« Va te faire foutre, sal con ! » Je lâche avec hargne à son égard. Ce gros con alimente ma hargne à son égard alors que j’étais disposé à faire profil bas. J’ai l’irrésistible envie de lui faire bouffer sa langue et détruire sa grosse gueule de mec arrogant. Ta présence m’en empêche et comme toujours, tu parviens à dompter l’animal sauvage qui sommeille en moi. Je me replie, mais nullement déterminé à lui donner la satisfaction d’avoir gagné. « Pas de soucis, pas envie de voir ta sale tronche de mec frustré. » Je rage entre mes dents alors que tu me repousses à l’extérieur. Je m’éclipse et retrouve ta cabane, les nerfs de nouveau à fleur de peau. Par mécanisme, j’extirpe un joint de ma poche que je glisse entre mes lèvres avant d’enflammer. J’en inspire une bonne bouffée, ayant besoin de ça pour demeurer serein et pouvoir t’apporter mon soutien. Je me mets à mes aises, retire mes vêtements, me retrouve en simple boxer et je m’installe sur ton nouveau lit. Je patiente, profite de ce joint qui me détend peu à peu. J’oublie l’existence de ton oncle, sa connerie et son arrogance, qui me donne envie de lui refaire le portrait. Je ferme les yeux, profite du silence que seule ta voix vient briser. « Toujours. » Je déclare en venant te tendre mon joint que tu refuses. Je ne m’en formalise pas, me rappelle de ce qu’il vient de se passer. « Ton oncle devait être le coincé du cul de l’université quand il était jeune. » Je lâche avec une désinvolture profonde, terriblement amusé. Cela m’amuse de l’imaginer aussi sérieux et coincé du cul. « Je me demande comment il fait pour cumuler les conquêtes ? Il a que de la gueule. » Et je ris malgré moi tandis que tu prends place à mes côtés, te serrant contre moi. « Désolé, il l’a cherché. » C’est un moyen de te dire que je suis navré que la situation ait dérapé de cette manière, mais ça m’est insupportable d’accepter qu’il ait pu te blesser en te jugeant, alors qu’il est supposé qu’importe les choix que tu prends. Bien sûr, que je ne suis pas mieux que lui parfois, mais cela n’est pas la même chose. Je suis un gros connard et tu le sais. Tout comme je sais être là quand tu as besoin de moi. Alors sans un mot, je viens écraser mon joint dans le cendrier que j’ai déposé à mes côtés. Ma bouche vient retrouver ta tempe alors que je t’enroule de mes bras pour t’offrir la tendresse dont tu as besoin. Je la savoure par la même occasion, bien que je ne l’avoue jamais par fierté. Seulement, tout ça, tu en as l’habitude, non ?