Retrouvaille - pv Freya

Il n'y avait pas mieux qu'un jour de congé et Freya pouvait le confirmer. Déjà car elle détestait son patron plus que tout ; un petit être ingrat qui traitait ses employés comme ses esclaves, actuellement, elle la fermait juste car elle ne trouvait pas un autre garage où travailler et il fallait bien qu'elle gagne sa vie. Ensuite, enchaîné les heures avec à peine une pause ça ne l'amusait pas trop, sa passion devenait un fardeau. Finalement, lors de ces jours de congé, elle pouvait aller rendre visite à Enzo. Réveillée vers midi, elle avait quand même pris son temps ; se doucher, se faire à manger, trouver le courage d'y aller. En fait, elle songeait justement à la partie où elle allait devoir se décider à partir jusqu'à que quelqu'un frappe à la porte. Fronçant les sourcils, la brune vérifie la date et l'heure pour savoir si elle n'avait pas oublié un rendez-vous important mais rien. Intriguée, elle ouvre la porte et a un gros moment de bug en voyant Enzo. Elle va le massacrer.

-Tu pars cinq ans en prison, et maintenant que t'es revenu, tu viens avec une phrase pourrie sans même me prévenir ? JE RÊVE !

Son premier réflex ? Le frapper au torse. Non mais, il se foutait de sa gueule à ce stade-là ! Ça ne devait pas se passer comme ça, elle le lui avait promis. L'insultant et le frappant une seconde fois, elle le regarde froidement. Imbécile. Enfoiré. Connard. Béotien. Et puis, finalement la colère passée, elle soupire doucement et va lui faire un câlin. Car en cinq foutues années, son Enzo lui a quand même manqué, et pas qu'un peu.

-T'es toujours un con, mais tu m'as manquée...

Après ce bref moment câlin, elle le fait finalement rentrer dans son appartement, le laissant s'installer. Ça y est, elle y était enfin arrivée au jour qu'elle attendait tant, et elle en était heureuse. Maintenant, ça pouvait être sa maison, car à ses côtés, elle se sentirait toujours chez elle.

-A ta place je ne m'avancerai pas trop sur le fait que je t'aime quand même, c'est toujours une question sans réponse dans ma tête, elle déclare avec son habituel air ironique.

Bien sûr, elle mentait. Elle l'aimait, son Enzo, mais ce n'était pas dans son genre de le dire à voix haute, de l'assumer totalement. Il était comme son frère, la seule présence masculine qu'elle a eu après l'arrestation de son père. C'est le seul homme qu'elle a vu se battre pour elle, envers et contre tout, sauf que c'est ce qui a créé ses cinq années de taule. Ce serait mentir de dire qu'elle ne s'en veut pas, car bordel, ça la ronge de se dire qu'il était emprisonné pour elle, et elle continuera de s'en vouloir toute sa vie, car si elle avait jamais été aussi proche de lui, ça se serait jamais passé ainsi. Sauf que quand elle l'a rencontré, enfant, elle était encore pleine d'espoir et de gentillesse, et elle voulait juste un ami. Pas dix, un seul sur qui compter, et on peut dire qu'elle l'avait trouvée.

Une fois la tempête calmée, elle le laisse entrer dans son appartement et le mène jusque son salon. Bon, c'était vrai qu'elle avait pas le plus gros appartement, ni le plus classe ou le mieux décoré, mais ça lui suffisait amplement et vu les conditions au Costa Rica, ils n'allaient certainement pas s'en plaindre. Une fois que l'aîné demande à ce qu'elle raconte sa vie, elle a un petit bug. Définitivement, elle va éviter de lui parler de Lukas, pour tenter de ne pas créer une dispute dès son retour, ou même pour éviter le meurtre. Ce serait con à peine sorti de prison d'y retourner tout aussi vite.

-Généralement, je fais que travailler. Parfois je me mélange avec l'espèce humaine mais c'est rare, tu sais j'aime pas trop les gens..., elle déclare comme si c'était la chose la plus normale.