Edouard ∞ Good news, good day.

Gagné ! De toutes les façons, il ne peut rien te refuser, il est absolument incapable de te dire non. Ça a toujours été comme ça et tu en as bien profité, sinon abusé autrefois. Tu adores le fait d'être à la fois sa force et sa faiblesse. Votre relation elle est comme ça. Au delà du descriptible. Conduisant d'une main de maître ton coupé sport, tu ris et délire avec ton frère. Vous arrivez bientôt au centre-ville, direction la rue marchande où se trouve l'immense Shopping où tu as l'habitude de faire tes achats. Plusieurs boutiques de vêtements, chaussures et accessoires de marque. Un Paris miniature en somme. Allez viens, on va te recréer, dis-tu en descendant de la voiture. Tu enlaces tes doigts à ceux de ton frère et vous pénétrez à l'intérieur. Le changement d'atmosphère est immédiat. Tu souris. Tu adores le luxe. Et vu l'état de bonheur dans lequel tu te trouves, ça va être un carnage. Je crois que tu as besoin de Jeans, décrètes-tu en l'entraînant sans vraiment lui laisser le temps de répondre. Il a besoin de Jeans. Tout le monde en a besoin.

Ça ne serait plus drôle du tout. Je t'emmène et je te pends ce que je veux sous tes yeux sans que tu ne puisses avoir le choix, là c'est amusant, dis-tu en riant aussi. Informant la vendeuse qui vient vous accueillir que vous pouvez vous débrouiller tout seuls, tu commences à visiter les rayons de la boutique. Ça, ça... ça aussi, pourquoi pas... ça en noir, ah ceci, j'ai le même aussi... ça... non, trop grand... ça... Tu continues de prendre plusieurs articles ainsi, sans demander son avis à ton frère. Le shopping, c'est ton truc. Tu t'y es habitué et as pris l'habitude de repérer rapidement ce qui t'intéresse. Quand tu as fini, tu lui fais signe. Allez chéri, cabine. On va essayer tout ce beau monde.

On ! réponds-tu en lui tirant la langue. Quoi ? Tu étais bien capable d'entrer dans la même cabine que lui pour faire des essayages toi aussi. L'un essaie la moitié et l'autre la moitié suivant, comme ça ça ira plus vite. Mais bon, fallait pas trop se donner en spectacle non plus. Tu t'assieds donc en face de la cabine et tu attends qu'il ait fini. Quand il sort sa tête, tu fais un sourire coupable en dévoilant toutes tes dents. Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Bien sûr que c'était quasiment les mêmes que les tiennes. Tu es fidèle à tes préférences et que ce soit pour toi ou pour ton frère, tes goûts te porteront toujours vers les mêmes articles. Tu te lèves pour entrer dans la cabine. Quoi ? Ça ne te plait pas ? Regarde comment celui-là te va bien, ça te fait une belle paire de fesses, dis-tu en attrapant son fessier et en commençant à le chatouiller. Tu auras résisté une dizaine de minutes. C'est un exploit quand même.

Vous étiez littéralement mort de rire tous les deux dans la cabine. Lui parce que tu le chatouilles et toi parce qu'il rit et gesticule comme un homme qui a un cafard dans le pull. Tu en as oublié même que vous étiez dans un lieu public. Tu finis par le lâcher, ayant pitié de lui parce qu'à ce rythme, il risquait de faire une crise cardiaque. Tu t'arrêtes trois secondes pour essayer de reprendre ton souffle mais tu repars encore dans un fou rire J'y... arri... j'y arrive pas Impossible de t'arrêter, tu ne sais même plus pourquoi tu ris. Finalement tu te traînes hors de la cabine, essuyant les larmes qui roulent sur tes joues. Tu te rassieds et finis par reprendre tes esprits. Bon, je suis vivant. C'est ça l'effet qu'il a sur toi, ton frère. Il te vend du bonheur à l'état pur. Tu ne sais même pas comment tu as pu survivre sans lui. Alors, caisse ou pas ? Caisse, on y va. Ouais, tu fais les questions et les réponses tout seul maintenant.

Quand il t'embête avec ta propre astuce, tu manques retomber dans un autre fou rire. Tu lui attrapes le cou, faisant mine de l'étrangler. Joue pas à ça avec moi, petit, tu fais, essayant de prendre une voie d'ogre. Ouais, avec le rire évident dans ta gorge, c'était mort. Tu remarques une jeune femme qui vous regarde bizarrement. Tu lui fais un clin d'œil et elle détourne aussitôt le regard. Voilà pour toi, fouineuse, dis-tu satisfait. Les gens aiment trop regarder les gens dans ce pays. Même sur les choses les plus élémentaires, ils ouvrent leur grands yeux on dirait soucoupes de tasses de thé. En qui es-ce bizarre de voir une personne qui essaie d'étrangler une autre personne parfaitement identique à lui ? Tu ne vois pas du tout. Vous parvenez finalement à la caisse et la jolie beauté derrière annonce un prix vraiment beaucoup pour quelques Jeans. Vous êtes pas en promotion, par hasard ? demandes-tu, ironique. C'est de la marque, c'est normal que ce soit plus chère. Beaucoup trop habitué pour cela t'étonne, tu lui tends ta carte de crédits pour régler la somme.