Hell ? No way. ~ Lyhley ~

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« Comment puis-je vous aider ? Dîtes-moi, s'agit-il d'une mauvaise plaisanterie ? Je ne me fâcherai pas, je vous le promets. Comprenez, je suis bien confuse et je ne comprends pas bien cette histoire. » Thalia releva brutalement la tête, le regard dur. Puis surpris, lorsqu'Ainsley décolla ses doigts de son gobelet pour... qu'elle ne se brûle pas ? Se pourrait-il qu'elle agisse sous l'impulsion d'un instinct maternel, qu'elle la reconnaisse ainsi pour sa fille ? Thalia fouilla du regard les yeux d'Ainsley, sans rien y trouver qu'effectivement, de la confusion et... une certaine gêne.

La jeune femme baissa alors la tête, prit une rapide inspiration puis la releva, replaçant inconsciemment ses doigts autour de son gobelet. Elle affronta de nouveau le regard d'Ainsley. « Ce n'est pas une blague. Je suis née à l'hôpital St John's, à Londres, et j'ai été adoptée deux jours plus tard. Je recherche ma mère depuis que j'ai dix-huit ans, et je pense que c'est vous. Je sais que c'est vous. Qu'y a-t-il que vous ne comprenez pas là-dedans ? »

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Se pouvait-il ? Non, bien sûr que non. Je m'en serais souvenue. Quand bien même, avec tout le pragmatisme dont je pouvais faire preuve, Thalia soutenait si mordicus que j'étais sa mère qu'elle finissait par me faire douter, ce qui était incroyable. « J'entends bien. Mais pourquoi moi ? Qu'est-ce qui vous fait penser que je pourrais être votre mère ? C'est ce que je ne saisis pas. » « Je sais que c'est vous. » Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'elle le ressentait, tout simplement ? « Otez-moi un doute... vous venez de la part d'Aelyn ? » Je m'attendais à la voir débarquer, éclatant de rire, avant de me présenter sa colocataire ex-compagne, si je me souvenais bien.

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« Qu'est-ce qui vous fait penser que je pourrais être votre mère ? » C'était la seule phrase qui comptait. Le seul moment qui importait ; le moment fatidique. Mais il ne s'agissait pas de la convaincre qu'elle était sa fille, il s'agissait de la convaincre qu'elle avait eu une fille, et qu'elle ne s'en rappelait. Thalia inspira profondément, prête à se lancer. « Vous êtes britannique, née à Londres. Il serait normal que vous y soyez retournée pour accoucher. J'ai demandé à l'hôpital St John's, et vous étiez présente à ce moment-là. Je ne sais pas pourquoi, ils n'ont pas voulu me laisser accéder aux documents, mais vous y étiez... en soin. En plus, cet hôpital n'est pas très loin de votre maison d'enfance. Et le médecin qui a fait l'examen pour mon adoption est John Fillerman, l'un de vos collègues et bons amis. Vous êtes rousse, il me semble que je tiens bien ça de vous et... ça faisait des mois que vous n'aviez pas donné de séminaires ou de cours. Comme si vous vouliez cacher quelque chose. Comme une grossesse. Et... c'est qui, Aelyn ? » Thalia la dévisagea, ses yeux pleins d'incompréhension. Jamais entendu parler.

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Contre toute attente, alors que j'aurais du prendre les jambes à mon cou, appeler la police, la sécurité ou que sais-je encore, j'éclatais de rire. « Ça se tient. » Cela ne m'étonnait qu'à moitié. Donner des conférences, écrire dans des revues de presse faisait de moi un personnage public, en quelque sorte. « Je suis impressionnée. » Et je l'étais réellement. Par sa capacité à relier les éléments ensemble, à trouver de la cohérence, à trouver des réponses là ou ne subsistaient que des questions. Comment lui dire, alors que ses yeux brillaient d'excitation, brûlaient de découvrir une vérité qui n'existait pas, comment lui dire qu'elle se fourvoyait ? « (...) Et... c'est qui, Aelyn ? » « J'ai du me tromper. C'est une jeune fille que j'ai connu et qui vous ressemble beaucoup, d'ailleurs. » Je pris quelques gorgées de thé fumant, qui eut au moins le mérite de me réveiller quelque peu tant il était chaud. « J'apprécie l'intérêt que vous me portez, vraiment. »

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« J'ai du me tromper. C'est une jeune fille que j'ai connu et qui vous ressemble beaucoup, d'ailleurs. » Thalia haussa un sourcil. Quoi, quelqu'un d'autre avait voulu se faire passer pour sa fille ?! Tu m'étonnes qu'elle ne veuille pas me croire... Si on lui a déjà fait le coup, elle doit se méfier. Mais je sais que c'est elle. Et cette Aelyn ferait mieux de dégager, loin d'elle. On ne touche pas à la famille. « J'apprécie l'intérêt que vous me portez, vraiment. » Thalia flaira le « mais » venir à trois kilomètres. Elle ne le dit pas, pourtant, car cela reviendrait à lui signifier qu'elle abandonnait. Qu'elle pliait et acceptait qu'elle ne soit pas sa mère. Mais ce n'était pas possible, elle était sa mère. Elle n'était pas venue ici pour rien, elle n'avait pas laissé sa famille adoptive derrière pour se retrouver seule en définitive. Alors elle laissa venir, refusant déjà d'entendre ce qu'elle pourrait dire par la suite.

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« Mais... je ne suis pas votre mère. » Dis-je finalement en reposant mon gobelet, honteuse. Honteuse ? On aurait dit que je lui avais brisé le coeur. On aurait dit un oisillon, mignon et désespéré. « J'ai eu un enfant. » Murmurais-je, sentant le besoin de lui raconter cette anecdote, non pas pour nous rapprocher, peut-être pour lui montrer que je n'en demeurais pas moins humaine. Et, parce que j'avais eu un bébé, je n'étais pas impassible à sa quête de vérité. « Un petit garçon. Il est décédé à l'âge de trois ans. » Peut-être les détails n'étaient-ils pas nécessaires. Mais ça évitait au moins la question fatidique « il est décédé ? ». Au moins, je gardais la main sur ce que je lui confiais. « Et... c'est tout. » Ou voulais-je en venir avec cette histoire ? Elle n'avait pas de chute. Elle n'était ni émouvante ni attachante. C'était ma vie. Aussi triste soit-elle.

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« Mais... je ne suis pas votre mère. » Thalia regardait au loin, dans le vague. Elle n'entendait pas, elle n'entendait pas, elle n'entendait pas... « J'ai eu un enfant. » Ses oreilles semblèrent se redresser, et elle dévisagea de nouveau Ainsley, pleine d'espoir. « Un petit garçon. Il est décédé à l'âge de trois ans. Et... c'est tout. » A nouveau, elle regarda au loin. Ce n'était pas possible. Elle avait eu un autre enfant, qu'elle avait accepté, qu'elle avait voulu, qu'elle avait éduqué... Et pas elle ?! Pourquoi pas elle ?! Thalia laissa échapper un léger rire ironique. « Je connaissais le déni de grossesse, mais pas le déni de filiation. » Elle s'arrêta là, la mâchoire crispée. Elle en avait assez de ce petit jeu, de cette mascarade. Pourquoi ne voulait-elle pas l'entendre ? Pourquoi ne voulait-elle pas la reconnaître ? Se pourrait-il que... Non, c'était sa mère. Il n'y avait pas à tergiverser, Ainsley Pryce était sa mère.

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Décidant que ce petit jeu avait assez duré, décrétant que je ne pouvais rien faire de plus, je lâchais dans un soupir las, trahissant une extrême fatigue. Peut-être aurais-je été plus patiente en d'autres circonstances ? Peut-être l'aurais-je ménagée, peut-être aurais-je été plus à même de comprendre. Aurais-je été plus patiente ? « Ecoutez. Je ne vous dois rien. Mais je veux vous aider. Je peux vous aider à retrouver la trace de vos parents. Ma femme - », je m'arrêtais un instant, comme pour réaliser ce que je venais de dire, « est lieutenant à la criminelle, ce qui implique qu'elle a un accès privilégié à la plupart des bases de données de ce pays. Nous pouvons vous aider. » Et puis zut à la fin ! Elle n'allait quand même pas se mettre à pleurer parce que je n'étais pas en capacité de reconnaître une filiation inexistante, n'est-ce pas ? Je détestais voir les gens pleurer. Parce qu'aussitôt, je ressentais le besoin, l'envie irrépressible d'apaiser les maux du monde. « Je connais bien cet hôpital. J'y ai travaillé il y a quelques années. Je peux demander un test ADN. Si vous souhaitez une confirmation. »

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Thalia but son chocolat chaud, d'une traite, en l'écoutant, d'une oreille. « […] Je peux demander un test ADN. Si vous souhaitez une confirmation. » Ce fut à peu près tout ce qu'elle retint. Et ce qui l'intéressait le plus. Thalia reposa, presque violemment, son gobelet vide sur la table, puis remonta sa manche de chemise d'une main, jusqu'à dévoiler son coude. « Quand vous voulez. Comme ça vous verrez que j'ai raison, et vous arrêterez peut-être de me mentir. » Elle l'avait dit calmement. Il n'y avait pas d'autres possibilités. Il n'y avait qu'une fin à cette histoire, et il était temps qu'Ainsley l'accepte. Thalia se leva comme un zébulon, animé d'une certitude infaillible. « On y va ? »

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« Quand vous voulez. Comme ça vous verrez que j'ai raison, et vous arrêterez peut-être de me mentir. » Et elle reposa brusquement son gobelet sur la table, faisant sursauter le mien dont le liquide éclaboussa par petites giclées la surface. Ce n'était pas comme si je n'avais jamais eu affaire à de jeunes délinquantes, ou de jeunes malades. Cela ne m'intimidait en rien si ce n'est que son comportement commençait à m'agacer. « Allons-y dans ce cas. » Dis-je en reprenant mon gobelet car s'il y avait bien quelque chose que je détestais, c'était le gâchis.
Je l'invitais à me suivre, tandis que j'envoyais quelques sms à des contacts exerçant à l'hôpital. Après toutes les services rendus, personne n'oserait me demander quoi que ce soit. Même pas pourquoi. Je procèderais au prélèvement moi-même. Je n'analyserai pas l'échantillon. Thalia risquait de se prendre une beau soufflet. « Asseyez-vous. » Dis-je en refermant la porte de la minuscule pièce derrière nous. La pièce était mal éclairée, les néons clignotaient violemment et mon mal de tête pointait à l'horizon. Qu'on en finisse.

» Call, cry, kiss ~ Lyhley
» Holy cr*p... ! ~ Lyhley ~
» Will you, one day, give me another chance ? ~ Lyhley
» I'll fly back to you, as fast as I can ~ Lyhley
» you'd say don't you cry, it's all gonna be alright - lyhley