◊ Les petits détails croustillants.■ Les Anecdotes.Il est temps pour toi que nous en dise un peu plus sur ton personnage. Il te suffit de lister cinq anecdotes (ou plus si tu le souhaites) qui concernent la vie bien remplie de ton personnage, qui retracent brièvement son parcours, en gros.の Tu as horreur de ton passé. Ces souvenirs s’agglutinant dans un recoin de ta boite crânienne, notamment le départ de ta mère. Tu la déteste, cette putain comme elle était surnommée suite à cet abandon. Cette chaleur suffocante aussi, dans cette chambre démesurément grande pour un gamin d’à peine six ans. Tu ne te souviens plus de son visage, ni de sa voix. Normal, ton père avait brûlé toutes les photos qui le faisait souffrir. Et tout ce dont tu arrives à te souvenir de cette nuit, c’est les hurlement à la mort de ton paternel complètement torché. Ça par contre, ça n’avait pas vraiment changer n’est-ce pas ?
の Ta vision de la famille, ce n’était pas la même que tes camarades de classes. Eux, ils avaient une mère, un père et des frères et sœurs pour certains. Mais toi, tu n’avais qu’un minable en guise de père, qui te traitait plutôt comme une sorte de recrue, ne voyant qu’en toi un potentiel héritier. Et puis, tu as son clan.
« Ses frères », comme il dit. Ce n’était pas normal, tu le savais ça. Il t’avait dit de ne parler d’eux qu’en tant que domestiques, lorsqu’ils venaient te chercher après l’école, planqués dans cette Audi noire toujours garée non loin de là où on te déposait. On ne sait jamais hein, tu es précieux. Vous aviez des ennemis, enfin
il. Ce n’est pas comme si tu étais en âge de comprendre les magouilles de ton alcoolique de père.
の C’est seulement durant ton adolescence qu’il t’enrôla dans cette vie de corruption. Ou plutôt, que son bras droit t’y a enrôlé, An Hyeok. Parce qu’en ce qui concernait ton père, il n’avait pas envie de s’occuper de ton apprentissage. Il avait assez donné. Oui, assez donné de ces coups que
Monsieur considérait comme nécessaire lorsque tu te comportais en vilain garçon. Et puis, cette pompe à rhum avait bien mieux à faire. Comme continuer d’emmener ses prostituées assouvir ses besoins personnels alors qu’il ne cessait de répéter que toutes les femmes sont des rapaces avides d’argent qui jouent avec les sentiments des hommes.
の Tu as développé une soif de pouvoir, une envie de posséder toujours plus et de ne jamais être satisfait. Peut-être était-ce lié au fait que ton père t’offrait chaque joujou que tu demandais, vu que vous n’avez jamais manqué d’argent. Il était sale, certes, mais quelle importance ?
A côté de ça, ta haine envers ton père se transformait peu à peu en jalousie. Parce qu’il possédait tout. Lui. Ce pauvre type qui passait son temps à boire, traînant dans ses casinos ou dans les bars avec une traînée encore plus perdue que lui. Ça te rendait fou de rage de le voir s’amuser ! T’avais un sale pressentiment, une peur panique qu’il ne détruise tout à cause de sa putain d’imprudence ! T’avais pas envie d’hériter de ses dettes. De te retrouver derrière les barreaux par sa faute.
の A ta dernière année de lycée, tu t’es légèrement cassé la gueule. Ton manque de sommeil, ta motivation quasi-inexistante pour tes études et la vie nocturne y ont beaucoup contribué. Franchement ! A quoi ça t’a servi d’aller dans un établissement prestigieux si c’était pour ne rien y foutre ? Quelle perte d’argent inutile ! En profs particuliers, en activités extra-scolaire. La bonne blague ! T’étais un bon à rien et on te l’a bien fait comprendre chez toi. Sans compter les engueulades avec ton père qui voyait déjà en toi un perdant ne méritant pas de porter son nom. Toi ? Un perdant ? Elle est bien bonne ! Tu étais le meilleur ! Ou plutôt, meilleur que lui
-bien que tu n’ai jamais osé lui dire en face-.Tu étais la perfection incarnée ! La modestie ? Tu ne connais pas trop ce mot-là. Si t’as échoué, c’était juste à cause de cette double vie, rien de plus. L’année d’après, tu as quand même dû te sacrifier pour assurer. Ce papier inutile que l'on appelle
« diplôme », tu l’as décroché juste pour pouvoir dire que tu l’avais.
の Tu n’es habituellement pas le genre de personne qui s’attache facilement aux gens. Tes souvenirs, si ce n’est certains, tu finis par arrêter d’y penser, préférant t’occuper du présent tout en t’assurant de l’avenir qui t’attend. Quand quelque chose arrive, c’est instantané, il n’y a ni d’avant ni d’après. Pourtant, il y a certains souvenirs que t’as du mal à virer de ta mémoire. Peut être est-ce une punition pour avoir forcé ton destin de la sorte. Ou qu’inconsciemment, tu ressens une forme de
regret. Pourtant, chaque fois que tu penses à cette nuit d’hiver, t’as envie de le détruire. Mais c’est fini tout ça. Tu peux enterrer ta haine, ta soif de revanche, de pouvoir. T’as tout eu, ce soir là. Tu t’en souviens... La chaleur de cette peau contre la tienne, cette chambre où t’avais préféré éteindre toutes les lampes, baignant l’endroit dans une obscurité presque totale. Ce visages aux traits marqués par le temps, que tu pouvais enfin toucher et embrasser, posséder ce corps qui te faisait envie depuis trop longtemps. Tout est encore clair dans ton esprit, si ce n’est que tu n’arrives toujours pas à comprendre comment t’as pu faire pour ne pas entendre ton alcoolique de père
-évidemment parfaitement sobre cette fois-là- rentrer de sa tournée des bars, visiblement plus tôt que prévu. Et cet instant où il ouvrit la porte, te voyant t’adonner à des plaisirs interdits avec son bras droit, son soi disant homme de confiance. Cela ne prit pas longtemps avant qu’il ne réalise qu’il n’était pas en plein cauchemar, vous fixant tous les deux avec dégoût et effroi. Tu te sentais couvert de honte, son regard était pesant, plus que toutes les autres fois où il a pu te surprendre en train de faire une connerie. Et ce temps. Ce putain de temps qui avait l’air de défiler plus lentement que d’habitude, comme pour te dire « Tiens, bouffe ça et agonise en silence » ! Celui qui le brisa, ce fut ton père. Il te menaça,
t’insulta... En fait, chaque mot qui sortait de sa bouche te faisait l’effet d’une lance, parce que tu ne comprenais pas cette soudaine haine. C’était loin de vos disputes familiales. Là c’était destructeur. Exactement comme quand ta mère est partie de la maison. Pourtant cette nuit là, c’était toi le minable. Ça a toujours été toi même si tu refusais de l’avouer. Si lui noyait son chagrin dans l’alcool ou dans les bras des traînées, toi tu vivais avec la peur absurde de lui faire face.
« Tu n’es pas mon fils ! » C’était des paroles récurrentes venant de cet enfoiré. Tu aurais du avoir l’habitude, depuis le temps. Mais cette nuit là, ça passait pas. T’avais atteint ta limite, t’en avais marre de l’entendre. Toute cette haine que t’avais accumulée venait de voler en éclat, comme ta conscience humaine. Tu étais trop immature, trop instable. Et trop gâté. Tu t’en souviens encore du bruit assourdissant lorsque tu appuya sur la gâchette. En un instant et par ce seul geste, tu devins un tout. Un homme puissant, riche, influant. Tu n’étais plus juste le
« jeune maître » ou l’héritier. Lui terminait sa vie au sol, comme la vieille merde qu’il avait toujours été. Tu as dignement quitté la pièce juste après avoir enfilé une robe de chambre, rangeant ton arme par la même occasion. Tu as ensuite ordonné à son ex-bras droit de se débarrasser du corps. Sans plus adresser un seul regard ni à cet amant, ni à celui qui t’avait donné la vie. T’avais besoin de faire le ménage dans ce merdier de clan.
の Cinq ans plus tard, suite à un appel de l’un de tes associés, tu as quitté le pays pour Vancouver. D’après plusieurs sources, ta mère s’était remariée là-bas, alors c’est tout naturellement que t’y as envoyé quelques hommes pour y mener ta petite enquête et commencer à t’approprier un petit bout de cette ville immense.
■ Les Tocs & Manies.Toujours pour en savoir plus parce que nous sommes très curieux. Dis-nous toutes les petites habitudes qui concernent ton personnage. Tu peux en citer autant que tu le souhaites.Vers l’âge de dix-sept ans, tu as commencé à souffrir d’hypersomnie excessive et il a fallu un an avant que tu ne comprenne que cela ne venait pas de ton mode de vie, que t’essayais vainement d’adapter pour ne pas tomber de fatigue durant les cours. Ballotté entre les psychologues, psychiatres, charlatans et finalement des spécialistes, on a su mettre un mot sur ta maladie. La narcolepsie.
の Tu abuses de ta belle gueule pour te protéger, te cachant derrière cet insidieux sourire, quelques vieilles mimiques et des douces paroles. Il n’y a que tes hommes et tes potentielles victimes qui savent ce que tu es vraiment, bien que tu préfères laisser le sale boulot aux autres. Tu n’aimais pas te salir, tu as toujours été légèrement maniaque sur les bords.
の D’ailleurs à propos de ta gueule, tu la prend en photo à longueur de temps, au point que tous tes amis de snap en ont ras-le-bol de recevoir ta face tous les jours
の T’as toujours aimé les animaux. Plus particulièrement les chiens pour leur loyauté. Tu n’as pu combler ce caprice que lorsque tu t’es hissé au sommet, enfin débarrassé de cette autorité paternelle et t’as adopté un chiot, un Akita inu surnommé Hiro. Évidemment, t’as vite remplacé ce nom banal par Houston, voulant quelque chose de plus excentrique.
の Tu collectionnes les voitures de luxe, mais tu ne conduis quasi plus depuis que tu t’es endormi au volant, fauchant au passage un chien et son propriétaire par la même occasion.
の Tu renifles tout. Tu peux passé une heure dans une parfumerie à la fois pour te décider, mais aussi pour sentir chaque petite bouteille. Pour la bouffe, c’est pareil, t’as les narines constamment en mouvement, t’es presque pire que ton chien. Tu as d’ailleurs un penchant non-assumé pour la senteur vanille et t’exige que tes draps sentent cette odeur. Mais pas le reste de ton linge, faut pas déconner.
の T’aimes les jeux vidéos, tu pourrais y jouer durant des heures si t’avais un minimum de patience. Malheureusement, tu es nul dans tout ceux auquel tu joues et les seules fois que tu gagnes, c’est quand on a pitié de toi ou quand tu joues avec quelqu’un de la famille. Sinon ton genre favori, c’est les jeux de gestion, là au moins, tu n’es pas en compétition
の Quand t’es contrarié, t’as la mauvaise habitude de te mordre les joues de façon involontaire, jusqu’à ce que tu te blesses.
の T’as cru pendant longtemps que le café t’aiderait à te maintenir éveillé, avant d’apprendre que t’étais narcoleptique. Maintenant, t’en es complètement accro et c’est devenu ton excuse pour dire que ça te calmait, même si, avoue-le, ce n’est pas ça qui va t’aider
の Ton coté parano t’oblige également à vérifier au moins quatre fois toutes les serrures que tu fermes, que ça soit les portes, des coffres ou une voiture. C’est devenu un automatisme et même si c’est quelqu’un qui le fait à ta place, tu peux pas t’empêcher de faire une vérification
の T’as déjà installé des applications sur ton smartphone dans le genre « Scanner de frigo » en croyant que ça fonctionnait vraiment et t’en as encore honte aujourd’hui.