Jeune homme cherche étoile [PV Mr Caleb de Rotencourt]

Caleb & Vegard

† Jeune homme cherche une étoile †

Préjugés et autres conneries ne pouvaient que me mettre des barrières comme à n'importe qui. Il m'avait donc fallu du temps pour comprendre que je suis le seul à pouvoir faire tomber ces barrières qui, bien souvent, nous empêchent de vivre. Je ne suis pas pour autant, le genre d'homme qui saute sur tout ce qui bouge, loin de là même. La vie m'avait simplement faire comprendre ou saisir que parfois, il faut savoir faire le premier pas. La commissure de mes lèvres s'étire lentement pour venir dessiner un léger sourire. Je le regarde, debout alors que je suis encore assis sur ce banc où nous contemplions le ciel. Je suis frappé par ce jeune homme qui paraît fort réservé voire peu à son aise avec les relations sociales. Toutefois, il a le courage de rester en ma présence alors que je suis à quelques années d'être de la même génération que lui. A mon tour, je viens à quitter le banc. M'approchant de lui. Instinctivement, je venais de mettre ma main dans le bas de son dos pour y exercer une petite pression pour l'inciter à avancer.  

L'obliger à me tutoyer n'est pas dans mon intention. J'avais compris son point de vue alors je lui laisserais le temps nécessaire pour y parvenir. Retirant ma main, marchant lentement à ses côtés dans l'allée de ce parc. Je viens à mettre mes deux mains dans les poches de mon jeans. Mon léger sourire venait de devenir un large sourire amusé. Je dois bien admettre que j'appréciais de plus en plus sa façon d'être, son caractère, cette douceur masculine. Malgré qu'il ne soit pas fort à son aise dans l'échange verbal. Du moins, il ne fut pas dans une approche directe, qui me plaisait particulièrement bien. Je pouvais lire entre ses lignes. Toutefois, reste à espérer que je ne puisse pas mon tromper car ne venait il pas de me dire qu'il ne voulait pas m'accaparer. Devais-je en déduire qu'il prenait plaisir à ce que je sois avec lui. Mon regard cherche le sien malgré la pénombre de la nuit fort présente. Par chance, un lampadaire fut présent de manière régulière, apportant ainsi un peu de luminosité. « Si, je suis là, avec toi. C'est que je n'ai pas la sensation de perdre mon temps. » Si, tel avait été le cas. Je me serais barré rapidement. Je ne serais pas resté aussi longtemps avec lui. On pouvait peut-être en déduire que je tentais de le draguer mais sur ce point, nous devions être identiques. J'aime suivre le courant. Voir comment la vie, la situation peut évoluer. Je n'aime pas être brusquer. Puis, comme tout le monde, j'avais en tête certaines idées bien arrêtées.

Soudain, dans un pas plus grand que les autres. Je m'arrange pour me positionner juste devant Vegard. Un moyen comme un autre pour qu'il reste là, devant moi. Venant à mettre mon doigt sous son menton pour lui faire redresser la tête. Sous ce lampadaire, je constate la fraicheur de sa jeunesse. Je lui adresse un large sourire. Retirant mon doigt assez rapidement car je commence à savoir deux trois choses sur ce jeune homme comme le fait que le contact physique a tendance à le faire reculer. « J'ai très envie de partager mon petit déjeuner avec toi Vegard mais tu as toi aussi le droit d'accepter ou de refuser. » C'est que je ne souhaite rien lui imposer. Juste profiter de cet instant que nous partageons. Je ne cherche pas à être remercier ni autres choses. Je veux juste lui faire comprendre qu'il a le choix.

Caleb & Vegard

† Jeune homme cherche une étoile †

Nous nous déterminons par notre caractère. Parfois, par nos possessions ou notre travail. Je venais instinctivement dans un large pas, me positionner devant le jeune homme blond pour lui barrer la route. Avec cet espoir, peut-être stupide, qu'il s'arrête pour me regarder. Je pouvais être n'importe qui. Avec n'importe quel caractère. Un beau parleur, un menteur, un manipulateur ou alors réservé, timide ou froid. Je suis loin d'être le genre de mec parfait ni le gendre idéal car justement mon caractère est fait de nuances. Il me percute puisque Vegard semble n'observer que ses pieds. Il redresse sa tête pour constater que je suis là. Son front venant à entrer en contact avec mon torse. Aussitôt, il s'excuse. Je ne peux que sourire. Je maintiendrais que si j'étais présent, dans ce lieu mais surtout avec lui. C'est bien que je n'ai pas la sensation de perdre mon temps. Certes, malgré que je sois proche de la quarantaine. Parfois, il m'arrive de ne pas voir ce qui se trame sous mon nez. Un bon psychologue m'affirmerait que là, je n'exprime que cette peur de l'autre. De laisser quelqu'un entrer dans ma vie. Que m'attacher à l'autre me terrifie. Et, pour cause, je n'arrive pas à dépasser la mort tragique de celui qui vivait, par le passé avec moi. Toutefois, je ne reporte rien sur les autres et je peux affirmer que le jeune homme blond parvient à toucher comme personne d'autre jusqu'à maintenant.

Mon sourire ne quitte pas mes lèvres. Il détourne le regard tout en restant là, devant moi. Je ne sais pas où toute cette situation va nous conduire. Je reconnais que je ne suis pas ce genre de type qui tire des plans sur la première comète qui passe. J'ai tendance à me laisser vivre. Puisqu'à tort, je dois m'être convaincu que je suis trop vieux pour intéresser autrui. Seul le silence est désormais présent entrecoupé par le bruit de la végétation qui se balance sous la force d'une brise pourtant légère. Je ne peux retenir cette expression de surprise qui vient de naître sur les traits de mon visage. Je sens le bout de ses doigts venir caresser le creux de ma main puis tenter de glisser entre les miens. Lui, si timide, si réservé. Je dois dire que là, Vegard vient de toucher sa cible. Baissant ma tête légèrement pour le regarder. Je le laisse se saisir pleinement de ma main. Jusqu'au moment où il parvient à me répondre que partager un petit déjeuner serait un plaisir pour lui. Je me décale. Tenant sa main dans la mienne. Mon pouce venant caresser le dessus de sa main. Nous marchons, main dans la main.

« T'es un jeune homme incroyable. » Venais-je à lui dire de ma voix grave, rocailleuse. Mes déductions n'étaient pas si mauvaises mais je ne pensais pas qu'un jeune homme si réservé puisse trouver un tel courage pour me montrer clairement qu'il n'avait pas envie que je le laisse. Je dois avouer que c'est le genre de situation, d'action, qui me fait craquer, fondre. J'aime ce genre de personnalité, timide mais presque possessive. Dans une petite pression, douce, je m'arrange pour qu'il se retrouve encore plus proche de moi tout en conservant sa main dans la mienne.

« Je t'emmène dans un endroit, à deux pas d'ici qui ne paye pas de mine mais où le petit déjeuner est un délice. »

Je ne m'en rendais pas vraiment compte mais ma façon de lui parler avait légèrement changer. On pouvait y noter une proximité, une chaleur et cette envie de le garder entre mes bras. Peut-être que d'autres y aurait entendu simplement de la séduction. Du moins, je reste fidèle à moi-même et je n'ai pas envie de brusquer les choses.