Tes paroles flinguent mon cœur avec une violence sans demi-mesure. La vérité éclate de plein fouet et mon âme saigne face à l’ampleur des dégâts que j’occasionne par pure vanité. Si seulement, je pouvais le contrôler, je le ferai sans hésitation, mais je n’y arrive pas. C’est épuisant d’être comme ça. Cela me ronge de l’intérieur, mais c’est inéluctable. C’est ma nature. La vie m’a rendu ainsi et j’ai du mal à me laisser même avec toi. C’est idiot, car tu es ce que j’ai de plus cher en ce bas monde, mais ce désir insidieux qui se loge dans ma poitrine me fait perdre tous mes repères. Je me sens plus perdu que jamais et je t’entraine dans cette chute, car je n’ai pas la capacité de t’épargner. C’est égoïste, je le conçois bien que je me refuse à cette évidence. Alors, je me sens incapable de répondre à tes propos, car je ne sais pas ce que je cherche à ces moments-là. Le besoin est réel. J’ai besoin de toi dans ma vie. Tu es la seule chose de concrète dans mon existence. Tu es la base de l’équilibre sur lequel j’ai construit cette vie-là depuis le décès de mes parents. Cela ressemble déjà à de la survie, mais sans toi, c’est l’enfer. Tout est fade et tout me semble dénué de sens. Je perds de vue ce que je suis. Tu ne le vois pas ? « Je ne sais pas ce que je veux. Moi aussi, je suis perdu. » Je te murmure dans une voix faible et inaudible. Ce serait tellement plus simple si tout était clair dans mon esprit, si ce sentiment désarmant n’avait pas pris mon cœur et mon corps en otage. Cela me fout une trouille monstre, me brise de te voir avec un autre gars. Pourquoi cela a changé ? Pourquoi l’idée que tu préfères un autre me fait perdre la tête comme ça ? Je le sais au fond de mes tripes, mais c’est trop dur d’admettre cette dépendance, de l’accepter de manière posée alors que ma nature me pousse à être indépendant, détaché de tout. Seulement, il m’est autant déchirant d’être responsable de tes blessures, de tes sombres pensées, d’écorcher ton cœur de cette manière. L’affection que je te porte me pousse à agir dans l’espoir de résorber tout cela, mais j’ai besoin de ton aide. Il faut que tu sois fort pour que j’y parvienne, car une fois la drogue dissipée, tu auras le Felipe empli d’orgueil qui n’avouera jamais ses faiblesses, le poids que tes paroles pourront avoir sur lui. Il faut que tu sois ferme, intransigeant et que j’arrête d’agir comme un con. Je veux croire que j’en suis capable, car c’est une telle déchirure de te lacérer le cœur de cette manière. C’est dur de ne plus être celui qui répand ton rire à travers les murs. Je veux me remettre en question, mais j’ai besoin de ton pardon, de ta présence pour espérer parvenir à avancer. Toi et moi, contre le monde entier, je veux y croire à cet instant. Tu es prêt à me donner cette chance et je veux croire que c’est possible. A cet instant, dans cet état, je ne désire que cela, mais difficile de dire si une fois toute cette drogue dissipée, mon esprit étriqué ne voudra pas revenir sur tout cela, quitte à créer des blessures encore plus profondes autant pour toi que pour moi… Tout est si complexe.