In the end it doesn't even matter (ft. Aaron)

Je ne savais plus très bien comment je l'avais rencontré, mais son regard, je m'en souvenais comme si c'était hier. Vous savez, ce regard qui veut dire que c'était juste le début, sans même s'adresser un mot, et que la partie ne faisait que commencer. C'était il y a un an et nous en sommes toujours au même stade ; ce jeu a commencé et on ignorait quand nous en finirions. Pour ma part, je m'amusais plutôt bien et je ne tenais pas à c que ça se termine maintenant, non, ça me plaisait de trop. A chaque fois que je sentais ses lèvres contre les miennes et que je sentais son regard désireux se balader sur mon corps, j'oubliais tout le mal qui m'avait fait pour profiter du bien procurer.

Lunettes sur le nez, concentrée sur l'écran de mon ordinateur, mon émission radio vient de se terminer et je regarde un peu les commentaires des auditeurs avant d'entendre frapper à ma porte. Ma mère était partie en voyage d'affaires ce week-end, et elle m'a dit de n'ouvrir la porte à personne, mais ça avait été plus fort que moi. Puis ça ne pouvait rien être de grave, à part les policiers à propos de mon père, mais à cette heure il y avait peu de chance. Me levant sans pendre la peine d'enlever ce qui permettait de rectifier ma vue, je vais ouvrir la porte de l'appartement et sourit en voyant Aaron. Mordant ma lèvre inférieure, je le laisse entrer sans dire un mot, le regard malicieux.

Elle me manque. Je ne sais pas trop si elle me manque elle, ou si c’est son corps qui me manque. Ou bien notre petit jeu. J’aime comme on se parle. J’aime comme on se cherche. J’aime comme on se désire. Elle me manque tellement que je n’ai pas réfléchi, je me suis retrouver là, devant la porte de chez elle. Je ne sais même plus comment j’ai atterri ici. Si je suis venu à pied, en taxi, en vélo, en voiture… Je me souviens de l’envie qui m’a traversé alors que je regardais la télévision. L’envie de la revoir. L’envie de l’emmerder. L’envie de la faire baver. Je frappe. Je ne sais pas si elle est là. J’aurais pu lui envoyer un texto avant, mais je n’ai même pas pris la peine de la prévenir. Je vois alors la porte qui s’ouvre, ouf, elle est là. J’entre dans l’appartement, elle m’y invite. Elle ne dit pas un mot mais je comprends. Elle referme ensuite la porte, je la regarde puis la plaque contre la porte d’entée. « J’ai envie de toi. » Pas de bonjour. Pas de comment tu vas. Pas question de parler. Pas question de perdre son temps. Pas besoin de savoir comment s’est passé sa journée. J’ai juste envie qu’on passe du temps tout les deux. Nu ça serait encore mieux.

C'était incroyable la vitesse à laquelle j'oubliais toute rationalité dès qu'Aaron se trouvait dans les parages. Clairement, on n'entretenait pas une relation très saine ; on se faisait du mal et on avait l'air d'apprécier ça. Se rendre jaloux l'un l'autre, se désirer, puis se rabibocher et recommencer le schéma indéfiniment. J'ignorais quand ça allait s'arrêter, mais actuellement je ne voulais pas que ça s'arrête. Je n'étais pas amoureuse de lui ; non, Ronnie Andrews ne pouvait tomber amoureuse,  mais je n'avais pas encore décidé de la nature de mes sentiments pour le jeune homme. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve plaquée contre la porte alors qu'il me dit qu'il a envie de moi... J'avais pas remarqué tiens, je pensais que c'était comme ça qu'on disait bonjour maintenant. Mordant ma lèvre inférieure, je lève ma tête vers lui d'un petit air innocent. Maudit soit-il avec sa taille de géant là, il aurait dû auditionner pour faire Hagrid dans Harry Potter tiens...

-Et tu fais quoi si moi j'ai pas envie de toi ?..

Je cherche un peu à l'emmerder, sinon ça serait trop facile. J'aime pas quand les choses sont faciles, ça serait lassant et très peu distrayant. Mon regard dans le sien, j'hausse un sourcil alors que je croise mes bras sur ma poitrine, attendant sa réaction.