Same love at school (Astor)

Invité

J'étais tranquillement installée dans mon coin préféré, au fond de la cour du lycée, à l'abri des regards indiscrets. Non pas que je me cachais mais je n'avais pas vraiment envie d'être dérangée. Mes potes étaient soit en cours soit avec leurs petit(e)s ami(e)s et ça ne me bottait pas spécialement d'être la cinquième roue du carrosse. J'étais pas vraiment d'humeur en fait. Les voir tous s'embrasser à longueur de temps alors que j'étais toute seule me faisait chier à mort. Pourtant, il y avait bien cette fille qui m'intéressait. Une dernière année sur qui j'avais flashée depuis la rentrée et avec qui j'avais pu discuter de temps en temps. Et au fil des semaines et de nos discussions régulières, j'avais ressenti pour elle des choses que je ne connaissais pas : un rythme cardiaque qui s'accélère, les mains moites, des papillons dans le ventre, une envie de la voir dès que possible et surtout un bien-être total dès que mes yeux se posaient sur elle. De ce que certains m'avaient dit, j'étais amoureuse. Amoureuse. Moi ? Il fallait croire que oui.

Le regard dans le vide, mon esprit divagua sur cette fille qui hantait mes jours et mes nuits. C'était une habitude ces derniers jours. A croire qu'il n'y avait qu'elle et que plus rien ne comptait pour moi, en ce moment. Mais, au final, c'était un très bon résumé de ma vie de tous les jours. Je repris conscience quand une personne se posta devant moi. Je fus surprise de trouver Astor devant moi. Très surprise d'ailleurs. Très peu de personnes connaissaient ce coin – d'ailleurs, je pensais être la seule – et la voir là, c'était … surprenant (oui, je sais, j'ai déjà dit que j'étais surprise. Deux fois en plus mais m'en voulez pas trop, s'il vous plaît). Je rougis à l'idée d'être seule avec elle, et sans aucun regard sur nous. Et puis, être aussi proche me fit frissonner.

- Salut, fis-je, timidement. Qu'est-ce que tu viens faire par ici ? Non pas que tu me déranges, c'est que …

Ca y est, j'étais complètement perdue. Je rougis encore plus à l'idée qu'elle me prenne pour une folle alliée en entendant la suite.

- C'est que je suis la seule à venir ici et généralement, je fais tout pour qu'on ne me voit pas.

Je ne savais plus du tout où me mettre.

Invité

sortit de cours, t'as deux heures devant toi. deux heures à exploiter. tu comptes pas traîner dans un coin en faisant rien. tu sors dans la cour. tes potes vont reconquérir la partie des gradins la plus convoitée. faut croire que leur présence suffit parce qu'en les voyant arriver, les première année déguerpissent. tu secoues la tête, enclenches le pas près à les suivre. mais y a cette tignasse brune que t'aperçois bien cachée. tu la reconnaîtrais entre mille. c'est elle. c'est la belle à qui tu fais de l’œil depuis quelques temps. avec discrétion, tu disparais de la vue des yeux curieux pour te rapprocher de milan. la bande te taquine assez avec ça, pas besoin qu'elle débarque au milieu de vos discussions. tu te glisses jusqu'à milan.
tu remarques que personne ne peut la remarquer, à moins d'avoir de très bons yeux, mais qu'elle a une vue sur quasiment toute la cours. le point d'observation idéal.
salut. t'as parlé doucement, pour ne pas la déranger, un doux sourire t'accompagnes sur les lèvres. tu la vois rougir doucement, lui réchauffant le teint.
je voulais voir ce que ce coin avait de spécial. tu manquais de rajouter 'toi, visiblement.' à cette phrase. c'est une certitude, on est tous différent. mais il y a certaine personne qui ont ce petit quelque chose en plus. qui vous attire comme des aimants, sans que vous sachiez la raison. tu la vois rougir un peu plus, et ça ne fait qu'illuminer ton sourire. pas assez bien faut croire, t'es la première personne que j'ai vu en sortant. peut-être parce qu’inconsciemment, quand t'as passé cette porte, t'espérais la trouver là quelque part. pas loin. que tu puisses encore goûter à sa voix et à ses yeux.

Invité

Même si être si proche d'elle me rend complètement dingue, je suis contente de pouvoir la voir et être seule avec elle. Cette fille dégage quelque chose que je ne saurai nommé mais qui me plaît beaucoup.

- Ce coin n'a rien de spécial. C'est juste que je ne veux pas être dérangée par les trucs bizarres qui me servent d'amis, souris-je. Les voir s'embrasser, c'est un peu gênant, surtout quand on est seule.

Je le dis mais je les aime mes amis. Enfin, le peu que j'ai. On est un petit groupe soudé et on se connaît, pour la plupart, depuis la primaire. Des personnes dont je ne voudrais pas me séparer le moins du monde. Et puis, je rougis encore plus en entendant Astor me dire que j'étais la première personne qu'elle voyait en sortant. Mon cœur bat la chamade et je me sens fiévreuse à l'idée qu'elle puisse ressentir la même chose que moi.

- Assieds-toi.

J'en peux plus. Si ça continue, je vais craquer. Pourquoi je lui ai proposé de se rapprocher un peu plus de moi ? Je crois que je veux ma mort. C'est pas possible autrement. Je me baffe intérieurement pour toute les conneries auxquelles je pense. Je devrais être heureuse de pouvoir profiter d'un moment avec elle, non ?

- Alors, ça s'est bien passé ce matin ? Tes cours et tout ?

Je me baffe mentalement une deuxième fois pour avoir balancé ce genre de phrases bateaux. Qu'est-ce que je pouvais être débile, n'empêche. Mais, après tout, cette fille me fait perdre la tête alors c'est normal que je dise de la merde.

Invité

tu l'écoutes avec attention, buvant ses paroles, essayant de pas fixer ses lèvres. elles ont l'air douces, suaves, t'as envie d'y goûter à un point que tu ne soupçonnais pas. tu lui rends son sourire, tu ne peux que comprendre. dans ce cas là, trouves quelqu'un. rends les jaloux à ton tour. fais les devenir la cinquième roue du carrosse. oui. c'est plus facile à dire qu'à faire. et alors. elle trouvera au moins quelqu'un qui a les mêmes besoin qu'elle. en l’occurrence, rendre jaloux d'autres. ou alors, elle pourrait te trouver toi. t'as du mal à la regarder dans les yeux, parce que t'as la respiration qui s’accélère en même temps que ton cœur quand t'es avec elle, le sourire jamais aussi lumineux que quand elle est proche. t'interromps le court de tes pensées, pour s'asseoir à côté d'elle, proche sans vraiment l'être. tes doigts prennent en chasse l'herbe, que tu commences à arracher brin par brin. comme à peu près tout le monde dans ce bahut. ennuyant ... sauf l'histoire et la littérature. tu hausses les épaules. ces deux matières, c'est là où tu te plait, là où le prof te reprends jamais, là où tu regardes jamais par la fenêtre parce que ce qui sort de la bouche du prof est plus intéressant. mais c'est pas le genre de chose que tu déballes à la bande. c'est le genre de chose que tu regardes pour rester dans les rang. soyons honnêtes, avoir un intérêt quelconque pour les cours, c'est se faire huer. alors tu dissimules, ce qui est peut-être la plus jolie part de toi. faut croire qu'a milan, t'avais aucune peur du jugement. tu relèves les yeux vers elle, le sourire aux lèvres. je sais qu'on se croise pas souvent. mais à l'avenir, j'aimerais que ça soit le cas.

Invité

Je hausse les épaules en l'entendant me parler de me trouver quelqu'un. C'est que je l'ai ce « quelqu'un » mais je ne suis pas sûre qu'elle veuille bien te moi.

- Plus facile à dire qu'à faire, soufflais-je. Tu sais, y a des gens qui ont des facilités pour draguer et tout ce qui va avec. Et moi, je fais pas partie de ces gens-là. C'est pas dans ma nature.

Je sais pas pourquoi je lui expliques ça. Peut-être parce que je me sens bien avec elle au point de pouvoir lui avouer certaines sur moi. Et puis, je la vois s'asseoir à côté de moi, assez proche mais tellement loin aussi. J'ai envie de lui prendre la main et de ne jamais la quitter. J'ai envie de goûter à ses lèvres encore et encore. Et que cela dure une éternité. J'ai envie de … d'être avec elle tout simplement. Mais cette timidité m'empêche de faire quoi que ce soit, à partir du moment où elle est à côté de moi.

- Ah la littérature, c'est pas mon fort mais c'est plutôt sympa. Par contre, l'histoire, tu prêches une convertie, dis-je, en souriant. Mais ce que je préfère, c'est le sport. Dommage qu'il n'y ait pas ce que j'aime. De tout façon, dès qu'on dépasse un peu les limites des sports habituels, il faut s'inscrire dans un club en dehors.

L'escrime. C'est mon pêché mignon. Peut-être ce qui me fait supporter les cours, après tout. Et Astor aussi. Elle fait partie indéniablement de l'équation qui me permet de me lever chaque matin et de venir ici, m'asseoir huit heures par jour à écouter des profs parler de choses abstraites. Je la regarde jouer avec l'herbe. Je souris parce qu'elle a des mimiques que j'ai aussi, même si j'essaye de les oublier au fil du temps. Mais, quand le stresse est là, tous mes tocs ressortent et il m'est difficile de m'en empêcher.

- Quand tu veux.

Et puis je fais quelque chose que je n'aurais jamais fait auparavant : mes doigts frôlent les siens. Cela me procure des frissons dans tout le corps mais merde quoi, c'est tellement bon de sentir sa peau contre la mienne. Ce premier contact est extraordinaire. C'est simple et doux à la fois mais c'est tout ce que je recherchais.

Je me sens pousser des ailes. Je pousse même à entrelacer nos doigts, sans prononcer un mot. Je rougis et n'ose pas la regarder en face, tant cela me perturbe. Je crois que je viens d'accepter d'être sa petite-amie. Sa question était sous-entendue mais c'est ce qu'elle voulait dire j'en suis sûre.

J'ai une petite-amie.

Je suis en couple.

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