Soirée entre colocataire - pv Helena -

Je regarde l'abruti lourdaud de fournisseur qui semble se rincer l'œil en voyant mon décolleté, sans la moindre gêne. Oh, si on était pas au travail, je l'aurai tué depuis longtemps... Très longtemps. Ce type était tout bonnement dégueulasse, autant physiquement que mentalement. Il avait une gueule de phacochère, et encore, même Pumbaa est plus drôle et classe que lui. Je roule des yeux quand il me lance ce que je déduis être un clin d'œil dragueur, je le vois s'approcher de moi d'un air macho, un rictus moqueur s'installe dès lors sur mon visage alors que je croise les bras sur ma poitrine, prête à lui faire une punchline digne d'Helena Baretteli. Il me sort un discours bien égocentrique et lourd et plus le temps passe, plus j'ai envie de me foutre de sa gueule. Nan mais sérieusement, le gars il s'est cru pousser des ailes.

-Je crois que tu n'as pas compris, alors pour la centième fois... Lâche l'affaire, tu perds ton temps et ta dignité. Je suis sûre que si tu devais perdre un centimètre de ton sexe à chaque fois que je te remballe, tu arrêterais de venir me chercher, mais je crois qu'au point où tu en es... Tu n'as plus rien à perdre, dis-je d'un  air innocent avant de lui faire un clin d'œil pour lui rendre la pareil.

Dès lors, je lui tourne les talons et retourne à mon bureau avec les reçus que je range dans mon dossier déjà préparé pour ma journée de boulot de demain. Bon dieu, qu'est-ce que j'étais contente de quitter cet établissement ! Quelle idée de devenir comptable aussi... Parfois c'était vraiment un choix que je regrettais, mais c'était plus fort que moi, apparemment j'étais douée pour compter le fric. Puisque la société tourne uniquement autour de ça, autant joindre l'utile et à l'agréable. Quand je regarde l'heure sur mon portable une fois le pas de la porte franchie, je remarque qu'Izaïah ne devait pas tarder à rentrer non plus et mon premier réflex est d'enlever mes chaussures à talons hauts. Putain, mais qui a créé cette torture aussi... Que je lui fasse bouffer mes ampoules aux pieds. Connard. Ou connasse, j'en sais rien, mais j'espère que son âme a brûlé en enfer et qu'elle le fera pour l'éternité. Je file dans ma chambre, fermant mal ma porte comme d'hab, et je commence à me changer alors que mon meilleur ami rentre, et vu comment il parle... Certainement en train de bouffer. Il commence le festin sans moi, sérieux !

-EH ! TU COMMENCES PAS À BOUFFER SANS MOI, MALPOLI ! je hurle de ma chambre en faisant mine d'être faussement en colère.

Sortant en furie de ma chambre, je cours jusqu'à sauter dans le canapé, me faisant mal au passage à mes fesses, mes si belles fesses, atterrissant à côté du brun. En fait actuellement je pense plus à la douleur que je viens de me faire qu'à la bouffe... Faisant la moue, je m'allonge à moitié, ma tête se posant sur ses cuisses.

-J'viens tellement de me faire mal au cul Iza'... Ce canapé est un danger pour ma vie j'crois...

Pour moi, manger sans même m'attendre était la pire trahison possible. Et visiblement, Izaïah était un estomac sur pattes autant que je l'étais... Sympa la colocation, un jour il va toucher à ma bouffe, il va se retrouver avec un morceau de bras en moins il verra ce que ça fait le cannibalisme. Non mais, c'est plus jeune que moi et ça se croit tout permis, tss ! Du coup, même si il me réplique qu'il a faim, je débarque comme une furie dans le salon et fait le truc à ne pas faire : me jeter dans le canapé. Mon fessier le regrette plus que mon esprit le fait, et alors que je me lamente sur les genoux de mon meilleur ami alors que je m'impose tel un chat le ferait, sans laisser de choix, il me donne un pain au chocolat tandis que je le remercie, car j'ai pas été élevé chez les sauvages quand même.

-Il a été créé et payé pour ça, il ne devrait pas être aussi ingrat avec mon fessier ! Il est sublime et je tiens à ce qu'il continue à l'être ! je m'indigne.

Bien sûr, j'exagérais toujours ce que je disais, ça faisait partie du personnage. Un peu comme mon handicap des sentiments d'ailleurs. Bref, j'avais des critères propres à moi-même que j'assumais parfaitement, et Izaïah le savait très bien. En même temps, il me connaissait mieux que quiconque... Et en parlant de connaître, tandis que je mangeais comme si je n'avais plus mangé depuis l'an 0, je me rappelais du fournisseur de tantôt et je m'étouffais presque en tentant de lui raconter le truc, mais bon, fallait que je reste en vie pour lui raconter, sinon j'allais crever sans lui avoir dit ce pourquoi je suis morte de base. Bref, toute une théorie bien compliquée.

-D'ailleurs, je t'avais pas dit mais y a un de nos fournisseurs qui me drague depuis quelques temps, mais c'est d'une lourdeur... Mais tantôt je l'ai clashé d'une puissance, si après ça il revient, je sais plus quoi faire !