"Cher banquier..." - ft Robyn A.Fletcher

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14H00. Un samedi après-midi.

Quoi de mieux que du shopping pour occuper une journée longue et ennuyeuse?

Elle était en vacances depuis... allez moins de deux jours? Vous ne me croirez sûrement pas, mais elle s'ennuyait déjà. Ah bah c'est sûr qu'après une année chargée, à être occupée non-stop au point de ne plus pouvoir sortir, ça fait tout drôle d'être en vacances de n'avoir littéralement rien à faire!

Elle était donc affalée, oui c'est le mot, sur son canapé, à la recherche de quelque chose à regarder à la télé. Rien, que dalle, nada, nothing. Elle lâcha un long et profond soupir, ceux qu'on lâche quand on est vraiment désespéré, vous voyez du quel je veux parler?

-Eh bien je pense que je n'ai plus qu'à aller faire un tour dehors, marmonna-t-elle.

Elle se leva et prit la direction de sa salle de bain, pour se refaire une beauté. Sait-on jamais? Quelque fois qu'elle rencontrerait enfin son prince charmant. Elle prit donc une douche, avant de s'habiller, de se maquiller très légèrement et de se coiffer. Elle avait laissé ses cheveux détachés. Elle prit son sac à main et sortit de chez elle. Comme il faisait beau, elle décida d'aller au centre commercial à pied. Elle pourrait, de cette manière, passer par les rues marchandes.

C'est donc après une petite promenade parmi les boutiques du centre-ville qu'elle fit enfin son entrée dans le centre commercial. C'était un endroit qu'elle appréciait car il y avait beaucoup de magasins divers et variés. Elle avait déjà trois sac plus ou moins gros et plus ou moins remplis. Elle marchait, à la recherche d'une boutique dans laquelle entrer. Elle finit par jeter son dévolu sur une boutique de maquillage, similaire à Sephora, si ce n'en était pas un. Elle appréciait ce genre de boutique, elle aimait bien se maquiller.

Elle allait donc entre les rayons, regardant les multiples articles proposés, avant d'arriver au rayon "lèvres" et de s'avancer à côté d'une jeune femme, devant le stand d'une marque populaire, à la recherche d'un nouveau rouge-à-lèvres.

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Samedi, pour moi, c'est le JOUR du shopping. Je pense que je n'ai jamais vu ce jour autrement depuis que j'ai une conscience. Alors encore une fois, j'étais présente au rendez-vous du centre commercial, j'ai encore respecté ce petit rituel. Je suis célibataire, j'habite seule, j'ai pas de gosses à nourrir, alors franchement, j'dépense mon fric. Encore une fois,
j'pourrai pas être en couple.
Chargée de sacs, je rentre dans une boutique de makeup, on en a jamais assez de ces merdes. Je rabat mes lunettes de soleil sur mon crâne blond et avance vers un rayon à rouge à lèvres. Putain cette nouvelle gamme est vraiment dingue ! Je me tourne vers un autre rayon quand je bouscule une fille, et là, je souffle, énervée, je dis, Putain, toujours des gens dans les pieds ici, vous savez pas faire attention ? je la toise de haut en bas, et elle est jeune, je dirai plus jeune que moi, elle a l'air faite en porcelaine cette petite. Je secoue la tête, exaspérée.

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La jeune femme fut sortie de ses pensées lorsqu'elle se fit bousculer. Elle leva la tête et regarda la personne qui lui était rentrée dedans. C'était la jeune femme à côté de laquelle elle était lorsqu'elle était arrivée au stand.

-Ex..

Elle allait s'excuser, par réflexe de politesse, bien que ce ne out pas elle qui se soit bousculé toute seule. Elle avait commencé sa phrase mais elle s'interrompit en l'entendant lui parler comme à un chien. Elle haussa les sourcils et la regarda de haut en bas. C'était le genre de peste qu'elle détestait au plus au point. Elle était ailleurs certes, mais jusqu'à présent elle n'avait dérangé personne et elle n'avait pas bougé depuis au moins 5 minutes.

-Vous pouvez être gentille et dire pardon comme tout le monde, aussi. C'est vous qui m'avez bousculé si vous aviez fait attention vous ne me seriez pas rentrée dedans!

Si la jeune femme qui se trouvait sous ses yeux s'attendait à la voir partir en courant, c'était perdu. Jane n'était pas u genre à se laisser faire. Cependant elle n'avait pas été agressive comme l'avait été cette dame. Elle profit d'un ton pose et calme, elle ne rentrerait pas dans son jeu d'agressivité, elle savait qu'elle valait mieux que ça.

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Vous pouvez être gentille et dire pardon comme tout le monde, aussi. C'est vous qui m'avez bousculé si vous aviez fait attention vous ne me seriez pas rentrée dedans!

Oh cette gentille coccinelle, si bien élevée, rappelant les bonnes règles de politesses, qu'elle est vaillante et adorable de faire une leçon de vie aux méchants petits monstres. Je pouffe de rire quelques secondes et penche la tête sur le côté. Je remet mes sacs de shopping en place et soupire joyeusement, elle m'amuse.

Quelle fille bien éduquée et surtout, quelle perspicacité !
je m'exclame ironiquement, Vous comptez me faire encore longtemps une leçon de vie, fille de bonne famille? je dis, en croisant les bras, patiemment.
J'ai tout mon temps, pour moi c'est un vrai jeu.

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-Je préfère être de "bonne" famille plutôt qu'être une pétasse, ça c'est sûr.

Elle pouffa de rire, à son tour. Pitoyable, tout simplement. Dans ses études, Jane voyait des filles comme ça tout les jours. Leurs insultes et leurs absurdités ne l'atteignait plus, elle avait appris à vivre seule plutôt que mal accompagnée. Elle regarda la jeune femme avant de se retourner vers le stand. Elle continua de chercher, à la recherche d'un coup de coeur. Elle n'avait pas envie de continuer à parler à quelqu'un d'aussi prétentieux. S'il y a bien une chose qu'elle détestait, c'était la prétention et le mépris que ce genre de personnes pouvaient ressentir. C'était quelque chose qu'elle ne comprenait pas.
Pourtant en y regardant bien, Jane aurait pu finir comme ça: prétentieuse, égoïste et méprisante. Certes actuellement elle éprouvait un profond mépris pour la jeune femme à qui elle venait d'adresser la parole, mais ce n'était que lui rendre la pareille. Jane était la fille de parents presque riches, elle aurait pu faire partie de ces gamins pourris gâtés, mais elle n'avait pas été élevée comme ça. Ses parents étant absents, elle avait été élevée par les domestique et les employés de ses parents. Ils lui avaient inculqué la gentillesse, la générosité... Toutes ces valeurs qu'on n'attend pas à voir chez quelqu'un venant d'une "bonne famille", comme elle disait.
C'est sûr qu'en agressant les gens, on doit être bien élevée, évidemment. Tout les parents responsables et intelligents apprennent à leur enfant à agresser les gens comme ça, pour rien!.

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Oh, elle m'a qualifiée de pétasse, elle est bien cette gamine, franchement. Elle a su me prendre à ma juste valeur. Ca m'amuse vraiment ceux qui réagissent à chaud comme ça,
c'est vraiment le jeu que je recherche et je n'en ai pas fini avec elle. Il faut encore la bousculer,
ça peut être vachement sympa. Je souris alors, satisfaite de la réplique de la jeune femme.
Je rabat mes lunettes de soleil sur mon nez et me retourne aussi, vers sa direction et va au même stand qu'elle. Elle cherche quelque chose qui puisse épouser son coeur de pimbêche.
Je me colle à elle un peu et prend de la place, faisant semblant de chercher un cosmétique.
Vous savez vous décaler? Y'a un rouge à lèvres qui m'intéresse et vous êtes devant. En toute amabilité. je dis, d'un air purement provocateur, sourire évangélique aux lèvres.

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Changer de stand? La bousculer en retour? Fuir ou s'abaisser à son niveau? Jane n'aimait pas vraiment la bagarre, bien qu'elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle était bien obligée de de réagir, mais comment ? Eh bien, quelle bonne question. Elle ne tourna pas le regard vers la blonde et se contenta de continuer de se décaler d'elle même.

-Bien-sûr, tout ce que madame voudra.

Inutile de répondre, c'était ce qu'elle voulait. Elle ne rentrerait pas dans son petit jeu débile. Elle se ferait sûrement insulter de gosse de riche, de tout ce que vous voulez, mais ça lui était égal. Ce genre d'insultes ne l'atteignaient plus depuis longtemps. Elle décida de passer de l'autre côté du stand, rien ne l'intéressait de toute façon. Elle jeta son dévolu sur un rouge à lèvres framboise qu'elle prit en main avant de continuer ses amplettes, replonger dans ses pensées.

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