Nice to meet you again - Matthew&Zoella

(…) J’ai bouclé cet article en à peine 2h : mon patron était content, et moi j’étais libre jusque ce soir. Je n’avais aucune envie de déranger Matthew avant l’heure prévue, alors j’ai vite fait quitter le bureau pour aller me changer et me remaquiller. Sur le chemin du retour, je n’ai pas pu m’empêcher de m’insulter intérieurement : non mais sérieusement, qu’est-ce que j’attendais de ce rendez-vous ? Pourquoi avais-je lâcher mes cheveux ondulés ? Pourquoi je portais cette robe et ses chaussures à talons ? Pourquoi j’avais remis du parfum ? Et pourquoi j’avais mis ce mascara et ce rouge à lèvres ? Je perdais mon temps et pourtant…

Assise sur un banc face à l’immeuble, le portable entre les mains, j’observais la rue d’un œil perturbé : j’attendais simplement qu’il m’envoie un SMS, sûrement pour avoir son numéro et avoir l’impression que… Que je ne rêvais pas ? Peut-être. Je souris doucement en baissant les yeux sur l’écran noir de mon Samsung : vibre, vibre, vibre, vibre…

C’est drôle mais, en y repensant, je ne me suis jamais vraiment demandée ce qu’avait ressenti Matthew à la suite de mon mensonge ; et je ne me suis jamais vraiment demandée non plus, ce qu’il ressentirait si un jour il apprenait la vérité. Avais-je envie de le savoir ? Non. Enfin si, peut-être. M’en voudrait-il ? Comprendrait-il ? Est-ce que ça changerait quelque chose à la situation ou… Au contraire ? Je ne sais pas vraiment. Peut-être que j’allais le savoir ce soir ?

Matthew venait de tout boucler, articles, dossiers, rendez-vous... Il avait tout fini dans le temps qu'il s'était imparti. Il était même plutôt fière de lui et s'il continuait ainsi, il pourrait enfin ne plus se laisser déborder et rentrer trop tard à l'appartement. C'est ce qu'il voulait plus que tout, car il voulait passer du temps avec sa petite amie.. Bien entendu, il y aurait toujours les voyages et séminaires, mais ce n'était pas toutes les semaines heureusement.

Son travail fini, il prit son téléphone.. . Avant d'envoyer ce message, il hésita quelques instants... Passer la soirée avec son ex qu’elle idée étrange pour lui, bien sûr, il voulait renouer avec celle qu'il avait partagé sa passion pendant des années, il voulait retrouver son amie, mais était-elle toujours la même au fond ? Elle avait l'air si différente...

Il n'envoya pas le texto immédiatement, mais composa son numéro favori à la place... Il voulait parler à Alessandra. Il attendit un instant et regarda l'heure... Mince, elle travaillait et ne répondrait sûrement pas. Il tomba sur sa messagerie et ne put s'empêcher de sourire en entendant sa voix, il laissa alors un message. « Coucou chérie, je sais que tu bosses, mais je voulais juste te dire que je pense à toi et que ça te ferai plaisir d'entendre ce message pendant ta pause. Je vais boire un verre avec une collègue, mais je pense bien être rentré avant ton retour. Je t'aime... Et puis si je dors quand tu rentres réveille moi. Bisous. » Hors de question qu'il lui avoue par message que cette collègue est son ex, celle qui l'a fait souffrir et douter de lui pendant des années. Ils avaient assez de soucis comme ça.

Il regarda alors son téléphone de nouveau et envoya le message à Zoella. "Je suis prêt... Je descends au parking. Matt.." Il prit sa mallette et sortit de son bureau prenant soin de le fermer puis il prit l'ascenseur pour rejoindre sa voiture et récupérer Zo..

Le téléphone vibre. Mon cœur s’accélère. Mon sourire s’étire au ralentit sur mon visage, alors que mes yeux descendent vers l’écran de l’objet qui fait trembler mon être. Oui, je me trouve complètement débile d’espérer, d’aimer, après tout ce temps, et toutes ses choses. Mais je m’en fiche : je déverrouille l’écran, et j’ouvre la conversation avec ce numéro anonyme. Je souris un peu plus en voyant le message et je me presse de renommer ce numéro. Matt ? Matthew ? M ? J’opte pour la dernière, j’ajoute un émoticône. Qui le verra de toute façon ? Personne hormis moi. Je replace mon sac sur mon épaule en me relevant, je passe ma main dans mes cheveux, et je cherche Matt des yeux. Et quand je croise son regard alors qu’il est au volant d’une voiture, mon cœur s’accélère encore un peu plus. Mes jambes se portent toute seule jusqu’à la voiture où je grimpe à l’avant près de lui. Remarquera-t-il mon parfum ?

« On va où ? » Je lui ai souris, et j’ai enfin détendu mes muscles impatients. J’ai passé une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et j’ai serré mon sac contre moi. Etait-il content de me voir ?

Arrivé sur le parking Matt ressent comme un gros doute en lui, était-ce bien de sortir avec son ex sans rien dire à sa copine, bon oui il lui a dit que c'était une collègue, ce qui est absolument vrai mais il aurait sûrement dû préciser qu'il s'agissait de Zoella non ? Il se mordilla la lèvre. Il lui dira plus tard, au final ce n'est qu'un verre entre amis ?

En la voyant s'approcher de la voiture, il remarqua qu'elle s'était changée. Pourquoi s'apprêter ainsi ? Elle était très jolie, c'était évident, mais pour le coup Matthew ne se sentit pas très à l'aise, toujours aussi belle après 11 ans. Elle entra dans la voiture et il ne put s'empêcher de lui sourire, son parfum embauma la voiture... Le même qu'il y a 11 ans ? En tout cas, il lui ressemblait beaucoup. À sa question, il haussa doucement les épaules. « À vrai dire je n'y ai pas beaucoup réfléchis... Je ne connais pas vraiment les bars ici. » Enfin, il en connaissait un très bien, mais sa copine y était actuellement. « Je n'ai pas souvent l'occasion de sortir... » De plus vu sa tenue, il faudrait l'emmener dans un endroit pas trop miteux. « Un karaoké ? Tu aimes toujours chanter, je suppose » Avec un sourire en coin, il sortit son téléphone qui pourrait lui indiquer un bar de ce genre dans le coin.

Il semblait ailleurs : ses yeux fuyaient mon regard, ses sourcils étaient légèrement froncés, sa bouche légèrement retroussée. Je n’ai pas pu m’empêcher de me sentir vexée à l’idée que quelqu’un puisse lui traverser l’esprit. Et puis mon cerveau me renvoya l’image de sa petite amie, et inconsciemment, je croisais les bras et m’affalais un peu dans le siège. Quand il parla du karaoké, j’haussais les épaules légèrement, essayant de garder un semblant de sourire sur le visage. « Oui, il y en a un pas très loin. » Bien sûre, je ne dirais rien : et s’il me pose une question, je mentirais encore. Après tout, a-t-il vraiment envie de savoir que je suis jalouse de cette fille ? Et a-t-il vraiment envie de savoir que je connais son existence ? J’en doute. Je l’ai guidé tout le chemin, jusqu’au bar karaoké, et arrivant sur le parking, j’attendis qu’il arrête le moteur pour me détacher et sortir de la voiture.

J’ai franchi le pas de la porte à ses côtés : le bar n’était pas rempli, mais il y avait un peu de monde. Un groupe de jeune, un autre de plus vieux, quelques âmes seules : on devait être une vingtaine à peu près. Quelques-uns s’étaient déjà jeter sur le micro, et leurs voix me fit légèrement pouffer de rire. J’ai indiqué une table à Matt, et je me suis assise sur la banquette : maintenant, il avait deux choix : une chaise en bois face à moi, ou la banquette à côté de moi ?

Il fallait qu'il arrête de trop penser, qu'il se vide la tête un peu, il ne faisait rien de mal après tout, il devait tout simplement profiter de cette soirée. Un karaoké promettrait d'être amusant, Zoella chantant super bien, mais lui... Il se débrouillait aussi fallait l'avouer, puis il adorait ça.

Il suivit ses indications puis se gara devant le bar en souriant  « Voilà demoiselle, allons nous amuser. » Il voulait détendre l'atmosphère un peu, il la sentait tendue ? Irritée presque, mais il ne savait pas pourquoi. Ils rentrèrent ensemble et Matthew regarda les personnes présentent et surtout cherchant une table pour s'installer. En entendant le rire de Zoella, il se mordilla la lèvre, la vache, ce rire... Çà faisait longtemps qu'il ne l'avait pas entendu. Il prit sa main et l'attira à une table qu'il venait de repérer. « On se met là, c'est bien » Il lui souriait, il était enfin prêt à s'amuser et à arrêter de réfléchir. « Je vais chercher les boissons.. . Tu veux quoi ? »

Ma main. Vient-il vraiment de prendre ma main ? J’ai regardé furtivement ce geste qui, à ses yeux sûrement, était anodin : mais pas pour moi. Mon coeur s’accéléra, mes joues se rosirent légèrement, et j’ai fini par entendre mon coeur battre la chamade. Quand il me tira vers la table, un sourire se nicha sur mes lèvres : serait-il totalement avec moi maintenant ?

Je me suis assise bien sagement, alors qu’il me proposa d’aller chercher à boire. Alcool, pas alcool ? Est-ce que je voulais être responsable de mes actes ou pas ? « Un coca zéro s’il te plait. » Je l’ai regardé partir, et alors qu’il était dos à moi, je n’ai pas pu m’empêcher de le matter : tout en penchant ma tête sur le côté, me mordillant la lèvre, j’ai observé sa démarche d’abord, et puis lui tout entier, me demandant comment j’avais pu le laisser filer.

Mais s’il savait… J’ai secoué la tête et j’ai déposé mon sac à côté de moi. Retirant ma veste, j’ai secoué mes cheveux pour les remettre en place : peut-être que j’en avais fais trop, mais je voulais être la plus belle possible. Quand il revient avec les boissons, je l’ai laissé s’asseoir avant de récupérer ma boisson. « Trinquons... »

J’ai pincé mes lèvres, et en levant mon verre, j’ai annoncé. « Au renouveau. Et aux rencontres surprises. » Je l’ai regardé droit dans les yeux, en souriant légèrement, avant de claquer mon verre contre le sien. En le reposant, je me suis légèrement gratté l’intérieur du bras, comme toujours, lorsque je suis stressée : et comparée à la dernière fois que l’on s’est vu, avec Mat, il trônait sur mon bras quelques cicatrices plutôt vilaine à regarder.

« Alors, raconte moi tout. Comment t’es-tu retrouvé ici? » Je l’ai regardé droit dans les yeux, de nouveau, et j’ai légèrement penché la tête sur le côté, soulevant un de mes sourcils. « C’est un hasard ou…? »

Un coca zéro, ça ne l'étonnait même pas, il se dirigea vers le bar pour passer commande et jeta un regard vers Zoella, elle retirait sa veste, wow elle était drôlement belle. Il revient peu de temps après avec les commandes, lui avait choisis une bière, ça faisait un moment qu'il n'en avait pas bu, c'était bien l'occasion. Il s'installa et trinqua avec Zoella en souriant. « Oui à tout ça et à nos retrouvailles.. . » Il sourit et boit une gorgée tout en la regardant... Il avait du mal désormais à la quitter du regard, c'était comme s'il avait besoin de voir comment elle était aujourd'hui.. Si elle avait changé, si elle avait de nouveaux tics par exemple. En la voyant se gratter le bras, il lui prit la main pour qu'elle évite de se faire des plaque à force. « Un hasard, je ne sais pas, on m'a appelé pour m'offrir ce poste ici, ma famille habitant le coin c'était dur de refuser, surtout que comme je te l'ai dit ce matin le poste que j'ai là est plus important que celui que j'avais à Rome. J'ignorais totalement que tu travaillais ici, la honte, je ne lis pas souvent les articles sur l'environnement » Il se mordilla la lèvre et bu une nouvelle gorgée, puis Matthew se leva et lui tendit la main « Zoella, à notre tour de chanter » Ce soir, il était prêt à se détendre et s'amuser.

Nice to meet you again - Matthew&Zoella

J’ai souris doucement lorsque je l’ai vu revenir avec nos boissons : sa démarche était plus assurée qu’avant, mais sa façon de regarder autour de lui à chaque pas était toujours la même ; comme s’il s’attendait à recevoir un truc en pleine tête, à chaque instant. Je me mordis la lèvre en me rappelant que c’était ce qui m’avait fait craquer en premier chez lui : son plein de contraste si mystérieux et si intriguant à la fois … J’ai souris, et vraiment cette fois-ci. Quand il a attrapé ma main, au moment de mon premier tic, j’ai cessé de respirer une seconde (ou peut-être un peu plus en fait) : le fait que sa peau touche la mienne, d’un geste si doux et pourtant anodin fit s’emballer mon cœur. Mes joues ne tardèrent pas à se roser, et je mordillais alors ma lèvre inférieure. Quand il reprit la parole, je relevais mes yeux vers les siens, mon esprit focussé sur ce contact, et sur le son de sa voix. J’ai ris quand j’ai entendu sa remarque sur les articles et j’ai levé les yeux au ciel. « C’est un comble pour un journaliste quand même : quelle honte ! » Je ris de nouveau, sûrement aux éclats, mais mon esprit semblait de plus en plus léger alors que le temps passait à ses côtés. « Surprise surprise : la vie peut être tellement bien faite parfois… » Ces paroles m’avaient échappé, et pourtant je ne cherchais pas à faire comme si de rien était : après tout, j’avais le droit d’être heureuse de le revoir, non ? Quand il se leva et tendis sa main, je la regardais un instant, et buvant une dernière gorgée de coca, je l’attrapais et me levais. « Montrons ce que sont de vrais artistes ! » Je ris, et je l’entrainais sur la piste.

Ici, les musiques étaient aléatoires. Nous ne choisissions pas les musiques et j’avais tendance à croire au destin : ainsi, quand ce fut The One that Got Away de Katy Perry qui s’afficha, je ne pus m’empêcher de jeter un œil à Mat. Cette musique, c’était nous, c’était notre histoire. Alors j’ai pris le micro, et j’ai commencé à chanter. Ce temps de chanson me ramena des années en arrière : on était tellement en harmonie que j’avais l’impression que nous ne nous étions jamais quittés. Je le regardais, peut-être amoureusement, je lui souriais. J’aurais donné n’importe quoi pour que moment dure toujours : mais toutes les bonnes choses ont une fin, et quand je suis retournée m’asseoir -Mat me suivant- je n’ai pu m’empêcher d’avoir une boule au ventre : j’étais encore belle et bien folle amoureuse de cet homme. Et ce, des années après…