◊ L'essentiel en quelques mots.■ Nom : Arrain, c'est le mot basque pour poisson - c'est con quand on sait que tu nages comme un fer à repasser.
■ Prénom : Ni oui, Ninon. Mais plus non que oui.
■ Âge : Vingt-et-un ans, presque vingt-deux, ça te dérange que le temps passe pendant que toi tu fais du sur-place. Sentiment dérangeant d'être restée coincée à l'âge de dix-sept ans.
■ Lieu de Naissance : Née le premier novembre (pour une fois que t'es première quelque part) à Paris dans le quatorzième.
■ Nationalité : Française, des origines basques et landaises.
■ Occupation : La galère te va si bien. Du haut de tes presque vingt-deux ans, t'as pas le bac, et pas de projets. Tu t'es perdu en chemin, entre les bouteilles et la rue, les mauvaises fréquentations, les gifles et les coups du sort. Tu t'es rêvée infirmière, monitrice d'équitation, traductrice, mais t'as jamais cadré avec le système français, phobie scolaire, harcèlement, tu redoubles, tu fais des détours, et puis finalement tu lâches prise. Aujourd'hui t'es trop vieille pour les bancs de l'école, t'as trop séché, trop bu, trop fumé, les capacités tu les avais mais le bédo a grillé ce qu'il te restait d'avenir. Alors la sans qualifications que t'es se cherche un boulot. Pourquoi pas aide à domicile chez une personne agée ? Jeune fille au pair, ça fait plus sexy, mais comme tu peux pas piffrer les gosses...
■ Statut Civil : Fraichement séparée de ton ex-copine, tu lui avais dis que tu l'aimais, tu lui avais promis des choses, et tu pensais t'y tenir, mais comme d'habitude t'as tout envoyer péter pour un pseudo-manque de liberté. Tu supportais plus l'quotidien. Alors tu l'as trompée, t'as eu honte, et tu l'as jetée. Farouche sans ton bédo, bien plus tactile avec un para dans les veines. Les gens savent pas comment t'aborder, c'est le regard-brochet.
■ Orientation Sexuelle : Bisexuelle, confuse, désaxée.
◊ Les petits détails croustillants.■ Les Anecdotes.Il est temps pour toi que nous en dise un peu plus sur ton personnage. Il te suffit de lister cinq anecdotes (ou plus si tu le souhaites) qui concernent la vie bien remplie de ton personnage, qui retracent brièvement son parcours, en gros.の Entre ta mère et toi, y'avait de l'amour, mais il faisait mal. Y'a des femmes qui ne sont pas faites pour devenir mères. Elle disait que tu lui volais son mari, que tu lui dérobais sa place d'épouse. Très jeune, t'es retrouvée au centre d'un triangle insupportable. Comme si t'étais née pour colmater les fissures d'une relation bancale.
Être la préférée de ton père, pendant que ta mère te souhaitait de mourir, c'était intolérable. Mais tu t'es adaptée. Tu t'es appuyée sur ce père trop aimant, et tu l'as écoutée un peu trop attentivement lorsqu'il rabaissait ta mère pour prendre ta défense. Elle qui te rejetais, t'as commencé à la voir à travers les yeux paternels. Parce que ça faisait moins mal. Les relations que vous aviez se sont tordues, c'était plus ta mère, cette femme qui te hurlais dessus, non c'était plus ta mère, c'était ta nausée.
On a projeté sur toi, des ombres de personnalités, des dessins, des attentes, des mensonges, et des craintes. T'as pas pu te construire correctement, parce que rien de tout ça ne t'appartenais. T'es comme une voiture construite avec des pinces à linge et des bouteilles en plastique, tu ressembles à rien.
の A l'école, t'es en stress, et tu t'adaptes tellement moins bien. Dyslexie découverte sur le tard, t'arrives en CE2 sans savoir ni lire ni compter correctement, heureusement tu tombes dans la classe d'une enseignante dont la fille était dyslexique elle aussi. C'est cette dame qui va se battre contre ton père pour lui faire entendre raison : votre fille doit voir un orthophoniste. Il finira par capituler, à contre-coeur. Selon lui, la dyslexie n'existe pas, tu es comme lui, et tu finiras bien par
aller mieux toute seule.
Le saint-homme parvenait à te convaincre de beaucoup de choses avec ses beaux-discours. Tu n'avais pas le droit de te couper les cheveux, parce que les filles ont les cheveux longs, c'est bien connu. Tu n'avais pas le droit de participer aux anniversaires de tes amies, ni d'aller dormir chez elles, parce qu'au fond que pouvaient-elles t'apporter de plus que lui, hein ? En sommes, tu n'avais pas le droit de t'éloigner de lui.
Plus profondément que ça, tes goûts, c'étaient les siens, ta façon de parler, ton comportement, tout venait de lui. Et chacun de tes mots n'avaient qu'un but : le satisfaire, le rendre fier. Il t'a éduquée pour que tu sois différente de tous les autres, mais pas de lui. Pour que tu sois rebelle, et que tu dises toujours ce que tu penses sans te soucier des réaction que tu pouvais susciter (tant que tu n'allais pas contre lui). Il t'a élevée comme si tu faisais partie de lui. Tu n'étais pas toi, tu n'as jamais été toi, t'étais juste un morceau de quelqu'un d'autre.
の Le lycée se passe mal, t'es mise de côté par tes profs qui ne voient en toi qu'une paresseuse sans volonté. Tu ne parviens pas à t'intégrer dans ta classe non plus, t'as pas ce qu'il faut pour leur plaire, t'es trop décalée, trop mal fringuée, rien à leur dire. Au début, t'es traîtée en paria, mais la situation s’aggrave rapidement, les élèves transformant ta mise à l'écart en jeu. C'est à celui qui te ridiculisera le plus fort. On te bloque dans les toilettes, on te vole tes affaires, des mots d'insulte recouvrent ton casier, ils ne sont jamais à court d'idée pour te faire chier. Tu n’avertis personne et tu tiens bon pendant des mois. Tu baisses la tête tu fermes ta gueule, tu te fais la plus petite possible, espérant disparaître. Le suicide commence à peser lourd dans ton esprit, tes couteaux tranchent de plus en plus profondément la peau de tes cuisses. Et puis un jour, t'exploses, tu martèles le visage de cette fille pour une insulte de trop. La peau de tes jointures éclatée par la violence des coups, son nez à elle tordue par une fracture ouverte et le sang qui barbouille son joli minois. T'es renvoyée.
の Chez toi, y'a ta mère qui devient folle parce que tu retrouves pas de lycée. Elle dit qu'elle va se casser, que t'es qu'une conne et une branleuse, que tu finiras sous un pont, qu'elle comprend pas ce qu'elle a fait au bon dieu pour mériter un calvaire comme toi, et le reste, tu veux pas l'entendre. Après lui avoir hurlé trois fois de fermer sa gueule, c'est toi qui prends la porte. Traîner le bitume c'est devenu une habitude pour échapper à ta misère quotidienne, les bars et les bédo sont devenu tes meilleurs amis, les mecs louches et leurs bouteilles dégueulasses un paysage rassurant. Tu te fais des potes que tu gardes jamais longtemps parce que t'es pas très douée pour donner des nouvelles. T'es pas seule, mais tu goûtes à la liberté du vide. Tu manges presque rien parce que toute ta thune part en bédo, mais tu sors beaucoup, et tu squattes chez n'importe qui sans vraiment te méfier. T'accumules les histoires sordides dont t'es ressortie vivante et victorieuse, t'es plutôt fière d'être indestructible, mais t'es juste trop conne, t'as dix-sept ans.
の Tu te lances dans une romance de merde avec un type rencontré dans une rave, t'es éméché, bien défoncée, alors la taille de ses pupilles t'en as pas grand chose à carrer. T'es juste totalement submergée par son discours, des mots qui te touchent dans le coeur, des histoires qui font écho aux tiennes, t'as le sentiment que ce mec est plus vrai que n'importe qui. Et tu le veux. Tu le connais pas vraiment, mais tu veux qu'il t'appartienne. T'atteris chez lui pour une after avec ses potes. Tu te sens tellement bien au milieu d'eux, tellement à ta place dans cette ambiance de paix et de défonce, que tu réapparais chez toi une semaine plus tard. T'avais jamais disparus aussi longtemps. Tu prends la soufflante de ta vie, si bien qu'à peine une heure après être rentrée, t'es de nouveau dehors. Tu te précipites dans les bras de la nouvelle plus belle connerie de ta vie. Tu te fais ta place dans son entre, t'es comme un chat, tu vas tu viens, mais ton nouveau point de chute, c'est chez lui. Ça dure comme ça trois mois, plénitude, vagabondage et ignorance. Jusqu'à ce que tu découvres une trace de piqûre au creux de son bras. Il avait juste oublié de te dire que lui et ses copains titillait l'héroïne à leurs heures perdues, lui la, l'être aimé, t'as annoncé de but en blanc que c'était pas un drame, qu'il la fumait déjà avant de te rencontrer, et qu'il s'était shooté parce qu'il en avait envie, et que c'était quelque chose à faire au moins une fois dans sa vie. T'es pas tombée des nues, c'est encore trop léger, non toi tu t'es violemment écrasée sur le sol comme un piano fusant du ciel.
の anecdote ici.
■ Les Tocs & Manies.Toujours pour en savoir plus parce que nous sommes très curieux. Dis-nous toutes les petites habitudes qui concernent ton personnage. Tu peux en citer autant que tu le souhaites.T'es quasiment née assise sur un poney, l'équitation c'est ton dada lol. T'as carrément suivi une formation pour pouvoir travailler dans le milieu - un rêve qui c'est cassé la gueule lorsque tes relations avec ton patron ont commencé à s'envenimer et que tu lui a retourné un coup de pelle dans la tronche.
の On dit qu'il y a ceux qui écrivent et ceux qui dessinent - mais bon t'as plutôt tendance à emmerder les on-dits. T'as l'écriture dans le sang, une littéraire jusqu'au bout des dreads, à tel point que ta psychologue est persuadée qu'un jour tu sortiras un livre sur ta vie. T'as pas osé lui avouer l'autre jour : mais t'y travaille. Quand t'es pas occupée à noircir tes feuilles de papier, t'as un coup de crayon remarquable, mais pas assez confiance en toi pour penser à exposer tes "gribouillis". C'est comme ce projet de livre : il va prendre la poussière au fond d'un tiroir, faut pas se raconter d'histoire.
の T'es de celles qui mangent musique, qui dorment musique, qui vivent musique, dépendantes aux bonnes vibes des concerts; plus encore qu'à la weed qui te défonce les poumons. Y'a toujours un fond de rap, ou de rock qui se déversent de tes enceintes, qui t'accompagne dans les transports en commun, qui t'isole de la foule épuisante des anonymes. La musique en pansement, pour plus t'entendre penser. T'aime chanter et t'es plutôt douée, mais y'a que ton pommeau de douche qui t'entende.
の Manger. Tu veux te réconcilier avec elle ? Écrit lui "désolé" avec des sushi dans une assiette, cuisine lui de l'axoa, du boudin noir, et des tomates farcies, ou commande lui des frites avec de la mayo, tu vas voir ça fonctionne. Si les femmes ont effectivement deux cerveaux, il y a fort à parier que celui de Ninon se trouve dans son estomac.
の T'as passé le bsr en France, le permis pour conduire des petits scooter et c'est carrément un miracle qu'on te l'ais donné, parce que t'as quand même faillis écraser cette pauvre mémé sur le trottoir le jour de l'examen. Du coup tu te dis que le permis voiture, c'est pas encore pour tout de suite.