juste une envie de te rendre heureux (kalence #13)

Afin de t’apporter ce que tu désires, je m’efforce d’adopter une posture similaire à celle d’un petit ami. Un exercice particulièrement difficile lorsqu’on connait mon passé. Je ne suis pas habitué à tout cela, mais je désire t’apporter le bonheur que tu m’apportes. Ainsi, je te rejoins après le travail sans te prévenir. J’ai l’intention de t’amener dans un café et dans un restaurant pour passer une soirée en amoureux. L’idée n’est pas déplaisante, bien que je préfèrerais sans doute te dévorer à la maison plutôt que de rester sage. Seulement, cela ne nous fera pas de mal. En conséquence, je t’attends devant ta boutique. Je me tiens assez éloigné pour que tu ne me vois pas, mais je t’observe préparer la fermeture du magasin. Mon regard te détaille tandis que je me grille une cigarette. Tu es tellement beau. Je t’envoie des sms pour observer tes réactions au loin, mais tu es plus occupé par l’idée de me rejoindre que de me répondre. Tu es encore dans l’ignorance de ma présence. Cela m’amuse, étire un sourire sur mes lèvres et j’attends que tu rejoignes la rue pour m’élancer à ta suite. Mes pas sont rapides. Tu es occupé à répondre à mes SMS. Je m’avance vers toi et vient glisser mon bras autour de ton épaule. « Salut beau gosse. Tu sais que t’es sexy ? Un verre, ça te dirai ? » Je déclare en venant chercher ton regard. Tu es décontenancé par mon intrusion, l’agacement se peint quelques secondes sur tes traits avant que tu ne prennes conscience qu’il s’agit de moi. « J’ai fini plus tôt. Je me suis dit que de te faire la surprise te ferait plaisir. Je me trompe ? » J’use de ma vanité pour provoquer ton rire. « Mais le verre tient toujours. J’ai bien envie d’exhiber mon mec aujourd’hui. » Je lâche avec désinvolture. J’espère que ça te fera plaisir. Une soirée tous les deux, en public. Il n’y a que toi, qui pourrait y avoir droit. Tu le sais ?

Je m'occupe de fermer la boutique, en accélérant le mouvement pour te rejoindre au plus vite. Je suis impatient de te retrouver dans notre appartement et de savourer ta présence. En ce moment il n'existe pas de véritable zone d'ombre à notre relation, alors on en profite jusqu'à ce que la hargne reprenne les commandes. Je t'envoie quelques messages lorsque je gagne une rue, pour t'indiquer que je reviens. Je sens ton humour m'envelopper de bonheur alors je souris naturellement, sans décrocher de l'écran de mon portable. Lorsque je marche, un contact me freine et m'interpelle. Je me sens persécuté un instant par un bras autour de mon torse et une présence dans mon dos, avant d'entendre cette voix particulière résonner dans mes oreilles. Je me mets alors à rire, face à ta fausse séduction à mon encontre. Ton parfum envahit mes narines et fait tressauter mon cœur. Je savoure la pression de tes bras. « Tu es con putain. » Je soupire avant de reprendre. « Non. » Je réponds simplement sans en ajouter, ce n'est pas nécessaire. Pas besoin de tomber dans le sentimentalisme, tu sais combien ta présence m'est bénéfique. Elle m'apporte toujours du baume au cœur. Dès que je t'aperçois, c'est instinctif, naturel. Inexplicable. Finalement je me retourne pour te faire face et t'embrasser. J'entoure ton cou de mes deux bras et lie nos lèvres avec envie. Je te relâche sans m'écarter de ton corps. Je te contemple et repère la chemise blanche et le pantalon de costume... tu es bandant. « Tu es trop sexy Kal. » Je commente en te matant des yeux sans aucune pudeur. Mon regard pue le sexe et le désir. Si on me draguait dans la rue, pourquoi serais-je tenté alors que j'ai la perfection devant les yeux ? J'aime tout chez toi, c'est fou comme tu me fais bander juste par tes attraits physiques. Tes muscles finement dessinés, juste ce qu'il faut ; ta bouche pulpeuse et gourmande ; tes yeux clairs et perçants ; ta touffe de cheveux souvent ébouriffée ; et cette putain de gueule de con attendrissante qui me fait craquer à chaque seconde. Tu as l'air bourru, glacial, tu es un mâle que j'aime avec une intensité palpable. « De l'exhiber ? Tu vas me mettre tout nu devant la foule ? » Je souris avec taquinerie, car je sais très bien ce que tu entends. Et ça me rend terriblement heureux de savoir que tu as envie qu'on s'affiche en tant que couple, sans s'inquiéter des regards extérieurs. « Allez, paye-moi un coup beau gosse. » Je tape sur tes fesses avec complicité, en riant de bon cœur, avant de t'attraper la main pour marcher dans la rue, en direction d'un bar.

La surprise est totale, ta remarque franche m’arrache un rire franc. Mon sourire est sincère, éclatant tandis que j’avoue mon méfait en usant de diplomatie pour me défendre. Tu ne nies pas que l’idée te plait, que tu es satisfait de m’avoir à tes côtés à cet instant. Ton regard ne ment pas, il est éclatant et cela te donne un charme dingue. Tu me fais presque regretter de t’avoir proposé un verre, car je sais qu’il va me falloir être sage durant un long moment et tu n’arrange pas cette réalité. Au contraire, tu te montres encore plus séduisant en me dévorant du regard. Tu transpire le sexe et ça rend mon regard plus pénétrant, car j’aime la vision que tu m’offres. « Je voulais être présentable pour toi. » Je déclare avec détachement. « Mais si tu ne peux pas tenir, on peut squatter une cabine de la boutique sans soucis avant d’y aller. » Je te propose en usant de désinvolture, mais je sais que tu n’es pas dupe. C’est une manière indirecte de t’avouer que j’ai envie de toi. Seulement, je sais bien que ce n’est pas la raison de ma présence. Je voulais t’offrir un début de soirée comme tu le voudrais pour nous et je ne veux pas t’en priver. Tu te laisses tenter par la proposition, tu me taquines sans te restreindre. « Non, je préfère t’avoir nu rien que pour moi. Et tu le sais. » Je déclare dans un petit sourire coquin. Tu m’invites à te conduire à ce bar, tape mes fesses en riant et cela fait du baume au cœur de te voir comme ça. Seulement, ton action me surprend. Par reflexe, je retire ma main de la tienne, pas habitué à ce genre d’initiative. Je sens que cela te chamboule. Je me sens con sur le coup, mais l’idée d’avoir ma main liée à la tienne, comme un couple niais, ça me semble si peu naturel. Je préfère un toucher moins subtil, plus viril sans doute. Je ne pourrai l’expliquer. Pour m’excuser de ce geste, je passe mon bras autour de ta nuque pour te coller contre mon torse dans une étreinte que je considère plus révélatrice de sens. Ma bouche se glisse contre ta tempe dans une légère étreinte pour parfaire le tout et je t’entraine avec moi vers un bar non loin de là. On pénètre dans l’endroit et on prend place à une table. Je romps notre étreinte, mais je m’assois à côté de toi pour que tu puisses me toucher si tu le désires. « Alors, comment s’est passé ta journée ? Tu n’as pas eu de clients trop chiant ? » Je questionne avec sincérité en venant attraper la carte proposée. « A part un fou furieux qui t’a sauté dessus à la fin de ta journée ? » Et je souris avec douceur, en laissant échapper un rire. J’essaye de détendre l’atmosphère. Je me sens légèrement tendu. C’est la première fois que je vais boire un verre avec mon homme.

Lorsque je quitte le magasin, tu me surprends par ta présence inattendue. Il n'était pas prévu que l'on se retrouve, surtout qu'on s'envoyait des messages à l'instant. Tu m'as fait croire que tu rentrerais dans quelque heures chez nous, à cause d'un boulot trop contraignant. Alors je souris avec force quand je croise ton regard amusé par la situation. Tu es fier de m'étonner, malgré nos 15 ans d'amitié. Tu es un être plein de défauts, mais de surprises aussi. C'est un régal de partager ce quotidien avec toi, juste pour ces imprévus. « Tu n'es pas juste présentable là. Avoue, tu veux surtout me voir en mode possessif, parce que toutes les nanas et mecs vont se retourner. Tu veux que je sorte les griffes, c'est ça ? Fais attention, tu pourrais prendre cher ce soir, si je sens le besoin de marquer ton corps... » Je souris avec taquinerie et désir. Je suis à demi-sérieux. Je pourrais très bien vouloir te faire l'amour juste pour marquer mon territoire. Tu connais cette réalité. « Je préfère un coin de rue. Et c'est toi qui ne sais pas te tenir et qui rêves juste de me prendre. » Je t'embrasse avant de te lâcher et de sourire. J'apprécie ta compagnie, ton humour, notre complicité. Tu me confies que tu préfères m'avoir que pour toi. Je ne le sais que trop bien. C'est sujet de dispute entre nous. Je souris seulement à cette remarque, toujours satisfait de cette possessivité même si elle ne peut pas être sujet à la réciprocité. C'est tellement décontractant de savourer des instants avec toi, lorsqu'on n'est pas trop préoccupés à se chercher, se disputer. Mais ça ne tarde pas à venir, car les altercations sont toujours proches. Elles ne quittent jamais vraiment nos échanges, surtout depuis que nous formons un couple passionnel. C'est quand j'attrape dans la mienne pour marcher ensemble, que je sens ton corps qui me repousse et échappe au mien. Ce contact te révulse. « Désolé. » Je dis timidement. Je me sens blasé d'avoir été freiné dans mon initiative, que tu n'affectionnes pas du tout. Je me sens con. On n'attend jamais la même chose, on n'a pas les mêmes envies. Tu sembles vouloir t'excuser puisque tu crées quand même le contact, en bloquant mon corps d'une emprise autour de ma nuque. Je sens même tes lèvres embrasser ma tempe avec douceur. Je n'en sens pas de soulagement particulier, ça vient seulement me titiller les nerfs. On s'introduit dans le bar, on s'assoit et tu attaques les questions. « Ça va. » Je reste évasif, je n'ai pas l'envie de répondre à tes questions. Je me sens blasé. J'ai l'impression d'être tout le temps repoussé dans ce que j'accomplis, comme si ce que je deviens à tes côtés te dégoûtait. J'en ai marre de ne pas savoir exactement ce que tu veux... Une sortie de couple, ce n'est pas exactement de fuir le contact trop intime. J'ignore de quoi j'ai l'air à tes yeux, mais j'ai bien peur de l'apprendre. Un gars sensible, rêveur, romantique, trop amoureux de toi ? Très certainement. Je deviens ce que tu as toujours exécré. Tu me transformes, qu'est-ce que j'y peux ? Je ris de manière forcée à ta remarque. Je ne réponds rien, je ne sais pas quoi dire. J'aurais sans doute déclaré "il serait bon à interner !", mais je n'ai aucune répartie. Tu m'as plombé le moral. Je regarde seulement la carte, c'est ce que je trouve le mieux à faire. « Je vais prendre un Mojito. Et toi ? »

Je suis satisfait de la surprise que je t’ai tendue ce soir. Je sens que le programme que je te projette t’intéresse. Tu te laisses entrainer par l’ambiance taquine que je mets entre nous. Tu réponds avec espièglerie à mes propos. « Peut-être que j’aime l’idée de te rendre jaloux. » Je te lance dans un sourire amusé avant d’ajouter : « Si je t’en laisse l’occasion. » Je te taquine comme pour t’indiquer que je compte bien profiter de tes formes pour une étreinte lente et lascive. Tu sais que j’aime te faire l’amour et je ne compte pas passer à côté de l’opportunité, même si tu désires prendre le contrôle d’une de nos étreintes. « Trouve-nous en une et je me ferai le plaisir de te faire jouir. » Je te déclare au creux de l’oreille de ce sourire mutin qui me caractérise tant. D’ailleurs, je ne manque pas de te rappeler que je préfère t’avoir rien que pour moi. Cela t’arrache un sourire. C’est une réalité que tu n’ignores pas. On finit par prendre la direction du bar. Le contact de ta main dans la mienne me pousse à la rejeter sans réellement en prendre conscience. Ce n’est pas un geste auquel je suis habitué et tu le sais. Je sens que cela te chagrine et je tente de diminuer la casse, en glissant ma main sur ton épaule, mais je te sens tendue et fermé. Je tente de passer à côté, mais je le vois bien et mes doutes se confirment lorsqu’on prend place à une table du bar. J’essaye de lancer la discussion, tente de titiller ton côté espiègle, mais je fais face à un bloc de glace. Tu es blasé et je le perçois sans grande difficulté. Cela m’agace, me rend nerveux, car je ne sais pas comment y réagir. « Une bière. » Je lâche avec la même lassitude dans la voix, le visage fermé. Je finis par glisser ma main dans ma nuque pour tenter de me détendre, en vain. « Qu’est-ce qu’il se passe, Terry ? » Je te questionne pour obtenir le fond de ta pensée. « Je pensais que ça te ferait plaisir de boire un verre avec moi, ensemble, en couple… » Je prends sur moi pour ne pas user d’un ton plus autoritaire, plus sec, histoire d’obtenir tes confidences, mais j’ai comme l’impression d’être à côté de mes basques et ça me gonfle. A croire que je ne sais jamais ce que tu veux… Qu’est-ce que j’ai encore fais de travers… ?

L'ambiance est chaleureuse lorsqu'on se retrouve après une journée de boulot. C'est simple, jovial, plein de taquineries. « Tu ne l'aimeras pas trop longtemps. » Je commente quand tu prétends me vouloir en jaloux. Je peux devenir très chiant et imbu lorsque le danger se présente sous mes yeux. Je suis autant capable que toi de donner des coups ou insulter la moindre personne qui t'accordera un regard charmeur. J'ai bien l'intention de t'accaparer, et de marquer mon territoire en cas de séduction extérieure. « Tu n'en auras pas vraiment le choix, si je laisse le mâle prendre le contrôle. » Je souris pour te provoquer. Je sais que cette idée ne t'enchante vraiment pas, mais j'apprécie le fait de te terrifier légèrement. Il faudrait vraiment que tu me mettes dans une colère noire pour que je cède à mon côté sauvage. Je laisse souvent l'esprit soumis dominer, juste pour combler tes envies cupides de dominance. Même si tu me fais jouir comme jamais dans cette position. « Après le verre. Tu ne vas pas t'échapper à ce moment. » Je rigole avant d'attraper ta main pour marcher tous les deux jusqu'au bar. Tu repousses immédiatement ma tentative, comme si ce contact t’écœurait. Surpris, je ne commente pas. Pourtant je suis sous le choc et on ne cause pas jusqu'au bar. Tu m'empresses par l'épaule mais je ne réagis pas. C'est quand tu me poses des questions sur ma journée, une fois arrivés, que je te dévoile facilement que je suis blasé par mon silence. « Rien, laisse tomber. » Je soupire d'agacement contre moi-même. Je m'énerve de gâcher un tel moment, mais en même temps, je suis de plus en plus tracassé par la signification de tes gestes. Alors lorsque tu insistes, je décide de m'exprimer.  « On a pas la même vision d'un couple Kal... » J'essaye de te faire comprendre sans me fâcher. Tu te défends avec une raison qui me paraît dérisoire. On a tout sauf l'air d'un couple. « C'est pas juste boire un verre entre copains. Ou se tenir par l'épaule. C'est un peu ce qu'on faisait déjà autrefois. » Je commente avant de reprendre plus en profondeur sur ce qui me chamboule réellement. « C'est juste que tu exècres tout ce que je désire. Je déteste quand tu me repousses... » J'ai juste envie de t'arracher un millier de sourires et de baisers, me coller à toi sans s'intéresser aux regards extérieurs. Pas à longueur de temps, juste un instant, pour m'assurer que la notion de couple est bien acquise. J'ai envie de sentir ta bouche contre la mienne, ton corps sous mes doigts, créer le contact, t'aimer bordel. Avec intensité. Sans réfléchir. Sans m'arrêter. « J'ai l'impression de devenir ce que tu as toujours détesté... ce dont on s'est toujours moqué... Mais j'arrive pas à faire autrement, je commence vraiment... » à être terriblement amoureux de toi. Je n'ai jamais connu ça Kal, bordel. J'ai jamais ressenti cette vague d'amour et de passion m'envahir autant les tripes, ni même cette caresse délicate qui m'enveloppe le cœur. Je n'ai jamais connu l'amour, avec un grand A, alors qu'il a toujours été qu'à seulement quelques centimètres de moi. Tu me rends complètement fou, attendri et fragile. Ce sentiment est saisissant et source de bonheur, mais aussi destructeur, pesant, nocif.

Il est évident que cette chemise est portée pour attirer ta convoitise et ton désir. Lorsque tu es dans les parages, il n’y a que ton regard qui compte. Par le passé, je me rendais séduisant pour pouvoir baiser tous les culs que je pouvais prendre, animé par ce besoin compulsif de copuler sans ressentir la moindre émotion, si ce n’est celle de la jouissance. Tout a commencé à changer quand on s’est embrassé lors de cette soirée de luxure, lorsque tu as rendu ma chair avide de franchir cette barrière de l’amitié, certes ambigu, mais qui l’était toujours resté. Tout s’est enchainé avec une rapidité déconcertante, l’amour s’est révélé et t’es aujourd’hui capable de faire de moi un homme fidèle. J’en suis encore surpris. Tu es celui que je veux et aime faire planer comme autant j’aime le dominer. T’es le seul dans lequel j’ai vraiment envie de me perdre, avec qui j’aime jouer désormais. Tu me rends faible et j’aurais fui depuis belle lurette si ça n’avait pas été toi. Je reste parce que c’est toi, je m’adapte à tout ça parce que c’est toi, alors j’essaye de te donner ce que tu désires, mais je ne suis pas encore habitué à toutes ces notions de couple. Une fois de plus, mon instinct sauvage prend le dessus. Je rejette cette main que je n’ai pas l’habitude de serrer dans la mienne en public. Je préfère t’offrir une étreinte que je trouve tout aussi significative que ce geste, n’hésite pas à venir embrasser ta tempe avec douceur, mais le mal semble être fait. Tu te braques et je me retrouve face à un bloc de glace et cela titille mon agacement. Je me sens frustré de nouveau alors que je voulais passer un bon moment avec toi. Alors, je tente de creuser, te pousse à t’exprimer en prenant sur moi pour ne pas foncer dans le tas comme j’ai l’habitude de le faire. On a vraiment du mal à se comprendre et cette constatation me rend toujours aussi barge. J’inspire profondément lorsque tu refuses de t’exprimer. J’insiste, car je sens que ma patience est mise à rude épreuve et finalement tu t’exprimes. Une fois de plus, nos principes sont remis sur ta table. Nos visions divergent comme d’habitude. Cette réalité me fait rager intérieurement. Tout ça pour une main que j’ai refusé de tenir par effet de surprise. Sérieux ? Je me pince la lèvre pour éviter que ma langue ne fasse des siennes. Je garde le silence, te laisse continuer tes propos. « Alors, c’est quoi bordel de boire un verre avec son mec ? Je n’en sais rien, moi. C’est supposé être quoi ! » Je lâche avec fébrilité, bien que le ton de ma voix soit légèrement plus sec, car je me sens de nouveau remis en cause. « Et je n’ai jamais dit ça, putain. » Je déclare à la suite de tes propos. « Je ne te repousse pas, bon sang ! Je n’y suis pour rien si t’es ma première relation sérieuse et que je sais pas ce que je dois faire. Bon sang, Terry ! » Je suis agacé que tu penses que je te repousse ou que j’exècre ce que tu désires. Je suis juste largué dans ces notions-là. Il y a des logiques que je n’ai pas, quand vas-tu enfin le comprendre. Alors lorsque tu m’avoues ton amour à demi-mot, je ne suis pas en mesure d’y rester insensible. Moi aussi, je t’aime, bordel ! Tu le sais, non ? Ais-je envie de te lâcher, mais je ne dis mot, laisse juste ma main glisser dans ta nuque pour te contraindre à un baiser. Mes lèvres s’emparent des tiennes avec une franchise non restreinte. Je t’embrasse avec lenteur, mais sensualité. « Moi aussi, alors arrête de te prendre la tête avec des pensées que je n’ai pas. Dis-moi ce que tu veux ou prend ce que tu veux. Je veux apprendre même si c’est pour moi, ce n’est pas si évident. » Je finis par te souffler en plongeant mon regard dans le tien. Mes prunelles sont fermes. J’espère que ça arrivera à calmer tes craintes.

Sans réfléchir, avec juste un brin d'hésitation au début, je lâche tout ce que je contiens au niveau du coeur. J'extirpe toutes les sources de frustration qui m'empoisonnent peu à peu la vie, et obscurcissent mon esprit pourtant très optimiste habituellement. Je m'exprime sur ces sujets qui fâchent, et qui formeront certainement une ambiance peu chaleureuse entre nous. J'ai pourtant besoin d'évacuer la souffrance qui s'élance en moi, pour rétablir un lien solide et sincère. Je dois être franc vis-à-vis de toi sur ce que je ressens si on veut avancer dans ce couple peu satisfaisant pour aucun de nous deux. Il faut qu'on communique pour que les choses évoluent dans le sens que l'on désire. J'ai beaucoup de difficulté à me lancer dans cette voie, mais tu m'y forces lorsque tu repousses ma main avec tant d'indifférence. Tous les désirs que j'aimerais concrétiser s'effacent peu à peu chaque fois que tu rejettes mes initiatives. Je n'ose plus en prendre avec toi, parce que j'ai cette sensation que l'homme devenu à tes côtés ne te plaît plus suffisamment. La douceur s'est infiltrée dans mes souhaits ; et l'amour domine chaque échange partagé avec toi. J'ai envie de t'apporter ta dose de tendresse quotidienne, j'ai envie de t'aimer avec passion, sans que l'on freine mon ambition. Alors je te fais part de ma hargne dans ce bar, pour que tu réalises combien je suis agacé par la distance qui s'impose naturellement entre nous. Tu réponds avec plus de rage que moi pour me faire comprendre à ton tour que tu n'as aucune expérience dans le domaine du couple et que tu dois apprendre pour mieux te comporter. Je suis étonné par tes réponses, qui me soulagent un tant soit peu. Je réalise que tu n'as pas acquis les codes et que tu as seulement besoin d'aide. Ta déclaration est touchante, perturbante. Ce que je peux être con parfois... J'ai omis que tu étais différent des autres, que tu as besoin qu'on t'aiguille comme on le ferait avec un gosse. Tu as un cœur d'enfant, un esprit innocent, malgré toute la lubricité dont tu es capable. C'est ce que j'aime le plus chez lui, même si cela peut parfois te faire défaut. A moi aussi d'accepter tes incompétences. Tu me demandes de prendre ce que je veux ou de transmettre ce que je désire concrètement. A la fin de ton monologue, tu coinces ta main derrière ma nuque pour me retenir et presser tes lèvres contre les miennes. Je réponds à ton baiser sans aucun mouvement de recul, et l'accentue dans un besoin compulsif d'être en contact avec toi. C'est sensuel, doux, langoureux... envoûtant, frissonnant. Mon corps en tremble et mon cœur, lui, palpite comme un dingue. Lorsque nos bouches se séparent à ma plus grande insatisfaction, je me mets à sourire de manière amusée. Toutes tes réactions provoquent mon sourire, parce que mon inquiétude n'a fait que ressortir l'être angoissé et passionné de toi. Celui que j'aime - la bête impulsive qui rage lorsque la peine l'habite, et s'exprime avec une telle frénésie que chaque mot prenne une importance. « Bois. » J'exige de toi en désignant ton verre d'alcool d'un coup de tête. Tu ne sembles pas comprendre où je veux en venir. « Bois je te dis. » J'ordonne de nouveau en attaquant le mien cul sec, puisqu'ils venaient tout juste d'être servis. Lorsque je l'ai terminé, je t'aperçois en train d'avaler tes gorgées. Je sors un billet et quelques pièces pour payer et t'attrape par la main pour t'attirer jusqu'à la sortie. Tu as envie que je te montre ce que je désire ? J'ai bien l'intention de ne plus me laisser abattre et d'accaparer ce qui m'appartient. Alors lorsqu'on retrouve l'extérieur, je te pousse sur le mur à côté de la porte, avec envie mais sans violence. Mon corps retrouve le tien, s'assemble dans une étreinte sensuellement agréable. Ma bouche vient s'accaparer la tienne avec une telle fougue, et mes mains empoignent tes fesses sans pudeur. On n'est plus cachés. On n'est plus de simples copains. Les regards se retournent vers nous, j'en suis sûr, c'est évident. Je te dévore trop les lèvres pour que le geste reste inaperçu. Et je m'en contrefous.

Ma frustration éclate avec hargne. Je ne suis pas en mesure de la contenir, tant nos propos provoquent en moi un raz-de-marée. Tes propos me retournent les tripes, accentue cette fébrilité qui me gagne et me fait perdre mes moyens. Cette sensation qu’on ne se comprends pas est insupportable. Elle m’agace avec violence et me fait réagir violemment en réaction. Quand vas-tu comprendre que je ne cherche jamais à te juger, en dépit que nos attentes divergent et semblent à l’opposé de l’autre ? Quand accepteras-tu l’idée que je t’aime autant que tu m’aimes, mais que je ne sais juste pas l’exprimer ? Je suis novice dans toutes ces notions et j’avance comme je peux. Mais j’ai l’impression d’être incapable de te donner ce que tu désires. Cela m’est particulièrement insupportable. En conséquence, je laisse mes actes exprimer ce que je ressens. Je t’embrasse à pleine bouche, avec fougue, mais sensualité. Je me délecte du gout de tes lèvres tandis que tu réponds mon baiser avec le même appétit. Nous ne sommes pas doué pour nous exprimer, nous comprendre, notre complicité éclate dans notre passion commune pour la mode ou sur le plan intime qu’est la luxure. C’est les seuls moments où nos disputes n’ont aucun sens, car nous sommes sur la même longueur d’onde. C’est le plus important à mes yeux et ses tempêtes bien que violentes, n’alterne en rien ce que nous ressentons l’un pour l’autre. Notre échange se fait langoureux et la séparation se fait aussi insatisfaisante que tout le reste. Mon regard sombre, bien que fébrile retrouve le tien. Un sourire amusé vient se choir sur tes lèvres, ce qui me rassure. Cela change de cette posture blasée que tu avais jusqu’alors. Tu ne dis mot à tout ce qu’on vient de se dire. Le serveur dépose nos verres et tu m’ordonnes juste de boire. Je te fixe, intrigué, ne sachant pas trop quoi penser de cela. Tu réappuies ton ordre et je m’exécute comme tu es en train de le faire. Je bois ma bière d’une traite, laisse légèrement l’alcool s’immiscer dans mes veines. Tu paies nos consommations avant d’attraper ma main pour me tirer à l’extérieur du bar. Je te laisse faire sans ne rien dire, plutôt troublé et curieux de ce que tu as en tête. Ton action se précise lorsque je te sens me pousser contre le mur situé près de l’entrée de ce bar. Tu viens te coller contre moi et prend emprise de ma bouche dans une passion sulfureuse. D’abord surpris par ton geste, je te laisse prendre les commandes, car l’érotisme et la virilité que tu dégages à un effet grisant sur ma chair. Je réponds avec appétit à ton baiser, laisse mes doigts empoigner tes fesses pour rendre notre étreinte plus ferme. J’oublie que nous sommes dans la rue, les regards qui se portent sur nous. Je cerne ce que tu désires, sans réellement en prendre conscience. Le manque d’air se fait ressentir et nous laisse à bout de souffle. « Alors, c’est ça que tu veux ? » Je te questionne dans une voix faible, car je me sens légèrement perdu. « Qu’on s’embrasse à pleine bouche en ville ? Comme là ? » J’ai besoin que tu m’en dises plus, car tout ça à un effet déstabilisant. Plus que tu ne peux l’imaginer.

Tu me demandes de révéler mes désirs de manière directe, sans attendre qu’ils se concrétisent grâce à ton initiative. Je comprends que tu ne puisses pas accéder à mes demandes sous-entendues, même si j’en demeurais insatisfait chaque fois que tu ne répondais pas à mes envies. Je réalise désormais que la notion de couple te dépasse et que tu as toujours vécu à travers la luxure. Ce n’est pas un défaut pour autant ; tu as acquis une expérience dans le domaine qui est au-dessus de mes attentes. Tu possèdes énormément de qualités en dehors de cet esprit légèrement innocent sur la facette de l’amour. J’essaye seulement de contrer ce qui me déplaît en prenant ce que je souhaite, comme tu m’as indiqué de l’entreprendre. Alors je t’entraîne à l’extérieur du bar pour te pousser contre un mur et me laisser emporter par mon ambition. Ma bouche s’assemble à la tienne dans un baiser sulfureux. On dégage tellement de passion que les regards sont attirés vers nous. Je les sens qui se posent derrière nous, sans que leur réserve ne s’installe en eux. Je n’ai plus aucune pudeur de mon côté non plus, quand mes lèvres rejoignent les tiennes, pulpeuses et délicieuses. Tes baisers me procurent chaque fois des frissons au niveau des bras, et des crampes à l’estomac. Quand les comparses se séparent, tu demandes confirmation sur ce que je désire profondément. « Oui, je le veux. » Je ris de bon cœur, en prononçant ces mots sincères apparentés au mariage. Je te taquine avec joie, avant de t’embrasser de nouveau, cette fois avec plus de douceur. Ce n’est plus endiablé, nos lèvres se frôlent, caressent et s’unissent dans un rythme lent. Quand les tiennes s’échappent de nouveau aux miennes, mon visage reste collé au tien, front contre front. Je te scrute dans les yeux, avec une teinte d’amour incrustée dans les miens. « Je t’aime Kal. » Je reprends avec sincérité, dans un esprit de confidence. « J’ai plus envie d’avoir peur de te le dire ou de le montrer. Nos familles nous ont assez bouffés à cause de ça. » Je t’explique mon ressenti, ma vision des choses, pour que tu comprennes mieux mes envies soudaines. C’est pourquoi je ne ressentirais plus de gêne si j’ai envie d’attraper ta main dans la mienne, ou de lier nos lèvres dans la rue. Je ne veux pas éprouver de honte ou de nervosité, alors que l’envie me transcende. Je perçois la perplexité dans ton regard, ta difficulté à comprendre tous mes mots. Je caresse donc ta joue d’un air joyeux, en disant : « Tu ignores combien tu es excitant avec ce petit air apeuré sur le visage. » Je viens embrasser ta tempe puis ton oreille, tandis que mon corps se presse toujours le sien pour te bloquer contre la vitre. Mes mains s’accrochent encore à ton fessier et donnent de légères pressions. « Je veux surtout que ça te convienne. » Je reprends en te faisant part de ce que je désire du plus profond de mon cœur. J’aimerais réellement partager ce bonheur avec toi, et surtout ce plaisir de s’aimer sans peur. Mon bassin vient se coller au tien pour titiller ta virilité dans des ondulations sensuelles et vicieuses. Je suis persuadé que ton désir s’activera à ce contact lascif. « Mais je ne crois pas que tu peux refuser ça. » Je te regarde avec tellement de désir dans les yeux que tu ne pourras pas y résister, surtout avec cette touche d’amusement qui s’immisce à l’intérieur. « Tout le bar doit nous reluquer… et ça me plaît. » Je viens me mordre sensuellement la lèvre, tout en continuant de te sonder avec délice.