to the gypsy that remains faces freedom with a little fear ft. hazelia

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« Hum. Je vous appelle parce que, après concertation avec mes collègues, nous avons décidé de vous octroyer le rôle. » Un large sourire fendit mes lèvres. « C'est vrai ? » Demandais-je, même s'il ne s'agissait pas d'une question, tout comme la plupart des idiots répondent sous la surprise. « Génial, merci ! » Ajoutais-je en me laissant retomber sur le lit.

« Oh, j'espère que vous allez bien aussi. » « Oui, merci, je - » « Et... que diriez-vous de fêter votre rôle ? Avec moi. Au restaurant. S'il vous plaît ? » Les canadiens étaient d'une affabilité déconcertante. « Heu... » Répondis-je aussitôt, ne sachant trop quelle réponse apporter ni quelle conduite tenir tant Ezelia me troublait. Ai-je bien entendu « s'il vous plait ? ». Décontenancée, j'ajoutais, « oui. », grimaçant tant je me trouvais idiote. Que convenait-il de répondre. « Oui, je vous en prie. » Je devins rouge pivoine, bienheureuse qu'elle ne puisse pas me voir à travers le combiné tant j'avais l'air d'une imbécile.

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Ezelia crut qu'elle allait s'écarteler les zygomatiques tant son sourire était immense. « Parfait. Vous voulez toujours goûter les pizzas de chez Paolo ? » Elle faisait toujours les cent pas dans le salon, commençant presque à se ronger les ongles voire à se mordre les doigts tant elle était anxieuse. Elle finit par s'arrêter. « Ou autre part si vous le souhaitez. Il y a beaucoup de bonnes adresses à Vancouver. Ce serait aussi l'occasion de vous faire visiter. »

Merde, stop ! Tu t'enfonces ! Ezelia ferma les yeux, soufflant profondément pour se calmer. Elle devait se calmer. Aussitôt, les images de ses présentes déconvenues amoureuses lui revinrent en mémoire. Et surtout, chaque mauvaise passe, chaque coup bas que lui avaient infligées ses ex. Pour le coup, elle prit une douche froide, et se redressa en rouvrant des yeux plus lucides.

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« Parfait. Vous voulez toujours goûter les pizzas de chez Paolo ? » Les fameuses pizzas. « Ce serait avec plaisir. » Répondis-je aussitôt, me détestant pour cet enthousiasme non feint. « Ou autre part si vous le souhaitez. Il y a beaucoup de bonnes adresses à Vancouver. Ce serait aussi l'occasion de vous faire visiter. » « Oui, je - » Un tintement sonore me coupa dans mon élan. J'éloignais le combiné de mon oreille. Jonah. Il attendra. « Je trouve que - » De nouveau, le combiné vint m'interrompre dans ma lancée. « Excusez-moi une petite minute. » Mon téléphone affichait deux nouveaux messages de Jonah. Je ne fis pas attention au premier et remarquais le second, Jonah me rappelant qu'il avait remué ciel et terre, c'est à dire, harcelé son assistant, pour me trouver un vol dès ce soir et ainsi m'éviter d'attendre jusqu'au lendemain. Et merde. « En fait... je viens de me rendre compte que j'ai changé mon vol... je repars ce soir. Enfin, dans quelques heures. »

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La vive joie de passer une soirée et quelques heures avec elle céda la place à une vive déception de la voir disparaître. « Oh... Une autre fois alors. » Ezelia ne put empêcher sa désillusion de percer dans sa voix. Elle avait arrêté de bouger, immobile comme une statue. Puis un maigre sourire éclaira faiblement ses traits, alors qu'une autre idée lui venait en tête. « Attendez... Vous avez bien dit dans quelques heures n'est-ce pas ? Ça nous laisse au moins le temps de prendre un café, non ? Qu'en dites-vous ? »

Elle s'imaginait déjà en terrasse, à l'attendre, à guetter avec attention la foule dans l'espoir que son regard accroche ses cheveux blonds, puis sa silhouette mince, et lui faire un léger signe. Ezelia attrapa sa veste en cuir et ses clefs, fermant la porte de son appartement derrière elle et prenant les escaliers qu'elle dévala quatre à quatre. Au mieux, elle passait prendre Harley. Au pire, elle allait boire un coup.

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« Tout à fait, par contre, je suis déjà l’aéroport. Répondis-je en levant un sourcil, m’étonnant de son empressement. Je me fis la réflexion qu’elle tenait particulièrement à soigner ses relations professionnelles, afin d’étoffer son carnet d’adresse. En effet, elle me paraissait relativement jeune pour gérer la carrière d’un artiste, bien qu’il s’agissait de son frère cependant. Aussi et parce que j’avais terriblement envie de la revoir, je lui donnais plus de précisions sur ledit aéroport et raccrochais le combiné, surexcitée.
Je changeais rapidement ma tenue, nul besoin d’être plus confortable que nécessaire pour cinq heures de vol, optant pour un pantalon et des bottines noires, un-t-shirt à col bateau blanc ainsi qu’une veste grise fluide rappelant vaguement un blazer.

Je parvins à l’aéroport rapidement, descendant du taxi à la hâte. Je pris mon billet pour New York dans la foulée et retournais à l’extérieur du bâtiment, m’isolant dans un coin fumeur. J’inhalais quelques bouffées, appréciant cette sensation d’apaisement qui me gagnait à mesure que je consumais ma cigarette. Je déposais négligemment mon sac à main sur ma valise et m’adossais contre un muret en pianotant sur mon téléphone.
Je fis l’erreur de m’octroyer une seconde cigarette, pensant avoir le temps de la consumer avant l’arrivée du manager. Il y avait un quelque chose de tabou dans le fait de fumer, si bien que j’en éprouvais une gêne en société. Ah, l’Europe me manque. Ça et le prix du tabac.

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Ezelia parvint à sa voiture, et y entra dedans en furie, démarrant sans perdre de temps dans sa hâte. L'avantage de devoir souvent prendre l'avion, c'est que, au bout d'un moment, on connaît tous les aéroports de la ville par cœur. Elle prit donc la route, direction l'aéroport, passant par plusieurs raccourcis fréquemment utilisés par les célébrités pour perdre les paparazzi dans le dédale des petites rues de Vancouver. Cependant, même si le trajet ne durait qu'une trentaine de minutes, elle eut l'impression d'y passer plusieurs heures, tant sa hâte de revoir Harley était grande. Enfin, elle enfila le couloir du parking, et se gara rapidement, faisant crisser les pneus de son Duster. Elle ferma derrière elle et ressortit, descendant ses lunettes de soleil sur son nez.

Ezelia parcourut le hall de l'aéroport du regard, puis ressortit, et fit un petit tour dehors. Les mains dans les poches, n'ayant pas changé sa tenue, elle attirait quelques regards. Mais pas celui qu'elle espérait. Enfin, elle l'aperçut. Tirant sur une cigarette et laissant échapper une fumée blanchâtre tout en pianotant sur son portable. Ezelia sourit, et s'avança vers elle, lentement, prenant le temps de redécouvrir Harley, qu'elle n'avait quittée que peu de temps auparavant. Parvenant à sa hauteur, faisant le tour pour éviter de se prendre la fumée dans les narines, elle prit la parole. « Je ne vous ai pas trop faite attendre, j'espère. » Elle détestait l'odeur de la nicotine, mais s'y faisait. Il y avait un certain nombre de personnes de son entourage qui fumaient, elle n'avait jamais vraiment eu le choix, obligée de s'y accoutumer ou de s'enfermer dans un coin. Son visage ne laissa rien paraître de son dégoût pour la cigarette, n'affichant qu'un léger sourire.

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« Je ne vous ai pas trop faite attendre, j’espère. » Abaissant mon téléphone, un large sourire fendit mon visage lorsque je croisais le regard de mon interlocutrice. « Pas du tout, je viens d’arriver. » Puis, vint ce moment de gêne ou je me détestais d’avoir pris le risque d’entamer une nouvelle cigarette – c’était quand même mon employeur ! Je tendis la main vers elle – ce qui signifiait « excusez-moi » en me dirigeant vers la première poubelle venue, sur laquelle j’écrasais mon mégot, le jetant dans la foulée. Revenant à grandes enjambées, je m’exclamais. « J’apprécie que vous teniez à me revoir. Et… merci pour le rôle. » Fis-je distraitement car à vrai dire, s’il ne s’agissait pas du rôle de ma vie, le projet n’éveillait en moi aucun intérêt particulier. « J’ai pensé à vous tout à l’heure », je m’avançais instinctivement vers elle, « j’ai vu votre frère à la télévision ». Croisant son regard, je poursuivis « mon manageur souhaiterait organiser une rencontre – ce que j’aimerais beaucoup également ». Ce qui était totalement faux, tout du moins pour la partie me concernant. Pour autant, il aurait été inapproprié de ne pas soutenir mon manageur dans cette démarche ; d’une part parce que je ne connaissais pas la jeune femme – je lui faisais donc grâce de mes désaccords constants avec mon manageur, et d’une autre parce que cette rencontre probablement médiatisée aurait des retombées positives sur ma notoriété. Par contre, j’omis d’ajouter que Jonah m’avait incitée à faire plus ample connaissance avec le chanteur. Ce que j’ignorais, c’est que nos emplois du temps ne le permettraient jamais.

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« J'ai pensé à vous tout à l'heure. » Le visage d’Ezelia se rendit d'un grand sourire… « (…) j'ai vu votre frère à la télé. » … qu'elle perdit presque aussitôt. Ah. Oui. Toujours pour mon frère. La malédiction d’être une « sœur de ». Elle se reprit rapidement néanmoins, retrouvant un léger sourire. « Mon manageur souhaiterait organiser une rencontre – ce que j'aimerais beaucoup également. » Une nouvelle fois, son sourire s'élargit. « J'ose espérer que c'est pour moi que vous voulez faire cette rencontre… » Retrouvant son habituelle attitude de dragueuse, elle lui décocha le sourire le plus innocemment intéressé du monde.

Ezelia sortit son portable et consulta rapidement l'emploi du temps de son frère. « Je devrais pouvoir arranger ça… Avec la sortie de l'album, les promos, les clips à tourner, il est un peu tendu en ce moment… Un petit dîner avec une jolie fille le détendra. » De nouveau, elle gratifia Harley de ce même sourire, sachant qu'elle parlait un peu moins d'Ezekiel et un peu plus d'elle. « Que diriez-vous d'aller faire un tour ? Je contacterai votre manageur pour tout prévoir. En attendant, il y a un petit Coffee Shop non loin, si vous souhaitez être un peu au calme avant de prendre l'avion. »

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« J'ose espérer que c'est pour moi que vous voulez faire cette rencontre… » Je rougis instantanément, baissant aussitôt la tête. Essayait-elle de me faire comprendre qu'elle avait remarqué la façon dont je la regardais ? Extrêmement gênée par cette réflexion interne, je laissais le silence s'installer entre nous, ne désirant qu'une chose ; prendre mon avion. Pourtant, rien de ses yeux ni de ses mots ne laissait supposer qu'elle eût remarqué quoi que ce soit. Aussi, je levais le menton avec raideur, enfouissant mes mains dans mes poches.

« (...) Un petit dîner avec une jolie fille le détendra. » Levant un sourcil, je répondis derechef, piquée au vif. « Je ne suis pas une prostituée ! » « Que diriez-vous d'aller faire un tour ? Je contacterai votre manageur pour tout prévoir. En attendant, il y a un petit Coffee Shop non loin, si vous souhaitez être un peu au calme avant de prendre l'avion. » « Mais il en est hors de question ! Il vous manque une case ou quoi ? » Ce n'était pourtant pas la première fois que l'on me faisait de telles propositions, cela était même plutôt courant dans le milieu.

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Ezelia en resta bouche bée, surprise par autant de véhémence. Subitement, elle explosa de rire, et réalisa un léger geste de la main. « Ne le prenez pas mal. C'est ma technique de drague. Je suppose que ça va avec le look. » Continuant de sourire effrontément, elle remonta sa manche pour dévoiler ses tatouages, puis plia le bras pour faire saillir ses muscles, souriant largement. « Mon frère ne s'intéresse pas trop aux femmes. Je le fais assez pour deux. »

Ezelia se tourna et s'appuya au mur, contemplant elle aussi la rue. Elle regarda, sans plus cacher que ça sa moue appréciatrice, plusieurs femmes passer, puis tourna de nouveau la tête vers Harley. « Et vous, c'est quoi votre type de femmes ? »

» well I’m all the way up I swear - hazelia
» you almost had me fooled - hazelia
» i've been searching for a trail to follow again ft. hazelia
» i was dreaming of bigger things and wanna leave my own life behind - hazelia
» Luna + I can't control their fear, only my own