Ce petit moment totalement improvisé était fort sympathique. Surtout que depuis le temps que l’on se croisait tous les deux, on n’avait jamais eu l’occasion de s’adresser la parole, sauf lorsque tu étais apparu aux urgences et que je m’étais arrangé pour te soigner. Depuis cela n’avait fait qu’attiser ma curiosité. Tu semblais bien mystérieux, inaccessible même, et ça me donnait vraiment envie de te connaître. J’aimais bien me lancer des défis, parfois à mes risques et périls, il n’y a qu’à voir mon dernier désastre amoureux. Cela m’avait coûté mon fils puisque je ne pouvais plus le voir pour d’obscures raisons qui n’appartenaient qu’à mon ex-femme. Ce n’était qu’une manipulatrice. On passe la commande de nos boissons. On finit par aborder le vide de ma vie privée, car il faut bien avouer que ma vie privée est quelque peu vide. Je me plonger corps et âmes dans le travail. Je faisais des horaires impossibles, surtout parce que je le voulais, cela m’aidait à oublier l’échec de ma vie. Bien sûr on devait suivre un code déontologique, enfin surtout les grandes lignes, sinon on ne vivrait tout simplement plus. « Je suis totalement d’accord, si on respectait la moindre ligne de ce code, je ne sais plus ce qui nous serait autorisé… Je deviendrais un vieux bougre tout aigri à force. » Je souris à l’idée que si je l’avais vraiment respecté, jamais je n’aurais pu te parler. Heureusement personne n’est là pour le voir, et personne ne le jugerait quand bien même on me voit avec un patient. Mais quand je parvenais à me poser, j’adorais avoir un livre entre mes mains. Je n’étais pas de ceux qui sortaient à la moindre occasion. Il faut dire que mon travail demande une énergie incroyable, et donc j’aspirais plutôt à me poser tranquillement de manière générale. « Polar et thrillers pour ma part, ou ce qu’on appelle des feel good après une journée harassante. Je ne peux qu’approuver pour le café, je ne pourrais pas travailler sans. »
Je te renverse de ma boisson sur ton tee shirt blanc. Je suis déjà maladroit, mais on m’y a bien aidé. J’en suis désolé et je m’empresse de tenter de nettoyer tout cela. Je finis par t’amener aux toilettes pour essayer d’arranger tout cela. Mais le mal est fait, je ne fais que davantage étaler, même si cela ne se remarque pas trop. Je t’aide à rincer la tâche. Je me concentre sur la tâche, j’évite de te regarder car la tension devenait plus que palpable entre nous. Je déglutis bruyamment alors que ton tee-shirt ne cache plus vraiment grand chose. Bon je t’avais déjà vu torse nu, mais ce n’était que dans un contexte professionnel, et je mettais alors mes envies de côtés. Mais là, je pouvais les laisser pleinement s’exprimer. Et j’appréciais grandement ce que je voyais. Tu finis par mettre ma main sur ton torse en me provoquant, ce qui m’arrache un sourire. Ce n’était pas la première fois que je flirtait avec un homme. J’avais déjà eu des expériences pendant mon adolescence, et j’enchainais les conquêtes depuis quelques temps, quand l’envie me prenait. Mais personne ne m’avait autant subjugué que toi. On flirtait ouvertement, et je te dévorais du regard sans vergogne. Je hausse les sourcils de manière subjective. « Nettement mieux, oui. » Mes doigts glissent le long de ton torse pour découvrir tes muscles fermes. Je louche sur tes lèvres avant que les miennes viennent se sceller aux tiennes. J’entrouvre mes lèvres pour approfondir le baiser avec envie. Mes doigts s’enroulent autour de ton tee-shirt pour que nos corps viennent se coller l’un contre l’autre.