mason –but sometimes they come back.

Réapprendre à vivre en société, recommencer une nouvelle vie en société, ce n'était pas une chose évidente pour Mae qui avait l'impression d'être un animal dans un endroit trop vaste pour elle. Après deux ans, derrière les barreaux ça change la perception des choses, de la vie au complet. La jeune femme avait l'impression d'être toujours en constant vertige, le temps qu'elle s'habitue et reprenne ses repères. Elle avait réussie à se trouver un emploi à temps-partiel comme fleuriste dans la boutique de fleurs du coin, une charmante dame; la propriétaire qui était une amie de son père, lui avait laissé une seconde chance ce qui n'était pas donné à tout le monde de le faire. Mae adorait cet endroit avec les diverses odeurs de fleurs qui flottent dans l'air, la demoiselle avait l'impression d'être à nouveau chez elle. Après son quart de travail, elle décida de se balader un peu et de passer par le parc. Un endroit qu'elle appréciait et qui lui faisait un peu mal au coeur à la fois. Ça lui rappelait évidemment sa princesse qu'elle avait perdue, tout ça parce qu'elle voulait se sauver la peau et la protéger aussi. Un simple appui sur la détente et sa vie avait basculée et elle avait tout perdue, durant deux longues années sa vie fut un véritable enfer. Par contre, si c'était à refaire; elle le ferait sans hésiter surtout pour sa fille, parce que c'est ce qu'elle avait réussie de mieux dans sa vie jusqu'à maintenant.

Aujourd'hui, la fillette devait être âgée de  trois ans, et Mae était torturée par l'idée qu'elle ne l'avait pas vue grandir. Les mains dans les poches, elle marchait tranquillement le regard vers l'horizon. Avec toujours cette impression de jugement lorsqu'elle rencontrait des gens, parce qu'évidemment son histoire avait fait les manchettes et certains éléments du procès avait été rendu public. La jeune femme n'avait pas encore vue trop de visage familier, du coup c'était pas trop angoissant, mais elle savait que ça allait finir par arriver tôt ou tard et d'ailleurs; elle eut l'impression que son coeur avait manqué un battement. Là, à quelques pas d'elle, se trouvait une personne qu'elle connaissait très bien. Une personne ayant appartenu au passé, qui avait été très importante pour elle. Elle eut l'envie de tourner les talons, elle ne savait pas par où commencer tellement elle avait de choses à lui dire, mais elle prit son courage à deux mains et s'avança vers lui. D'ailleurs, au fil qu'elle avançait; elle voyait une poussette près de lui, à croire que la vie continuait et que les choses changeaient. Finalement, ils se croisèrent du regard et Mae s'arrêta le dévisageant le coeur battant, nerveuse ne sachant pas comment il allait réagir. « Mason..» Qu'elle souffla doucement, fébrile de le retrouver devant elle, après deux ans.

Se retrouver dans lui aujourd'hui, me faisais remonter un tas de souvenirs; autant bons que mauvais. Mason avait été l'une des personnes hormis mon père qui avait été présent tout au long du procès, l'une des personnes qui ne me jugeait pas pour le geste que j'avais pu commettre sachant pertinemment pourquoi je l'avais fait. D'ailleurs, il avait même démonter la gueule de mon ex petit-ami quelque jours avant que je décide de régler la situation moi-même, une fois pour toute ne pouvant plus me permettre de vivre constamment dans la peur de mourir et mettre la vie de mon enfant en danger. Il semblait tout aussi sous le choc que moi, de me retrouver là. Je dois avouer que j'étais un peu mal à l'aise, appréhendant sa réaction; mais lorsqu'il se leva pour me prendre dans ses bras, les doutes qui planaient se dissipèrent aussitôt. Je me sentais soulagée de le retrouver après tout ce temps, j'avais tellement de choses à lui dire; il avait tellement fait pour moi et je n'avais pas nécessairement eu la chance de le remercier; évidemment j'allais me reprendre aujourd'hui en ayant retrouvée mon entière liberté. Soudainement, notre étreinte fut interrompu quand j'entendis un petit "papa" voix douce d'enfant, voix d'ange. Les mains de l'enfant vinrent agripper la jambe de Mason et je me détachai de lui, évoquant un petit sourire alors que mes yeux se glissèrent sur l'enfant. Une magnifique petite fille, cela eut comme effet de me serrer le coeur; elle était tellement belle. Avec ces grands yeux et sa belle chevelure. Je m'éloignais un peu pour ne pas être trop dans leurs bulle, puis je détournai un instant le regard, le temps de reprendre sur moi alors que je sentais l'émotion m'envahir. À chaque fois que je croisais une fillette dans un parc ou ailleurs, je me disais toujours; et si c'était elle, si c'était ma fille. Finalement, je remis mes yeux sur eux ayant retrouvé mon petit courage. J'affichai un doux sourire, la vie suivait son cours et elle apportait des surprises, jamais j'aurais cru que Mason aurait un enfant, même si je n'avais jamais douté de ces capacités. Je remis mes mains légèrement tremblantes dans les poches de mon manteau et je m'humectais les lèvres discrètement, ne sachant pas quoi dire, tellement les choses se bousculaient dans ma tête. La fillette vint à retourner jouer un peu plus loin et je brisai le silence en la regardant faire; « Elle est magnifique, félicitation Mason.» J'avais l'impression en voyant cette scène que j'avais manqué un tas de choses importantes dans la vie de mes proches, mes amis et ça me faisait mal au coeur. Mes yeux se posèrent sur lui, puis je repris la parole; « T'as l'air bien..» Il semblait être un nouvel homme complètement depuis la dernière fois que je l'avais vue, à croire que la présence d'un enfant changeait les choses.

J'ai l'impression que nous ne sommes que deux étrangers l'un devant l'autre, alors que pourtant nous, nous connaissons depuis plusieurs années maintenant. À croire que mon absence et mon emprisonnement a bousculé un tas de choses. . " Tu a l'air bien aussi et honnêtement malgré ton petit séjour en prison , tu es toujours aussi canon .. tu dois faire un malheur ? " Ces paroles m'arrachent un sourire amusé alors que mes yeux se sont rapportés sur la fillette qui s'amuse, l'image parfaite de l'innocence, de la naïveté et de la pureté. Je ne réponds pas à sa question, qu'en haussant simplement les épaules, je ne le remercie pas nécessairement malgré le fait qu'il m'est complimenté sur mon physique, je prend place à ces côtés sur le banc. Bizarrement, je sens une sorte de tension alors qu'il prend la parole, comme si une bombe allait explosée dans les prochaines minutes, je déteste terriblement cette sensation. " Je dois te dire quelque chose de très important comme tu me connais depuis longtemps , tu dois savoir quand je mens ou non mais , promet moi de ne pas m'interompre s'il te plaît " Mes prunelles sur lui, je ne fais qu'acquiescer doucement dans un signe de tête alors que je pince mes lèvres, je sais pertinemment que ce qu'il a à m'apprendre est sérieux, juste par son expression faciale et son timbre de voix. Étrangement, j'ai le coeur qui bat plus vite, j'ai l'angoisse qui m'envahit, mais je garde tout de même mon sang-froid, mon calme et surtout je prend soin de ne pas l'interrompre comme il me l'a demandé. " Alors comment te dire ça ... premièrement cette petite n'est pas la mienne .. C'est ta fille Mae .. Je te présente Hope Lily Rovner .. Après ton procès , ton avocat à parler à ton père du fait que la famille de l'autre enfoiré voulait la garde de Hope pendant ton séjour en taule .. Donc j'ai pris les devant et je me suis proposé pour avoir la garde de la petite .. Et désolé qu'elle m'appelle papa ... "

Il déballe tout ça, sur le coup je demeure impassible comme si mon cerveau n'arrivait pas à tout enregistrer, puis tranquillement l'information se décode, j'ai l'impression de manquer d'air; j'ai envie de rire, envie d'hurler, de prendre les jambes à mon cou. Mon corps se met légèrement à trembler, mes yeux picotes et brûlent; ma gorge se noue. J'essaie de respirer normalement, Hope Lily Rovner Ma fille, la chair de mon sang, la plus belle chose que j'ai réussie à faire de mieux dans la vie est juste là devant moi; à quelques pas, jouant comme si de rien n'était. D'ailleurs, mes yeux se sont posés sur elle; alors que j'ai finis par comprendre les propos de Mason. Des larmes roulent sur mes joues, en fait; mon visage est baigné par les larmes. Aucun son ne sort de ma bouche, je demeure assise là; ayant l'impression d'être présente, mais en même temps complètement ailleurs à la fois. Une partie de moi, ne comprend toujours pas comment ça peut être possible. L'autre partie, n'a pas les mots pour remercier Mason toujours à mes cotés. D'ailleurs, je ne pourrai jamais le remercier assez pour ça; il n'était pas obligé de le faire de prendre ma fille en charge et voilà qu'il l'avait fait pendant trois ans maintenant. Bon dieu, il y a pas si longtemps j'ai l'impression qu'elle n'était qu'un bébé et voilà qu'elle marchait et parlait; devenant une fillette de plus en plus autonome. Mon père était au courant de la démarche de Mason alors? Doucement, je viens essuyer mon visage du revers de la main et je souffle; « Elle est tellement belle...» Mon trésor, est-ce que Mason lui a parlé de moi? Est-ce qu'elle sait qui je suis? J'ai tellement de questions qui se bousculent, mais je ne veux rien brusquer ayant l'impression de débarquer et déranger leur vie paisible. « Ne.. ne t'excuse pas pour ça..» Que je réussis à articuler maladroitement, alors qu'il s'excusait que la petite l'appelle papa. En même temps, pouvais-je la blâmer; elle n'avait jamais connue son père, du moins les souvenirs de lui demeurait flou et honnêtement c'était mieux ainsi. L'envie de me lever et d'aller la prendre dans mes bras me traversa l'esprit, mais je dus me résoudre à demeurer assise. « C'est complètement fou..» Que je soufflai toujours mon regard vers l'horizon, vers elle. En même temps, je remerciais la vie qu'elle soit tombé dans une famille comme celle de Mason plutôt que celle d'inconnus qui auraient pu lui faire subir un tas de trucs. Le silence s'installa et à nouveau, mes yeux devinrent plein d'eau et j'osais le regarder en lui demandant; « Elle est heureuse, n'est ce pas? Elle n'a pas souffert, dis-moi qu'elle n'a pas souffert?» C'était important pour moi que je sache, c'était tout ce qui comptait.