Take care! Books are everywhere! (Ft Leland Brubaker)

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La jeune femme avait passé le début de ses vacances… à ne rien faire. Littéralement. Elle était restée enfermée chez elle, à regarder des séries et films en tout genre. Elle avait aussi lu, beaucoup de livres. Mais comme tout, sa bibliothèque n'était pas éternellement infinie, et elle se retrouva donc, un beau matin, sans livre à lire. Catastrophe ! Elle devait faire quelque chose. Elle devait aller chercher de nouveaux livres, pleins de nouveaux livres.

Elle avait envie de Fantasy, elle s’y était mise récemment et il s'était avéré que le style lui plaisait beaucoup. Entre Rowling, Riordan, Pullman et tous les autres auteurs du genre fantaisie/roman jeunesse, elle n’avait que l’embarras du choix.
Plus jeune, ce n’était pas le genre de livre qu’elle lisait. Elle lisait plutôt des thrillers, ce genre de choses. Elle avait eu envie de découvrir de nouvelles chose et elle s'était donc tournée vers le seul genre qu'elle n’avait pas encore essayé. Elle avait commencé par la saga la plus connue dans le style, celle de notre chère amie J.K. Rowling. Cela lui avait bien plu, plus que les films, toujours.

Elle se prépara donc en une petite heure, enfilant une petite robe noire classique, des sandales et un sac en cuir. Elle laissa ses cheveux détaché et se maquilla très légèrement. Lorsqu'elle fut prête, elle fit le choix de prendre le bus, pour aller au centre ville, c'était beaucoup plus simple.
Après une petite demi-heure de trajet, elle descendit du bus et arriva directement en face de la librairie. Elle entra et se dirigea vers le rayon qui l'intéressait. Avant, elle fit un détour par le rayon papeterie, l’un de ses rayons favoris. Elle regardait donc tranquillement ce que la librairie proposait, perdue dans ses pensées, comme toujours.

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Depuis qu’il était tout petit, Leland aimait fréquenter les librairies. Déjà pour la magnifique raison qu’elles étaient remplies de livres aux histoires plus extraordinaires les unes que les autres, mais surtout parce qu’en ces endroits, son asocialité était acceptée, voire encouragée. Presque une prérogative. Le silence absolu qui régnait entre les rayonnages de bouquins le remplissait d’une sérénité que rien ne semblait pouvoir ébranler. Peu de gens crient dans une librairie, personne ne court et c'est reposant. Aussi, dès qu’il éprouvait le besoin de se ressourcer, il se rendait au Paradis des livres, parfois jusqu’à la fermeture.

Le seul point négatif de cette stratégie autrement parfaitement rodée, c’est qu’il avait le plus grand mal de résister à la tentation et qu'il repartait systématiquement trois ou quatre ouvrages à chacune de ses visites, ce qui avait tendance à rapidement encombrer son minuscule appartement. Comment résister à ces échantillons d'imagination en papier ? Lui n'en avait aucune idée.

Aujourd’hui était un grand jour. Enfin non, pas exactement. Aujourd’hui était un jour important.Leland était déterminé à trouver une idée pour son prochain scénario, l'idée qui lancerait définitivement sa carrière vers les sommets. Du coup, pour chercher l'inspiration il furète dans les rayons, fait des repérages, revient, choisit un livre, puis un autre, et encore un. La brouette, pourtant terriblement pratique, étant curieusement interdite dans l’enceinte de la librairie (car nous sommes bel et bien dans une librairie, pas dans une bibliothèque, il est très important de bien faire la distinction surtout), c’est donc les bras chargés d’une pile impressionnante de bouquins qu’il finit bientôt par déambuler dans ce lieu de culte culturel.

La vue totalement obstrué par les tranches des livres, il navigue uniquement à l’aide de ses autres sens, ce qui pour lui n’est vraiment pas commode. Une vague d’admiration pour Avalon monte alors en lui. La situation est cocasse, l’équilibre précaire. L’édifice menace de s’écrouler à chaque mouvement brusque effectué pour éviter une personne, une étagère, ou tout autre obstacle vicieusement placé sur sa trajectoire. Il titube légèrement, s’efforçant de conserver son précieux chargement dans un alignement vertical couasi-parfait. L’oreille aux aguets (« Chuchotements droit devant ! »), le nez au vent (« Transpiration qui picote à deux heures ! »), il zigzague en direction des caisses avec la grâce de Daredevil, si seulement Daredevil s’était trouvé piégé dans le corps de Bernard Pivot !

Plus que quelques mètres, il y est presque ! Doucement, tout doucement… On y est, il n’y a plus qu’à fléchir les genoux pour déposer la pile sur le bureau du guichet et à recevoir la standing ovation qui ne manquera pas de saluer cette magnifique performance. Flexion… et on lâche.
Tiens, c’est bizarre, ce bureau n’est pas palpable ! La vue désormais dégagée par la chute d’une bonne vingtaine de bouquins (dont le plus gros fondit sur son gros orteil en attaque kamikaze), Leland eut tout le loisir de constater que la caisse était bien là, seulement deux bons mètres plus loin, avec la vendeuse qui le fixe d'un air ahuri, son scanner bip-bip en main. Virant immédiatement au rouge pivoine, Leland balbutia quelques mots d’excuses, commençant à ramasser les livres prestement.

« - Oups, désolé ! »

Pour une entrée en matière discrète, c’était vraiment réussi !

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Elle ne sentit presque rien, si ce n'est que quelqu'un l'avait légèrement bousculée, mais rien de
bien méchant . Elle se retourna pour affirmer de la tête que ce n'était rien et se retrouva nez à nez avec un jeune homme qui avait visiblement besoin d'aide. Il y avait beaucoup de livres au sol, visiblement il avait le projet de refaire sa bibliothèque personnelle ! (C'est pour cela qu'il est venu dans une librairie et non dans une bibliothèque !)

Elle vérifia devant elle: deux personnes. Elle avait largement le temps de lui venir en aide. Elle se pencha donc pour ramasser quelques livres. Elle souriait, le pauvre, tout le monde le regardait, elle ne pouvait pas le laisser dans une telle situation.

-Eh bah dis donc... Ça en fait de la lecture!

Elle rit doucement. Elle-même avait beaucoup de livres, mais dans un sac prévu à cet effet, qu'elle avait d'ailleurs calé entre ses mollets pour qu'il ne bouge pas. Après être passée au rayon papeterie, elle était allée faire ses choix au rayon jeunesse. Elle était vraiment satisfaite de ce qu'elle avait choisi. Elle se redressa lorsqu'il eut ramassé le reste des livres et le laissa se débattre avec ceux qu'il avait déjà dans les mains.

-Si vous voulez je peux vous tenir le reste, ça évitera que tout retombe encore une fois!

Elle sourit. Elle ne parlait pas plus, il n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de discuter, même s'il ne semblait pas méchant. Elle ne voulait pas le déranger. Elle aimait bien aider les gens, elle avait, à sa manière, décidé d'en faire son métier. L'idée d'aider des gens à se sentir mieux, à se soulager du poids de leurs problèmes, aussi futile soit-il, lui avait toujours fait plaisir. Être psychologue avait toujours été son rêve.

Mais aujourd'hui, elle n'était pas en cours, elle était en vacances et elle se contentait d'aider quelqu'un qui en avait besoin. Elle attendait une réponse pour savoir si elle devait garder les livres aux bras ou bien les remettre sur la pile, déjà assez haute, qu'il tenait tant bien que mal.

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L’important dans la vie, c’est de faire les choses avec style. Et là niveau style, c’était… comment dire ? Original ? Oui, mais pas seulement. Car on frisait joyeusement avec le pathétique quand même, inutile de se mentir plus longtemps. C’est donc le visage toujours rehaussé d’une belle teinte mi cramoisi, mi rubicond (cramoicond, pour les connaisseurs), que Leland commence à ramasser les livres et à les déposer sur le comptoir. Quatre par quatre, c’est bien plus prudent. Indubitablement moins stylé, mais ô combien plus prudent. Et déjà suffisamment galère comme ça !
Fort heureusement, une jeune femme lui vint en aide. Tout sourire, elle se saisit de quelques livres et entama la conversation. Leland lui rendit son sourire en expliquant le pourquoi du comment de sa visite.

« - C’est le jour du Grand Renouvellement Livresque. Je donne tous les livres de ma bibliothèque que j’ai déjà lus, et je les remplace par des nouveaux. Du coup ça en fait un certain nombre, c’est sûr. Laissez-moi vous débarrasser de ceux-là déjà. Merci du coup de main ! »

À deux, les livres furent sur le comptoir de la caissière en un rien de temps. Cet engin-là par contre n’avait pas bougé d’une oreille pour lui prêter main forte. Elle était même tellement raide sur son siège qu’il crut l’espace d’un instant que les caisses automatiques avaient fait un progrès considérable depuis la dernière fois qu’il en avait croisé une. Amusé par sa réflexion, il se retourna vers la demoiselle, qui tenait encore quelques volumes dans ses bras. Décidément, il n’avait pas fait dans la demi-mesure cette fois-ci !

« - Vous êtes en plein Grand Renouvellement Livresque, vous aussi ? C’est la bonne période pas vrai ? Les nouveautés, tout ça… »

L’air de rien, il jeta un rapide coup d’œil sur la quantité de livres qu’elle avait choisi. Il n’y en avait pas tant que ça. Par contre, elle les avait bien sagement rangés dans un sac. Frimeuse ! Alors comme ça on est prévoyante c’est ça ? Comment elle le narguait avec son sac, non mais je vous jure ! Les gens ont un de ces toupets de nos jours !

« - Vous avez pris quoi ? Des livres moins terre à terre que moi, à ce que je vois ! »

Petite blague très drôle, tout le monde en conviendra. Oh et puis zut, le jeune homme ne fonctionne pas au top de ses capacités en situation de stress. Et désolé de vous l’apprendre, mais toute une librairie qui a les yeux rivés sur vous, c’est une situation de stress !

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”Take care, books are everywhere!"
Feat Leland

Un grand renouvellement livresque! L'expression lui arracha un rire. Elle l'écouta parler, intéressée par ce qu'il avait à raconter! En même temps, elle l'observait mener son affaire à bien.
Jane était toujours contente de parler à quelqu'un ainsi. Au jour d'aujourd'hui, tout le monde était plongé dans son téléphone, personne ne souriait plus à personne, la vie publique était devenue fade, grise et ça rendait vraiment la jeune femme triste.
Vint ensuite le moment où il lui posa des questions, et tout naturellement elle y répondit.

-Oh euh, disons que moi je garde mes livres, je me contente juste de les entasser!

Elle rit en baissant la tête vers son sac. C'est vrai que comparé à la pile qu'il avait, elle en avait beaucoup moins, mais cela lui suffisait. Elle aimait bien sortir de chez elle régulièrement. Elle reviendrait bientôt, sans aucun doute, pour chercher de nouveaux livres, encore une fois.

-Mais là je n'ai plus rien à lire chez moi, alors il fallait absolument que je vienne en trouver de nouveaux!

A nouveau, elle lâcha un petit rire en regardant le jeune homme en face d'elle. Elle observa la caissière commencer à passer les articles, ayant exactement le même genre de réflexion que lui. Est-ce que ça la tuerait de sourire?
Elle leva les yeux au ciel avant de se reconcentrer sur notre maladroit.
Elle entendit sa remarque et haussa un sourcil avant de sourire.

-Ils n'en sont pas moins intéressants! J'ai lu beaucoup de livre comme les votres, j'en ai quatre étagères remplies chez moi! J'avais besoin de changement!

FRIMELDA

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