à te dire ce qu'elle a visiblement à te dire. Tu fermes ton livre pour l'inciter à se détendre. Mais ce qu'elle t'annonce, celle la, tu ne l'avais pas vu venir. - Je m’appelle April Tremblay et je crois que tu es ma sœur. Le choc te fais lâcher ton roman qui tombe au sol dans un bruit sec. Tu pâlis en la regardant mais à bien y réfléchir, elle a les mêmes yeux que votre père. Elle te parle de ton père. - Oui, tu souffles quand elle prononce son nom. Elle te montre une photo. Tu la prends entre tes doigts fins et tremblants pour la regarder. Tu reconnais plus ou moins l'homme de la photo. Il est plus vieux que dans tes souvenirs. Mais en même temps la dernière fois que tu l'a vu tu avais trois ans. Ou cinq peut-être lorsque le juge a déclaré ta mère inapte à la garde et qu'il a refusé la tienne en te laissant à l'orphelinat. Salaud ... - C'est lui. Je crois. Ca fait longtemps, tu murmures. Tu regardes la jeune femme qui semble nerveuse. Assieds toi, tu lui proposes. Tu veux boire quelque chose ? T'as un peu de mal à encaisser la pilule. Elle est à peine plus jeune que toi. Donc en gros, ton père vous a abandonné ta mère et toi pour une autre femme avec qui il avait eu un autre enfant. Génial ... Alors comme ça tu es ma soeur hein ? Comment ... comment tu as appris ... pour ... moi ? tu lui demandes hésitante.

Nephelie n’en revenait pas. Elle tenait entre ses doigts, la photo de notre père en n’en croyait pas ses yeux. Je souffle. Je suis soulagée de lui avoir annoncé qu’elle était ma sœur. Je pris place sur la chaise située en face d’elle. Elle avait l’air abasourdie par cette révélation mais ne me rejeta pas pour autant. Oui très longtemps. Cette photo date d’il y a plus de vingt ans. Je respire puis lui annonce. J’ai perdu mes parents dans un accident de voiture lorsque j’étais jeune. Je les ai très peu connus. Cette pensée me rendait triste. Avec le temps j’avais appris à vivre sans mes parents, seulement avec l’amour de ma tante et de ma cousine Joanna. Non merci, c’est gentil. Je n’avais pas soif. A vrai dire, je ne pouvais rien à avaler, j’étais beaucoup trop angoissé pour ça en ce moment. Nephelie se posait des questions ce qui était légitime. Elle se demandait comment j’avais été mise au courant mais également comment notre père avait t’il fait pour avoir deux ans avec seulement une année t’intervalle. Malheureusement pour elle, je n’avais pas toute les réponses. Certains ponts étaient encore à éclaircir auprès de ma tante. Seulement, elle avait promis à mon père de ne rien dévoiler sur son ancienne vie. Et malgré que celui-ci nous ai quitté, elle continue à honorer cette parole. Ma tante … ta tante, me l’a dit il y a quelques jours. Elle voyait que je souffrais de plus en plus du manque de ma famille. Elle a fini par me dire la vérité … Aussi difficile soit-elle. Dois-je lui avouer qu’en fouillant les affaires de notre père, j’avais retrouvé une photo d’elle bébé ? Apparemment il n’a pas fait le deuil de son ancienne vie. Il ne l’avait jamais oublié. Je sais c’est difficile d’y croire mais c’est pourtant la vérité. Nous sommes sœur !

Bordel de merde ! T'avais pas d'autres mots. Une soeur. Bon dieu. Tu fais tout pour essayer d'oublier ton maudit passé, cette famille d'avant qui t'as abandonnée, qui t'as laissée tomber tout ça pour que ça te retombe dessus aujourd'hui. Une soeur bon dieu ! T'es trop abasourdie pour dire quelque chose. Apparemment, son père est mort. Ouais, tu refuses de le considérer comme ton père. Ton père a toi, c'est Dimitri Vassiliev et personne d'autre, surtout pas ce connard qui s'est barré en claquant la porte. Sa tante ? Ah et bien elle au moins elle a eu le droit à être élevée par une tante elle. Toi t'as atterri à l'orphelinat. Bon tu ne peux rien dire, tu es tombée sur une famille parfaite. - C'est cool ... tu sais pas quoi dire d'autres. Tu vois son visage se défaire. Tu t'en veux. J'suis désolée ... c'est pas contre toi mais ... tout ce que j'ai comme souvenir de ton ... de notre père, ta du mal à le passer le "notre", c'est qu'il buvait beaucoup trop, frappait ma mère et qu'il s'est barré quand j'avais trois ans. Alors apprendre qu'en plus il avait une autre vie, qu'il l'a trompé, a eu un enfant et a préféré cette autre femme, ta mère, à la mien et à ... moi, c'est un peu dur à encaisser. C'est pas très bien tourné comme phrase mais bon, elle a du suivre l'idée. Tu finis ton jus de cassis même si franchement, pour une fois tu aimerais bien un truc plus fort. Tu tortilles une mèche de tes cheveux blonds comme à chaque fois que tu es mal à l'aise. Hum ... et bien heu ... Tu sais pas quoi dire. J'ai toujours rêvé d'avoir une petite soeur ... tu finis par balancer avec un petit sourire. Tu commences doucement à accepter l'idée, une fois le choc passé. Tu fais quoi dans la vie ? tu demandes curieuse.  

« C’est cool … tu sais pas quoi dire d’autres ». Cette phrase résonnait dans ma tête telle un poignard me traversant le cœur. Et dire que je pensais que le plus dure était fait … j’avais tort. Visiblement ma capacité à m’adapter à la situation devait être plus importante que chez elle. Je n’avais pas l’impression qu’elle veuille m’accepter dans sa vie en tant que sœur, ou en tant que personne tout court. Je devrais peut-être lui laisser du temps et un peu d’espace afin qu’elle puisse gérer tout cela. Elle finit par s’excuser et mon visage se radoucit. Non c’est moi qui m’excuse, je n’aurais jamais dû venir t’en parler, m’immiscer dans ta vie comme ça. Je n’avais pas le droit. Quand je l’entendais parler de son enfance, j’avais du mal à croire qu’on parlait du même homme. Certes je l’avais très peu connu. Mais en aucun cas, j’avais le souvenir d’un père, d’un mari violant et alcoolique. Je vais certainement devoir demander plus de précision auprès de ma tante. Je sais, cet aveu m’a fait le même effet. Jamais je n’aurais pensé avoir une sœur. Il y a encore quelques semaines j’étais orpheline, avec comme seul parent ma tante. Celle qui m’avait recueilli après le drame. Après cet accident de voiture. Je la regardais boire sa boisson. Elle avait beaucoup de mal à encaisser ce qui était compréhensible. Un petit sourire se dessina sur mon visage lorsqu’elle avoua qu’elle a toujours désirée avoir une petite sœur. Tu rigole gentiment et lui avoue : Moi également. J’ai toujours voulu avoir une grande sœur pour pouvoir lui piquer ses vêtements. Peut-être trop tôt pour rigoler sur ce sujet mais j’essayais de détendre l’atmosphère. Je suis pâtissière, je tiens un commerce situé dans le centre-ville et toi ? Je lui souris. Je ne voulais surtout pas la déranger. Ecoute si tu veux être seule, je ne veux surtout pas te déranger. Je m’en n’irai … tu n’as qu’à le dire.

Tu as été dure. La pauvre. Ce n'est pas de sa faute si votre père était un salaud. Tu peux pas le lui faire payer à elle. - Bien sûr que tu as bien fait ! Quand t'apprends une nouvelle pareille, je ne conçois pas que tu puisses le garder pour toi ! C'était énorme d'apprendre qu'on avait une soeur. Surtout si on a été orpheline toute sa vie, sans aucune famille à laquelle se raccrocher. Tu avais beau détester ton géniteur, tu étais quand même triste pour April qu'elle n'est pas eu de parents sur qui s'appuyer. Toi au moins, tu as eu les Vassiliev à défaut de ta famille biologique. Tu bois ton jus, encore un peu sous le choc. Puis soudain ça sort. T'as toujours voulu avoir une petite soeur. Peut-être que inconsciemment, tu savais qu'il y en avait une qui t'attendait, quelque part, et que quelque chose te guidait vers elle. Tu ris quand elle te dis qu'elle a toujours voulu une grande soeur pour lui piquer ses affaires. - Et bien ma penderie t'es grande ouverte ! tu lances en riant toujours. Redevenant sérieuse mais curieuse, tu lui demandes ce qu'elle fait dans la vie. - Miam ! Je vais venir squatter souvent alors ! C'est pas bon pour ma ligne ça ! tu plaisantes. Moi je suis danseuse. Une ballerine comme on dit. Je suis en train de travailler pour passer mon concours et après j'essayerais d'intégrer une compagnie. Mais en parallèle je suis aussi en dernière année d'études de droit, je dois passer mon concours du barreau en septembre. Oui j'enchaîne ! Mais je t'avoue que le droit c'est surtout pour faire plaisir à mes parents ! Tu grimaces. Tu comprends mais bon, tu préférerais tellement n'avoir que la danse dans ta vie ! C'est à ce moment là qu'elle te dit qu'elle peut partir si tu veux être seule. Tu secoues la tête et pose ta main sur la sienne. Surtout pas ! Je viens de découvrir que j'avais une petite soeur je ... c'est un choc mais je veux tout savoir de toi. Tu lui fais un mince sourire un peu hésitant mais sincère. Pour l'instant, tu voudrais la connaître. T'encaissera le choc plus tard. Dans les bras de tes parents. Tu es a Vancouver depuis longtemps ? tu lui demandes pour essayer de la mettre à l'aise.