trouble. (alejandro)

Un terrible mal de crâne, voilà ce qu'elle a gagné et qu'est-ce que ça sera demain matin. Une gueule de bois dont elle se souviendra toujours. Heureusement pour elle, elle ne bosse pas demain et même si cela aurait été le cas, elle n'aurait pas été en état d'y aller. C'est rien. Je vais rester un peu pour m'assurer que tout va bien. Enfin si je ne te dérange pas, je comprends qu'une jeune femme comme toi préfère rester seule. "Tu n'es pas obligé... Mais... Je n'ai pas très envie de rester seule." Cela fait bien longtemps qu'on ne c'est pas inquiété pour elle, comme il l'a fait ce soir. Un besoin d'attention de la part de quelqu'un et ce, même d'un inconnu, lui fait du bien. Au bout de quelques pas, Owena se déchausse de ses talons, plus simple pour marcher pour elle, se dirigeant vers l'entrée de l'établissement hôtelier. Une fois à l’intérieur, elle se dirige directement vers l'ascenseur, elle possède déjà une chambre depuis la veille. La jeune femme se pose contre un mur et se met à sourire. Cela fait un moment qu'ils sont ensembles sans même connaitre leurs prénoms. Elle pose son regard sur lui. "Owena... Mon prénom c'est Owena." Lance t'elle.

Tu n'es pas obligé... Mais... Je n'ai pas très envie de rester seule. Tu m'étonnes. Si elle s'était mise dans cet état, c'était bien pour une raison. Rien de surprenant qu'elle préfère avoir un peu de compagnie. Si je te propose c'est que ça ne me dérange pas, va. Heureusement que j'avais été là, la pauvre, je n'avais aucune idée de l'état dans lequel elle se serait retrouvé... Le serveur n'aurait probablement pas oser lui tenir tête et arrêter de la servir. Je la suivis dans l'ascenseur et m'adossai au mur en la regardant, surveillant son état. Owena... Mon prénom c'est Owena. Owena. C'était joli comme prénom. J'aimais bien les prénoms américains avec ce genre de prononciation, ça changeait de l'espagnol ou du français. Et moi c'est Alejandro. C'était autrement moins original que le sien.

Et moi c'est Alejandro. Elle lui sourit, appuyant sur le bouton correspondant à l'étage de sa chambre. L'ascenseur lui donne quelque peu mal au cœur, elle pose sa main sur son ventre et ferme les yeux un instant. Ding ! Heureusement pour elle l'ascenseur s'arrête. Elle reste un peu planter quelques secondes dans le couloir, où est sa chambre ? Elle reprends vite ses esprits, enfin le peu qui lui reste du moins. "Par là." Et elle se met en marche jusqu'à la porte de sa chambre. En entrant, elle balance ses escarpins d'un côté et son sac à main de l'autre. Elle jette un œil à son téléphone, un nombre incalculable d'appels manqués de sa mère, elle soupire et le jette sur une table. Elle se frotte les yeux, elle a un mal de tête pas possible... Elle se place devant le miroir de la salle de bain et se rafraîchie le visage avec un peu d'eau. Face au miroir, elle soupire, à ce moment-là, elle se déteste.

Arrivés à l'étage, il eut l'air d'être un peu perdue. Rien de surprenant vu l'état dans lequel elle était il y a moins d'une demie heure. Je la suivis jusqu'à sa chambre. Elle regarda son portable et soupira. Sûrement quelqu'un a qui elle ne voulait pas parler. Tandis qu'elle partit dans la salle de bain, j'ouvris ma bouteille et bu une gorgée, avant de la poser par terre, sous ma veste. Ah, ça faisait du bien. L'anxiété provoquée par le manque commençait à disparaître. Ca va mieux, Owena ? , demandai-je. Elle était dans la salle de bains depuis cinq minutes, je n'avais pas entendu de bruit suspect, mais un malaise est facilement arrivé avec une consommation excessive d'alcool.

Ça va mieux, Owena ? Elle ne répond pas de suite, Owena s'attache les cheveux plus ou moins correctement et se rince de nouveau la figure afin d'enlever le noir autour de ses yeux. "Oui... Ça va..." Ou pas. La jeune femme ne se sent pas très bien, la fatigue. Son mal de tête. Et un mal au cœur abominable. Elle se retrouve rapidement la tête dans les toilettes, la sensation est désagréable. Un chose est sure, elle se sentira un peu mieux après ça. Elle se relève doucement, boit un peu d'eau et en profite pour se brosser les dents. Elle n'en fait pas plus, elle n'a aucune force pour ce changer. Elle appréhende déjà le lever de demain matin. Elle retourne ensuite dans la chambre et se laisse tomber sur le lit, elle est vraiment épuisée de cette soirée. Demain, elle regrettera sans doute d'avoir bu de tel sorte. Première et dernière fois, sans aucun doute !

Elle vomit à nouveau, mais plus les minutes passaient, plus elle semblait retrouver ses esprits. Son corps semblait éliminer l'alcool rapidement, elle avait de la chance. Une fois sortie de la salle de bain, elle s'allongea sur son lit. Elle avait l'air extrêmement fatiguée. Épuisée physiquement et psychologiquement. Je pense qu'on va éviter d'aller acheter la bouteille que je t'avais promis, n'est-ce pas ? De toutes façons, peu importe sa réponse, je ne la laisserais pas boire encore plus. J'espère que tu as de l'aspirine ou quelque chose du même genre pour demain, tu t'en doutes sûrement, mais tu risques de souffrir... Je ne voulais pas l'inquiéter, mais je supposais que c'était mieux qu'elle le sache plutôt que d'espérer se réveiller en pleine forme. Et c'est fini l'alcool, d'accord ? Je ne la connaissais pas, mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter quand quelqu'un allait mal, c'était dans ma nature et j'avais parfois du mal à le supporter.

Allongée, elle reste un moment à fixer le plafond, elle se retourne ensuite vers Alejandro. Je pense qu'on va éviter d'aller acheter la bouteille que je t'avais promis, n'est-ce pas ? Elle le fixe d'un air étonné. Il  lui a promis une bouteille ? Elle n'en a aucun souvenir à vrai dire. "Il vaut mieux éviter, oui." Elle a du tellement dire de bêtises, qu'elle se souvient que de la moitié. J'espère que tu as de l'aspirine ou quelque chose du même genre pour demain, tu t'en doutes sûrement, mais tu risques de souffrir... Non, elle n'a rien sur elle, elle n'a pris qu'un sac avec le strict minimum à l'intérieur. "Je demanderai à la réception demain matin, je n'ai pas toutes mes affaires..." Elle soupire doucement, elle est partie de chez elle la veille à cause d'une dispute futile mais, qu'elle prend toujours à cœur. Elle est comme ça une petite chose fragile. Et c'est fini l'alcool, d'accord ? Elle hoche la tête un sourire gêné s'affiche sur son visage. Parfois Owena peut réagir de façon enfantin, pour provoquer ses proches mais, au final c'est elle qui en souffre le plus. Comme lorsqu'elle a plaqué ses études alors qu'elle aurait pu aller très loin... "Tu dois surement me prendre pour une pauvre gamine désespérée..." Il le peut, c'est vrai que ce n'est pas vraiment malin son comportement. Elle vaut quand même mieux que ça, elle le sait mais, elle ne peut pas s'empêcher de faire ses petits caprices.

Tu dois surement me prendre pour une pauvre gamine désespérée... Le regard baissé, je souris légèrement avant de poser mes yeux sur elle. On fait tous des erreurs. C'est comme ça qu'on apprend. Surtout quand on était jeune. Je n'avais presque jamais appris de mes erreurs, ça se voyait vu ma vie actuelle, mais je savais c'était vrai pour beaucoup de personnes. Pour les erreurs à l'école par exemple. L'alcool ne résout rien et ne fait qu'empirer les choses, répétai-je. Elle avait sûrement oublié. C'est la première chose que je t'ai dit, ajoutai-je en souriant, me souvenant de sa réaction.

A un moment ou à un autre, des erreurs nous en faisons tous et il faut en tirer des leçons. C'est de cette façon que l'on avance dans la vie. C'est la première chose que je t'ai dit. Owena trouve la force de lui sourire. "Je ne t'ai visiblement pas écouter... Je te remercie. Vraiment." Heureusement qu'il a été là pour elle, on ne sait pas comment cela aurait pu finir. Les paupières lourdes, Owena se sent de plus en plus partir. Cette soirée a été très épuisante émotionnellement. Elle n'a plus la force de parler. Plus la force de rien. Tout doucement ses yeux se ferment, pour rejoindre Morphée. Demain est un autre jour comme on dit...

Je ne t'ai visiblement pas écouter... Je te remercie. Vraiment. Je souris. Elle m'avait écouté, mais n'en n'avait rien eu à faire, au contraire, elle pensait savoir ce qui était mieux pour elle. Saoul, on ne sait plus où est la limite entre le bien et le mal. C'est rien, ne t'en fais pas. Tu le sauras pour la prochaine fois, maintenant. Ce qui était fait était fait, et de toutes façons, même si elle m'avait écouté, il était visiblement déjà trop tard, vu qu'elle n'avait même pas pu boire une gorgée de son dernier verre. Peu de temps après, elle s'endormit. Le plus silencieusement possible, je partis m'asseoir sur une chaise. Il y avait plus confortable qu'un bureau pour dormir, mais faute de mieux, je m'en contenterai, en continuant de surveiller qu'Owena aille bien.