Apaiser nos âmes. Soulager nos coeurs - Erwin

« Je ne voyais pas ça de cette manière. Je sais que je suis du genre éponge niveau émotion. Mais je serais toujours là pour vous deux ne l’oublie jamais. En tout cas j’espère que cela vous aide à avancer. Et que le temps résorbera cette blessure profonde. Je vous aime tu sais. » Sa voix est happé par l’impuissance que Gabriel  ressent face à la douleur que Erwin et Connor traversent. Il voudrait pouvoir aider d’avantage. Mettre plus de baume sur leurs cœurs meurtris. Mais pour le moment il ne peut pas. Il ne peut qu’apporter son soutien sans faille et être là. Décidément entre son après midi et sa soirée son cœur et son âme auront été mis à rude épreuve. Il se sent déchiré et largué par toutes ses émotions qui l’assaillent et le chamboulent. Mais il n’y a que le temps qui pourra rendre toute cette situation plus supportable. Surtout qu’il voit bien son ami au bord du gouffre et cela ne fait que renforcer son sentiment d’impuissance. Il a horreur de se sentir comme ça, si perdu. C’est comme s’il était seul au milieu de l’océan livrait aux aléas des courants. Il pourrait couler à tout moment. « Oui je crois que cela serait une bonne idée. Même si cela va être un vrai chamboulement au départ, cela devrait pouvoir vous aider à cicatriser. » Changer de lieu pour être moins raccroché aux souvenirs de Jane pourrait être bénéfique. Même si cela risque d’être difficile au début. « Je peux même te mettre en contact avec des propriétaires qui cherchent à louer. Je suis pas mal placé de ce côté-là. Et tu n’as pas à me remercier c’est naturel. » Gabriel d’un côté se sent apaisé par les dires de son ami. Mais en même temps son esprit garde pas mal de tourments en suspend. Il sourit, il ne veut pas inquiéter d’avantage Erwin. Pas besoin de remuer d’avantage la tempête. Même s’il l’a déjà fait par la discussion qu’ils ont eue en début de soirée. Il le regarde, laisse ses yeux glisser sur les traits marqués de son visage ce qui lui accroche une douleur de plus à son cœur. Il chercher la lueur de leur jeunesse. De leur insouciance qui leur ouvrait les portes de la vie. Ils ont pris des routes différentes sur pas mal de point. Mais au final ils reviennent toujours l’un vers l’autre. Parce que l’un sans l’autre ils ne sont rien. « Bien sur je ne veux pas que cela agisse sur la scolarité de Connor. Et Stan pourrait peut être nous accompagner. Je ne suis pas à quelques semaines prêt. Je comprends parfaitement que tu es des obligations. De toute façon faut aussi que je vois de mon côté par rapport au cabinet. Même si mes collaborateurs peuvent du jour au lendemain se débrouiller sans moi. Vois les dates qui pourraient t’arranger et on en rediscute. » Gabriel regarde machinalement sa montre. Il se fait tard. « Bordel je n’ai même pas vu le temps passer. Tu dois être fatigué et moi je suis en train d’abuser. J’ai apprécié cette soirée. Ce que tu m’as dis. La proposition … » Il se mord la lèvre. Il s’approche un peu plus d’Erwin et glisse sa main sur sa joue. « La proposition que tu m’as faite .. » Il ne dit rien de plus encore chamboulé à cette idée. Presque trop alléchante. Et au quelle il risque de penser bien plus qu’il ne le voudrait. « Je vais te laisser et rentrer tranquillement chez moi. »  A part qu’il ne s’arrête en ville pour boire un verre et chercher une proie pour finir d’apaiser sa rage contre Felipe et de combler sa frustration.  « Tu as besoin de te reposer. » Il se lève. Erwin en fait de même. Il l’étreint un moment contre lui. Sans arrière pensée. « Merci. A très vite. Je te tiens au courant pour tout ça. Et surtout prends soin de Connor et de toi. » Gabriel récupère ses affaires et puis sort de la villa. Il laisse derrière lui quelques un de ses démons, mais pas tous. Certains sont encore là au creux de ses tripes et il sait qu’il va devoir lutter encore et encore pour ne pas y succomber. Il monte dans sa voiture et démarre. Au final il choisit de rentrer directement chez lui et de finir sa nuit devant son écran d’ordinateur.