Can I have this dance ? [RP LIBRE + INCRUSTE AUTORISÉE]

Allez, sors un peu. RDV au Golden Club à 21 heures, t'as intérêt d'y être, sinon, gare à tes fesses. Je soupirai longuement en voyant le message. Le point négatif d'avoir des amis, ça. J'avais pas envie de sortir. Ca faisait plusieurs jours que je n'étais pas sorti, mes parents étaient de nouveau en voyage d'affaire, donc je n'avais pas à faire des choses que je n'avais pas envie. Faudrait peut-être que je fasse la vaisselle d'ailleurs. Tu me soûles. C'est bon, j'y serai, mais compte pas sur moi pour y passer la soirée. L'heure venue, je ne pris même pas la peine de me changer, j'étais très bien en jeans, baskets, sweat. J'arrivais quarante minutes en retard, j'étais trop occupé à jouer à Payday et à braquer une bijouterie. Je m'installai au bar, supposant que Josh traînait dans ce coin. Au bout de dix minutes, je lui envoyais un sms pour lui demander où il était. Poisson d'avril. Tu vois que c'est pas compliqué de sortir ! Connard. J'interpellai le serveur et lui demandai un grasshopper. Maintenant que j'étais là, autant rester. Je jetai un regard en coin autour de moi et vis une brune installée à un siège de moi, semblant seule elle aussi. Vous vous êtes fait posé un lapin vous aussi ?, demandai-je en commençant à boire mon cocktail.

Non pas du tout. Pourquoi ? Quelqu’un a osé vous faire ce genre de sale coup ? Ils étaient bizarres ces gens qui sortaient seuls. Je sais pas, mais moi, je détestais ça. Non pas parce que je n'aimais pas être seul, j'appréciais très bien ma propre compagnie, mais pas en boîte de nuit ou dans un bar. Un ami qui m'a donné rendez-vous. Sauf qu'il l'a fait uniquement pour me faire sortir de force, soupirai-je. Je déteste ce genre de personnes. C’est vraiment un manque total de respect que de faire un truc pareil, reprit-elle tandis que je prenais une gorgée de mon cocktail. L'association menthe-chocolat, c'était une tuerie. Il n'y avait pas d'autre mot. On est d'accord. Le minimum, c'est de prévenir. Surtout que j'étais très bien chez moi. Bien évidemment, je ne serais pas sorti s'il m'avait juste poussée à le faire, j'avais fini par accepter car une partie de moi avait envie de le voir. L'autre voulait continuer à braquer des banques.

Je vois... ça partait d'une bonne intention finalement... seulement je ne suis pas sûre que la prochaine fois, son invitation obtienne une réponse favorable, si ? Après tout, il vous a fait le coup une fois, rien ne dit qu'il ne recommencera pas... Je hochai la tête. Il pouvait toujours rêver pour me revoir ailleurs que chez moi ou chez lui, celui-là. Ou à un autre endroit où aller ne me demandera pas d'effort et sans qu'il risque de recommencer à me planter. Et si l'espace d'une soirée, vous preniez sur vous et vous décidiez de vous amuser, plutôt que de ruminer et de penser au fait que vous seriez très bien chez vous en train de bouquiner ou de jouer à je ne sais quel jeu vidéo ? Après tout, ce n'est pas si mal ici et puis il arrive aussi qu'on y fasse de belles rencontres parfois. Je haussai les épaules et répondit : Je n'ai pas le choix de toutes façons. Et puis bon, j'ai pas l'habitude de ce genre d'endroit, donc je suppose que ça me fait des choses à découvrir... Ouais nan, je n'étais pas convaincu. Quoique, peut-être que je pouvais en profiter pour boire des grasshopers. Et des mojitos, mojitos fraise, framboise, pomme, des lemon mints... et peut-être m'arrêter là, sinon je ne vais jamais réussir à rentrer chez moi. Et vous, vous venez souvent ? Elle avait quand même l'air moins asociale que moi.

Voilà ! Au moins quant à l’avenir on vous parlera du Golden, vous aurez des choses à en dire et vous n’aurez plus la même vision de cet endroit qu’auparavant.
Je pouffai, amusé par sa remarque. Ouaip. Maintenant je pourrais dire que la musique n'est pas cinq mais vingt fois trop forte. Peut-être étaient-ce mes gènes de lapins qui faisaient que j'avais par moments l'ouïe trop sensible. What the fuck, des gènes de lapins ? Dans quel délire étais-je encore parti ? Sûrement le fait de vivre avec des lapins. Ça faisait assez asocial dit comme ça. Mais ils sont tellement mignons. Il fallait que j'en adopte d'autres, d'ailleurs. Et d'autres chats. Quand le temps me le permet oui. Ça me permet de me défouler et de penser à autres choses qu’à toutes les horreurs que je peux voir dans le cadre de mon travail. Intrigué, je posai mon regard sur elle et terminai mon verre. J'interpellai le serveur et lui demandai un mojito framboise. J'en bus une gorgée, et lui demandai Ah oui ? Vous faites quoi comme métier ? d'un ton curieux. Une collègue ?

Ah ça, c'est l'inconvénient des boites de nuit. Mais je vous rassure au bout d'un moment on fini par se faire à ça. Je fronçai le nez, peu convaincu. Même chez moi, je ne mettais pas ma musique à fond, alors supporter autant de bruit venant de chansons que je n'écoutais pas vraiment, je n'étais pas sûr de réussir à m'y faire. Qu'est-ce que les gens trouvaient à ce genre d'endroits, sérieusement ? Surtout quand on voit le prix des cocktails... moi je n'avais pas besoin de faire attention, mais ce n'était pas le cas de la majorité des gens. Un travail que peu de personne apprécie en général. On va dire que je travaille dans le monde de la justice. Et vous alors, vous faites quoi dans la vie ? Raté, ce n'était pas une collègue. En même temps, ça m'aurait étonné. J'hésitai un instant à répondre que j'étais en arrêt, mais me ravisai rapidement, ne supportant pas d'avouer que j'avais échoué face à mes conditions de travail. Pareil pour moi, c'est pas le genre de métier qui attire, même si moi j'adore ce que je fais. Je suis dans le funéraire, thanatopracteur plus exactement, répondis-je avec un sourire, guettant sa réaction. La façon dont les gens réagissaient quand je disais ce que je faisais était souvent drôle, un mélange entre la surprise et le dégoût, en général.