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 most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)

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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) - Page 2 EmptySam 26 Nov - 16:52

Chacun s’exprimait, à tour de rôle. A sa manière aussi… Avec pudeur et retenue pour certains ; poussé par un élan de colère et de rancoeur pour d’autre. Et ces attitudes rendaient la situation encore plus étrange aux yeux d’Isaline, qui se voyait alors tiraillée entre ses souvenirs et le constat de changements évidents. Le temps et la peine avaient en effet laissé des traces, de belles balafres plus ou moins cicatrisées. Seulement, Isaline ne voulait pas justifier les siennes et devoir prouver qu’elle aussi avait mal. Elle l’avait avoué clairement, en réponse aux attaques de Jazz. Et elle n’attendait pas non plus à ce que les autres aient à le faire, chose qu’elle pensait avoir associé tacitement à ses propos. Or, Lottie y alla de sa réplique, que la brunette prit personnellement. Jamais elle n’avait douté de leur chagrin respectif, et pourtant c’était elle qui se prenait un tacle. De quoi percevoir avec aisance qu’une rancune semblait bien ancrée dans le coeur de son amie. Pourtant Lottie n’en était pas agressive. Son regard était presque doux, bien que couvert d’un voile de tristesse. Peut-être qu’elle ne l’exprimait pas aussi brutalement que Jazz, mais il lui était impossible de cacher ses maux. Un soupire de sa part suffisait à retranscrire le poids qui devait peser sur son cœur à cet instant précis, alors qu’elle avançait jusqu’aux rails, une photo à la main. Le simple fait de l’observer ne faisait qu’accroitre les propres angoisses d'Isaline. Heureusement -ou non- la voix de Jay la ramena très vite à la réalité, la contraignant à se concentrer sur ce qu’il disait. Des mots qui chassait ses craintes pour les remplacer par des blessures. Il était si dur et pourtant si sincère. Jamais il ne leur avait ainsi adressé la parole, ce qui en soit leur permettait de mesurer l’ampleur de sa déception. Isaline avait mal. Terriblement mal. Cet abandon était réel et l’entendre livrer son ressenti avec autant d’honnêteté rappelait à la jeune femme à quel point elle avait merdé. Avec chacun d’entre eux. C’était peut-être elle qui avait finalement brisé ce groupe, en étant la première à lâcher prise. La culpabilité venait à nouveau de la frapper, assez violemment. Les larmes lui montaient aux yeux ; et au moindre battement de cils, elles allaient rouler sur ses joues rosies. Déboussolée et silencieuse, Isaline restait plantée non loin de Karl tandis que Jazz remettait tout en question, jusqu’à la sincérité de leur amitié passée. Jusqu’à les enterrer avec leur amie. S’étaient-ils tous éteint ce jour-là ? Elle en avait l’amère impression.

Les descriptions qui suivirent furent les plus touchantes, débordantes de spontanéité et cruellement vraies. C’était ce qu’ils avaient été, fut un temps… Une période qu’elle n’avait de cesse de regretter, lorsque l’innocence lui était étiquettée sur le front, qu’elle se savait à l’abri du reste du monde en restant tout près de Jazz. Son Jay. Aujourd’hui, il lui arrivait de se sentir terriblement seule parmi une foule de gens. Ou encore de chercher un peu de réconfort dans une étreinte sans en percevoir de véritable chaleur… Ça n’avait plus le même sens, plus la même saveur sans eux. Combien de fois s’était-elle demandé à quoi tout cela rimait ? Pourquoi lutter ? A quoi bon continuer si la souffrance devait lui coller à la peau ? Isaline avait rêvé qu’on lui accorde une seule seconde de répit. Quelques instants où elle aurait pu souffler, tout oublier jusqu’à sa propre existence… Jazz ne pouvait pas prétendre qu’ils étaient incapables de le comprendre. Elle aurait voulu le secouer, lui interdire d’afficher un prétendu monopole de la peine, sans pour autant le priver de son écoute. Parce que le bilan qu’il faisait de tout ça était celui qu’éprouvait Isaline depuis tellement longtemps. Il lui manquait. Affreusement. Démesurément. Tout comme Kai et Elle. Comme Hesh. Son regard allait de l’un à l’autre, sans qu’aucun mot ne parvienne à franchir le seuil de ses lèvres. Karl s’était à son tour éloigné, et les voir tous les trois sur ces rails fut bouleversant. La jeune femme était complètement tétanisée, cherchant la force et le courage de les rejoindre. Elle se maudissait d’être aussi fragile, alors que son cœur lui hurlait de rejoindre ceux qui avaient été ses amis ; ceux que personne n’avait réussi à égaler. Les paroles de Kai résonnaient dans sa petite tête, alors que machinalement elle amenait un pied devant l’autre, jusqu’aux rails. S’y installer fut une grande épreuve, qu’elle surmonta en fermant les yeux, les bras croisés sur sa poitrine. Pas un mot de sa part. Juste un effort incroyable pour se poser à cet endroit et y rester, de manière détendue. Jusqu’à ce qu’elle craque et cherche une nouvelle dose de courage, sous une autre forme. « Tu peux me passer ton sac, s’il te plait ? » -demanda-t-elle à Jazz, d’un ton très direct certes mais non dénué d’un brin de douceur. Il venait d'annoncer qu'il avait des bières, non ? Et bien, elle en avait grand besoin ! A tel point qu'elle n'attendit même pas sa réponse et se pencha vers lui en tendant le bras, prête à se saisir de l'objet de sa convoitise pour se servir elle-même.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) - Page 2 EmptySam 26 Nov - 19:00

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On prend les mêmes et on recommence

J'y étais. On n'y était. Tous là comme des épaves. Des vieux qui reviennent sur le lieu de leurs plus beaux moments. Comme si ce geste allait faire revenir leurs plus beaux souvenirs. Comme si notre présence allait faire revenir Hesh de son petit nuage. De là haut, bien installée je suis sûre qu'elle se délecte de ce spectacle que nous lui offrons en ce jour de commémoration. Qu'elle aimerait être là au milieu, comme avant, nous réconcilier, nous embrasser, nous enlacer, apporter cette once de joie dont nous manquons. Le silence qui pése en ces lieux est pénible. Pénible à supporter, Jazz semble l'avoir aussi ressentis et une fois de plus il reprend les hostilités comme si sa première couche n'avait pas suffit. Il crache son venin, déverse sa haine. Six années de retenue ça fait beaucoup à encaisser. Ses mots frappent comme un poing dans mon ventre. Un puis deux puis trois et s'en s'arrêter. La douleur augmente, comme un roseau je plie mais ne romps pas. Je souffre mais retiens tout de peur d'éclater. De crier. De pleurer. Moi aussi j'en ai des choses à leur dire. Je veux savoir pourquoi Isaline m'a lâché ? Pourquoi elle a disparu ? Pourquoi cette amitié d'enfance s'est brisée en un quart de seconde ? Je veux demander pardon à Jazz le remercier pour ce qu'il a été, lui dire qu'Elle est toujours là mais qu'elle a simplement voulu évoluer en Lottie. Et dire à Karl que j'ai connu cette douleur, lui dire que le voir chaque jours m'aurait trop rappeler ce couple, ce trouple, cette femme que j'ai aimé et qui ne m'a pas rendu cet amour le lui portant. Helena, Karl le couple parfait. J'aurai voulu leur dire que si je suis partie c'est pour pas qu'on s’auto-détruise qu'on se tire vers le bas et qu'on finisse tous ensemble au fond de ce trou, au fond de notre propre tombe dont jamais personne n'aurait pu nous tirer.

Sa description m'arrache un léger sourire en coin qui s'évanouit aussi vite qu'il est apparu. Je me souviens. Une vague de nostalgie emplie mon cœur, le regret d'antan se fait ressentir. Jamais j'ai su remplacer ces amis. Jamais personne n'a pu être à leur niveau. Ils étaient au dessus, dans une notre dimension, un autre monde. Notre monde.

Les yeux dans le vide je finit par prendre la parole. Ma voix posée, j'essaie de peser chacun de mes mots. « Personne mieux que nous pouvons te comprendre. On a tous vécu ce putain de moment et on a tous essayé, chacun à notre manière, de le surmonter. J'aurai aimé t'aider » Ces derniers mots sont sincères mais je les regrette à peine sortis de ma bouche. Je lâche de nouveau un soupire. Fatiguée de devoir contrôler chacune de mes interventions orales. « J'ai mis six longues années à essayer d'aller mieux. Tu n'imagines pas une seconde l'épreuve que c'est d'être ici. De vous voir vous, ce lieu. Si j'avais eu la force je serais venue depuis belle lurette ! -j'inspire lentement sentant un sentiment de colère et de tristesse monter en moi- Moi aussi j'ai voulu y aller, là-haut, la rejoindre lui dire que je l'aime..»

Je finis par coincer la photo sous une pierre pour éviter qu'elle s'envole pour que le souvenir d'Helena reste ici à jamais. Que personne n'oublie jamais cette fille, ce lieu, ce groupe, cette perte.
Jazz avait apporté le strict nécessaire pour nous faire oublier quelques secondes ce monde et nos vies qui partent dans un bordel incompréhensible.
Il l'a dit. Ce que je garde au plus profond de moi mais que je ne dirai pas sans l'aide d'une bière et d'un joint. Ils me manquaient plus qu'ils n'osaient l'imaginer. Chaque journée ne se déroulait pas sans que je me demande ce qu'ils étaient devenus, s'ils m'avaient oublié, s'ils me haïssaient, si je leur manquait.

Je me tourne, je scrute chacun de leur visage, discrètement. Comme pour essayer de me souvenir des bon moments. Chacun me rappelle un jour, une nuit, un fou rire, une dispute, un moment de bonheur une période triste. «Lottie» Jazz a prononcé mon prénom et m'a soudainement tiré de mes pensées. Ça devait faire un bon bout de temps qu'il ne l'avait pas prononcé. Mon cœur se serre et je tends machinalement ma main pour qu'il me donne le briquet. « ''Elle'' est morte en même temps qu'Hesh va falloir faire avec la Lottie que je suis devenue, ou du moins que j'ai essayé de devenir.»

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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) - Page 2 EmptyDim 27 Nov - 16:39

Tu prenais pas vraiment de pincettes pour leur parler. En fait, tu l'avais jamais fais alors tu ne voyais pas pourquoi tu commencerais. Ils te répondaient un par un, Karl qui te disait qu'il avait du partir pour avancer, Isaline qui voulait visiblement seulement boire ou fumer, et Lottie qui te disait combien de temps elle avait mit pour aller mieux. T'avais eu envie de rire sur le coup, c'était putain d'ironique tout ça. Les deux qui parlaient d'aller mieux, c'était les deux qui t'avaient empêché de la sortir de là où elle était bloquée, Helena. Tu ne voulais pas relancer les hostilités pourtant, alors t'avais pris sur toi, pour ne pas paraître trop brutal. Alors tu n'as pas répondu, t'as juste sorti ton briquet de ta poche et tu l'as donné à Lottie. Et puis t'as attrapé ton sac et tu l'as tiré avant qu'Isa ne puisse attraper quoi que ce soit, juste pour l'embêter au fond parce que ça ça n'avait pas changé. T'as sortis deux de tes bières et tu lui en as envoyé une, tout ça silencieusement. Et après avoir ouvert ta seconde bière, tu les as regardé tous un par un. « Sinon, depuis six ans, vous avez rien à raconter ? On va pas tous rester là dans un silence de mort, quand même. » Sans mauvais jeu de mots bien sûr. Et puis t'as posé ta bière à côté des rails, juste le temps d'enlever ta veste parce que tu commençais à avoir chaud malgré le vent. C'était hallucinant le point auquel t'avais toujours chaud en ce moment, c'était peut-être que ton corps commençait à s'habituer au froid à cause de ton travail et du fait que tu sois presque toujours à moitié à poil sur une scène chaque soir ? Probablement. « Si vous voulez j'peux commencer à raconter ma vie, ça me dérange pas hein. Y'a pas grand chose à dire en même temps. » Au moins ça avait pas changé ça, tu parlais toujours de toi avant les yeux, t'étais toujours aussi prétentieux, t'étais toujours aussi égocentrique. Et puis t'as soupiré profondément. « J'ai enfin envoyé chier mes parents, depuis le temps que j'devais le faire. Du coup j'suis pas pompier. Mais j'suis quand même le fantasme de pas mal de personnes alors c'est plutôt cool. » Et la prétention qui refaisait surface. C'était un peu ta marque de fabrique à force. Mais t'as souris, t'as fais comme si c'était normal d'être aussi prétentieux. Venant, de toi, c'était normal. Tu savais que tu pouvais plaire, tu savais que t'avais des atouts, donc tu les montrais clairement. « Du coup je vis enfin plus chez mes parents parce qu'ils me cassent les couilles. J'ai adopté un chien y'a deux ans mais il est mort et.. J'ai découvert pendant un de mes nombreux strip que je sais chanter, et relativement bien en plus. Et j'ai toujours pas de copine, mais vu que mon point de vue sur la fidélité a pas changé c'est mieux comme ça. » Et t'affiches un autre sourire, au moins ça changeait de quand tu leur gueulais dessus. Alors tu récupères ta bouteille et tu bois en les regardant tous, un par un, attentivement, comme pour leur demander de continuer parce que tu voulais pas être seul à parler, là tu te sentais un peu seul.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) - Page 2 EmptyDim 27 Nov - 17:57


Il n'avait pas besoin de justification de la part de qui que ce soit et il ne demandait rien de tel. Il n'était pas comme Jazz. Il ne reprochait rien à personne. Il comprenait et il attendait des autres qu'ils en fassent de même car qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire d'autre ? Dans tous les cas, le mal était fait et, que Jazz concède à y croire ou pas, ils souffraient tous suffisamment comme cela, inutile d'en rajouter. S'il s'emportait à nouveau, Karl n'hésiterait pas à le remettre à sa place. En attendant, il avait accepté de prendre place sur les rails, même si l'idée ne l'enchantait pas particulièrement. Il n'y voyait guère là un bel hommage à Hesh. Après tout, s'ils avaient pas pris cette foutue habitude malsaine, elle serait encore parmi eux. Incapable d'oublier la vision de sa petite amie prisonnière de ses rails, il se tenait droit, le corps assez raide et semblait mettre un point d'honneur à ne pas trop être en contact avec le lieu du crime ou qui que ce soit parmi l'un de ses anciens meilleurs amis. Est-ce qu'ils retiraient un quelconque plaisir de ses retrouvailles ? Est-ce qu'il était le seul à se faire l'effet de ne plus être à sa place ainsi ? Il n'avait pas envie de se saouler, pas envie de fumer, le tout jusqu'à en avoir les idées troubles et le coeur en feu. Tout ce bordel, ce goût du danger avait causé leur perte. Loin d'être devenu un sain pour autant, il se faisait l'effet d'être désormais étranger à tout cela. Il écoutait les autres, son regard glissant sur leurs visages sans s'y arrêter trop longtemps. Jazz repris à nouveau la parole et Karl se tritura avec le doigt sa lèvre intérieur, un vieux tic dénotant un certain malaise chez lui et qu'il avait tenté de perdre en vain. Jazz leur fit l'étalage de son existence et tous les changements qui s'y étaient opérés durant ces six dernières. Il parlait comme le type qu'il avait connu et avec lequel il avait créé une complicité complètement inédite pour lui à l'époque. Il était relativement fidèle à lui-même, très voisin du mec qu'il avait laissé le jour où la vie d'Helena avait été brusquement fauchée. Lorsqu'il eut fini de parler, un silence se fit, signe que c'était au tour de quelqu'un d'autre de prendre la parole pour s'efforcer de combler l'immense fossé creusé par ses six années d'absence. Sans que qui que ce soit ne l'incite pour autant verbalement à parler, Karl sentit que son tour était venu. D'eux quatre, il était celui dont l'évolution se faisait le plus ressentir, physiquement parlant. Ils avaient tous grandis, mais l'image dégagée par celui qu'on surnommait autrefois affectueusement Kai s'était muée en une autre. Jazz avait décidé de faire un doigt d'honneur à ses parents. Lui avait opté pour la méthode inverse. Ne manifestant pas l'envie d'une bière, Karl laissa doucement retomber sa main sur l'étoffe couteuse de son pantalon et ouvrit la bouche pour s'exprimer, aussi prêt qu'il pouvait bien l'être à satisfaire la curiosité des uns et des autres à son sujet. « Après ce qui s'est passé, j'avais besoin de pouvoir compter sur quelqu'un » commença-t'il. Les accusations de son ancien meilleur ami résonnant encore avec force dans sa tête, il braqua son regard sur Jazz avant de reprendre. « Quelqu'un d'extérieur, quelqu'un dont la vue du visage me ramènerait pas ici. Comme vous le savez, j'avais pas grand monde, pour ainsi dire personne, à part vous alors je me suis tourné vers mon autre famille. » Il lui avait fallu mettre sa fierté de côté à l'époque. Prendre sur lui. Mais il n'avait pas eut le choix. Le jour où il avait perdu Helena, il avait perdu bien plus encore et ne lui était resté que son sang, cette famille au sein de laquelle il s'était toujours perçu comme un étranger. Pour la première fois depuis l'enfance, il avait concédé à prendre appui sur eux, manquant de causer un arrêt cardiaque à sa mère lorsqu'il avait concédé à la laisser l'étreindre. Il savait que ça allait les étonner, tous les trois, vu toutes les fois où Karl avait craché sur son sang, cette famille déplorée et plus particulièrement sur ce père incapable de lui accorder une quelconque attention et ce frère qu'il avait toujours obstinément jalousé pour tout ce qu'il était et que lui-même n'était pas. « Je me suis raccroché à mon grand frère, je vis avec lui en ce moment, lui et sa fiancée. » Il ne s'attarda pas là-dessus. A vrai dire, c'était une situation qu'il ne comptait pas voir durer bien longtemps encore. Il lui restait un détail à énoncer, peut-être le plus surprenant venant d'un type ayant toujours ouvertement refusé de rentrer dans le moule familial et ayant séché vachement d'heures de cours à l'heure côté. « Et j'étudie le droit » et oui, il enfilait de beaux vêtements aux prix indécents pour se fondre parmi une masse de futures avocats et passait la plupart de ses soirées à bosser des cours de droit au lieu de tirer clopes sur clopes en prenant du bon temps avec des filles. Il ne précisa d'ailleurs pas qu'il se montrait incapable de redémarrer une histoire avec qui que ce soit. Ils n'avaient pas besoin de tout savoir, peut-être même qu'il en avait déjà trop dit.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) - Page 2 EmptyDim 27 Nov - 21:06

On pouvait avoir l’impression de les revoir six ans en arrière et pourtant rien était comme avant. Isaline avait beau être assise sur ces rails -avec peine- jamais plus elle ne pourrait avoir cette insouciance et cette nonchalance. Les mots de la jolie Lottie lui faisait écho. Ce qu’elle expliquait lui parlait, tout comme elle ressentait cette douleur et cette angoisse en posant son regard sur eux. En cherchant presque à croiser celui d’Hesh. Tout comme elle, la force lui avait manqué pour revenir ici plus tôt… Dans le fond, elles n’étaient peut-être pas si éloignées l’une de l’autre, susceptibles de se comprendre après tout ce temps. Silencieusement, Isaline l’espérait de tout son cœur. La situation avait beau être délicate, elle gardait dans un coin de sa petite tête brune le désir de les retrouver. Sans doute changés, mais ça lui importait peu. Après tout, elle aussi avait évolué et essayé de se relever de cet accident. Elle n’avait pas perdu son caractère bien trempé, mais l’étouffait par moment… Ou il s’essoufflait de lui-même sous le coup de la fatigue. Son impatience était cependant intacte, la preuve étant qu’elle cherchait à récupérer le sac à dos, sans l’accord de son propriétaire. Et comme à son habitude, Jazz l’avait devancé. Elle releva la tête et lui adressa un léger sourire en coin, attendant de savoir si oui ou non elle aurait droit à cette bière. Apparemment oui, puisqu’il venait de lui en passer une, sans un mot. Le timing était parfait ! Jazz venait de changer de sujet, détournant alors leurs tristes échanges vers le bilan de leurs six dernières années loin des uns des autres. Feintant d’être occupée à ouvrir cette satanée petite bouteille, Isaline passa volontairement son tour. De toute manière il semblait motivé pour ouvrir le bal et elle lui cédait sans mal cette place. De son coté, bien trop de choses s’étaient passées et rien de tout ça n’était plaisant à raconter. Ni même intéressant selon elle. Une première année de deuil… Puis le début d’un nouvel enfer. La maladie, un chemin semé d’embûches ; un trop long chemin vers un semblant de guérison. Ces pensées la mettait mal à l’aise, ne l’aidant pas à se détendre. La bouteille en verre passait d’une main à l’autre, presque nerveusement… Mais elle s’efforçait de rester concentrée sur ce qui se disait.

Jazz n’était pas devenu pompier… Mais il avait la côte et semblait en être très fier ! Isaline avait pu le voir à l’œuvre, sans même s’en rendre vraiment compte. Tout comme elle avait été témoin d’une magnifique gifle : détail qu’elle garda sous silence ! Il parlait très librement de tout ça, racontant comme il avait envoyé balader ses parents et pris son indépendance… Son assurance ne l’avait donc pas quitté. Isaline l’observait tout en buvant de toutes petites gorgées de sa boisson, presque trop sagement. De son côté, Karl fut plus… Comment dire ? Concis ? Il expliqua les raisons de son éloignement, puis livra quelques informations le concernant. Son lieu de résidence actuel, ses études… Il restait simple et Isaline sentait qu’il avait un mal fou à leur parler de lui. En tout cas, elle avait l’impression qu’il faisait preuve d’une grande retenue, crispé et mal à l’aise. Jazz et lui étaient comme le jour et la nuit… C’en était assez perturbant quand on gardait à l’esprit le duo de choc qu’ils avaient formé par le passé. Finalement, la brunette tourna la tête vers Lottie. Machinalement, et dans un élan de protection, elle avait espéré que cette dernière enchaine et qu’ils en oublient son tour. Non pas qu’elle les craignait… Seulement la journée était suffisamment difficile pour qu’elle ne jette de l’huile sur le feu avec ses sombres histoires. Mais non ! La petite rouquine la fixait, lui offrant donc la parole. « Alors moi… Et bien… J’ai mis du temps à me décider et je me suis finalement inscrite dans une école, pour étudier le graphisme. » Ou comment dissimuler le nombreux mois qu’elle avait passée à se laisser vivre, sans avoir le goût de faire quoique ce soit de sa vie. « J’ai pris un appart’ en revenant ici et… » Isaline choisissait chacun de ses mots, pour ne pas avoir à donner plus de détails et parler de certaines choses. « …je bosse à mon compte. Enfin voilà… Rien d’extraordinaire. Je ne suis pas un fantasme sur pattes ou un futur grand avocat. » Elle haussa les épaules et offrit un sourire bienveillant aux garçons. Puis elle se retourna vers Lottie. « Et toi du coup ? »
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) - Page 2 EmptyLun 28 Nov - 10:44

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On prend les mêmes et on recommence

J'ai envie d'y croire, croire que tout puisse enfin redevenir comme avant. M'imaginer entrain de sourire ou même de rire ? J'aurai aimé les serrer dans mes bras. Chacun d'eux. Et leur montrer l'amour que je leur porte. Mais aujourd'hui tout ça est bien loin derrière nous, on aura beau feinter un sourire, tout ce qu'on porte sur le cœur n'en sera que plus lourd. Lourd comme les années de souffrance que j'ai silencieusement enduré sans pouvoir me reposer sur qui que ce soit. Mon amie d'enfance. Envolée. Karl. Disparu. Et lui, le seul qui aurait pu m'aider. Je l'ai abandonné. Il faut tout de même avancer le cœur lourd de regret. Rien ne nous ramènera notre jeunesse évanouie à tout jamais ni notre tristesse ni même nos larmes de regret. J'ai beau prier, le bon dieu ne me donne que ce que je mérite.

Jazz finit par reprendre ses bonnes vieilles manies. Il nous étale sa vie, une once de joie empli mon cœur. Comme si ses histoires m'avaient manqué et qu'entendre le son de sa voix pleine de fierté m’apaisais. Il avait envoyé Mr et Mme Carstairs au diable, j'aurai voulu lui donner une petite tape dans le dos, comme avant, lui montrer que j'étais fière de lui. Mais mon regard reste dénué d'émotion comme si mon corps ressens soudainement 6 années de fatigue. Il semblait s'être posé dans une vie qui lui plaisait, c'était le principal. J'étais heureuse. Pour lui, Jazz, Jai, mon ami. Ce fut au tour de Karl de nous raconter ses six années, son évolution, sa vie en somme. Il avait repris contact avec son frère et avait entamé des études de droit. Il ne s'était pas étalé me laissant légèrement sur ma faim. Comme si une barrière invisible lui empêchait de nous en dire plus, il souhaitait garder une certaine distance c'était tout à son honneur.

Je posais mes yeux sur Isaline pour lui faire signe d'enchaîner. Elle ne se posa pas trente-six mille questions et nous parla d'elle. Elle était devenue graphiste. Elle prenait son temps pour parler, elle devait penser chacune de ses phrases. Cela faisait peut-être six années que je ne l'avais pas vu, je la reconnaissais. Isaline, mon amie d'enfance. Il fut un temps où je pouvais lire en elle comme dans un libre ouvert; aujourd'hui ce temps est révolu, le livre s'est fermé mais la couverture en dit tout de même beaucoup.

Mon tour était venu. Je ne cessais de jouer avec le briquet mourant intérieurement d'inquiétude mais voulant tout de même faire bonne figure. Qu'avais-je fait pendant ces années. Je devais donc répondre à cette question à la quelle moi-même je n'ai jamais trouvé de réponse. « Eh bien, pour ma part je suis la voie que ma mère a empreinté, je suis violoniste, je fais quelques concerts par-ci, par-là histoire de gagner un peu d'argent et me débrouiller sans demander d'aide. – je laisse un temps de pause et reprends- Une graphiste, un futur avocat, un strip-teaseur et une violoniste. Qui aurait cru que nos vies seraient si...rangées..? » Ma phrase s'acheva sur une pointe de nostalgie. Où sont passés les gamins qui rêvaient de refaire le monde à leur manière ? Ils se sont rangés et son devenus ces adultes ennuyeux dont ils avaient eux-même horreur. J'allume finalement ma cigarette tendant le briquet à Jazz. "Merci"
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