Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mer 22 Nov - 20:58
Je ne cherche pas la compassion de Gabriel en exprimant ses paroles. Je ne me sens pas en légitimité de la recevoir. Je m’efforce de répondre sincèrement à sa question, d’expliquer de manière rationnelle, un acte qui n’en a pas. Je n’étais pas moi-même. Aussi difficile que cela soit possible le croire. J’étais un autre homme, tout en étant moi-même. J’ai laissé la noirceur de mon âme anéantir tout ce qui faisait de moi un homme. L’espace de quelques heures, sous l’effet de la drogue, j’ai abandonné mon humanité, juste assez pour briser quelque chose en toi, avant que ça résonne en moi et m’extirpe de cette cruauté. Les images de cette nuit, bien que floues, sont belle et bien présentes. En parler, ne fait qu’accentuer cette plaie au fond de ma poitrine. C’est comme si on me saignait à la pointe d’un couteau et ma fébrilité est flamboyante, éclatante et dévastatrice. Cette discussion me chamboule avec violence et je me sens bien incapable de faire face à ton oncle. Contre toute attente, il semble faire preuve de pitié à mon égard. Je hoche seulement la tête lorsqu’il déclare que tu ne méritais pas de souffrir de cette façon. Rien ne le méritait. Absolument rien. J’étais juste un monstre, bien que je continue encore de me voir ainsi lorsque ces images deviennent trop présentes dans mon esprit. Je ne dis mot, bien incapable de pouvoir formuler quoi que ce soit. M’exprimer de la sorte m’a demandé tant d’efforts. J’ai comme la sensation de subir un interrogatoire avec le pire des bourreaux. La vérité ne doit pas être tellement éloignée de cette image. « Je sais qu’il en soufre. Enfin, maintenant j’en ai conscience. » Je souffle dans une voix à peine audible. « Je ne sais plus ce que je fumais. J’étais défoncé la plupart du temps, mais c’était les seuls moments où je n’avais pas peur. Jamais de drogue dure. » Peur du présent et de l’avenir. Cette crainte perpétuelle qui me rongeait la poitrine de n’avoir pas assez d’argent pour payer l’institution de ma sœur et mon loyer, de devoir me prostituer devant cette caméra pour récolter le plus de tunes, d’être ce genre de mec que je ne me voyais pas devenir, mais qui devenait mon quotidien, parce que j’étais faible. Trop esquinté et pas même ta douceur parvenait à me sauver de moi-même. Je coulais inlassablement. Encore aujourd’hui, je me demande où je puisse cette force de m’accrocher à mon sevrage. Sans doute parce que tu es en jeu, que j’ai tant de choses à rattraper et à te faire oublier. J’ai besoin de me repentir, d’être en mesure de te permettre d’avancer pour que tu ne sombres pas à ton tour. L’ironie du sort, de la fatalité, de cette chienne de vie. « Brièvement. » Je déclare lorsqu’il fait mention d’Erwin. « Je suis déjà suivi par quelqu’un, mais cela ne me goute rien de le rencontrer. » Je ravale ma fierté, car j’ai conscience de mon problème. Je ne suis plus en mesure d’afficher une arrogance. Je suis faible. C’est un fait. La menace de Gabriel tombe, peu surprenante à mes yeux. Elle me fait juste frémir de crainte, car je le sais capable de ce qu’il dit, parce que je reste convaincu qu’il est ce genre de mec, capable de tout. Ghost vient se coller plus fermement à moi. « Je ne peux pas te le promettre. » Je murmure simplement lorsqu’il mentionne l’idée que je ne dois plus jamais te faire pleurer. « Je peux juste t’assurer que je ne le ferai pas de manière consciente, car il est fort à parier, qu’on se fera pleurer tous les deux, parce qu’on est pas des machines et qu’on ressent les choses encore plus profondément qu’avant. » J’ajoute en venant le regarder droit dans les yeux, en faisant preuve de franchise. « La seule chose que je peux te promettre, c’est que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire rire et oublier tout cet enfer de son esprit et de son cœur. Je veux lui offrir ce qu’il voulait avec moi depuis le début et aujourd’hui, je me sens capable d’assumer ce que je suis et ce que je veux. Mais j’ai bien compris le message et j’en ai pris note. » Je finis en venant boire le fond de mon verre. Je ne cherche pas à le provoquer, j’essaye juste d’être sincère vis-à-vis de tout ça. Je compte faire de mon mieux, car je suis loin d’être parfait et je ne le serai jamais.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Mer 29 Nov - 15:30
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
Gabriel essaie de rester détacher mais parler de cette histoire le secoue. Même si c’est bien loin de ce qu’il éprouve quand il aborde ce sujet avec Stan. Mais c’est un homme et malgré la rancœur, la rage, la haine qu’il ressent pour Felipe, il le comprend. Il a bien vu comment la drogue pouvait détruire et faire perdre la raison, sa sœur lui a montré tant de fois. Il l’a bien vu quand lui c’est laisser piéger par sa colère qui a été décuplé par l’abus d'alcool. Il n’est pas prêt à pardonner à Felipe et il fait bien passer le message. Mais il ne peut pas rester insensible à ses mots. La preuve qu’au fond que son cœur n’est pas tout bousillé. Le moment est délicat pour les deux hommes. Mais Gabriel apprécie que Felipe soit sincère et parle au lieu d’éviter la conversation. Il aurait pu très bien l’envoyer chier et refuser de se livrer. Ce qu’aurait fait le Felipe d’avant. Ce petit con arrogant à bien l’air d’avoir pris du plomb dans la cervelle. Et dans le cœur aussi. Il a pris conscience de la douleur que son acte à engendrer. Gabriel aussi a fait des dégâts en abandonnant Stan alors qu’il avait besoin de lui. C’est sur que son acte est moins horrible que celui de Felipe mais il a contribué au malheur de son neveu. « La drogue te servait à affronter la vie. Je suis heureux d’apprendre que tu n’as jamais pris de drogue dure. C’est la pire des choses et je suis bien placé pour le savoir. » Il fait référence à sa sœur. Il sait que Felipe fera la relation. Combien de fois Stan a pleuré à cause de sa mère et de sa dépendance ? « Tu cherches à fuir quoi ? Qui ? » L’architecte est loin d’être idiot, il sait que souvent c’est pour se donner de la force pour affronter les duretés de la vie. Enfin c’est ce que croient les gens. Quand ils ouvrent les yeux la confrontation avec la réalité est bien rude. « C’est quelqu’un de bien. Et tout restera entre lui et toi. Mais de connaitre ton histoire pourrait peut être lui donner les cartes pour me faire avancer. Sans rien dévoiler sur toi. Juste pour m’aiguiller. Enfin je peux toujours te mettre en contact avec lui. » Gabriel reste calme, il se surprend lui-même. Il y a quelques semaines en arrière il lui aurait sauté à la gorge et aurait tranché dans le vif sans chercher à comprendre ou à discuter. Mais il le met quand même en garde. Il compte bien garder un œil sur lui. Et au moindre écart il sera là pour lui faire payer. « Je ne parlais pas de ces pleurs là Felipe. Eux sont malheureusement logiques. Moi aussi je le fais pleurer quand on aborde ce sujet et je pleure également à cause de cette histoire. Ou j’ai été loin d’être à la hauteur. J’aurais du être un père plus présent. Et je n’ai été qu’une ombre pesante et douloureuse. » Gabriel fait comprendre à Felipe que même si pour lui, il ressemble à une bête ignoble remplit de rage et de rancœur. Il est aussi un homme fragile qui a été touché en plein cœur par cette histoire. « Alors on va essayer d’œuvrer dans le même sens parce que moi aussi je ne veux que son bonheur. Il m’a parlé de ses désirs. Mais aussi de ses craintes. Je l’ai mis en garde car je ne veux pas qu’il soit déçu encore une fois. Il accorde tellement d’importance à cette première fois. Enfin il en accordait. Là il a peur de n’être plus désirable. Enfin je suppose qu’il a abordé le sujet avec toi. Laisse-lui du temps. Montre lui de quoi tu es capable. Je ferais de mon mieux pour vous faciliter la tâche. Je veux le bonheur de Stan. Il est ma vie. Et sans lui je serais perdu. » Gabriel avale difficilement sa salive. Sa voix est emprunt de l’amour qu’il porte à Stan. Même son regard se voile. Troublé par ce qu’il dit et surtout parce qu’il le dit à Felipe. Puis il regarde le jeune homme. « Juste une dernière chose. Si tu te sens couler ou si tu te sens déraper. Essaie de garder à l’esprit l’amour de Stan. Je sais qu’il t’aide financièrement. Je sais aussi que tu as trouvé un boulot. Mais si tout va mal. Et même si cela restera difficile ... ma porte te sera toujours ouverte. Je ne veux pas prendre le risque que Stan subisse une autre descente en enfer. Alors même si je ne te porte pas dans mon cœur. N’hésite pas à venir me voir pour de l’argent .. un problème .. ou autre chose. Tant que tu restes clean et que tu ne touches plus à la drogue. Tant que tu fais sourire Stan. Je serais présent. Enfin j’essaierais. » Gabriel veut vraiment avancer. Le chemin sera long. Surement plein d’embuches. Mais il veut espérer qu’un jour il arrivera à voir Felipe autrement que comme le bourreau de son neveu. Ne serait ce que pour l'amour qu'il porte à Stan.
good vibes.
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Jeu 30 Nov - 19:17
Je fais un réel effort pour m’exprimer face à Gabriel. Ma pudeur est profonde et je ne fais que survoler les choses, sans rentrer réellement dans le détail. Cela m’est difficile de revenir sur cette période de mon existence, qui n’est pas si lointaine que cela. Cela me pèse, me replonge dans cette vie que je voudrai oublier pour ne pas me laisser de nouveau dévorer par des démons à peine endormis. Pourtant, Gabriel cherche à en savoir plus, me questionne. La drogue était mon seul moyen de fuir cette chienne de vie, qui m’oppressait jour après jour. « La peine, le désespoir, la culpabilité, la solitude réelle et profonde dans laquelle j’étais plongé. » Oui, tu étais là, fidèle au poste, mais quand tu retournais auprès de Gabriel, j’avais cette sensation profonde d’être seul dans l’obscurité. « Je survivais, uniquement pour elle ou Stan. » J’ajoute dans une voix très fébrile. Je me concentre sur mon verre pour ne pas craquer, ne pas laisser l’émotion me submerger. Encore aujourd’hui, je tiens pour elle, pour lui permettre de se soigner et de ne pas être relâchée dans la nature. Qu’est-ce qu’elle deviendrait ? Cette idée me retourne les tripes et je refuse de l’imaginer. Non, jamais… Gabriel me propose de m’entretenir avec Erwin. L’idée me laisse dubitative, non pas parce que je n’ai pas confiance en cet homme. Il a veillé sur toi quand nous étions à l’hôpital et ne m’a jamais regardé comme un monstre malgré toutes les bonnes raisons qu’il y aurait eu. Je pense qu’il doit être digne de confiance, mais je suis déjà suivi par un thérapeute, qui a toute ma confiance. Cela a été déjà difficile de m’ouvrir avec lui. Je ne suis pas certain d’être en mesure de le faire avec Erwin. « D’accord. Je vais y réfléchir. » Je ne refuse pas totalement, mais ne m’engage à rien. Gabriel finit par me mettre en garde. Je m’y étais préparé, mais la crainte que cela éveille en moi est réelle et profonde. Je préfère jouer la carte de la franchise, histoire qu’il ne mette pas ses menaces à exécution pour des faits que je ne peux contrôler. Notamment notre fébrilité accentuée depuis tout cela. « Personne n’est parfait. Parfois la douleur nous fait perdre nos moyens. Tu es humain. » Comme moi, mais je n’ose pas l’affirmer. Je ne risque pas de lui jeter la pierre. J’ai parfaitement conscience du mal qui a été fait par ma folie. Je dois vivre avec cela, mais je n’ai plus envie de me laisser dévorer par elle. Je veux croire que ce que je peux t’apporter est plus important que le mal que je t’ai engendré, qu’avec du temps et de la patience, tu pourras aller de l’avant et croquer la vie à pleine dent de nouveau. C’est l’espoir en lequel je veux croire et qui me permet de tenir bon, de ne pas lâcher prise, sans parler du fait que je veux vivre, également pour moi, pour me prouver que je ne suis pas un déchet dans notre société. C’est la première fois que j’ai un échange si sérieux avec Gabriel, sans qu’on n’en vienne à s’entretuer. Cela est curieux, désorientant et me rend fébrile. « Je veux juste aussi son bonheur, qu’importe le temps que ça prendra. Je ferai de mon mieux pour qu’il y parvienne. » Je déclare sans revenir sur certains de ses propos, car je ne sais pas trop quoi y répondre. Ces mots me perturbent, mais je veux croire qu’au fil du temps, tu oublieras ces mauvaises images pour te rappeler celles de nos première fois, en tant que couple. C’est ce que j’espère profondément. Lorsqu’il aborde le fait que tu m’aides financièrement, le malaise se fait plus profond. Je n’en suis pas forcément fier, mais c’est malheureusement la vérité. Les ¾ de l’argent que je gagne part dans les frais de ma sœur et tu m’aides souvent pour subvenir à mes besoins. Cela ne dépeint pas vraiment un beau portrait de moi. « D’accord, merci. » Je déclare dans une voix faible. Je ne veux pas envisager ce cas, mais je retiens cette information au fond de ma tête, sans réellement savoir si j’irai naturellement vers lui, mais peut-être, qui sait l’avenir ?
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Sujet: Re: un moment d'échange tendu. (gabriel) Dim 3 Déc - 12:45
" La vie est un tissu dont la chaîne est faite de contrariétés et de désagréments, la trame d'amertumes, et qui par-ci par-là est cousue de quelques paillettes et verroteries, où il faut voir des compensations."
Gabriel ne pensait pas arriver à rester si calme. Alors que les mots échangés écorchent son cœur et son âme. La rage est là, elle se glisse dans ses veines. Mais il la retient voulant comprendre pourquoi Felipe a osé faire autant de mal à Stan. Tellement de mal que tout ce qui faisait son essence s’est brisé. Brisant par la même occasion Gabriel. Il sent bien qu’il met le jeune homme mal à l’aise. Mais il n’est gère mieux. Peut être que l’âge l’aide à gérer toutes les sensations qui l’agressent. Enfin c’est surtout parce qu’il pense à Stan qu’il arrive à dompter la bête vorace qui vit dans son cœur depuis cet acte horrible. Il ne veut plus le voir souffrir et pour y arriver il doit faire des efforts. Et à cet instant il en fait. Ce qui lui permet de découvrir Felipe. De voir aussi la blessure que cette histoire à provoquer. D’entrevoir ce qui l’a poussé dans cet acte affreux. « Tu aurais du demander de l’aide. Je sais c’est compliqué. Parfois faut savoir accepter les mains tendues. Accepter qui l’on est. Au lieu de vouloir mener le combat tout seul au nom d’une fierté qui au final nous fait faire des conneries. » Lui-même a fait cette erreur entrainant Stan et Erwin dans sa chute. Bon il n’est pas allé aussi loin que Felipe, mais il a fait du mal aussi. Il a même mis sa propre vie en danger. Et il n’en est pas fier. Gabriel lui parle d’Erwin et de l’aide qu’il pourrait apporter au jeune homme. Mais il n’insiste pas. Il ne veut pas s’imposer. La discussion continue, les ébranlant un peu plus. Difficile de reste de glace face à tous les mots qu’ils échangent. Cela leur remue les tripes. Mais l’un comme l’autre se montre honnête. Même si la tâche est ardue et douloureuse. « Oui nous ne sommes que des humains. » Felipe a tranché à vif dans la chair de Stan. Gabriel c’est dans la sienne. Il soulève doucement sa manche sans rien dire, juste pour lui faire voir où sa folie l’a emmené. Lui faire comprendre que son acte a eu de forte répercussion sur lui aussi. Puis ils reparlent de Stan, et de ce qu’ils sont prêts à faire pour qu’il sourit à nouveau. Pour qu’il ne se sente plus aussi sale à cause de cette histoire. Même si Gabriel est conscient que la blessure sera dure à refermer. A effacer. « Alors on est sur la même longueur d’onde. » Stan devient leur priorité. Et l’un comme l’autre ils vont tout faire pour que Stan retrouve sa joie de vivre. L’architecte en profite pour faire part à Felipe qu’il est au courant de l’aide financière que son neveu lui apporte. De toute façon Stan à le cœur sur la main. Il lui propose même la sienne. Il préfère le faire que de voir tout dégringoler encore une fois. Il a bien compris que si Felipe plongeait, Stan suivrait, et il n’en a pas envie. Ghost commence à se montrer impatient. Il vient même taquiner Gabriel. Il a du sentir que son maitre n’avait rien à craindre. Du moins pour aujourd’hui. « Je crois qu’il y en a un qui a envie de sortir. » Et puis Gabriel a dit ce qu’il avait à dire. Il n’entend plus qu’à voir Felipe à l’œuvre, espérant qu’il ne fera plus d’écart de conduite. Et que peu à peu tout le mal va pouvoir être réparé. Et la douleur oublier. Il se lève de sa chaise et à ce même moment la porte s’ouvre et Stan entre dans la pièce. Il regarde Gabriel puis Felipe, surement anxieux de les voir tous les deux ainsi. Ghost file vers lui pour lui faire un câlin. « Salut Stan. Tout va bien. On discutait un peu. » Il va surement avoir du mal à le croire. Mais vu la voix calme de son oncle et son sourire. Ses craintes vont vite s’envoler. « Je suppose que vous avez des choses à vous dire. De toute façon faut que j’aille bosser. » Il salue Felipe en lui serrant la main. C'est encore trop tôt pour les accolades. « Merci de ton honnêteté. Et n’oublie pas ce que je t’ai dis. » Il caresse la tête du chiot. Il embrouille les cheveux de Stan. Et puis Gabriel s’éloigne pour aller à son bureau. Laissant les deux amis seuls.