It's not what you think it is w/ Rafaël B.

Rafaël se débarrassa de ses vêtements de sport et se glissa sous le jet d'eau chaude. Aimé allait arriver dans quelques minutes et il ne pouvait se permettre de sentir la transpiration pour leur seconde entrevue. Le brun était tenté d'appeler ça un rendez vous mais il savait que si Aimé venait, c'était avant tout pour Pongo et par pour ses beaux yeux. Cependant ça n'empêchait pas le brun de se faire un petit plaisir, et de faire également plaisir à Aimé. Il était assez inhabituel pour lui de faire une séance de sport à la maison en milieu de journée, d'ordinaire il réservait ça au petit matin ou le soir quand il avait des choses à évacuer après une journée de boulot, mais pour Aimé il avait fait une exception, histoire d'être à son "mieux" lorsque le jeune homme arriverait. Depuis son premier entretien avec Aimé, le policier n'avait cessé de penser à ce dernier. Même sa soeur s'était aperçue de quelque chose et même si souvent il n'arrivait pas à lui cacher grand chose, cette fois là il aurait préféré. Il parlait rarement des hommes qui lui plaisait, car cela ne faisait que rendre son attirance plus réelle et il avait plus de mal à l'accepter dans ce cas là. Eve n'avait pas insisté mais elle avait bien vu qu'il avait la tête ailleurs ces derniers jours. Mais comment en pouvait il être autrement avec Aimé ? Non seulement ce dernier était beau et mignon, mais il n'était pas juste une coquille vide : il connaissait son métier et il était intelligent, un combo redoutable et Rafaël en savait quelque chose. Néanmoins, il se devait d'être prudent et de ne pas trop en faire. Il avait opté pour apparaître en serviette face à Aimé, mais au dernier moment changea son plan et passa un pantalon de sport propre noir, il lui réserverait la serviette pour plus tard se dit il. "J'arrive !" dit il en sortant de sa chambre, ses cheveux encore mouillés laissant tomber quelques gouttes sur son torse et son dos alors qu'il allait vers la porte, Pongo debout à son tour. Il fit tourner la clé, sans même vérifier au judas si c'était bien aimé, et il ouvrit la porte, comme si de rien n'était, un sourire étirant ses lèvres. "Pile à l'heure, j'aime beaucoup la ponctualité." dit le brun, avant de s'effacer, juste assez pour permettre à Aimé de passer et de rentrer. Le jeune homme était toujours aussi beau que dans son souvenir et Rafe se prit à vouloir qu'il soit là pour un tout autre motif. "Tu as trouvé facilement ?" demanda t'il après avoir refermé la porte, Pongo faisant la fête à Aimé. Raphaël se rapprocha et caressa le dos de son chien avant de revenir vers le comportementaliste. "Désolé pour la tenue quelque peu sommaire, je sortais de la douche quand tu es arrivé." dit il, ses excuses n'en étant pas vraiment. Il voulait alimenter l'imagination de son cadet, faire grimper la tension entre eux.

Un grand sourire étira les lèvres de Rafaël : il avait parfaitement réussi son coup. Aimé le regardait, balbutiant quelques mots, comme subjugué par son corps. Parfait, son plan marchait, même mieux qu'il ne l'avait imaginé. Le brun n'hésitait pas à se servir de sa plastique en certaines occasions, lorsqu'il avait besoin de quelque chose en particulier, lors d'un interrogatoire par exemple quand il sentait que la personne ne face de lui se mettait à flirter, ou pour avoir quelques verres payés par un autre...il se savait beau et n'avait pas de problème à s'en servir, au contraire, il aimait ça. Il n'avait pas subi toutes ces heures de sport pour cacher son corps derrière des vêtements. Il passa sa langue sur ses lèvres en entendant la réponse du jeune comportementaliste concernant son arrivée jusque ici. Pas sûr qu'après ce petit coup là, Aimé accepte de revenir le voir cependant, c'était à double tranchant, mais le jeu en valait la chandelle et Rafe se délectait de voir Aimé réagir ainsi. Le détective en profita pour regarder Aimé, profitant de sa venue pour se faire de nouveaux souvenirs. Il était sûr que derrière ses vêtements se cachait un admirable physique. A sa question, il se rapprocha de lui sans pour autant envahir son espace personnel. "Tu penses que c'est mieux pour la leçon ?" demanda le brun, feignant l'innocence avant de souire et de se retourner pour disparaître dans sa chambre. Il regarda plusieurs tshirt avant d'opter pour un de ses plus moulants et revenir dans la pièce, retrouvant Pongo entrain de renifler le sac d'Aimé, contenant sûrement des jouets mais aussi des friandises pour chien. "Alors, à quelle sauce vas tu nous manger ?" demanda Rafaël en venant caresser Pongo. "Avant qu'on commence tu veux boire quelque chose ? J'ai des jus de fruits, café, chocolat, thé ?" proposa t'il en allant vers la cuisine. Il avait certes voulu impressionner Aimé, mais il n'en restait pas moins un très bon hôte.

A sa petite plaisanterie, Rafaël ne put s'empêcher de rire un petit peu. Ce n'était certes pas la meilleure blague du monde, mais Aimé avait sortit ça sans réfléchir, sans peser le pour et le contre, et ça montrait donc un bout de ce qu'il était, charmant peut être sans s'en rendre compte un peu plus Rafe qui se mordit la lèvre en regardant son cadet. Il lui proposa ensuite quelque chose à boire, hochant la tête à sa demande avant d'aller dans la grande cuisine américaine pour servir un verre à Aimé. "Tu as de la chance, j'adore ça le curry." dit il en revenant vers lui, avec un clin d'oeil. Rafael aimé la nourriture étrangère, et il ne se passait pas une semaine sans qu'il ne mange chinois, indien, ou français. Rafe était un épicurien, et il aimait gouter à tous les plaisirs que la vie pouvait lui offrir, même s'il y en avait un en particulier qu'il se refusait d'essayer. Il chassa cette pensée de son esprit pour revenir au moment présent et à Aimé. "Ca s'est plutôt bien passé, on a fait quelques exercices comme tu nous l'as demandé, avec plus ou moins de réussite. Déjà ce qui est sûr c'est qu'il m'écoute plus que les autres." répondit il en posant son regard sur son chien qui venait renifler autour d'Aimé depuis qu'il avait récupéré son sac. "Mais comme avec toi, il a du mal à rester concentrer plus de quelques minutes, et dehors, je t'en parle même pas. A part rester pas trop loin de moi quand je cours, pour le reste il n'écoute pas. Et je dois avouer que c'est frustrant." rajouta Rafaël. Il aimait quand les choses se passaient bien, comme lui le voulait. Et ça n'allait justement pas trop avec Pongo, mais il n'allait pas s'énerver sur ce dernier après tout s'il ne l'écoutait pas et avait quelques problèmes, c'était avant tout la faute du maitre, donc de la sienne.

Lorsque la discussion s'orienta vers Pongo, Rafaël devint plus sérieux. Il mit de côté son petit jeu de séduction avec Aimé pour son chien, répondant à ses questions, et hochant à ses remarques. Pongo était un chien adorable, Rafe l'avait lui même choisit lorsqu'il l'avait récupéré au refuge. Tout de suite le contact s'était fait avec ce petit chiot qui aboyait et remuait la queue en le voyant. Le brun avait craqué en quelques secondes seulement, ramenant le chiot quelques jours après, une fois qu'il eut acheté le nécessaire pour pouvoir le recueillir correctement. Il sourit face à l'enthousiasme d'Aimé qui était communicatif. "Je n'en doute pas." lui répondit Rafael avec un sourire alors que son cadet sortait son matériel pour commencer le travail. "Je suis prêt à faire ce qu'il faut pour que ça marche." reprit le policier en s'agenouillant pour se mettre à niveau avec son chien qu'il caressa avant de laisser de la place aux deux pour qu'Aimé puisse travailler. Il reçu un message d'un collègue et lui répondit rapidement avant de reporter son attention sur ce qu'il se passait, notant à nouveau que Pongo n'écoutait pas, seulement lorsqu'il avait la promesse d'une friandise. "Ca marche." répondit Rafe, allant chercher la laisse de Pongo qui, en le voyant, se précipita vers lui, comprenant qu'il allait sortir. Le brun sourit et attacha la laisse à son harnais avant de regarder Aimé. "J'ai l'habitude de le l'avoir sans laisse quand je cours, tout comme ma soeur. Il nous écoute dans ces moments là sans problème." expliqua t'il avant d'ouvrir la porte et de laisser Aimé sortir, en profitant pour le mater un peu. Ils arrivèrent rapidement dans la rue, comme un couple lambda réalisa après quelques secondes Rafael. Il jeta malgré lui un coup d'oeil à la main d'Aimé et du mettre sa main libre dans sa proche pour résister à l'envie de prendre sa main dans la sienne. C'était la première fois qu'il ressentait cette envie, mais très vite, le sentiment de culpabilité et de honte arrivèrent, l'assaillant, comme à chaque fois qu'il s'imaginait vivre une vie avec un homme. "Tu...tu veux que je le détaches ?" demanda Rafaël pour chasser ces pensées noires de son esprit. Pongo marchait tranquillement à leur côté, tout en sentant avec sa truffe tout ce qui se présentait à lui, mais il ne tirait pas sur sa laisse comme à son habitude.

Rafaël hocha la tête et se pencha pour libérer Pongo, ce dernier s'avançant de plusieurs pas devant eux sans pour autant trop s'éloigner. Rafe devait faire partir les pensées sombres qui envahissaient son esprit, avant que Aimé ne se rende compte de quelque chose. S'il réagissait déjà comme ça maintenant, il craignait ce qu'il pouvait se passer par la suite, l'éducation de Pongo ne serait pas finie en quelques séances, et ça risquait de s'étaler sur une longue période, Rafe concrétement ne pouvait se permettre d'être renfermé sur lui même, surtout au vu de son comportement lors de leurs premiers rendez vous. Peut être qu'une petite virée dans un des bars ce soir lui permettrait d'évacuer la tension, pour éviter que de telles pensées ne viennent gâcher leurs moments ensemble. Oui c'était ça, il avait juste besoin de relâcher la pression et de libérer une partie de ses désirs pour éviter que ça vienne le polluer pendant ses séances avec Aimé. Comme soulagé d'un poids il reporta son attention sur le jeune homme puis Pongo, ce dernier semblant assez bien écouter le jeune éducateur animalier. A sa question, Rafael plongea dans ses souvenirs, et s'il était d'ordinaire assez ouverts aux autres humains, cela dépendait avec les chiens. "Avec les autres humains ça va, même avec les enfants il est plutôt doux une fois que je lui ait expliqué. Mais avec les autres chiens ça dépend, ça peut partir en aboiement jusqu'à ce que je l'éloigne assez, mais il n'a jamais sauté sur un autre chien pour l'attaquer, même si quand je cours il n'est pas attaché, j'ai toujours ma laisse, au cas où." répondit il en regardant le jeune homme et en lui faisant un petit sourire. Il devait se reprendre et vite s'il ne voulait pas qu'Aimé suspecte quoi que ce soit de son côté. "C'est une bonne chose non ?"