JULIELLE ◘ Un bel anniversaire surprise

Mardi 31 janvier 2017

- J'arrive ! tu lances avec un grand sourire à l'un des clients qui t'interpelle. Le restaurant est bien rempli ce soir, la bonne humeur est là. La neige et le froid rassemble les gens autour des tablées, des bons repas chauds et du bonheur d'un accueil chaleureux. Tu souris si souvent que tu en as mal aux maxillaires. Soudain l'un des habitués du dinner se met debout sur la table. - J'en appelle à vous tous ! Car il y a une chose que l'on nous a caché et que je tiens à vous dire ! Tu tends l'oreille alors que le silence se fait. Tu te demande ce qu'il a encore inventé comme bêtise. Aujourd'hui c'est l'anniversaire de notre gérante préférée ! Et oui messieurs dames ! Notre belle Juliette fête ses vingt-quatre ans ce soir ! Bon anniversaire ma belle ! Tout le monde applaudit en te souhaitant un bon anniversaire. Tu rougis et fais un signe vers l'homme. - Johnny descend de là où je demande à ma mère de venir te tirer les oreilles ! tu lances en riant. Quelqu'un mets de la musique. "Le temps de l'amour" ben voyons.

La soirée passe plutôt vite. Quand tu fermes enfin le Holly's Dinner il est très tard, presque tôt. Tu es épuisée. Tu rentres rapidement chez toi. Tu habites une jolie maison dans le quartier est. Tu la partage avec ta mère assez souvent. Elle vague entre chez ta tante, chez elle et chez toi. Depuis la mort de ton père, elle a un peu de mal à vivre vraiment seule. Mais ce soir elle n'est là et tu es toute seule. Quand tu rentres, tu entends un miaulement et une boule de poils vint t'accueillir. Tu souris et te baisses pour prendre Twaïla dans les bras. Ta petite chatte toute mimi te lèche le bout du nez de sa langue râpeuse. Tu ris mais soudain tu sens une bonne odeur. Tiens c'est étrange, pour ta mère n'est pas là, elle est chez ta tante. Tu t'approches. Des bougies. Pourquoi il y a des bougies allumées dans le salon ? Surprise tu hésites entre avancer ou attraper l'arme dans le tiroir du meuble de l'entrée. Mais c'est sûrement ... Un bon anniversaire t'accueille et tu sursautes en posant la même sur ton coeur qui s'emballe. - Oh. Mon. Dieu ! tu ris. Milan tu m'as fais peur bordel ! T'es pas fâchée. Tu te marres. T'aurais du te douter que ta meilleure amie ne t'oublierait pas comme ça. T'as eu aucune nouvelle de la journée, ça te brisait le coeur mais t'aurais du savoir qu'elle préparait une surprise. Y a qu'elle pour te faire ce genre de choses. Elle s'approche et tu l'embrasses avec tendresse. Salut ma belle. Merci pour cette surprise, tu murmures avec un grand sourire. Tu adores les surprises. T'es une grande enfant. Il en faut pas beaucoup pour t'émerveiller.

La main sur ta poitrine, le coeur battant tu fixes Milan qui se marre de t'avoir fait peur. Sale gosse. A 24 ans, vous avez toujours cette âme d'enfant de quand vous aviez 10 ans. Cette même complicité qui vous lie depuis tant d'années. Quatorze ans à vivre ensemble, à apprendre à se connaître chaque jour un peu plus, à rire, à pleurer, à s'aimer. Et tu viens l'embrasser. T'adore l'embrasser. Tu ne te lasses pas du goût de ses lèvres, de son parfum, de sa douceur. T'as mis du temps à comprendre ce qu'elle représentait pour toi et t'as toujours du mal à l'encaisser. En partie parce que t'as un peu peur de l'annoncer à ta famille et en grande partie parce que l'officialiser, c'est l'avouer à tous, c'est prendre le risque de la perdre. Tu as vu les ravages que la perte de ton père a causé à ta mère, tu sais que c'est débile, que peu importe que vous soyez officiellement en couple ou pas, si tu devais perdre Milan, tu n'y survivrais probablement pas. Tu ne sais pas ce qui te bloques. C'est plus fort que toi. Pourtant tu l'aimes cette nana, tu sais que tu l'as dans la peau, seulement c'est trop fort, trop puissant, trop tout. T'es perdue.

- J'aime toujours tes surprises, tu lui réponds avec un sourire. Et c'est vrai que tu aimes bien les surprises. Comme une gosse. Tu lui tend ta veste quand elle te la demande. Et quand elle te décrit le programme de la soirée tu manques de défaillir. - Ce que je te propose, c'est petite coupe de champagne pour commencer puis on attaque le dîner, tout en regardant un DVD. Et si ça te et que tu n'es pas trop fatiguée, je te propose un super bain relaxant. Évidemment ce bain sera préparé par mes soins, te lances t-elle, le regardant pétillant. Tu prends une grande respiration. - Merde chérie, tu es un amour. J'en meurs d'avance ! tu réponds. Tu lui donne des petits mots doux, de petits surnoms, tu peux pas t'en empêcher. De toute manière, même quand vous ne sortiez pas ensemble tu lui en donnait. Sortir ensemble ... vous sortez vraiment ensemble ? Tu n'en sais rien. Et tu sais que c'est de ta faute. Tu connais l'avis de Milan, tu sais ce qu'elle voudrait vraiment elle. Elle te proposes d'aller t'asseoir dans le canapé et tu hoche la tête en répondant à son baiser.

Tu vas t'allonger en soupirant. T'es crevée. Y a eu tellement de monde aujourd'hui, t'a mal au dos, aux pieds mais c'est ton anniversaire, ta meilleure amie est avec toi, y a un bain de prévu plus tard donc tout est parfait. Twaïla saute sur ton ventre pour réclamer un câlin que tu lui offres avant que Milan ne revienne avec deux coupes de champagne. Tu te redresses en prenant la coupe. - Merci. Harassante, tu répond à sa question. Mais j'adore ce dinner. L'ambiance était géniale ce soir. L'un des habitués, Johnny a balancé que c'était mon anniversaire, du coup, ça a été un peu la fête, je n'arrivais plus à les faire partir tous ! tu te marres. Milan sait que le Holly's Dinner c'est un gros coup de coeur, c'est un héritage qui vient de tes ancêtres, c'est un endroit où les gens peuvent et aiment se retrouver en toute simplicité dans une ambiance sereine et chaleureuse. Et toi chérie c'était comment ta journée ? Ta eu de bons sujets à photographier ? tu lui demandes en te tournant vers elle, à moitié appuyée sur le dossier mais la tête supportée par ta main. A la tienne bébé, tu fais en trinquant avec elle. Tu bois une gorgée de champagne et tu la regardes. Tu te rapproches d'elle. Elle est tellement belle dans cette lumière tamisée. T'es sûre qu'on peut pas commencer par le bain ? J'me sens tenduue, tu lui murmures d'un air désespéré mais la lueur pétillante de ton regard lui prouve que tu t'amuses surtout beaucoup.

- J'aime ton art, tu murmures d'un air amusé. Vous vous installez sur le canapé pour boire votre champagne. Elle te demande des infos sur ta journée et tu lui raconte. Tu adores le Holly's Dinner. C'est tout une histoire; celle de ta famille, celle de personnes quittant leur pays pour trouver un monde meilleur, celle d'une communauté unie. Tu essayes de garder ça, cette ambiance, cette solidarité et au rappel de ce soir, tu y réussis plutôt bien. Les habitués sont assez nombreux, les touristes toujours bien accueillis. - Oui c'était adorable. Tu lui demandes pour sa propre journée. Tu sais que son boulot la passionne et tu la trouve tellement belle quand elle parle de son métier. Si passionnée. Si pleine de vie. Ton coeur accélère. - Il faudra que tu me montres ces photos, tu lui souffles en l'embrassant. Et tu lui demandes si vous ne pouvez pas commencer par le bain. Elle te souffle qu'elle va te le faire. Cette fille est un ange, ton ange. Le temps qu'elle monte préparer tout ça, tu fermes les yeux. Juste quelques secondes en attendant. Tu ne te sens pas sombrer. Tu es si fatiguée. L'ambiance est si douce, tu sens les bonnes odeurs de la cuisine, les bougies, la musique de fond de Milan t'endors. Soudain tu entends doucement sa voix. - Mmh, tu murmures en hochant la tête. Ses baisers papillons sur ton visage, tes lèvres. Tu souris en lui rendant son baiser. J'suis trop lourde pour toi. J'veux pas te casser. Enfin ... pas comme ça, tu lui rétorque, malicieuse.

Tu fini par te lever - avec son aide - pour aller dans la salle de bain et tu gémis de plaisir en voyant ce qu'elle t'a préparé. - Oh bébé ... c'est magnifique. Tu te tournes vers elle et l'embrasse. Merci ... tu lui souffles. Tu le prends avec moi hein ? Tu lui mordilles la lèvre inférieure puis tu te déshabille et tu l'entraînes avec toi dans le bain. Tu rentre en première et elle se cale dans tes bras en poussant un soupir de plaisir. C'est trop bon. Vous restez un long moment à vous câliner dans l'eau chaude, la mousse et les bulles. Je t'aime, tu murmures alors, consciente de la portée de tes paroles. Tu ne sais pas quoi lui dire d'autre. Ca fait tellement de temps que tu résistes à vous deux, tellement d'années que tu refuses que vous officialisiez réellement votre couple. Peut-être qu'il est temps que tu te réveille toi aussi. Tu as trouvé la perle rare, peut-être que tu ferais mieux de te réveiller pour ne pas la perdre. Tu ne sais pas trop, un peu perdue dans ta tête. Tu déposes des baisers dans son cou, sur son épaule. J'ai envie de toi Milan, tu chuchotes à son oreille en continuant tes baisers.  

Ses gémissements, ses soupirs, ses cris de plaisir, tu en raffole, tu y es accro depuis que tu y a goûté pour la première fois six ans auparavant. Six ans. Six ans que vous couchez ensemble, que vous vous aimez mais que tu refuses que vous soyez un véritable couple. Meilleures amies, meilleures amantes, meilleures complices, meilleures en tout mais pas meilleur couple. T'es pas la meilleure compagne apparemment. Alors ce soir, dans le bain, tu te consacres à elle et uniquement à elle, comme pour te faire pardonner. Elle t'a attendu six ans, ce n'est pas parce que c'est ton anniversaire que tu dois passer première. Tu joues avec son corps de manière experte. Tu la connais par coeur, tu sais anticiper la moindre de ses réactions, le moindre de ses frissons, tu comprends le moindre gémissements, sa manière de dire en se taisant. Ce que tu peux l'aimer cette femme. Ta femme. Car nul doute qu'après ce soir tu la revendiquera comme tel et qu'importe ce que les gens pourront en dire.

Tu la serres dans tes bras. Elle a le souffle court et tu en profite pour te confier un peu avant de te fermer. Trop vulnérable. Ton flic de père t'a appris que montrer ta fragilité peut te servir comme te desservir. Tout dépend de la situation. Il t'a appris à te blinder, à ne pas trop en dire ou trop en montrer. T'a jamais été fermée avec Milan mais parfois, tu as ce vieux réflexe de te cacher derrière ta carapace. Tu souris brièvement à sa réponse. - Ouais probablement ... tu souffles en posant un baiser sur son front. Tu dis surtout ça pour lui faire plaisir. Tes parents aussi s'étaient jurés ça et depuis que ton père est parti, tu as parfois l'impression que ta mère a perdu goût à la vie. Tu la vois rire et sourire, te réclamer des petits enfants qu'elle pourrait gâter, t'enseigner une vieille recette de muffins et gérer la comptabilité du restaurant en tenant une conversation avec les habitués mais tu sens qu'il manque un truc. Comme un manque, un faux semblant. Comme si elle avait perdu la moitié d'elle même avec ton père.

Tu ris doucement à la revendication - tout à fait légitime d'ailleurs - de ta compagne - que ce mot est doux à tes oreille quoique étrange à prononcer - et lui rend son baiser. - Je savais que tu avais après mon corps bébé, tu murmures pour la faire rire. Tu hoches la tête. Sortons du bain, tu lui proposes. D'habitude tu aurais pu rester des heures dans l'eau chaude, surtout avec elle, mais la baignoire, ce n'est pas l'endroit le plus pratique pour faire l'amour et ton corps réclame celui de ton amante presque douloureusement au vu de tes tétons dressés et déjà durs. Vous sortez de l'eau et tu t'allonge sur le grand tapis assez moelleux dans la salle de bain, tes longs cheveux blonds s'étalant autour de ta tête. Mon corps est à toi mon amour, fais-en ce que tu veux, tu lui fais en l'attirant de ton regard brûlant.