Confessions autour d'une balade. ( Les Rosario #1)

j’essaie de me montrer présente, à l’écoute pour toi. Tu en avais bien besoin, tu n’avais même pas besoin de me parler pour que je le remarque. Et cela m’inquiétait, parce que je ne t’avais rarement vu aussi préoccupé, sauf quand cela concernait notre frère. Malheureusement, ou heureusement, cela concernait Rory. Depuis quelque temps je pressentais qu’une telle chose allait arriver, surtout depuis que tu m’as avoué que tu sombrais dans une routine ennuyante. Je secoue négativement la tête. « Tu ne mérites pas d’être malheureux. » Je caresse ta main avant de lier nos doigts ensemble. Je ne voulais que ton bonheur. « Je ne dis pas qu’il doit porter la culpabilité de ton acte. Mais tu ne dois pas non plus t’en vouloir outre mesure, ce que je veux dire, c’est que ça devait arriver. En toute objectivité. Ce qui s’est passé ne m’étonne même pas. » Je soupire doucement, ce n’est pas une situation que je connais vraiment car je n’ai pas eu le temps de goûter à la routine, mais on se ressemble trop pour savoir que je pourrais me retrouver dans une telle situation.
« Et comment est ce nouveau prétendant ? Il doit être sacrément intriguant pour que tu daignes le rencontrer ? » Tu avais pourtant toujours limité à la sphère virtuelle tes échanges.

Heureusement que tu es là pour me soutenir lorsque je sombre dans le doute et la honte. J'ai besoin que tu me sortes la tête hors de l'eau, et je sens que tes conseils sauront compenser mon manque de réaction à ce sujet. Je ne sais pas comment intervenir, ni agir, dans ce flot d'angoisses et d'interrogations qui s'impose à moi. « Ah bon ? Tu te doutais que ça arriverait ? » Je suis surpris que tu connaissais déjà la vérité que je retenais dans un coin de ma tête, pour ne la révéler à personne d'autre. Cette frustration vicieuse qui s'est immiscée dans mon quotidien insipide vécu avec Rory. Il me manque quelque chose dans cette vie, je frôle l'ennui chaque jour. « Tu sens que je ne suis pas épanoui ? » Je te demande car je me raccroche à ce que je renvoie aux autres. « Rory est tellement parfait... Pourquoi faut toujours que ce soit si compliqué ? » J'ai conscience d'avoir l'homme idéal entre mes mains, et quiconque ferait n'importe quoi pour ne pas qu'il s'échappe. Pourtant, moi, je fais preuve d'une telle infidélité qu'il pourrait décider de me planter s'il l'apprenait. Je gâche tout, et je noie ma chance d'avoir un compagnon extraordinaire jusqu'à ma mort. Je garde ma main dans la tienne pour trouver du réconfort, blessé par les idées obscures qui me viennent en tête. Tu me pousses à évoquer ce Théo, cet homme chamboule mon esprit et enflamme mes reins. « Il est sexy... mystérieux... charmeur. » Je commence tout d'abord avant de résumer en un mot : « Bandant. » Je te regarde en riant, pour essayer de détendre un peu mes nerfs. Je n'ai pas besoin de m'angoisser à l'idée d'aborder mon obsession pour ce garçon, je ne risque rien avec toi. Je peux me délivrer de ma culpabilité, de cette frustration qui me dévore les entrailles. « Je sais même pas ce que je lui trouve. Ça se concentre que sur le cul. » En tout cas c'est ce que je pense, étant donné que je ne connais rien d'autre que sa capacité à me retourner la tête et le corps. Et sa gourmandise très poussée.

Jamais je ne cesserais de te soutenir, quoiqu’il arrive. Tu étais mon frère et ce que j’avais de plus important dans ma vie. Ma famille, enfin une partie, était ce qui m’était le plus cher. Et, contrairement à ce que tu penses croire, je te connaissais parfaitement, et c’est bien le problème puisque tu ne peux rien me cacher, je lis en toi presque comme dans un livre ouvert. « N’oublie pas que je suis ta sœur, et que je suis probablement la plus proche. Malheureusement pour toi. » Je hausse les sourcils avant d’éclater de rire. Je me cale contre toi en te chipant une autre gourmandise. Tu me demandes si j’ai remarqué l’évidence. « Dani. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure. Tu es plus morose depuis des semaines. » je commente, perdant un peu de ce sourire qui ne me faisait jamais défaut. « tu aimerais qu’il soit un peu moins parfait ? » Je fronce les sourcils, essayant de comprendre pourquoi tu t’étais fourré dedans, au-delà de cette impression de routine. Tu semblais porté un tel poids de culpabilité que j’avais l’impression de le porter aussi. Et, apparemment toi qui ne discutais que par internet avec de parfaits inconnus sans aller plus loin, tu t’es laissé prendre à ton propre jeu. Je veux comprendre ce que ce mystérieux homme a bien de plus pour t’hypnotiser à ce point. Tu changes du tout au tout dès que tu abordes ce fameux homme. Ça me fait sourire. En moi je ne peux me dire que c’est pire que je pensais. Tu allais finir par te détester si tu ne faisais pas ce choix. « Je vois » Je glisse une main sur ton visage rêveur. « En tout cas il semble te retourner le cerveau. » Je fronce les sourcils. Je ne vais pas te faire la morale, tu te la fais déjà assez toi-même. « tu es sûr ? En tout cas tu sembles bien épris pour qu’il n’y ait que ça. » Moi et ma franchise, j’adorais mettre les pieds dans le plat.

La conversation tourne sur mon infidélité auprès de Rory. Je vide mon sac pour me décharger des frustrations et du poids de la culpabilité qui encombrent mon cœur. J'essaye de retrouver du réconfort chez toi, sachant pertinemment que le jugement ne sera pas établi. Je pourrais tuer, blesser, tu ne m'en tiendrais pas rigueur ; tu essayeras toujours de me comprendre, et c'est ce dont j'ai besoin actuellement. Ta main enserre la mienne et le contact suffit pour que j'étale l'angoisse qui me submerge. Je t'explique tout sans t'épargner le moindre détail. J'ai honte mais j'essaye de la surmonter pour te dévoiler le secret entourant mon existence. « J'ai vraiment l'air déprimé ? » Je t'interroge car cette idée m'inquiète. Je n'ai pas envie de paraître comme un homme qui porte la misère du monde. « Non, je l'aime ainsi. Je voudrais juste que ce soit plus... pimenté. » Je t'explique car mon homme est la perfection incarnée. Il est compréhensif, ouvert d'esprit, bienveillant, attentif, attentionné. Il possède toutes les qualités caractéristiques pour faire de lui un homme bon. Il n'a aucune trace d'obscurité, aucun véritable défaut qui titille parfois les nerfs. « Je m'ennuie parce qu'on a une vie de couple banale. Sans surprise ni activité. On est casaniers. Mais lui n'a rien à changer. » Je continue parce que c'est plutôt la situation dans laquelle on se trouve qui est responsable de ma morosité actuelle. Rory m'apporte tout l'amour et l'attention dont j'ai besoin. Je ne pourrais pas l'accuser de toute manière. « Non je me sens juste coupable. » J'explique quand tu prétends qu'il me retourne le cerveau. « Oui sûr. J'ai juste envie de lui, de le revoir pour de la baise. Et c'est pareil de son côté. » Je te déclare avant d'expliquer plus profondément le lien bestial qui nous rattache à l'autre. « Pourtant la solution serait d'arrêter de le voir. Seulement j'en ai aucune envie. Je pense juste à me fondre en lui, même s'il refuse. On baise même pas, on se touche seulement... et c'est déjà addictif. Ou peut-être que je dois juste le baiser un coup pour faire disparaître cette envie ? Peut-être que je suis juste frustré. » J'émets des suppositions sans connaître la réalité de cette addiction qui commence à poser problème pour mon couple...

Je sais que tu dois te sentir frustré, honteux, tellement mal dans ta peau. Je comprends ce qui te ronge de l’intérieur. Tu as toujours été cet homme intègre, fidèle. Mais la situation demeure vorace pour toi, te dévorant le cœur et l’esprit. Ça me serre le cœur de te voir aussi tourmenté. Tu as toujours été celui qui m’a soutenu contre vents et marées. Alors aujourd’hui c’était à mon tour de te prouver que je suis là pour toi. Je secoue négativement la tête. « Personne ne mérite cela, Dani. Et surtout pas toi. » Je caresse ta main doucement pour t’apporter ma douceur. Tu sais bien, que n’importe le choix que tu fasses, je serais toujours à tes côtés. Personne ne brisera le lien qui nous unit, et surtout je prendrais toujours ta défense, même si cela ne m’empêcherait pas de te dire tes quatre vérités s’il le fallait. Je te poussais à me confier ce qui te rongeais, en te mettant face à ce que tu dégages vis-à-vis de Rory. Peut-être que ça t’aidera à comprendre mon inquiétude vis-à-vis de ce que tu dégages. Je t’écoute avec attention. « Ce n’est pas ce que je dis. Mais tu devrais vraiment parler avec lui, mettre les choses à plat. Parce que si tu continues de t’enfoncer dans cette situation, tu te retrouveras coincé. » Je te souris pour t’apporter mon soutien. « Et il faudrait vraiment que tu prennes des distances avec ce site. Essaye de te reconcentrer sur Rory situ veux sauver ton couple. Je pourrais tenter de lui parler si tu le souhaites. » Je te demande, parce que je ne veux pas me mêler de tes affaires sans ton consentement.