Do you always work half naked ? (ft. Rafael)

J'l'aime bien, ce gars. Pas seulement pour son physique avantageux, nan, à un moment fallait voir plus loin que ça et je le savais, et quelque chose dans son regard et son sourire me disait qu'il savait qu'il fallait le faire aussi. Et je devais dire que quelque part, ça me soulageait. Je savais très bien que c'était l'image que je me donnais généralement, une nana qui se fait passer pour un bout de viande devant tout le monde, mais d'un côté ça me permettait de savoir les personnes qui étaient peut-être dignes de savoir que je n'étais pas que ça. Maintenant, il ne restait plus qu'à le prouver, et c'était autre chose encore. Néanmoins, Rafael commençait à marquer des points et montrer ses bons côtés.

-Assez ! Et on va même dire qu'utiliser mes poings... C'est mon métier. Je suis boxeuse professionnelle, tu peux même googler mon nom !

Bon, j'avais évité de dire que j'étais même championne dans plusieurs pays sinon il aurait très certainement cru que je l'avais rajouté pour bien me vanter, et pour une fois, je voulais éviter. Car quand c'est trop, c'est trop, ça peut devenir assez... Lourd. Je l'avais appris avec le temps, à mes risques et périls. En faire de trop, c'est bon pour tout gâcher. Pendant un moment je pince mes lèvres entre elles, le regardant en silence et  arquant un sourcil, ma tête se penchant légèrement vers le côté avant de finalement rire. Nerveusement. Pour aucune raison, d'ailleurs. Quand je dis que j'ai un sérieux souci... J'ai presque envie de sauter de joie quand il reprend la parole pour ne pas me laisser dans un tel embarras.

-Pas mal, je n'avais jamais rencontré de colombien avant ! Je ne pensais pas que vous étiez typés dans ce genre, je dis avec une certaine curiosité. Espagnole du côté de ma mère, et américaine de par mon père. Mais visiblement... Il n'y a que le côté espagnol qui est ressorti.

Je hausse doucement les épaules en le laissant constater, chose qu'il n'arrêtait pas de faire depuis mon arrivée en fait. Je lui lance un sourire avant de boire encore une fois, cette fois ne brisant pas le silence après. Oh non, on avait pas besoin de le briser... Vraiment pas.

Sybael

Do you always work half naked ?

Bon, je ne suis pas très loin du compte. Non seulement c'est une femme qui sait très bien se servir de ses poings, mais en plus elle est hispanique ! Et ce, pour mon plus grand plaisir. Je ne vais pas manquer de googler son nom, comme elle le dit, pour en apprendre un peu plus sur la demoiselle. Je suis certain qu'il y a un tas de choses intéressantes à savoir, surtout si on est intéressé comme je le suis.

Je ris un peu à sa remarque sur ma propre nationalité, bien que je ne comprends pas trop où elle veut en venir. Quel genre ? Positif j'espère. Les colombiens, on peut être très sexy si on veut. Surtout les femmes, en fait ! Je me souviens d'une connaissance de mes parents vraiment sublime, avec tout ce qu'il faut là où il faut. Un peu comme Sybil.

"J'avoue que c'est plutôt flagrant, mais ce n'en est que plus positif." Ce côté espagnol la rend beaucoup plus unique, dans son genre. Non pas qu'il n'y ait pas d'hispanique au Canada, mais pas de telles. Ou du moins, je ne les ai pas encore croisées ! Ce pays est si grand. On se regarde encore un long moment, sans parler. Je n'avais plus de compliment à dire ni rien à remarquer. Il me semble avoir fait le tour de la question et en même temps, j'ai la sensation de ne pas savoir tout ce qu'il faut. J'ai envie d'en découvrir plus.

Au final, je termine ma bière et jette un œil à son 4x4. "Bon, je n'ai que quelques bricoles à vérifier puis tu pourras la reprendre, en état. Il y a autre chose que tu voulais faire remettre à neuf, tant qu'on y est ?" Dis-je en jetant ma canette comme un pro dans la poubelle un peu plus loin.

A son dernier compliment je souris grandement, prenant un petit air angélique alors que je penche ma tête sur le côté pour axer cet air. C'était vrai que mon côté espagnol était plus flagrant qu'autre chose, même en Australie, sauf que là-bas je me fondais un peu plus la dans la masse, entre deux grandes blondes bronzées. Et non, ce n'était pas un stéréotype, je vous assure que les femmes de ce genre envahissent l'Australie, ça explique peut-être mon certain succès étant donné que pour eux je sortais du commun.

-Heu non, je crois que tout le reste se porte bien, et si jamais j'ai un doute... Je reviendrai te trouver, je déclare avec un sourire charmeur.

Alors que je finis à peine ma phrase, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche et lisant le message, je lâche un juron. Merde. C'est vrai que j'étais attendue quelque part pour après partir en soirée et j'avais promis ma présence ; une promesse est une promesse, et c'est pas un mécanicien, aussi sexy soit-il, qui va faire changer ça. Je fais quand même un peu la moue car j'aurai vraiment bien aimé traîner encore un peu, mais je déteste être en retard. Du coup, je lui propose le premier truc qui me vient en tête.

-Après je vais devoir y aller, mais... Vendredi, 21h, au Golden Club. Si tu tiens à me revoir, bien sûr. Mais fais gaffe, c'est rare quand je propose une seconde chance, j'affirme en pinçant mes lèvres entre elles ensuite.

Sybael

Do you always work half naked ?

"Je serai là pour t'accueillir dans ce cas" répondis-je sur le même ton un peu séducteur qu'elle. Ce petit jeu n'a-t-il donc pas de fin ? Je la regarde checker son téléphone après qu'il ait vibré et lui souris lentement alors qu'elle jure comme un charretier - ce qui ne fait que lui rajouter un peu d'intérêt à mes yeux. Ce n'est pas une petite lady sans défense et ça, ça me plait, forcément ! Je n'ai pas besoin d'une demoiselle en détresse... mais bien d'une warrior qui s'en sort sans moi ou même, me donne un coup de main. Bref.

"21h, d'accord. J'y serai. Je vais prendre ma seconde chance !" Dis-je sur le ton de la plaisanterie, même si je suis très sérieux. Hors de question de laisser passer cette occasion de la revoir ! Et de, peut-être, conclure dans de meilleures formes que dans un garage... Je la raccompagne vers sa voiture géante et lui souris. "À Vendredi Miss-J'utilise-Mes-Poings." Sans hésiter, je lui fais la bise, m'attardant volontaire sur sa deuxième joue puis me reculant, fier de mon effet. Bien sûr, je la laisse partir et me dis que vendredi, je vais m'éclater comme un dingue. Cela mérite bien une petite bière !