Plan anti-Lydia : Partie une (pv Luna)

Ça aurait été trop beau pour être vrai, un retour à la vie active sans problèmes. Mais dès qu'Orion m'avait dit qu'il avait revu Lydia pour la première fois, j'ai su que c'était fini et ça allait nous causer des soucis, et preuve, on en était ici ! Je vais finir par faire une fugue. Bon, je sais pas pour aller où et je n'irai pas bien loin vu mon endurance, mais une fugue. 23 ans c'est trop jeune pour être père, et trop jeune pour être tante, voilà. Et encore, j'espère que si ça devait arriver, cet ingrat me nommera marraine parce que putain, c'est une plaie de le supporter depuis la naissance, il pourrait me remercier comme ça... Dès que je réalise que je me mets à penser à l'idée qu'il pourrait bel et bien devenir père, je secoue la tête en passant une main sur mon visage, restant affalée sur mon lit. J'aimerai bien sincèrement me mettre en colère contre Orion, mais j'en étais incapable ; le fait d'être en guerre contre mon jumeau me faisait plus mal que l'idée d'un jour retourner à l'hôpital, alors je tentais d'être en colère mais pas trop non plus, pas au point de briser notre lien, je ne pouvais tout bonnement pas faire ça.

Évidemment, je parlais toujours avec Alice qui partageait pratiquement le même point de vue que moi à propos de cette nouvelle, et surtout à propos de Lydia. Un peu après mon réveil je lui avais donc proposé de passer par chez nous tant qu'Orion bossait, histoire d'éviter le meurtre quand même. Ce serait triste d'aller en prison pour ça quoi. Je finis par trouver le courage pour me lever et m'apprêter, cinq minutes plus tard la blonde frappant à notre porte. Je me grouille pour aller de ma chambre jusque la porte d'entrée et l'ouvre d'un coup.

-WAZA !

Luna, en âge mental ? Approximativement six ans.

Je comprenais assez bien la réaction d'Alice, et c'était vrai que j'avais du mal à choisir un camp au final, car Orion était certes un idiot mais mon jumeau, et Alice était certes mon amie mais pas mon jumeau, ma moitié. Donc on pouvait dire que j'avais le cul entre deux chaises, et que c'était évident pour personne. Avec ma sortie récente de l'hôpital, on tentait d'être optimistes mais le fait d'apprendre que Lydia était enceinte de cet idiot n'avait pas arrangé les choses, la psychologie jouait tout autant sur une maladie que le virus pouvait le faire lui-même, alors on tenait tous bon je crois bien. Ouais, on tenait bon. J'avais passé trop de temps séparée de lui pour continuer à en perdre.

-Je suis hors d'un hôpital, évidemment que je pète la forme ! je déclare comme si c'était totalement normal.

J'avais à peine fini de dire ça que je remarquais l'air agacé de la blonde, dont je devinais la raison, qu'elle soupirait avant de parler du problème, sans même que j'ai eu le temps de l'inviter à rentrer. Et je dois avouer qu'à la voir ainsi, je reste un moment stoïque, ne l'ayant jamais vu ainsi, et j'ai l'impression que pendant un moment je suis paralysée. Perdue dans ce que je sais faire. Ça doit certainement se lire sur mon visage mais je préfère faire rentrer mon amie et réfléchir à ce que je vais lui dire, en utilisant les mots corrects, mais c'est une tâche trop compliquée pour mon cerveau visiblement.

-Au moins, il a eu le courage de nous le dire à toutes les deux. Je... Écoute, je sais que ce n'est pas facile à encaisser, du tout, mais vas savoir pour qui c'est le pire... Nous ou lui ? je tente alors de pondérer, tentant de justifier les actes du brun du mieux que je peux.

Au fur et à mesure que je parlais, j'avais avancé jusqu'au salon où j'avais dit à Alice de s'asseoir, enfin, de faire comme chez elle quoi, car je me doutais que c'était comme ça en général, et moi je restai debout à jouer nerveusement avec mes doigts, tic qui n'a pas disparu depuis l'enfance.