Tu te fais désirer là (PV l'autre :siffle: )

Le dernier message datait. Presque une heure déjà. Une heure sans avoir eut d'autres mots. Pas de bip d'alerte. Meme pas une sonnerie d'appel. Le dernier texte prévoyait de la famille. Du moins, d'après ce qu'il avait pu capté des mots écrits. Mots qui ne formaient meme pas une phrase. Juste des mots alignés les uns après les autres. Comme si la personne ne regardait meme pas ce qu'elle tapait.  Rayhan tapote sur le volant de sa caisse. Il avait envoyé un message deux minutes avant. Et rien. Toujours rien. Notification de réception recue, mais pas de signe de vie. La patience ? Ph c'est de loin pas son fort. Et la nuit est tombée. Il ne va pas rester dans son appartement comme un con. Le bruit de moteur se fait finalement entendre. Non, pas de clé. Suffit de presser un bouton de nos jours.  Et une marche arrière rapidos, avant de se lancer sur la route. Quatorze minutes. C'est le temps ou il roule. Ou il dépasse les escargot de la route. Il ne fait crisser ses pneus qu'une fois devant l'adresse voulue. Dernier message envoyé en triple. Histoire qu'elle le sente bien arriver sur son portable. " T'as le choix. Je suis devant. Soit tu ramènes ton cul de toi-meme, soit je viens te chercher par la peau des fesses, famille ou pas." Ray' ne demande pas. Deux points. Il veut sortir. Il veut la voir. Ou plutôt, le fait qu'elle ne réponse pas l'irrite. Et donc il est logique qu'elle vienne foutre son fessier sur le siège passager. Le moteur tourne toujours. Il n'a rien éteint. Il est prêt à partir dans la seconde. Son pied jouant avec l'embrayage. On pourrait utiliser le terme: nerveusement. Mais Rayhan n'est jamais nerveux. Il n'a juste aucune patience. Il a l'habitude d'avoir ce qu'il veut, sans attendre. L'argent, c'est fou ce que ca aide. Mais une personne comme Star', ca ne se contrôle pas comme un vulgaire pion. Et il ne compte pas en faire un de ses pions sur un échiquier. Famille est toujours synonyme d'emmerdes. D’où sa présence. Certain qu'elle a autant envie d'être là, que lui d'aller se taper un repas avec ses propres parents. Une séance chez le dentiste serait plus agréable et plus rentable.

Tu t'apprêtes à sortir de ta chambre, habillée d'un jean moulant, d'un débardeur blanc et court laissant voir ton nombril, de ta veste en cuir et ton manteau. A se demander comment tu n'est pas encore morte de froid avec ce que tu portes. Tes talons claques sur le sol. T'essayes vraiment de ne pas faire de bruit pour que ta soeur ne râle pas encore que tu sortes. Rayhan doit passer te prendre. - Ne bouge plus et viens poser ton cul ici ! lance la voix de ta soeur depuis la cuisine. Tu grimaces. - Faudrait savoir. Je ne bouge plus ou je viens poser mon cul ? tu railles. Elle te fait remarquer que ce n'est pas le moment de plaisanter et qu'elle a demandé a Armolay de venir dîner pour "discuter de ton cas". Ah bordel ! Il a fallu que tu retrouves ton frère aîné ! Il a fallu que tous les deux soient sur la même longueur d'ondes te concernant. Trop de conneries, trop de légèreté, ils sont à bout. Surtout Chardonnay en fait. Réunion de famille. A ce moment là tu reçois un message de Ray. Tu lui envoie discrètement des mots pas très compréhensibles du genre "famille.réunion.emmerdes" un truc du genre. "Poses ton portable" à fait ta soeur. Tu as arqué un sourcil l'air de dire "cause toujours ma vieille" mais ta pas répondu au message suivant du jeune homme. Tu écoutes tes aînés parler, te dire des choses. Tu les écoutes mais tu ne les entends pas. Ils paraissent flous, comme si tu étais dans un brouillard. T'as pas envie de les entendre. T'as pas envie de te calmer. Tu sens la colère monter en toi. T'essayes de la ré-freiner. Ton portable vibre une fois. Puis encore une. Et une troisième. Rayhan s'impatiente. Pas l'genre que tu fais attendre. Tu le vois presque péter un boulon dans sa voiture à t'attendre. Tu sais qu'il va monter. Il te tarde presque de voir la tête que vont tirer tes aînés. Nan ils vont péter un boulon. Lay a remarqué que tu ne les écoutais même plus. Il te demande ce que tu attends. - Que vous soyez à court de mots pour que je puisses me barrer je dois retrouver un ami. Et les voilà repartis. Tu fermes les yeux exaspérés. Vite, Ray, pitié débarque maintenant ! tu penses, désespérée.

Tu sens ton portable vibrer encore et encore. Rayhane est en train de péter un câble tu le sens bien venir. Ca va faire mal quand il décidera qu'il en a assez. Tu regardes tes aînés continuer à déblatérer et tu retiens de justesse un soupir qui les auraient emmenés à parler encore plus, à te critiquer un peu plus. T'en as marre ça y est. Soudain t'entends du bruit dans le couloir et on frappe violemment à la porte faisant sursauter tout le monde. - Star' si tu passes pas la porte dans la minute tu es bonne pour payer les réparations ! fait une voix tonitruante te tirant un sourire amusé. Ta soeur te regarde scandalisée et tu hausses les épaules. - Tu savais qu'il allait venir ? te demande t-elle agacée. - Oui probablement. Ray n'est pas du genre patient, tu réponds d'un ton désinvolte. - Tu aurais pu lui dire que tu étais occupée ce soir ! Tu lui fais alors ton plus beau sourire. - Oui sauf que toi ma grande soeur adorée m'a interdit de me servir de mon téléphone portable comme la gosse de sept ans que je suis. Donc je n'ai pas pu lui dire ! tu railles. Ok c'est un peu un mensonge mais tu t'en fous. Ray frappe encore et tu te lèves. Bon faut que j'file ! Tu vois Lay ouvrir la bouche et tu lèves la main. Non ! J'vous ai écouté me cracher à la gueule en long en large et en travers que je n'étais en gros qu'une petite dévergondée qui devrait se reprendre et cesser de croire que le monde tourne autour d'elle. Sachez que j'ai cessé de croire à ça quand ma très chère soeur adoptive m'a balancé à la figure que nos parents auraient mieux fait de me laisser crever à l'orphelinat plutôt que de m'accueillir. Depuis j'essaye de faire face au fait qu'en fait, je ne suis qu'un pion qu'on place là où on le souhaite, à qui on ment et qu'on ne considère même pas. Et vous, vous êtes pas mieux en ce moment. Vous débarquez juste dans ma vie, ignorant ce que j'ai vécu autant que je l'ignore pour vous ! De quel droit pensez-vous diriger ma vie ? Tu recules en secouant la tête. Ca suffit j'me tire.

Tu attrapes ta veste et tu ouvres la porte au moment où Ray semblait vouloir la défoncer. Tu déposes un rapide baiser sur ses lèvres. - Fais pas la gueule t'es mon héros du moment ! tu lui lances avant de filer vers l'ascenseur tout en mettant ton manteau en daim fourré. Bon tu viens ?! Il arrive et vous finissez rapidement par vous installer dans sa voiture. Arrête de faire la gueule, tu te marres en voyant sa tête. Tu lui mets un coup de poing amical dans le bras. Alors où on va Monsieur le Super-Héros, défenseur des veuves, des orphelins et des copines martyrisée par leur famille ?! tu lances, pétillante. T'as besoin d'évacuer, besoin d'oublier. Pour ça deux choses : l'alcool ou le sexe. Alors la soirée a intérêt à être bonne ...