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 most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)

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MessageSujet: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyJeu 24 Nov - 22:38

Pour une fois, le vent souffle. Pour une fois, t'as même presque froid. Presque, alors que t'es assis sur le côté de ces rails, dans l'herbe. T'es assis à côté d'une pierre où il est gravé des lettres. Cinq lettres. HIJKL. Un mot. Bizarro. Après toutes ces années, la gravure avait perdu de l'intensité, tu t'en étais rendu compte. Six ans exactement. Assit devant ces rails, ton regard se perdait dans cet endroit que tu n'avais pas revu depuis si longtemps. Dans cet endroit qui était maintenant fermé, où les trains ne passaient plus et ne passeraient plus jamais. Tu laissais ton regard passer sur tout les endroits que ton esprit avait gravé depuis trop longtemps, sur cette marque plus sombre qui avait auparavant été ensanglantée. Et puis t'as attrapé ton sac, tu t'es levé, t'as même attrapé cette pierre. Six ans exactement que vous aviez fait l'erreur de vous poser sur ce rail de train. Et six ans après, tu recommençais. T'as placé la pierre contre les rails, pour qu'elle tienne, et t'as posé contre une plaque qui disait « Here rests Helena Jonbury, our beloved best friend ». Une chose qui ne voudrait rien dire pour les personnes qui passeraient, mais vu l'herbe qui avait poussé, tu savais que personne n'y passait. Mais ça voulait dire énormément pour toi. Attrapant les fleurs que tu avais apporté avec toi, tu les avais placé devant. Pour faire comme une autre tombe, mais au bon endroit cette fois. Et puis t'as finis par mettre tes écouteurs dans tes oreilles, la douce musique Youth s'y écoulant. T'as même placé le cadre que tu gardais à ton travail, celui avec une des photos que vous aviez prise en était plus jeune. À cet instant, tu ne savais même pas si c'était pour Helena ou pour toi que tu faisais ça. Et t'as finis par te relâcher, et tu t'es assis sur ces rails, de la même manière que six ans auparavant. T'as attrapé la bouteille que t'avais emmené, d'alcool forcément, et t'as pas cherché plus loin, t'as bu. Tu savais que personne ne viendrait, t'en étais presque certain. Chaque année tu venais à cet endroit, tu n'avais jamais la foi d'aller au cimetière. Chaque année, et jamais ils ne s'étaient pointés. Kai, Ai, Elle. Jamais ils n'étaient revenus. Ils t'avaient abandonnés, tout les trois. Et tu leur en voulait énormément, parce qu'ils étaient parti à l'instant où tu avais le plus besoin d'eux. Cette pensée te détruisait d'ailleurs, et tu t'en rendais compte en passant tes mains sur tes joues, qui s'étaient humidifiées à cause de tes larmes qui s'étaient mises à couler, sans que tu ne saches pourquoi. Et une phrase s'est prononcé dans tes écouteurs, une phrase qui disait absolument tout ce que tu pensais, si on remplaçait un seul mot. To distract our hearts from ever missing them, but I'm forever missing them.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 9:03


Il savait bien qu'il n'aurait pas dut venir. A vrai dire, s'il se montrait honnête envers lui-même, il l'avait sut à la seconde où l'idée même de se rendre là l'avait effleuré. Il avait beaucoup pris sur lui ces dernières années, beaucoup pris sur lui pour aller de l'avant et s'envisager un futur débarrassé des ténèbres d'un passé demeurant ancré en lui, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse. Il aimait bien à se dire alors qu’il avait choisi de changer pour elle. Pour Helena, pour Hesh. Il s’était laissé porté par l’idée qu’elle aurait pas voulu le voir ainsi, oscillant entre la vie et la mort, qu’elle aurait préféré le voir aller de l’avant car qu’est-ce qu’il pouvait rien faire d’autre choix. Il avait pas trente six-mille possibilités : soit il choisissait de tourner vers l’avenir, soit il rappliquait sur cette même chemin de fer pour s’y allonger et attendre le prochain train. Bien sûr, c’était hyper funeste comme vision des choses, mais c’était ce qu’il avait ressenti alors. Il avait besoin de se projeter, d’envisager une vie après Helena, il en allait de sa santé mentale. Durant des semaines après sa mort, il s’était rendu chaque jour sur sa tombe, lui parlant encore et encore dans l’espoir fou qu’elle puisse l’entendre, d’une façon ou d’une autre. Il avait continué ainsi, refusant obstinément de se détacher d'elle avant de décider qu'il ne pouvait pas continuer comme ça et de prendre les choses en main de sorte à s'arracher à sa léthargie. Et puis, la vie avait repris, doucement, douloureusement. Il avait tenu à bon. Il avait mis sa fierté de côté, concédant à se raccrocher à sa famille, à ses parents, à son grand-frère. Il avait accepté (un peu de mauvaise grâce, soit) de consulter un psychologue. Oui, il avait fait beaucoup de choses et il allait mieux. Il se répétait sans cesse. Tu vas bien mieux.

Six ans écoulés. Six années passées sans elle et le Kai de l'époque avait disparu au profit de Karl Gansey, un homme dont ce dernier espérait qu'Hesh aurait put l'aimer encore. L'anniversaire de la mort d'Helena néanmoins restait toujours un jour très douloureux, un jour où les proches de Karl avaient tendance à planifier des tas de choses dans l'optique d'accaparer ses pensées, en vain la plupart du temps. Cette année n'avait guère fait exception, Karl ayant été réveillé par sa belle-soeur (aussi amoureuse de son frère que foncièrement exaspérante) qui lui avait annoncé d'une voix guillerette qu'ils bruncheraient tous les deux dans la matinée. Karl avait pris sur lui pour ne pas l'envoyer balader et il revenait donc d'un brunch terriblement long. Il n'avait pas mangé des masses, manquant cruellement d'appétit et avait réussi à s'esquiver des pattes de sa belle-soeur, prétextant qu'il avait besoin de passer à la bibliothèque pour récupérer un ouvrage pour ses cours. Il n'était pas sûr qu'elle ait avalé son mensonge, mais elle n'avait pas émis d'objection, ce pour quoi il avait ressenti un semblant de reconnaissance. Et puis il s'était mis à marcher sans but et sans y penser vraiment, voilà qu'il se retrouvait là. Il n'avait pas mis les pieds là-bas depuis une éternité. A quoi bon s'infliger cette douleur ? Helena se trouvait au cimetière. Ici, ne restait que le souvenir de son cadavre et pourtant, voilà qu'il se trouvait là, avec le coeur au bord des lèvres et l'impression d'avoir remonté dans le temps. Laissé sur le bord de la route l'étudiant en droit replacé sur la bonne voie, il était à nouveau le gamin en colère contre tout et tout le monde, assoiffé de vie et d'indépendance, avec sa clope entre les lèvres et sa philosophie contestable. Il était à nouveau Kai, ce mec qu'Helena avait aimé, ce type dont il avait tout fait pour s'éloigner. Plus pétrifiant encore (en admettant que cela soit possible), il n'était pas tout seul. Jazz était là, en train de faire dieu sait quoi, il n'en savait trop rien ne le voyant que de dos. Jazz qu'il avait ouvertement repoussé en dehors de son existence, à l'instar de tout ce qui le rattachait à cette horrible perte. Karl resta planté derrière son ami, en silence, ne sachant que faire ou que dire, tenté de prendre la fuite.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 11:09

Comme chaque année, cette journée était éprouvante. Elle démarrait souvent bien mal, avec les fantômes de quelques cauchemars lui collant à la peau. Isaline ressentait toujours ce terrible poids sur ces épaules ; celui d’une culpabilité passée qui peinait à s’alléger au fil du temps. Mais aujourd’hui, elle nourrissait l’espoir de faire un nouveau pas en avant. Il lui serait douloureux, elle n’en doutait pas. Il lui arracherait peut-être le coeur et la replongerait dans ces horribles souvenirs. Cependant, n’en serait-il pas tout aussi libérateur ? La brunette en était effrayée, craignant de ne pas avoir suffisamment de courage pour affronter cette réalité qu’elle avait jusqu’à présent tenté de fuir. Les couleurs ternes et sombres de ses vêtements reflétaient sa peine en ce jour de deuil, tout en révélant un teint pâle mais néanmoins frais. Isaline sentait une petite brise sur son visage, alors qu’elle longeait d’un pas lent le vieux grillage censé sécuriser la voie. Eux, ils s’en étaient toujours moqué de cette grille. Ca n’avait été qu’un maigre obstacle face à leurs envies de liberté et de rébellion ! Ils s’y était sans mal frayé un chemin, se créant leur propre porte de sortie, leur échappatoire… Qu’étaient-ils réellement venus chercher par ici ? Leur bêtise avait eu une telle conséquence… Son coeur se serra, presque trop brutalement. Isaline ferma doucement les yeux, se stoppant quelques instants. Elle souffla un bon coup, comme pour se donner du courage. Elle n’était jamais revenu ici. Pas une seule fois en six ans ! Alors l’épreuve était de taille… Suivre ce petit sentier de fortune lui rappelait de nombreux souvenirs. Elle aurait presque pu entendre les rires d’Elle et Hesh alors que Kai les taquinait ; ou encore sentir la présence de Jazz tout près d’elle. Or, elle était seule, son regard un peu perdu dans le vague. Jusqu’à ce que la vue des rails lui fassent un électrochoc. A moins que cela ne provienne de ces deux silhouettes familières. Isaline serra doucement ses petits poings, enfouis dans les poches de son manteau. Un silence pesant régnait en ces lieux, et pourtant le simple fait de les voir rendait l’épreuve plus légère. Elle n’était pas toute seule… Kai et Jay se tenaient devant elle, mais aucun des deux hommes n’avaient conscience de sa présence. « Hum… » Elle avança de quelques pas, un peu maladroite, mais bien décidée à les rejoindre.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 12:23

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On prend les mêmes et on recommence

Il était arrivé. Plus vite que prévu je dois l'admettre. Mais il était là et je devais l'affronter. Ce jour sombre, ces vingt-quatre longues heures durant lesquelles mes pensées ne seront qu'adressées à elle. A eux. A nous. A ce qu'on était. A ces moments. Ces petits bonheurs du quotidien qui rendait mon existence sur terre moins pénible. Ce passé qui s'est arrêté brutalement sans nous prévenir. Qui nous l'a enlevé. Qui a rendu ma vie triste et dénuée de sens. Les yeux dans le vide, le cerveau ailleurs les gestes sont automatiques. Café, douche. J'attrape la dernière photo d'Hesh qui trône sur la cheminée. Je dois tourner cette page, avancer. Pour de vrai. Arrêter de remuer ce douloureux passé et laisser mes blessures se panser et se refermer. J'inspire longuement enfilant ma veste. C'est le moment où jamais, y retourner et en finir une bonne fois pour toute avec ces cauchemars qui me hante. Je dois dire au revoir à « Elle » et officiellement être Lottie.

Pour la première fois depuis le drame j'empruntais ce chemin, ce sentier que mes pieds avaient foulés tant de fois. Ce chemin qui nous menait à notre QG. Les rails. Notre espace rien qu'à nous. Mes pieds s'enfonce dans les herbes hautes. Chaque pas de plus que je fais me rapproche un peu plus de ce lieu. Lieu de notre renaissance. Lieu de son décès. Lieu maudit. Pourquoi tu y vas Lottie? Tu peux toujours faire demi-tour. Aujourd'hui je laisse la raison derrière moi, loin. Et la folie qui m'a tant de fois guidé ici prend le dessus. Elle est maître de moi. Comme avant, au bon vieux temps. Mes jambes avancent, seules, sans se soucier de ce que mon cerveau pense. Je ferme les yeux. J'essaie tant bien que mal de passer au-dessus de ses réflexions qui nuisent à mon bien-être. Pause. Mes jambes s'arrêtent. Je les vois. Les rails, les quelques barrières qui nous empêchent d'y accéder. Mon rythme cardiaque s'accélère, l'inquiétude m'envahis. Je me plie pour passer la grille qui autre fois était la simple limite physique entre ce monde et notre paradis, aujourd'hui devenu un enfer.

Je sers la photo contre mon cœur la tête baissée. Je le sens. Son regard. Ce même regard qui six ans auparavant nous avait supplié de l'aider. Elle me voit, j'ai honte. Désolé Hesh. Mes yeux scrutent le lieu et ses alentours. Ils sont là. Mon cœur se sers dans ma poitrine. Jazz une bouteille à la main, Karl à quelques mètres dans son dos et Isaline. Si seulement tout ça n'avait été qu'un horrible cauchemar. Si seulement aujourd'hui on s'en réveillé. Helena arriverait, en retard, une clope au bec et nous serrerait dans ses bras. Comme avant. Comme une famille. Comme les Bizarro. J'approche lentement sans faire de bruit. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. Je veux juste partir fuir, encore de nouveau. Rejouer la scène. On prend les mêmes et on recommence. J'ouvre simplement mon paquet de cigarette, je m'étais promis d'arrêter après le drame. Mais cette situation me rend trop anxieuse. « Quelqu'un a du feu ?» C'est la seule chose qui est sortie de ma poitrine. Pourtant, j'en ai des choses à leur dire à leur crier. Des comptes à leur rendre aussi. Mais une fois n'est pas coutume j'ai perdu mon courage.  


Dernière édition par Lottie Allan le Ven 25 Nov - 22:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 14:00

Après quelques minutes, tu as sentis du mouvement proche de toi. Alors t'as retiré un de tes écouteurs discrètement, pour entendre ce qu'il se passait autour. Qu'un silence, rien de plus. Tu ne veux pas regarder, tu penses savoir qui c'est pourtant, mais tu ne veux pas t'en assurer. Et puis tu entends une voix, qui semble signaler sa présence. Tu reconnaîtrais cette voix entre mille, elle aurait pu te rendre heureux si elle n'était pas partie mais à cet instant, elle ne faisait que te briser, et rien de plus. Et peu après, une seconde voix. Ils étaient là. Pour une fois. Ils étaient tous là. C'était presque ironique, pour un des jours où tu te disais que tu serais enfin tranquille, que tu serais enfin seul. Un sourire nerveux est apparu sur tes lèvres malgré toi, comme un rire nerveux. Ils étaient sérieux ? Tu n'as même pas tourné le regard vers eux, au final, t'as seulement regardé la photo que tu avais posé en prononçant des mots que tu savais blessant. « La lâche, la fuyarde et le déserteur, tiens donc. C'est surprenant, moi qui pensait que vous étiez suffisamment déloyaux de votre amitié pour ne jamais refoutre les pieds ici. » Tu étais pourtant sincère dans tes mots, jamais tu n'aurais cru qu'ils se repointeraient par ici. Jamais tu n'aurais cru qu'ils puissent revenir, vu comment ils t'avaient abandonnés, tous autant qu'ils étaient. Tu les haïssais, plus que tout au monde. Mais en même temps, ils te manquaient. Tu ne savais pas quoi penser, ni quoi pouvoir penser d'eux. Alors tu ne leur adressais pas un seul regard, de toute façon si tu posais tes yeux sur eux t'allais sûrement les regarder de travers. « Elle s'rait pas fière de vous, Hesh. De votre putain d'lâcheté et d'savoir que vous fuyerez devant ça, devant c'te mort. » Et t'as bu de nouveau à ta bouteille. T'avais pris suffisamment d'alcool et de drogue dans ton sac pour te bourrer la gueule et pour te défoncer à un point où tu te souviendrais pas de ton prénom, alors c'était totalement parfait. « Vous avez rien à foutre là, barrez-vous. Vous savez très bien l'faire. » Rancunier au possible, tu pensais clairement tout les mots que tu disais. Et puis t'as finis par t'allonger au niveau des rails, là, à l'endroit où il y avait cette tâche plus sombre, l'endroit où elle était restée. Et t'as regardé vers l'endroit d'où était venu le train, six ans auparavant, comme si au fond t'espérais qu'il vienne. Comme si au fond, tu te disais vas-y, arrive, fais pareil avec moi, j'en peux plus. Au fond, tu pouvais te le dire. Et puis t'as essayé de boire et t'as manqué de t'étouffer, alors tu t'es redressé pour le faire, et ça t'as énervé alors t'as jeté ta bouteille trop brutalement, si bien même qu'elle s'est cassée. T'étais sur les nerfs, tu l'étais toujours le même jour depuis six ans, et penser à elle tout les jours commençait à sévèrement te déprimer. Et t'as enfin posé ton regard sur eux, qui était resté plein de larmes, encore. « Vous attendez quoi pour vous barrer exactement ? Ça fait six ans et pas un seul de vous n'est revenu une seule fois. J'vois pas pourquoi vous devriez le faire aujourd'hui. Retournez à vos vies parfaites, retournez faire semblant que rien s'est jamais passé. C'est bien mieux comme ça, vous avez déjà abandonné votre vie une fois, l'faites pas une deuxième fois, prouvez pas que vous êtes réellement des lâches. » T'agissais comme le connard que t'avais toujours été à leur parler comme ça. Mais à eux, jamais tu ne leur avais parlé de cette façon. Ça, ça prouvait seulement que ça avait beaucoup changé, depuis leur départ.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 16:23


Les voix des filles lui étaient parvenues comme de très loin. Celle hésitante de Ai puis celle si familière d'Elle, réclamant du feu comme si rien avait changé, comme s'ils étaient de retour six ans à l'arrière et qu'Hesh s'apprêtait à se pointer, un beau sourire étalé sur son joli visage. Karl répondit pas, détourna à peine les yeux du dos si familier de Jazz. Il avait pas de feu de toute façon, il avait arrêté de fumer il y a quelques années, c'était un des nombreux trucs qu'il s'était appliqué à changer. Il était reconnaissable entre mille, mais il avait changé aussi. Il n'avait jamais plus ressemblé au garçon de bonne famille qu'il avait toujours été de par sa naissance. Ses cheveux coupés plus courts que par le passé, sa barbe soigneusement taillée, son élégance naturelle et ce regard comme glacé. Il n'avait jamais été très expressif comme garçon. Ce fut Jazz qui s'exclama d'une voix forte, laissant découler sa peine et sa colère, lâchant sur eux des torrents de haine. Kai fit un effort monumental pour demeurer calme, lui qui avait si facilement tendance à s'adonner à la violence par le passé et ferma même les yeux momentanément pour se soustraire à la vision déchirante de la scène qui se déroulait juste sous ses yeux. Pourquoi il n'avait pas foutu le camp quand il le pouvait toujours, bordel ? Pourquoi n'était-il pas resté avec sa belle-soeur exaspérante à souhait à parler du menu du mariage et des détails de sa robe ? Ca l'aurait incroyablement gonflé, mais tout était mieux que cela. Tout était mieux que d'entendre ainsi la colère dans la voix de Jazz, de le voir aussi détruit, aussi ravagé par la rage et par la rancune. Et il avait fallu qu'ils se pointent tous là en même tant, comme attiré par une espèce de force divine. Peut-être qu'Hesh se fendait la poire en ce moment en les regardant ou peut-être qu'elle les insultait de toutes ses forces sans que ses mots ne parviennent à leurs oreilles, d'un ton aussi enragé que celui de Jazz. Peut-être. Il n'en savait trop rien, Kai et il était foutrement las de se poser continuellement des questions auxquelles il ne trouverait jamais la moindre réponse. A quoi ça rimait franchement ? Et à quoi bon revenir ici ? Il se foutait éperdument d'être un lâche. Il avait juste envie de re-vivre à nouveau et bordel, tant pis si ça faisait de lui un monstre. Il avait serré les points sans y penser, un moyen comme un autre de retenir sa colère. Il y parvenait de mieux en mieux, les gens aimaient même désormais à le qualifier de doux, un adjectif qui aurait été la source de nombreux éclats de rire par le passé. Doux, c'était pas trop lui, non, mais maintenant si. Et c'était mieux comme ça. C'était trop fatiguant d'être en colère. Il attendit que Jazz la ferme enfin avant de reprendre la parole. « Tu dois être vraiment bourré pour te figurer que nos vies sont parfaites. » Ca en était même franchement insultant en fait. Il ne savait rien de la vie de ses trois anciens amis. Lui qui avait l'habitude de les connaître sur le bout des doigts se faisait l'effet dérangeant de faire face à trois étrangers. Non, il ne savait rien de leurs nouvelles existences, mais c'est clair qu'elles pouvaient pas être parfaites. « Et t'avises pas de parler pour elle, d'autant que je doute vraiment qu'elle saute de joie à la vue de ton corps enivré d'alcool allongé là où elle est morte. » Il était admiratif de son propre ton, si calme, bien que particulièrement froid et raide, un ton qu'il n'employait pas eux, pas par le passé. « Personne peut me reprocher d'avoir voulu retrouver une vie décente après ce qui s'est passé » et il parlait pour lui, car il allait pas s'exprimer en le nom des autres. Il n'avait même pas croisé encore leur regard, pas plus qu'il n'avait bougé d'un centimètre, campé sur ses deux longues jambes. Il avait vachement froid tout à coup et il se sentait épuisé, comme toujours. Epuisé par ce passé qui n'en finissait pas de lui revenir en pleine figure.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 20:59

Prendre la parole aurait probablement été une bonne chose. En tout cas, ça aurait eu bien plus de mérite que son simple raclement de gorge anodin et timide pour annoncer sa présence. Cependant, un filet de voix l’avait stoppé net dans son élan, et la question de Lottie avait à ses yeux figé la scène. Le temps s’écoulait au ralentis, alors qu’un tas de souvenirs se bousculait dans son esprit encore embrumé. Revenir ici l’avait-elle poussé dans ses retranchements, jusqu’à sa dernière limite et au point de la faire halluciner ? Isaline avait l’impression d’être spectatrice d’une mauvaise tragédie qui rassemblait l’ensemble des protagonistes en un même lieu, pour les confronter. Pour qu’ils disent ce qu’ils avaient sur le cœur. Tout simplement pour qu’ils se livrent. Ou encore se crachent leur venin au visage… Du moins, c’était l’option retenue par Jazz ! Il leur avait attribué un surnom à chacun, peu valorisant et traduisant alors le fond de sa pensée. Il attaquait fort, et ça n’étonnait pas la jeune femme. Elle avait eu six longues années pour imaginer tout ce qu’il aurait pu lui dire et lui reprocher. Et le connaissant, tous ces scénarios démarraient à peu près de cette façon. Aujourd’hui, elle avait simplement la surprise de vivre tout ça avec les autres. Devait-elle s’en sentir rassurée ? Pas sûr. Après tout, elle ne savait pas ce que Kai et Elle lui réservaient pour la suite !

Lorsqu’il parla au nom de leur défunte amie, Isaline eu un pincement au cœur. Qu’en savait-il de ce qu’elle pensait d’eux ? Comment pouvait-il s’octroyer ce droit de parole ? Certes, Hesh devait sûrement être déçue de voir qu’ils ne s’étaient pas soutenus les uns les autres. Mais au-delà de ça, elle avait pu les voir souffrir individuellement et gérer tant bien que mal cette horrible douleur. Encore aujourd’hui, Jazz était ravagé par son chagrin. Ils partageaient tous de sombres pensées, mais lui seul les noyait dans cette bouteille d’alcool. Elle le rendait méchant, attisait sa colère et aiguisait ses mots pour qu’ils en deviennent les plus blessants possible. Le plus difficile pour Ai restait cette absence de contact visuel. Elle n’avait pas échangé le moindre regard, avec aucun d’entre eux. Elle se contentait de les écouter, de subir ce torrent de rancœurs… Il voulait qu’ils se cassent. Tous. Qu’ils quittent les lieux, comme ils savaient soit disant très bien faire. Isaline baissa la tête, passant une main tremblante dans ses cheveux. A ce stade, elle ne savait même plus s’il s’agissait de l’émotion, de la peur, ou encore de la fatigue. Tout ce dont elle était certaine, c’était qu’elle était mal. Alors le voir enchainer les gorgées, s’installer sur cette tâche sombre, pour finir par s’étouffer et briser la bouteille de colère, ne l’aidait en rien. Jazz s’énervait toujours plus, jusqu’à avancer des faits totalement faux. D’ailleurs, Kai le lui fit remarquer, très calmement… A tel point que la brunette s’en étonna. C’était surréaliste ! Ça ne partait pas en éclats de voix, en dispute incompréhensible, voir même en baston. Ils se faisaient face, encaissant les coups psychologiques que leur balançait leur ami. La vie parfaite… Elle était très loin de l’avoir ! Sauf si elle était faite de traitements en tout genre, d’angoisses, d’hôpitaux et d’examens. Là, elle avait sans nul doute touché le pactole ! Certains mots arrachaient quelques frissons à Isaline. Toujours les même : lâche, mort, abandon… Un triste résumé d’une situation infecte. Aussi pourrie qu’un cancer, qui les avait rongé tout doucement. Jusqu’à avoir raison de leur groupe, de leurs liens ? Au plus profond d’elle, la jeune femme espérait que non. « Je ne suis pas revenue, c’est vrai. Ce n’est pas pour autant que je l’ai oublié. » Sa voix se voulait fragile, mais elle ne se démonta pas face aux garçons. Il l’avait connu insolente et pleine d’arrogance, défiant quiconque s’opposait à elle ! Elle rejoignait évidemment Kai dans ses affirmations, comprennent parfaitement son besoin de retrouver un semblant d’équilibre dans sa vie. D’essayer. Alors elle reprit, en posant chacun de ses mots. « Je n’ai rien à te prouver. Ni à toi. Ni à personne. Et surtout pas ma peine. » Et bien qu’elle répondait en son unique nom, elle associait ses propos à chaque membre du groupe.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptyVen 25 Nov - 22:50

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On prend les mêmes et on recommence

Six longues années. C'est le temps qu'il m'a fallut pour tenter de tourner la page, de fermer le livre et d'en écrire un nouveau. Six années pour recommencer, me reconstruire, changer. Toutes ces années de travail sur moi-même réduite en poussière. Un retour en arrière douloureux que je regrette déjà. Fuir. La seule idée qui me traverse l'esprit. En plus de ça ils sont là. Eux aussi. Comme une photo de famille. Helena doit se demander pourquoi nous sommes de retour tant de temps après. Si seulement elle savait, les épreuves qu'on a surmonté. Si seulement je pouvais lui dire à quel point elle me manque. A quel point son absence est un vide dans ma vie.

Sa voix imbibée d'alcool brise le lourd silence qui pèse. Les hostilités commencent, les critiques fusent. Et nous tel des coupables on écoute notre jugement. La fuyarde qu'il m'a appelait. Je ne prends pas la peine de lui répondre, je ne peux pas nier la réalité aussi dure qu'elle soit. J'ai fuit. J'ai abandonné lâchement ma meute. Aujourd'hui je dois rendre des comptes expliquer le pourquoi du comment. Jazz ne semble pas en avoir finit, depuis ses six longues années il en a accumulé de la haine à notre égard. Alors aujourd'hui plus que jamais il nous le fait comprendre à sa manière, en parlant à sa place. Non. Non je peux pas tolérer ça. Dans le fond il a a sûrement raison ,mais prendre la voix d'une morte pour multiplier le sentiment de culpabilité que j'ai en moi c'est petit et mesquin. Karl s'occupe de lui répondre, pour ma part je ne fais que m'approcher dangereusement d'Isaline. Comme pour essayer de retrouver une proximité perdu depuis bien longtemps.

Mon poing se sert, mes yeux cligne pour empêcher mes larmes de ruisseler. Jai continue le travail qu'il a entamé. Et comme si les mots n'étaient pas suffisant il y ajoute les gestes. Allongé là. Là où six ans avant elle était coincée. Là où six ans avant je me tenais au même endroit à quelques mètres, je voyais ses yeux. Et soudain. Plus rien. Du sang. Les quelques bruits d'étouffement provenant de Jazz m'ont rapidement rappelé à la réalité. J'allais prendre la parole, mais sa voix a pris le dessus pour terminer de nous achever lançant une dernière lance en plein cœur. La phrase de trop. Celle qui m'a faite imploser.

L'implosion. Moi aussi j'ai envie de dire ce que je pense. J'ai une envie de crier, déverser le flot de haine qui est là quelque part caché en moi. Je m'en veux, je leur en veux aussi, j'en veux au monde entier. Isaline a finit par prendre la parole embrayant sur Karl. Sans même réellement le vouloir je lui répondis mes yeux rivés sur le sol. « On a assez de notre peine pas besoins que tu nous prouves la tienne. » Je lui en voulais, terriblement. Elle n'a pas été l'amie dont j'ai eu besoins pour sortir du trou, pour remonter la pente, pour nager à contre-courant. « J'ai juste essayé d'avancer, de me relever et c'est loin d'être parfait comme vie. » Je soupire finalement les regardant un à un. « Si je suis venue c'est pour elle...pas pour assister à mon procès.» J'ai sorti la photo de ma poche, j'ai pris une longue et profonde inspiration avant d'avancer vers les railles. J'ai posé lentement mes genoux au sol et j'ai fermé les yeux. J'ai pensé, j'ai rêvé, j'ai oublié leur présence durant quelques longues secondes d'éternité.
 


Dernière édition par Lottie Allan le Sam 26 Nov - 18:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptySam 26 Nov - 0:03

HRP a écrit:
J'suis putain de désolé pour la longueur most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) 2483576298 J'étais un peu inspirée.

Ils te répondent. Tous, un par un. T'as plus envie de parler, t'as plus besoin de parler. Même si t'as encore toute cette haine au fond de toi qui demande qu'à sortir. T'es pas d'humeur à ça, pas aujourd'hui. Alors t'es resté silencieux après qu'ils aient parlé. Un bon moment, et t'as regardé ton sac, assit sur cette marque. Assit à cet endroit où vous étiez assis six ans auparavant. Tu te rappelais de comment vous étiez placés. Helena, elle était assise à ta place. Entourée de Kai et d'Elle. Toi, t'étais en face, allongé sur le côté du rail, et il y avait Ai à côté de toi. Vous étiez en train de discuter, tous ensemble. Et tu te rappelais encore du sang sur tes vêtements, du choc que t'avais pu ressentir. T'aurais pu la sauver si t'en avais eu envie. « J'essaye pas de vous faire des reproches. J'dis rien que la vérité. Vous m'avez abandonnés. Tout les trois. Au moment où on aurait du tous se soutenir mutuellement.. » Tu regardais le sol en prononçant ces mots, c'était ce que tu pensais réellement en réalité. Et tu les avais de nouveau regardé. Ils avaient changés. Et ça se voyait. Lottie semblait brisée, Isaline semblait fatiguée, et Karl c'était inutile de dire à quel point il semblait être quelqu'un d'autre, juste par son physique. Et puis il y avait toi, toi qui n'avait pas changé, qui était le même, caractériellement comme physiquement. « Des fois j'me dis que les personnes que vous êtes.. Ça a pas pu être mes meilleurs amis. Des fois.. Des fois j'me dis qu'ils sont tous morts ce jour-là. Parce que c'est un peu le cas. » Et t'as eu un faible sourire. Si faible qu'il était presque invisible. Tu ne pouvais pas effacer tout ce qu'il s'était passé avec eux, mais tu ne pouvais pas te dire non plus qu'ils t'avaient laissé tomber comme ça. « Les personnes avec qui j'ai grandis m'auraient pas lâché à l'instant où j'avais le plus besoin d'eux. J'sais pas si vous vous rappelez de comment vous étiez. Mais je m'en souviens. Et de mon point de vue.. J'peux le dire. » Là, tu t'étais replongé dans tes souvenirs, dans tout ce que vous étiez avant, tout ce qui avait disparu maintenant. Quand tu te replongeais dans tes souvenirs, tu pouvais partir loin, tellement loin. Comme si tu retournais à ces moments que tu décrivais, comme si enfin tout redevenait parfait de nouveau. « Y'avait la brute, celui que je considérais comme mon frère, que je voulais protéger comme mon frère même si j'étais qu'un putain d'faible et que j'arrivais pas à retenir les coups qu'on me mettait. Y'avait aussi c'te petite chieuse, que des fois je me demandais ce qu'elle foutait là parce qu'elle était lourde comme pas possible, et quand je la voyais sourire j'comprenais ce qu'elle faisait. Y'avait ma princesse, la plus innocente des personnes que j'ai pu corrompre et celle avec qui j'aurais probablement pu accepter de passer mes journées s'il le fallait, avec qui j'aurais pu être sans soucis, et sans la tromper. Et y'avait Helena.. » Dans l'ordre, tu avais respectivement décris Kai, puis Elle, puis Ai. Et tu ne semblais pas avoir terminé là. Tu disais tout ce que tu n'avais jamais dis. Tout ce que tu pouvais encore dire, parce que tu savais qu'au fond, ils étaient toujours la même personne, celle qu'ils avaient pu être avant. « Qui, au cas où vous ayez oublié, était une vraie peste, faut le dire. Et elle adorait le rappeler. Qui détestait les abandons, qui était très axée loyauté. Qui disait que l'union fait la force, et qui nous reliait un peu tous. » Juste par ces mots, tu espérais au fond leur faire comprendre qu'ils avaient brisés tout ce qu'Helena cherchait. La loyauté, l'union, les liens. C'était elle, c'était Helena qui vous reliait tous les un aux autres. Et sa mort vous avait fait imploser. Alors, tu te rallonges sur ces rails, tu ne les regardes plus, tu regardes seulement le ciel. « Tout les ans, j'viens ici. Pas seulement pour Helena, pour me rappeler des personnes que j'ai pu apprécier, qui sont visiblement plus là maintenant. Et vous imaginez même pas à quel point tout les ans j'espère et je prie un dieu en qui j'crois pas pour que cette ligne de train soit réouverte et pour qu'il passe pendant que j'suis couché là. À quel point j'prie pour qu'il fasse s'arrêter la douleur. J'imagine que ça vous pourrez pas l'comprendre. » Un soupir profond qui sort de tes lèvres. Et ça te fait du bien de tout lâcher, de dire absolument tout ce que tu penses. Ça te fait du bien de dire à quel point tu as mal, et sans espérer de véritables réponses. Ça te fait du bien, parce que tu sais qu'avant ils t'auraient écoutés, ils t'auraient soutenu. « Mais vu que vous prétendez pouvoir être ces anciens amis.. Allez-y, asseyez vous. J'ai des bières et du shit dans mon sac. Et du feu aussi, Lottie. » C'était la première fois depuis vos seize ans que tu l'appelais par ce prénom. Plus de surnoms, parce qu'ils n'étaient plus tes amis. Plus de surnoms parce qu'ils étaient partis. Plus de surnoms parce que c'était fini. « Vous me manquez tellement.. » Mais ça, t'avais pas pu le retenir. Tu parlais plus vite que tu ne pensais. Mais ça tu le pensais, pourtant. Ton cœur s'était décidé à sortir les émotions que tu pouvais ressentir. Maintenant, pas plus tard.
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MessageSujet: Re: most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro)   most of our feelings, they are dead and they are gone (bizarro) EmptySam 26 Nov - 10:31


Fallait pas croire : il avait beau rester relativement stoïque (comportement somme toute franchement inattendu de la part de celui qui était autrefois considéré à juste titre comme étant la brute de la bande), ça lui trouait le cœur que d’assister à cette scène. Ca lui trouait le cœur de voir la détresse évidence de Jazz, ce gars en qui il avait vu un frère alors qu’il n’était qu’un adolescent de seize ans ravagé par une colère dont il ne savait que faire et ça lui trouait aussi le cœur d’entendre les filles, dont les paroles firent échos aux siennes. Elles appréciaient pas plus que lui de se faire ainsi attaquer, salement, méchamment. C’est tout juste s’il arrivait à les regarder toutes les deux, Kai, il se contentait de sentir leur présence et combien cette dernière suffisait à faire remonter son cœur dans sa gorge. Ai, sa petite princesse, dont la voix dénotait une fragilité mêlée à une détermination, une bravoure acquise avec les années à moins qu’elle ait toujours été là, ne demandant qu’à se révéler au grand jour. Elle, amère, rancunière, lasse. Ils sont tous épuisés, éreintés six années après le drame de porter le poids de ce dernier. Car c’est le cas. Jazz, il n’a pas l’air de le comprendre. Il pense qu’ils vont bien, qu’ils ont repris leurs vies, mais il ne comprend rien. Rien du tout. Karl, il écoute, il les laisse s’exprimer et il regarde. Lottie apparaît dans son champ de vision et elle va poser une photo à proximité des rails. Il la regarde faire, il regarde Jazz. Y a quelque chose de presque irréel dans le fait de se retrouver là avec eux. C’est pas confortable, c’est pas doux, ça fait juste mal. La douleur des autres décuple la sienne et c’est comme si Hesh venait de disparaître. Comme si ces six longues années s’étaient envolées, réduites en fumée, distillées dans les airs, les laissant là où tout avait commencé et où tout s’était terminé. Ensuite Jazz reprend la parole, de cette voix enrayée, vibrante de souffrance. L’abandon encore, c’est ce qu’il relève, avant de s’attarder sur leur cas un par un, rapidement. Alors que le regard de celui qui était son meilleur ami l’effleure, il reçoit sa déception comme une gifle prise en pleine figure, cinglante et bourrée de rancœur. Ouais, il a changé. Non, il n’est plus ce type qui faisait la misère à n’importe qui, n’importe quand. Il n’est plus ce petit con (bon, peut-être un peu encore) qui ne vivait que pour se foutre en l’air, qui recherchait en vain un truc, une espèce d’illusion. Il n’était plus ce garçon, toujours une clope coincée entre ses lèvres, qui jouait avec la vie avec une naïveté devenue dangereuse. Est-ce que c’était un crime, bordel ? Il concevait que ça puisse blesser Jazz et ça lui faisait de la peine à lui aussi car il tenait à lui même  s’il était pas foutu de le voir dans sa posture, dans son regard, mais il n’avait pas eut le choix, pas de la façon dont il concevait et il avait pas envie de s’excuser. Il n’avait pas envie de s’excuser car il devrait pas avoir à le faire.

Karl sentit sa mâchoire se crisper lorsqu’il cita Helena. C’était sans doute franchement égoïste de sa part, mais Kai estimait qu’il était peut-être celui qui la connaissait le mieux à l’exception d’Elle peut-être. Ils étaient sortis ensemble. Ils étaient ensemble quand elle avait disparu, emportée en une seconde, laissant un vide immense derrière elle. C’était sa copine, la fille qu’il aimait et peut-être qu’il était pas du genre à lui susurrer des je t’aime vingt-quatre heures sur vingt-quatre et peut-être qu’il aurait put se montrer plus affectueux, plus emprunt de tendresse, mais il l’avait aimé. Et elle le savait. Et il ne supportait pas l’idée de l’avoir déçue, lui que la culpabilité écrasait déjà largement. Il supportait pas d’entendre une telle chose de la bouche de qui que ce soit. Il n’avait vraiment pas besoin que Jazz vienne porter main forte à sa mauvaise conscience. Il se flagellait suffisamment comme ça. Il n’était pas le seul à avoir songé à en finir. Bordel, il n’avait pas le monopole de la tristesse. Il les invita ensuite à le rejoindre, genre quelques minutes après leur avoir hurlé de foutre le camp. Kai, il n’était pas sûr de vouloir s’approcher. A quoi bon ? Y avait rien à réparer ici. C’était plus simple de retourner à son existence soi-disant « parfaite ». Sans doute qu’il avait commis une erreur en se pointant là dans un premier temps. Il l’avait senti dès le début en fait, mais il ne s’était pas écouté. Quel con. Finalement, ce fut les derniers mots prononcés par Jazz qui eurent raison de son désir de laisser tout ce bordel derrière lui. Vous me manquez. Il lui manquait aussi, ce salaud de même que les filles. Il s'était pas éloigné d'eux de gaieté de coeur. Peut-être qu'il se devait d'être là. Peut-être qu'il le lui devait à elle. Il n'en savait trop rien, il ne savait plus rien. Toujours est-il qu'au bout d'un petit moment, il bougea enfin, rejoignant Jazz de cette démarche impérieuse, bourrée de fierté et d'assurance et qui l'avait toujours catégorisé, trahissant son milieu de naissance. Avec ses grandes jambes, il fut en quelques pas au côté de son ancien ami et se laissa choir lentement à une distance raisonnable de lui. « Juste pour qu'on soit clair là-dessus  je ne prétend rien et je ne m'excuserais pas davantage pour quoi que ce soit. » Sa voix était forte, plate, comme couverte d'une pellicule de givre. « La perdre, ça a été incroyablement douloureux, pour tout le monde. Comme toi, comme nous tous, j'ai dut faire mon deuil, fallait que je trouve un moyen d'avancer et j'avais besoin de prendre de la distance, de m'occuper la tête. Vous voir, c'était rester coincé dans le passé et je pouvais pas vivre comme ça. Et si ça te plait pas, tant pis et si t'aimes pas la personne que je suis, c'est pareil » pas encore enterrée l'effroyable tête de mule.
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