Une histoire de métal (Twins Bai) #1

Jusque là je m'amusais avec lui mais je sens qu'il ne veut pas démordre de son humeur de coq mort. Ce qui en fait fini par m'énerver, va savoir pourquoi. Peut-être parce qu'il parle de me tuer. Il y a des choses qu'on ne dit pas à son frère jumeau.

- Oh merci de me prévenir ! Peut-être que je ferai mieux de déménager pendant qu'on y est. Ça m'évitera de te supporter toi et ta musique de looser !

Il me laisse en plan et décide subitement d'aller se laver. Ce qui m'énerve encore plus. Je me mets donc à frapper contre la porte.

- Sors de là, espèce de lâche, on en a pas fini toi et moi ! Sors de là tout de suite ou je brise tout ce que tu as comme support de putain de métal dans cette chambre !

Et j'étais bien décidé à mettre ma menace à exécution. Maintenant qu'il m'avait bien énervé, j'étais bien décidé à me défouler sur lui.

Je levais au ciel en l'entendant râler. Comme si j'allais réellement le tuer dans son sommeil. Il y a que lui pour penser que j'étais sincère sur ça. Et sans plus attendre, je l'avertissais de mon intention de prendre ma douche. Je filais donc à la salle de bain et m'enfermais à clé. Interdiction qu'il vienne me faire chier jusque dans la douche. Mais, comme à son habitude, il fallait qu'il m'emmerde, même à travers une porte. Mon sang ne fit qu'un tour en l'entendant parler de MA musique. Mon seul échappatoire à cette vie que je ne supportais plus vraiment. A peine eus-je le temps d'ouvrir la porte, que je pris la parole.

- Je te jure que tu touches à mes affaires, ça va mal fini, Cielo. Que tu me charries, je veux bien mais toucher à mes affaires revient à me toucher. Et là, je risque d'être très mauvais.

Très mauvais, même. Et il savait à quel point je détestais qu'on touche à mes affaires et c'est pour ça qu'en général, je n'amenais quasiment pas des filles à la maison. Parce qu'elles aimaient regarder ce qui faisait parti de moi, surtout en attendant que je me réveille.

- Et tu me fais bien rire quand même. Quand tu veux que la discussion se finisse, je dois fermer ma gueule mais l'inverse ne fonctionne pas. T'es pas le centre du monde, Ciel. Alors, lâche-moi la grappe cinq minutes, ok ?

J'étais reparti à vouloir prendre ma douche mais force était de constater qu'il ne me lâcherait pas. Je bouillonnais intérieurement et s'il me poussait à bout, j'allais sortir des choses qui, je le sentais, j'allais regretter.

Je sais bien que ma menace le ferait sortir de sa douche et j'ai vu juste. Il sort tout en colère et me menace de ne pas être gentil si je touche à ses affaires. Je commence donc à tout toucher dans la chambre, à ouvrir les tiroirs et déplacer les objets.

- Qu'est-ce que tu vas me faire hein ? Me frapper peut-être ? Vas-y montre moi ce que tu vas faire si je touche à ça et à ça et à ça ! Ou si je te touche toi ? Je me dirige vers lui pour le toucher. Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir me faire, puissant Irya ?

J'avais les boules. Je ne sais pas pourquoi il doit être toujours aussi renfermé et peu bavard. Et à chaque fois que j'essaie de le faire sortir un peu de ses habitudes, ça doit toujours finir pas une dispute.

- Oh que non que je ne suis pas le centre du monde, mais toi non plus tu ne l'es pas je te signale ! Tout ce que j'ai dit, c'est que ton horreur que t'appelles musique me saoule. Quoi, j'ai pas le droit ? T'as une tête de mort et je te propose des activités de vivant pour te réveiller, c'est un crime ? Pourquoi tu dois toujours être aussi égoïste et ne pas penser un peu aux personnes qui t'entourent et qui ne peuvent pas supporter H24 ton humeur de poisson ?

Hein, humeur de poisson ? Quand je suis en colère je dis vraiment des choses débiles. Mais on s'en fout quoi, il m'énerve ce jumeau. C'est pas possible comme j'ai envie de le secouer parfois.

- Tu sais quoi ? T'as gagné ! Je te lâche la grappe comme tu dis, je m'en vais ! Reste tout seul avec ta musique de merde, ton humeur maussade et tous tes trucs débiles. Si tu peux être heureux avec, soit. Je n'en ai plus rien à foutre de toi !

Je sors de sa chambre avant de rentrer dans la mienne en claquant violemment la porte. Argh, il m'énerve mais il m'énerve ! Je n'avais aucune intention de sortir, j'allais juste rester là et laisser la tempête passer. Je n'avais pas été tendre avec lui mais quand même quoi, tout ce que je voulais au début c'était que s'arrête cette maudite musique !

Je le voyais entrer dans ma chambre et toucher à mes affaires. Je bouillonnais intérieurement et de plus en plus. Je ne sais pas comment j'arrivais me contenir autant avant qu'il ne s'avance vers moi et me bouscule. Enfin, façon de parler. Là, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase (vase qui pourrait passer à travers la pièce vu dans quel état j'étais). Ni une ni deux, je lui collais mon poing dans sa figure.

- Voilà ce que je peux faire quand on me pousse à bout, vociférais-je.

Il l'avait bien cherché. Il savait qu'on ne devait pas toucher à mes affaires, sauf si j'en donnais l'occasion.

- Écoute. Tout ce que je demande aujourd'hui, c'est qu'on me lâche les baskets. J'ai envie de passer une journée tranquille, à glander et à faire ce que je veux. C'est si difficile que ça à accepter ? Alors, oui, je suis égoïste, oui, j'ai une humeur de merde et alors ? Ca fait 19 ans que c'est comme ça et je doute que cela change un jour.

Et ouais, depuis que nous avions perdu nos parents, nos vies s'étaient écroulés et nous avions tous les deux gérés comme on le pouvait et séparément, en plus. Je savais que cela avait aussi été difficile pour lui mais il avait pourtant eu une meilleure vie que moi. Enfin, sur le papier.

- Ouais, vas-y. Retourne dans ta chambre et laisse-moi tranquille. Je vais enfin pouvoir respirer.

Il m'énervait quand il était comme ça. A croire que je ne pouvais pas vivre comme je le voulais. Je le regardais donc partir dans sa chambre et claquer la porte. Qu'il s'énerve autant qu'il veut, ça ne changera rien pour moi. J'écouterais toujours du métal. Je retournais dans la salle de bain pour enfin prendre cette douche tant désirée. Elle m'aidera à me détendre.

Deux heures plus tard

J'étais toujours là allongé sur mon lit, à écouter, via min Ipod, cette musique que j'aimais tant. Je savais pertinemment que cela ne plaisait pas à tout le monde mais cela, je m'en moquais royalement. Par contre, quoi que les gens pouvaient penser ou dire, l'avis de mon frère était très important à mes yeux. C'était bien le seul que je laissais me dire le fond de sa pensée sur le métal. Parce qu'il était plus important que ma musique. Certes, nous nous engueulions beaucoup par rapport à ça (entre autres choses) mais si je faisais es compromis, c'était bien pour lui. D'ailleurs, c'est pour ça que j'avais enfilé mes écouteurs plutôt que d'avoir mis en route mon ordi. C'était par pur respect pour lui.

Je m'étais quelque peu calmé et notre dispute tournait en boucle dans ma tête. J'en avais marre que l'on se prenne le bec pour des futilités et je savais qu'il fallait faire des compromis si on voulait rester en bons termes tous les deux. J'avais passé 22 ans tout seul et voilà qu'il était de retour dans ma vie. Je devais donc apprendre, tant bien que mal, à vivre avec ma seule famille. Chose assez difficile pour moi, même après deux ans de vie commune. Arrêtant ma musique, je décidais d'aller le voir pour m'expliquer – tranquillement cette fois-ci – et essayer de ravaler ma fierté et mes goûts étranges.

Arrivé devant sa chambre, je frappais doucement à la porte. J'attendis quelques secondes et n'entendant aucune réponse, j'ouvris ladite porte et restais sur le chambranle de la chambre. Je n'allais pas faire un mauvais pas au risque de m'en prendre une assez rapidement.

- Namour, je suis désolé, dis-je calmement.

C'est tout ce que je pouvais dire tant la vue me blessait.