Les délires de Pixie & Spark #1 (Sparkles et Trish)

Ok, j'avoue que j'étais un peu pompette... Mais diable ce que j'adorais cette sensation ! Il y a rien de plus grisant que d'être un peu délurée en compagnie de sa meilleure amie, allant faire une activité clandestine en pleine nuit. Le pied quoi. Je jette un coup d’œil à ma jumelle.

« - Putain Pixie, c'est pas génial ? Tu sens l'excitation monter ? On aurait dû prendre une bouteille de vin pour le chemin, meuf. » dis-je en riant comme une idiote.

« - Tu veux une cigarette ? »

Pixie c'est la plus belle chose qui me soit arrivée depuis que je suis à Vancouver. Ça fait très peu de temps qu'on se connait mais entre nous deux ça a accroché dès la première rencontre. C'est difficile de trouver quelqu'un avec qui on a autant de points en commun et avec qui on s'entend si bien. On avait passé toute notre soirée à picoler chez moi avant de décider sur un coup de tête qu'on irait graphé. Sérieux quoi, qui peut décider d'aller grapher en étant limite saoule ? Il y avait que notre duo infernal pour faire de pareils délires.

« - Il est impossible qu'on se fasse arrêter, je cours plus vite que Flash et j'ai appris à semer les gens avant même de marcher sur mes deux pieds. »

Bon ok l'alcool parlait un peu pour moi mais je ne mentais pas sur les faits. Dad avait sérieusement veillé à ce que j'apprenne à me défendre.

« - Et puis, je ne laisserai jamais personne te mettre la main dessus, putain. Je défoncerai toute personne qui voudra te faire du mal, vie de mon père. »

Même si on était toutes les deux des folles qui voulaient un peu d'adrénaline pour terminer une super soirée, elle avait quand même accepté m'accompagner malgré les risques. Je la protégerai donc envers et contre tout... Enfin, si entre temps, l'alcool ne nous fait pas tomber l'une sur l'autre dans un coin de rue.

Tu adores te bourrer la gueule, c'est évident. Mais te bourrer la gueule avec Sparkles, c'est encore mieux. Vous faites déjà preuve d'une folie ahurissante en temps normal, mais quand vous ajoutez de l'alcool à votre connerie, ça devient un beau cocktail de catastrophes... catastrophiques, parce qu'il n'y a pas d'autre mot pour vous décrire. En l'occurrence vous avez décidé de faire du graffiti en étant bourrées et si ça c'est pas du génie, je ne sais pas ce qui pourrait l'être. « Génial ? Génial est un putain d'euphémisme ! C'est l'idée du siècle... non, du millénaire ! » Tu te mets à rire avec une euphorie déconcertante, arrachant quelques regards pleins de jugement aux rares passants. « Sans façon merci, j'ai de quoi faire ! » Tu sors de la poche intérieure de ta parka un joint que tu lui montres en tirant la langue avant de l'allumer et en tirer un puff, inhalant la fumée avec jouissance. De quoi se réchauffer pendant cette nuit glaciale, même si vous êtes déjà bouillonnantes à cause de l'alcool.

« Moi je vais me tirer en faisant des galipettes comme Bruce Lee ! Je vais pirouetter tellement fort que j'vais finir par m'envoler. Mais pas sans toi hein ! J'pourrais jamais aller aux étoiles sans toi ! »

T'es du genre super amicale et cool mais tu restes assez introvertie et réservée tout de même. Pourtant, Sparkles est un peu ta moitié. Vous êtes quasi toujours ensemble, comme les deux doigts d'une main qui aurait perdu les trois autres, comme deux couilles, bref comme deux trucs qui se séparent jamais. Alors la laisser tomber, c'est hors de question. « Attends, j'ai une idée ! » Tu t'arrêtes subitement pour te coller à Sparkles et nouer ta parka que tu viens d'enlever autour de vos tailles. « Voilà, comme ça si j'm'envole, tu viendras avec moi ! » Malheureusement dès que tu finis d'expliquer ton plan génial pour inclure Sparkles dans ton expédition spatiale, la parka se défait et tombe pathétiquement au sol, transformant ton air fier en moue déconfite. Tu la ramasses et te rhabilles. « Bon ça  a pas marché. Mais on trouvera bien un truc, sur la tête d'mon Alienware AW17... bon je sais plus les numéros mais voilà ! » Eh ouais, Sparkles est aussi précieuse à tes yeux que ton PC surpuissant qui t'a coûté la peau du cul, c'est pour dire.

Tu écoutes sa poignante déclaration d'amitié en acquiesçant silencieusement, essuyant au passage ton œil qui commence à larmoyer car l'alcool te rend très émotionnelle. « C'était beau putain... » Finalement les larmes se mettent à couler et tu te jettes quasiment sur Sparkles pour lui faire un gros bro hug, lui tapotant grassement l'épaule comme les mecs hétérosexuels dans les films. Tu t'écartes ensuite et reprends une expression normale comme si de rien n'était - même si tes yeux bouffis témoignent autrement. « Bon allez, pas l'temps de niaiser, on a du boulot à faire. » Tu scrutes le mur devant lequel vous vous êtes arrêtées très sérieusement, mains sur les hanches. Un mur encore vierge au fin fond d'une ruelle perdue. Rare et parfait.

« Tu vois ce mur ? C'est un très très beau mur. Je lui ferais définitivement l'amour si j'étais mursexuelle. Je sais pas pourquoi je te dis ça mais ça témoigne de mon admiration sincère envers ce mur. Il lui manque juste un truc. »

Tu éteins ton joint, poses le sac que t'avais sur le dos et fouilles dedans pour en sortir deux bombes colorées au pif. Tu en tends une à Sparkles et agites la tienne, enthousiasmée par ta future oeuvre d'art.

« Prête à repeindre le monde ? »

(sorry j'ai pas pu faire court, j'ai trop de conneries à raconter  )