Tu seras père, que tu le veuille ou non ╗╝Léo

Tout doucement je prends Anastasia dans mes bras. Elle dort paisiblement et je n’ai pas envie de la réveiller, je n’ai pas la force d’affronter une nouvelle vague de pleurs aujourd’hui. Ma tête ne tiendra pas et mon moral non plus. J’ai mis un bon moment à passer outre ses pleurs, avant je culpabilisait dès qu’elle se mettait à renifler pensant que c’était ma faute, que j’étais trop nulle pour savoir comment m’y prendre. Maintenant je sais que tous les enfants pleurent, c’est normal, c’est leur seule façon de s’exprimer, ils ne peuvent pas parler encore. Donc ma fille pleure dès que quelques choses la contrarient, il n’y a rien de plus normal que ça. Alors ça va un peu mieux, je ne me sens plus coupable à chaque fois. Mais c’est tout de même fatiguant de vivre dans les pleurs sans arrêt. Par moment j’aimerais vraiment connaitre le bouton pause. Je l’installe dans son porte bébé, j’aime la sentir contre ma poitrine et de toute façon je n’ai pas les moyens de me payer une poussette. Elle dort toujours et c’est un soulagement. Aujourd’hui je vais la présenter à son père. Je sais que ça ne va pas lui faire plaisir, mais je ne veux pas que ma fille ait ma vie alors elle aura un père même si je dois m’imposer de force dans la vie de Léo. Pour Anastasia je ferais tout ce qui est nécessaire. Je ferme ma chambre d’hôtel puis prend la direction que la réceptionniste m’a donné plus tôt. Elle est sympa cette fille sans elle je n’arriverais pas à la retrouver. Je demande à un passant si je suis dans la bonne rue puis je trouve comme je peux le numéro. Je compare la forme à celle qu’on m’a noté puis je reproduis ça pour trouver sa sonnette. Il ne demande même pas qui est là, la porte du bas s’ouvre. Je monte puis frappe, serrant un peu plus encore ma petite fille contre moi.

Ce soir, j'ai envie de sortir et de faire des rencontres d'un soir comme toujours, j'ai besoin que de cela, rien de plus que du sexe, l'amour c'est tellement niais. Les couples me donnent envie de gerber tellement ils sont éclaboussant de niaiseries. Avec ma méthode aucune chance d'être enchainé à quelqu'un, je garde toute ma liberté. Je me prépare afin de sortir en boîte, j'enfile un jean noir, un débardeur blanc et une veste en jean. J'envoie un texto à un pote pour qu'il vienne me chercher. Quelques minutes plus tard, la sonnette de l'interphone sonne, je n'attends pas de savoir qui c'est, cela ne peut être que mon pote. Mais lorsque j'ouvre la porte de mon appart', je tombe sur une jolie petite blonde avec un bébé dans les bras... Elle me dit quelque chose d'ailleurs c'est bizarre... "J'peux vous aider, mademoiselle ?"  J'ai dit cela pour être poli, mais en vérité je n'ai pas beaucoup de temps à lui accorder, mon meilleur pote ne va pas tarder à débarquer, et je devrais bouger...

Je sers un peu plus ma petite fille contre moi quand la porte s’ouvre. C’est bien Léo, aucun doute, je le reconnais. Mais l’inverse ne semble pas vrai. Nan Léo ne me reconnaît pas, ou en tout cas il ne le montre pas. Je sers un peu plus fort la petite fille contre moi. Je suis en train de me demander si c’est une bonne idée. Si Léo ne se souvient pas de moi est ce qu’il va me croire. Moi je suis certaine que c’est lui, ça ne peut pas être autrement. Je n’ai pas couché avec quelqu’un d’autre. Je sens bien que je ne suis pas la bienvenue, je l’agace, il a dû prévoir une soirée. Mais au final je m’en moque, je suis là pour ma fille que ça lui plaise ou non. « Tu me fait rentrer Léo ? Je fatigue un peu là » Je n’attends même pas. Je le pousse doucement et rentre dans son appartement. Il ne sortira pas ce soir, tant pis, il est temps pour lui de rencontrer sa fille.

Cette fille, ne me parait pas inconnue, l'ai déjà rencontrée ? Sans doute une fille avec qui, j'ai eu une aventure et qui veut remettre le couvert !
"Si c'est pour que je te redonne du plaisir c'est pas possible ma jolie, car je ne couche jamais plusieurs fois avec la même... Et puis je suis un peu pressé là pour le coup tu vois ?"
C'est direct mais, elle bousille tout mes plans là. Elle me demande de la laisser rentrer, mais elle n'attends pas ma réponse, qu'elle est déjà dans mon appart'. Je sens que ma soirée est foutue...
"Bon qu'est ce qui t'amène à une heure pareille chez moi ?"

J'essaye de ne pas paraître trop grossier avec elle.
"Tu veux sans doute, boire un truc non ?"
Soyons aimable si je dois passer ma soirée à ses côtés, autant que cela se passe dans la bonne humeur...
J'envoie un texto à mes potes, pour leur dire que j'ai un contre temps et que je ne pourrais pas être présent ce soir, malgré moi !

J’avais beau m’attendre à ce qu’il ne me reconnaisse pas, c’était tout de même vexant. Encore plus en sachant que je portais dans les bras sa petite fille. Mais elle allait s’en remettre. Sa réplique me fit le fusiller du regard, s’il se croyait aussi irrésistible que ça, il rêvait, je connaissais tellement de gens mieux que lui. « Ce n’était pas si terrible que ça, alors un deuxième round sans façon » Je rentre malgré l’envie de fuir qu’il fait naitre en moi. Ce type est tellement insupportable, pourquoi ça doit être lui le père de ma petite merveille ? J’aurais tellement aimé que le père d’Anastasia soit un type bien, peut-être qu’on aurait pût fonder une famille. Mais avec Léo, je savais que c’était impossible. Je me pose sur le canapé et couche ma fille à mes côtés. « Je veux bien un coca » Je vérifie doucement que la petite fille dort et n’as besoin de rien avant de regarder Léo. « Et bien je me suis dit qu’il était temps pour toi de rencontrer ta fille » Les choses étaient posés au moins, pas de mensonges ou de non-dit.  

Ma soirée entre potes, étant fichue, je me contente d'être sympa avec cette nana, qui est plutôt pas mal, j'dois dire. Suite à ma proposition de boire un truc, elle me demande un coca ! Je n'en ai pas en fait.
"Euh... y'a que des bières, ca te va ?"
J'en sors deux et lui tends. Mais tout à coup elle me dit que la petite, qui dort près d'elle est ma fille. J'avale ma bière de travers et manque de peu de m'étouffer, c'est une blague n'est ce pas ?
"Ma quoi ? T'es sûr que c'est moi le père en fait ? Qu'est qui me prouve que, je suis le seul mec avec qui tu ai couché ?"
C'est incroyable, je n'ai pas envie d'être père merde ! J'suis dans une galère monumentale là fais chier.
"Bon et sinon, tu veux que je fasse quoi ? Je peux rien y faire... Après tout ce temps t'as réussi à l'élever seule, tu peux continuer à le faire non ? Si tu veux, j'te file de l'argent pour toi et la petite... Mais j'peux rien faire de plus, du moins, j'suis pas prêt pour ce genre de choses !"

Je soupire quand il dit qu’il n’a que de la bière, pourquoi ça ne m’étonne même pas ? Peut-être car il ne faut pas longtemps pour le cerner, c’est un gamin, un gosse insupportable du type pourri gaté qui ne voit les filles que comme des bouts de viande. Et à ses yeux j’en suis un, bout de viande. Et ma fille, notre fille, n’est qu’un souci. Je le vois à sa tête quand je lui apprends qu’elle est de lui. Je vois bien qu’il ne me croit pas ou en tout cas qu’il n’a pas envie de me croire. Mais s’il croit qu’il va s’en tirer ainsi. « Moi je le sais et si vraiment tu ne veux pas me croire, vas y fait un test ADN, perd ton temps et ton argent » S’il lui faut ça pour me croire, je n’y vois aucun inconvénient, elle est de lui, c’est certain. Sa question me sidère. Il ne rejette même pas le fait qu’elle est sa fille, non il veut juste s’en débarrasser. Et ça, ça je ne le supporte pas, j’ai trop souffert étant enfant de ne pas connaitre mes parents. Je me lève d’un bond et je viens lui en coller une « Tu crois que j’étais prête moi ? Non mais je suis quand même là pour elle depuis six mois je me démène tous les jours pour qu’elle aille bien ! » Je retourne vers le canapé et prend doucement ma fille dans mes bras avant de le rejoindre « Elle s’appelle Anastasia, c’est ta fille regarde là au moins. Tu es son père et je refuse qu’elle grandisse sans te connaitre » Je ne lâcherais pas l’affaire, je préfère qu’elle le con-naisse plutôt que de prendre une somme d’argent et de partir. Je garde Ana sous son nez, il vas bien être obligé de voir comme elle est adorable.  

J'arrive vraiment pas à croire, ce qu'elle me raconte, moi Papa ? Mais dites moi que c'est un mauvais cauchemar et que je vais me réveiller, je vous en supplie ?
Je ne suis vraiment pas près à ca vraiment, elle me dit de faire un test ADN, pour être sûr de ma paternité, mais j'ai bien envie de la croire, pourquoi mentir sur un sujet aussi délicat ?"C'est bon, j'vais pas faire de test, j'vais te faire confiance..."
Elle me demande de regarder la petite, et lorsque je me tourne vers elle, son doux regard, je l'avoue m'attendrit, je lui souris "Bonjour petite puce !" Je ne sais pas comment m'y prendre, j'ai bien des neveux et nièces mais là c'est différent !
"Tu sais où loger ? Tu peux rester ici, en attendant de trouver un logement si tu veux ?"
Il faut que je me rende à l'évidence que Elvire et Anastasia vont désormais faire partir intégrante de ma vie, et je vais devoir me comporter en adulte et assumer, les dégâts que j'ai causé, même si dans le fond, je sais que Ana sera le plus beau dégâts de ma vie, mais je suis trop fier pour l'avouer pour le moment.

Je câline doucement Ana qui vient de se réveiller. Je la berce pour ne pas qu’elle pleure, car je n’ai pas la force de l’entendre pleurer. Mais aussi car ça me fend le cœur, on m’a trop souvent laissé pleurer quand j’était petite, je n’avais personne pour prendre soin de moi. Alors je m’occupe de ma fille, même si c’est dur et c’est aussi pour ça que je veux forcer Léo à rentrer dans la vie d’Ana, car elle doit connaitre son père, sinon ce n’est pas juste. Je suis soufflé quand il me dit qu’il me croit, celle là je ne m’y attendais pas. Je pensais qu’il allait nier en bloc, me traiter de menteuse et rejeter la petite. Mais il ne fait pas ça, ça me fait du bien, je n’aurais pas à me battre avec lui pour lui faire admettre qu’il était père. Je murmure doucement « Merci Léo » Il regarde enfin la petite qui plante son regard dans le sien. Ça me fait sourire encore un peu plus, elle semble calmer, comme si son père était en train de l’hypnotiser. Quand il la salut elle lâche un petit babillement qui me fait sourire « Elle te dit bonjour » Oui j’interprète surement beaucoup mais c’est comme ça. Puis Léo me propose de vivre chez lui, là encore je me sens souffler, je ne m’attendais pas à celle là non plus. « Je vis à l’hôtel mais j’ai plus trop d’argent, les couches, les petits pots et tout, ça coute cher… je trouve pas de boulot, pas de moyen de la garder non plus, franchement oui le loyer en moins ça m’aiderait vraiment »

J'essaye de faire des efforts, après tout c'est de ma faute, si elle se retrouve dans cette galère non ? Je l'ai mise enceinte, je me dois d'être un homme et d'assumer mes conneries. Je lui ai proposé de vivre à la maison, pourquoi j'ai fait ca ?
Mais voir Elvire et ma fille devant moi, m'attendris un peu je dois dire. Cette petite princesse devant moi, m'a comme hypnotisé.
" C'est normal, je peux être un con parfois, mais au point de te laisser à la rue avec ta... notre fille..."
C'est assez dur de dire "notre fille", devant Elvire. Je prends ses affaires et l'invite à entrer dans mon appartement.
"J'te laisserai la chambre, j'prendrais le canapé... Et si tu as besoin de quoi que ce soit, demain on pourra aller faire quelques courses, je ne bosses pas..."
J'ai bien envie de prendre ma fille dans les bras mais, je ne sais pas comment m'y prendre, c'est dur pour moi, c'est nouveau, c'est inattendu surtout, je m'approche de Elvire et lui demande tout en regardant ma fille " Je peux ?"
C'est tout, rien de plus, c'est déjà bien assez compliqué pour moi...  .