YEEDEN ♥ THE HURT IN YOU EYES WILL NEVER HIDE THE SPARKS THAT LIVED THERE BEFORE

And if black is your brighest color

and you fight, I'll fight with you

Wearing + « Quelque chose à changer dans ta vie dernièrement Yeela ? » lui demande-t-il avec un sourire à la fois complice et moqueur. « Hein ? » qu’elle lâche dans le souffle de son effort. Elle pousse à nouveau sur sa jambe, soulevant ses poids que son médecin rajoute au fur et à mesure. Elle en devient rouge, elle suffoque, mais elle continue, sans jamais rien lâcher. Elle évite son regard, sa question. Elle évite la réponse aussi et sous l’insistance du garçon elle finit par hausser les épaules « Rien de particulier. » ment-elle. Elle se laisse tomber au sol, épuisée, la poitrine brûlante et le souffle court. « C’est bien Yeela ! Tu as fait des progrès fulgurants ces derniers jours. Continue comme ça ! » Il sourit, encourageant, curieux tout de même de comprendre ce qui pousse la jeune femme à changer autant. Il ne saurait dire si c’est en bien ou en mal. Il y a des jours où elle semble si en colère qu’elle soulève ses poids sans ménager son genou encore fragile, et il y a d’autres jours où elle arrive avec une mine radieuse qu’elle tente de cacher derrière un air neutre mais depuis le temps qu’il s’occupe de ses séances de rééducation, le garçon sait décrypter ses émotions. Yeela reprend son souffle en fixant le plafond. Elle se repasse en boucle, encore et encore, la discussion qu’elle a pu avoir avec Eden. Une nuit comme une autre où le sommeil l’a fui. Une nuit comme une autre où son sommeil s’est fait la malle avec ses rêves. Depuis qu’il est revenu dans sa vie, un peu par hasard, elle ne sait plus comment se comporter, quoi penser, quoi faire … elle est partagée entre l’envie de se jeter dans ses bras et de l’aimer à nouveau si seulement il voulait encore d’elle, et l’envie de le fuir pour ne pas avoir à faire face à sa culpabilité – et surtout aux sentiments encore fort qu’elle a pour lui – car dans le fond ce que fuit Yeela le plus c’est l’amour qu’elle ressent encore pour Eden. Passion. La passion. Ça pourrait les détruits, ça les a déjà salement amochés. Elle est la première à avoir succombée, à avoir trébuchée et tout gâchée. Elle espérait, peut-être à tort, qu’au fond de lui Eden pourrait lui donner une dernière chance mais après leur discussion elle sentait ses rêves s’effriter. Qu’elle idiote qui ne réalisait pas qu’elle se méprenait sur le sens des paroles du garçon … bien sûr que oui il lui laisserait autant de chances qu’elle le voudrait, mais elle se cachait derrière ses peurs plutôt de l’affronter. Rien de particulier mon cul ouais. Retrouver l’homme qu’on a pu aimer plus que tout ce n’était pas juste … rien de particulier. Elle finit par rentrer chez elle, prendre une douche, s’habiller, un peu trop court pour que ce soit anodin, et prend la direction du petit disquaire. Elle a le cœur qui bat à 100 à l’heure quand elle aperçoit la boutique et qu’elle en pousse la porte. Elle cherche rapidement le jeune homme du regard mais son corps entier le repère par automatisme comme si finalement leur âme plus que leur enveloppe charnelle s’attirait sans un mot. Elle fait claquer ses talons dans un bruit familier avant d’avancer vers lui, un sourire malgré elle timide aux lèvres, comme une adolescente amoureuse pour la première fois se traînant à son premier rendez-vous avec le garçon de ses rêves. « Salut … » souffle-t-elle en remontant d’un geste nerveux sa cuissarde qu’elle mettait toujours pour cacher sa cicatrice. « Je ne suis pas trop en retard ? » bien sûr que non et elle le sait, elle a même 10 minutes d’avances mais rester plus longtemps loin de lui était bien trop dur.

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Wearing + Son « boss » mais surtout ami n'arrêtait pas de lui lancer des coups d’œil, un petit sourire aux lèvres. Ça avait le don de mettre Eden mal à l'aise. Son ami avait bien vu que lorsqu'il parlait de la jeune femme qui devait venir ce jour-là, ou même lorsqu'elle était là, le comportement de l'asiatique changeait. Il avait de nouveau du mal à parler, et avait tendance à avoir le regard fuyant. Eden ne lui avait pas vraiment expliquer qui elle était. Il n'avait pas voulu s'étendre sur le fait qu'il l'avait aimé comme un fou, qu'il était persuadé qu'il ne pourrait plus jamais aimé autant qu'il avait aimé Yee La. Ni sur le fait qu'il attendait toujours qu'elle lui revienne d'une façon ou d'une autre d'où sa nervosité dès qu'il s'agissait d'elle, dès qu'elle était là. Et ce jour-là, elle devait venir pour un événement en préparation, ce n'était pas la première fois, mais à chaque fois il y avait cette nervosité, ses paumes moites et ces papillons au creux de son ventre. Et bien qu'il était occupé à ranger une caisse de vinyles d'occasions qui leur étaient arrivés la veille, il ne cessait de lever la tête pour voir si la porte s'ouvrait sur elle. Partagé entre l'envie de la voir et la peine de ne plus pouvoir l'aimer comme il en crevait encore d'envie après toutes ces années. Il continuait ce qu'il avait à faire, distrait par ses pensées, distrait par ses envies, tant et si bien qu'il n'entendit pas la porte de la boutique s'ouvrir, ça n'est que lorsque le bruit des talons de la belle se rapprocha de lui qu'il releva enfin la tête. Belle à en pleurer. Belle à en crever. Comme toujours. Ils avaient vieilli, ils avaient grandi, mais certaines choses ne changeaient pas. Elle lui avait bousillé le cœur, tant et si bien qu'il n'y avait plus que pour elle qu'il fonctionnait. « Hey... » Il avait presque eut du mal à l'articuler tiens. « N-non ça va. » Comme à chaque fois en sa présence, il avait du mal à parler, la fluidité qu'il avait mis des années à trouver s'envolait en une fraction de seconde. Il sourit à Yee La de ses sourires que elle seule savait déclencher. « J-Je finis ça et j-j'arrive. Tu peux t-t'installer dans l'a-arrière boutique. » Il voulait grappiller quelques secondes histoire de pouvoir se calmer, rien qu'un peu. Il la regarda s'éloigner, son regard courant sur sa silhouette plus que de raison, puis il se remit à sa tâche, encore plus distrait. Tant et si bien que c'est son boss/ami qui vint le bousculer pour finir à sa place, et il lui indiqua la porte de l'arrière-boutique d'un mouvement de tête. « je te laisse te charger de ça » qu'il lui dit... Et Eden finît par se lever pour la rejoindre. « Excuse m-moi de l'attente. Tu veux b-boire quelque chose avant qu'on commence ? » Une simple réunion de boulot normalement, mais il pouvait voir à son attitude, elle pouvait voir à son regard que ce n'était ça, ce n'était pas si simple.

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Wearing + Dieu qu’elle pouvait craquer en l’entendant ainsi bafouiller. Elle aimait l’entendre buter sur les  mots, rougir presque en le regardant. Elle aimait croire que c’était l’effet qu’elle lui faisait. Et la douceur de son regard et le calme de son attitude, c’était un tout qui la rendait si faiblement encore amoureuse de lui. Elle s’en voulait. Elle n’arrivait pas à se pardonner son départ, l’abandon. Non elle ne pourrait jamais se pardonner de lui avoir ainsi brisé le cœur. Pourtant, dès l’instant où elle l’avait revu elle avait réalisé à quel point elle pouvait encore l’aimer … depuis quelques semaines avant de retrouver Eden elle s’était mise à fréquenter un homme. Gentil, prévenant, américain, tout pour plaire. Elle ne l’avait même aps encore embrassé et jouait avec lui à ce jeu de tu me plais je crois je ne sais pas trop ce que je veux continuons de nous voir on verra bien. Mais à la seconde ou Eden était rentré à nouveau dans sa vie elle avait mis fin à tout ça. Parce que plus rien n’avait d’importance si ce n’était lui … Elle se faufile rapidement dans l’arrière-boutique en priant son cœur pour qu’il arrête de battre ainsi. Elle se demande, assise sur sa chaise, ce que penserait Eden en sachant qu’un homme lui avait la cour si peu de temps avant leur retrouvaille … elle, elle sait qu’elle aurait détesté ces femmes qu’il avait pu mettre dans son lit. Peut-être même qu’elle aurait haït celle qui été venu juste après elle … cette première femme à qui il avait fait l’amour … Elle pince ses lèvres à cette pensée et secoue la tête. Non ce n’était pas la peine de penser à ça. C’était se blesser pour un passé qu’il fallait oublier, qu’elle n’avait pas connu. Elle n’avait pas le droit de penser à ça, de lui en vouloir pour ça, d’être jalouse … elle l’avait poussé à partir. Elle l’avait poussé à prendre son envol. Elle avait disparu tout simplement. Il n’avait eu d’autre choix que de continuer sa vie, comment aurait-il pu faire autrement ? Elle se sent si nerveuse mais affiche un calme olympien quand il est là. Elle frotte ses mains moites sur ses cuisses avant de reprendre contenance devant lui. Elle se redresse légèrement, affiche un sourire doux et acquiesce « Je veux bien de l’eau s’il te plait … » à être aussi nerveuse elle a la bouche sèche. Elle glisse une main derrière son oreille et l’observe du coin de l’œil à la dérobé pendant qu’il la serre.  Elle peut sentir la tension dans cette pièce. Elle a envie de l’embrasser. Terriblement. Mais elle se retient. Comment pourrait-elle simplement aller le trouver et l’embrasser après tant d’année ? C’est déjà un exploit qu’il ne la repousse pas et qu’il accepte de bosser avec elle … Elle mordille sa lèvre avant de tirer doucement sur sa robe en laine pour la faire arriver mi-cuisse. Aime-t-il sa tenue ? Elle espère après le mal qu’elle s’est donné pour la choisir. Elle plante son menton dans le creux de sa main et lève ses yeux vers lui. « Je suis contente de préparer cet événement avec toi … » avoue-t-elle avec un petit sourire timide, le même qu’elle affichait au début de leur relation. « J’ai déjà plein d’idée j’espère qu’elles te plairont ! »

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Wearing + Eden se sentait étrange, comme une impression de déjà-vu. Rien ne semblait avoir changé, alors que tout avait changé. Rien que sa nervosité en était le signe. Oh, il ne bredouillait pas autant à l'époque lorsqu'il était avec elle. Il était plutôt sûr de lui, il la voulait, il la désirait, il l'aimait. A l'époque, il n'avait aucun doute, aucune appréhension, enfin, vis à vis d'elle, vis à vis d'eux. Mais c'est qu'à l'époque il ignorait à quel point aimer et désirer pouvaient faire souffrir. A l'époque, il ignorait ce qu'était avoir le cœur brisé et de vouloir en crever. Il se souvenait des jours sombres après qu'elle l'ait quitté, ses amis en parlaient en riant maintenant : « t'étais dans un sale état vieux ! » S'ils savaient... Il s'était reconstruit, il avait rencontré d'autres femmes. Peu pour être honnête. Mais aucune n'avait su lui insuffler cette passion, ce souffle de vie qui avait fait brûler son être entier. Il n'y avait que Yee La et il était persuadé qu'il n'y aurait jamais qu'elle. La gorge sèche de nervosité, il lui proposa à boire car lui aussi en avait bien besoin. Il hocha douchement la tête avant de se diriger vers le petit frigo pour en sortir une bouteille d'eau fraîche. Il prit deux tasses dans un petit meuble et vint les poser sur la table, les remplissant généreusement. Il finit par s'asseoir à la table, sur le côté perpendiculaire de Yee La. Un faible sourire étira ses lèvres à la remarque de la jeune femme. Etait-il content de travailler avec elle ? Bien sûr. Mais il était tiraillé entre ce qu'ils avaient été, ce qu'ils était réellement et ce qu'ils aurait pu être ou pourraient être à nouveau. Il releva la tête en l'entendant, si lui était créatif, c'était avec la musique et rien d'autre. Yee La était créative avec tout ce qu'elle touchait, elle savait faire de la vie le jeu le plus excitant. Elle savait donner des couleurs et des saveurs à la moindre chose, lui ne savait le faire que pour des notes et des mélodies, rien d'autre. « J-j'en suis certain. Tes i-dées sont toujours les p-plus folles, mais aussi l-les meilleures. » Il eut un sourire calme en apparence, mais dans sa mémoire leurs souvenirs communs se bousculaient, lui massacrant le cœur au passage. Pourquoi la vie se refusait-elle à apporter le bonheur et le laisser. Elle le reprenait, le détournait, le modifiait, l'abimait... Il voulait son bonheur. Il la voulait elle. Encore tout ce temps après... « J'y ai p-pensé aussi mais c'était compliqué. » Parce qu'il avait du mal à faire deux choses à la fois, c'était un homme après tout. Et penser à elle, et penser au projet, il ne parvenait pas à le faire en même temps. Malheureusement, dès qu'il pensait à ce projet, il se mettait irrémédiablement à penser à elle. A ses yeux, son nez fin, sa bouche, son corps, son sourire, sa voix, son être entier. Elle l'avait cassé, une nouvelle fois. Après lui avoir bousillé le cœur, elle lui avait bousillé le cerveau. « Mais je t-t'écoute ! On va en-encore mettre des heures à choisir pa-parmis toutes tes propositions. » Il butait un peu moins, était-il en train de se calmer ? Peut-être que son attention un peu trop portée sur les lèvres de Yee La lui permettait de ne pas trop réfléchir. Un mal pour un bien ? Seule la suite de cette entrevue nous le dira.