J'hésite entre te tuer ou te tuer, tu choisis || ft Karuli

La question  à un million de dollars que je me pose chaque jour : qu'ai-je fait pour avoir un frère pareil ?! J'ai envie de le taper, de le massacrer, de lui gueuler que je sais très bien vivre toute seule quand il n'est pas là, que je n'ai pas besoin d'un garde du corps ni même de qui que ce soit, même lui si je le voudrais. Vous savez la réponse que j'ai à chaque fois ? «C'est pour ta sécurité, Meadow», mon cul oui ! C'est juste pour toi être rassuré, moi, j'en ai rien à faire de ma sécurité, déjà quand on part sur une maladie comme la schizophrénie, on oublie ce mot ! Et en plus il m'envoyait son pot de colle là... Que quelqu'un me tue avant que je ne me suicide. Je vous en supplie. Mon frère est parti seulement au moment où Karuli est entré, et dans un moment de rage intense, je lui ai lancé un regard noir en serrant les poings.

-Toi ! Tu fais le moindre faux pas aujourd'hui et je te jure que je t'arrache la tête !

Et ça, c'était normal avec moi. Car ma maladie me rendait plus agressive que je ne devrais l'être, plus susceptible et compliquée, car même avec ce traitement, le cerveau est tellement inconnu que c'est incapable qu'il puisse fonctionner à 100%. Alors, tapant du pied, je me tourne brutalement pour lui faire dos tandis que mes talons claquent au sol, faisant sentir mon mécontentement et je m'installe dans le canapé, les bras croisés sur ma poitrine et mon air boudeur sur le visage. Non, je ne bougerai pas et non, je n'arrêterai pas de râler ! NON MONSIEUR !

Tu entres dans la pièce, saluant ton ami d'un simple hochement de tête tandis qu'il sortait. Tu n'as même pas le temps de faire un geste que sa sœur te lançait déjà un regard digne d'une Furie et t'accueillait avec les douceurs dont elle avait le secret. Bonjour à toi aussi, trésor. Tu soupires. Qu'on te rappelle déjà pourquoi tu as accepté de veiller sur Meadow ? L'amitié avec son frère n'était même pas une raison suffisante. La considérable somme d'argent qu'il te verse peut-être mais là encore, tu doutes. Tu n'as pas besoin de cet acompte pour vivre. Tu ne comprendras donc jamais ce qui t'a poussé à accepter ce contrat. Mais une chose est sûre, tu le regretteras toute ta vie. Tu es toi-même un casse-pied de première à la base mais Meadow... cette fille c'est une vraie galère. Même si ça te fait marrer parfois de jouer son jeu et de la pousser à s'énerver encore plus, c'était épuisant. Et tu avais toujours peur d'exacerber son agressivité beaucoup plus que tu ne devrais. Bon, quand il faut y aller, il faut y aller. Prenant une grande inspiration, tu te diriges vers le canapé et tu viens t'asseoir à ses côtés. Enlève cette affreuse mine de ton visage, t'es pas jolie avec ça, dis-tu moqueur, mais sans la moindre trace d'humour sur ton visage. Alors ? Qu'est-ce que tu as envie de faire aujourd'hui ? Probablement t'arracher la tête comme elle a dit mais ça, ce n'était pas à mettre sur la liste.

Si il voulait tant que ça que je sois surveillée, il n'avait qu'à m'envoyer en asile quand il en avait le pouvoir, et putain, il a eu l'occasion pas mal de fois ! Je sais que je suis un peu différente, mais je suis pas méchante. Puis la plupart du temps je prends mes médicaments, même si ils sont dégueulasses et que j'ai bien envie de les gerber parfois. Sérieux, vous savez tout ce qu'on vous fait gober pour contrôler des voix dans votre tête ? D'ailleurs, parlant médicament, voix... Est-ce que je les ai bien pris aujourd'hui ? Au pire, on saura la réponse dans pas très longtemps.

Et alors qu'il s'assoit à mes côtés, je reste de marbre. Me complimenter ne fonctionnera pas cette fois, pourtant flatter mon égo c'est toujours une bonne idée quand je râle ou quand je commence à piquer une crise, mais cette fois j'étais décidée à faire sentir mon mécontentement. Enfin c'est ce que j'ai dis à chaque fois mais à chaque fois j'ai craqué... Puis merde. Relevant la tête vers Karuli, je garde mon air désapprobateur et mon regard noir.

-Te tuer et cacher ton corps de manière à ce que personne ne le retrouve.

Et avec cette phrase, je lui lance mon plus beau sourire sincère et charmeur tandis que je lâche un petit rire digne d'une psychopathe. Anw, j'aurai dû devenir actrice... Dommage que je sois malade.