Maezie ◘ Le passé fini toujours par nous rattraper

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T'es en train de boire un café lorsque le téléphone sonne. - O'Neill. Ta voix est ferme, assurée. Tu sais qui tu es. Une flic. Où ça ? J'arrive. Tu raccroche et tu files rejoindre ton équipe. Et d'autres. Quand tu arrives il y a un paquet de monde. Des techniciens, des flics, des journalistes et du public. Tu passes le cordon en ignorant les appels des journalistes qui t'ont reconnus. - Salut Shawn, tu fais à ta meilleure amie en enfilant des gants bleus et en te penchant sur le corps. On a quoi ? La légiste commence à parler. - Homme blanc, d'origine caucasienne, je dirais entre 40 et 45 ans. Une balle à l'arrière de la nuque. Tu regardes l'homme le visage contre le sol. - Une exécution. Tu te redresses pour regarder l'un de tes collègues. On a quoi sur lui ? tu t'enquiers. - Rien. On n'a trouvé ni portefeuille, ni papiers. Tu regardes le corps. - Vous l'avez déjà retourné ? Tout le monde secoue la tête. Tu aides Shawn a le retourner et tu jures. - Quoi tu le connais ? s'étonne ton amie. - Ouais ... c'est un flic. C'est l'un des nôtres ...

Etant la plus gradée, c'est toi qui a eu le sale boulot de l'annoncer à sa femme et à ses enfants. Un ado de seize ans et une gamine de douze ans. C'est douloureux. T'essayes de savoir ce qui aurait pu se passer. D'en apprendre plus sur Kieran McKellen, le flic mort. Puis tu rentres au commissariat. La journée passe rapidement. Et le soir tu files à la salle d'entraînement pour te défouler. Tu frappes avec violence sur le sac de boxe. Puis tu retournes au boulot. T'y passes la nuit, comme la plupart des collègues. Tout le monde est sur les nerfs. C'est l'un des vôtres qui a été tué. Il y a un truc qui te tracasses dans cette affaire. Deux cafés en main tu passes de ton service à celui des renseignements criminels pour passer dans le bureau de Mackenzie, une de tes collègues et amies. - Salut Mack ! Ca va ? Tu demandes sans demander. Personne ne va réellement bien. Tu lui tend un café. J'ai besoin que tu me dises sur quoi travaillait McKellen. J'ai vu qu'il s'était renseigné sur l'un des lieutenants de Doyle il y a deux semaines. Mack est aux renseignements criminels. Toi à la criminelle tout court. Tu sens que cette affaire est pour vous deux.

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Quand on fait partie de la police, on s'imagine que l'on peut sauver le monde et que l'on est plus fort que tout. Que l'on peut tout supporter. Hors ce n'est pas le cas. Et une fois de plus, cela se confirme aujourd'hui. Alors même que j'étais en intervention avec mes collègues, je ne me doutais pas une seule seconde de ce qui se déroulait à l'autre bout de la ville. C'est en rentrant au commissariat que j'ai appris la nouvelle. L'un de nos collègues avait été retrouvé mort, victime d'une balle dans la nuque. Qui pouvait bien être assez stupide pour s'en prendre à l'un de nos collègues ? Quelqu'un qui n'avait encore jamais eu à faire à la brigade des renseignements criminelles, de toutes évidences.

Quelques heures plus tard, après avoir passé la journée à m'occuper de boucler l'affaire qui nous prenait du temps depuis quelques jours déjà, j'avais décidé de rester un peu au bureau pour boucler quelques dossiers et faire le point sur les affaires en cours, que nous n'avions pas encore élucidées. Plongée dans mes dossiers, c'est en entendant la voix de l'une de mes collègues de travail, que j'avais finalement sorti le nez de mes dossiers. Esquissant un léger sourire, j'avais pris le café que me tendait celle-ci avant de lui répondre :

- Effectivement... il le soupçonnait l'un d'eux de faire partie de la mafia... J'ai eu beau lui dire que même si c'était le cas, il ne devait pas se charger de cette affaire tout seul, comme à son habitude, il n'en a fait qu'à sa tête...

Soupirant ensuite, tout en refermant le dossier qui se trouvait devant moi, j'avais fini par reprendre :

- Enfin maintenant on a un motif direct pour aller interroger cet homme... et je ne sais pas pourquoi, mais je suis certaine que Doyle en sait beaucoup plus sur ses hommes, qu'il le laisse entendre.

Buvant ensuite quelques gorgées du café que m'avait apporté Maëve, j'avais fini par lui demander :

- Je pensais voir avec les autres pour lancer une cagnotte afin de venir en aide à la femme de McKellen et leurs enfants, tu en penses quoi ? Après tout, il faisait aussi parti de notre famille et on ne peut pas les laisser traverser ça tout seul, sans se préoccuper de ce qu'ils vivent...

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Tu fronces les sourcils à la remarque de Mackenzie. McKellen voulait enquêter sur le parrain de la mafia irlandaise ?Mais pourquoi ? Doyle avait débarqué à Vancouver il n'y a que deux ans. Certes, depuis il avait fait de sacrés dégâts mais il visait surtout l'autre camp, la mafia canadienne. Tu sais que les parrains se livrent une guerre sans merci pour savoir qui "régnera" sur Vancouver. Comme si vous alliez les laisser faire tiens. Mais le fait que McKellen, un simple agent, ne cherche des renseignements sur Doyle et ses lieutenants te fait tiquer. Ce n'est pas la procédure habituelle et ça te met la puce à l'oreille. Ton instinct de flic se réveille et te murmure à l'oreille qu'il se passe quelque chose d'inhabituel. Mack elle, ne se laisse pas dévier et se lève pour te proposer d'interroger Doyle. Tu la regarde d'un air franchement amusé. - Et bien si tu arrives à le retrouver surtout, tiens moi au courant ! tu la taquines. Non parce que bon, pour interroger Doyle il faudrait déjà l'attraper et le parrain de la mafia irlandaise n'est pas si facile à avoir. Et toi tu es sa fille. Si toi tu n'y arrives pas, tu ne vois pas comment d'autres y arriverait. Mais j'veux bien qu'on aille chopper O'Ddraig. Je sais par où il traîne j'ai eu une info des stups qui l'ont "croisé" dans un bar.

Tu hoches la tête à sa prochaine remarque et ton regard se teinte de tristesse. Ca fait toujours mal de perdre l'un des siens. - Son coéquipier a déjà lancé le truc. Il dit que c'est la seule chose qui l'empêche d'aller je le cite "buter tous les salopards de la ville jusqu'à trouver l'ordure qui a tué Kieran". Tu soupires et fini ton café. J'ai demandé à l'un de leur collègue de le surveiller un peu pour le soutenir et pour l'empêcher de faire une connerie. Je crois que le Capitaine a eu l'idée de le mettre en congé pour qu'il se repose et qu'il s'est fait hurler dessus. Tu grimaces et tu te relève. Bon alors ! Que dis-tu d'une virée entre filles sous couverture pour chopper O'Ddraig ! Je sais qu'il est joueur et buveur donc on doit trouver un bar qui ouvre à toute heure et qui fait des tournois de poker illégaux. Ca ne devrait pas être si compliqué à trouver hein ! tu lances amusée. Tu te relève et lui tend la main. T'aimes bien bosser avec Mack, ça change des mecs dont tu es entourée et vous vous comprenez instinctivement.

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Cette affaire me prenait déjà la tête avant même d’avoir commencé. Rien que l’idée de devoir envoyé l’un ou plusieurs d’entre nous en infiltration pour mettre la main sur ce Doyle m’exaspérait. On venait de perdre un collègue, je n’avais pas envie d’en perdre d’autres dans la foulée. Réfléchissant à comment faire sortir ce mec de son trou, Maeve m’avait coupé l’herbe sous le pied en me proposant d’aller faire un tour dans un bar de la ville, dans lequel elle était certaine de pouvoir trouver quelqu’un qui pourrait nous aider dans nos recherches, qu’il le veuille ou non. Pourquoi pas. Autant nous infiltrer nous même plutôt que de faire prendre des risques inconsidérés à nos collègues, non ?

Proposant par la suite à Maeve de créer une cagnotte en l’hommage de notre collègue, trop tôt disparu, cette dernière m’avait informée que son coéquipier en avait déjà lancé une, ce à quoi je lui avais alors répondu, un léger sourire sur les lèvres :

- Ah ok. Et bien dès qu’elle atterrira par ici je dirai à mes hommes d’y participer et aucune excuse pour ne pas donner de l’argent ne seront acceptées. Et sinon, je comprends totalement ce qu’il ressent, ça a été la même chose pour moi quand mon ex coéquipière est morte sous mes yeux, lors de cette intervention stupide à laquelle on n’aurait même pas dû avoir à participer, vu que ça ne concernait même pas notre district. Mais bon que veux-tu, nos chefs nous font faire n’importe quoi parfois.

Portant ensuite à nouveau ma boisson à mes lèvres, j’avais fini celle-ci après quelques minutes et lorsque Maeve s’était levée et m’avait invité à la suivre dans cette petite infiltration surprise, j’avais jeté mon gobelet à la poubelle, avant de me lever et de lui répondre, en souriant :

- Tu sais quoi ? Je suis certaine qu’on va le trouver au Pink Paradise. Tu sais, cette boîte de striptease qui se trouve dans les Quartiers Nord de Vancouver. Et bien il paraît qu’elle cache un bar clandestin. Et je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que ce O'Ddraig se trouve là-bas avec ses petits camarades et qu’il ne s’attend pas une seule seconde à voir débarquer deux nouvelles stripteaseuses, telles que nous, dans son bar clandestin… Alors ? Toujours partante ?

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» Attention psychopathe en vue ! [Samuel & Bradley] // [FINI]
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