Aujourd’hui, tu bosses en interne à l’hôpital. Voilà trois heures que tu courrais dans tous les sens, jonglant entre tes patients, la paperasse et les messages d’Ali. Ta vie tournait au grand n’importe quoi… Tu avais appris que tu avais un frère jumeau, que tu étais le fruit d’une consanguinité entre frère et sœur et qu’en plus, le mec avec qui tu correspondais depuis un an et dont tu tombais amoureux n’était autre que…ben ton jumeau. Bravo Hélios, c’est merveilleux. Et pour en ajouter une couche, tu allais emménager chez ton frère en abandonnant tes parents. De mieux en mieux. Bref, inutile de dire que c’était le gros bordel dans ta tête. On te fou un dossier dans les mains et, en voyant le nom de la patiente, un sourire s’afficha sur ton visage. Isaline, ta patiente préférée, celle qui te faisait tourner la tête au point que tu faisais du grand n’importe quoi en sa présence. Voilà qui allait illuminer ta journée. Te précipitant vers sa chambre, tu toques deux fois à celle-ci avant d’entrer. Directement, tu souris en posant ton regard sur la jeune demoiselle. Elle, elle est différente. Elle, elle dégage ce petit quelque chose qui te plait beaucoup, qui te déstabilise et surtout, qui te fait sourire. « Comment va ma patie… » Tu n’as pas le temps de répondre que tu te prends les pieds dans le petit tabouret roulant, t’étalant sur le lit et donc, sur Isaline par la même occasion. Bravo mec, de mieux en mieux, manquerait plus qu’elle crie au viol tient ! Ton dossier avait valsé à travers la pièce et toi, tu te retrouvais à plat ventre sur la jeune demoiselle. « Okay, c’était pas prévu, je te jure que je voulais pas te sauter dessus…je me suis pris les pieds dans le truc à roulette là… » Ouai mais, mec, faudrait peut-être que tu te redresse là non ? En remarquant que tu es toujours couché sur elle, tu pique un far en devenant rouge comme une tomate. « Désolé… » Tu étais censé prendre ses paramètres, pas t’affaler comme une merde sur elle. « ça va j’t ai pas fait mal ? » Tu tentes de te redresser, sauf que bon, sur le coup tu sais pas où t’appuyer. Donc, tu te décides à te laisser glisser en arrière, tombant à genou sur le sol avant de te relever, toussotant. Tu es loin de paraître professionnel là. En règle générale tu es un bon médecin, mais là, avec elle, ça fonctionne jamais comme avec tes autres patients.
Quelle angoisse de se retrouver une nouvelle fois dans une telle pièce ! Isaline avait beau en avoir désormais l’habitude, quelques frissons lui parcouraient toujours l’échine dès qu’elle franchissait ces portes et qu’on l’amenait à sa chambre provisoire. Elle n’y était heureusement que de passage afin d’effectuer quelques examens. Le but étant de surveiller l’évolution de la maladie et de réajuster le traitement si besoin. Isaline espérait qu’il n’en serait rien, que tout resterait inchangé… Ou alors qu’ils lui annonceraient une bonne nouvelle et allégeraient les doses. Mais pas l’inverse. Les deux dernières semaines avaient été si difficiles… Épuisée, la jolie brune avait eu un mal fou à conserver son rythme de vie habituel, ce qui en soit la frustrait plus que tout. Il n’y avait rien de plus énervant pour elle que de se sentir affaiblie, incapable de faire ce qu’elle souhaitait ou de se déplacer à sa convenance. Ce matin encore, elle s’était réveillée mal en point, nauséeuse et fragile. Mais elle tentait vainement de cacher tout ça derrière un sourire en coin. Sauver les apparences pouvaient peut-être la sauver d’une rechute… Après tout, en quoi pouvait-elle espérer quand son corps dépérissait, si ce n’était en son mental ? L’envie de se battre s’essoufflait un peu, mais la flamme était toujours là. Il lui était tout bonnement impossible de lâcher prise, d’où sa présence à cet énième rendez-vous de contrôle.
Isaline attendait sagement la venue d’un médecin. Comme à chaque fois, elle avait la surprise de l’interne chargé de son dossier. Rares étaient les fois où elle traitait directement avec le cancérologue… Mais ça ne la dérangeait pas, bien au contraire ! Elle préférait de loin profiter de la bonne humeur d’un interne comme son Mini Doc’, plutôt que d’être écrasée sous le poids des explications incompréhensibles d’un vieux spécialiste, complètement dépassé par l’aspect humain de son métier. Le Dr. Holmes savait la faire sourire. Il débarquait toujours avec ce petit air amusé sur le visage alors qu’on devinait sans mal qu’il faisait son possible pour être professionnel et crédible. Puis sa maladresse entrait en scène, décrochant quelques éclats de rire franc à la patiente. Il n’avait pas besoin d’en faire des tonnes : quelques mots étonnants, un geste manqué, un quiproquo… tout était bon pour la sourire. Alors quelle fut sa joie d’apercevoir sa petite tête à peine la porte entrouverte ! Il semblait de bonne humeur, se demandant comment elle allait… Jusqu’à ce qu’il se prenne les pieds dans un tabouret et s’étale de tout son long sur elle. La visite commençait bien ! « Ça va, ça va… Ne t’en fais pas, j’ai vu. Jolie chute d’ailleurs ! » Elle tenta de le rassurer à l’aide d’un simple sourire, et essaya alors de l’aider à se redresser. Mais au lieu de saisir la main qu’elle lui tendait, ou encore de prendre appuis contre elle l’espace de quelques secondes, il préféra se laisser glisser jusqu’au sol. « Mais qu’est-ce que… ? » Elle ne termina pas sa phrase, riant doucement en le voyant à genoux face au lit. « Pas de bobo ! » -répliqua-elle en levant légèrement les mains en l’air, pour le laisser constater par lui-même.
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Sujet: Re: Mini Doc' - Isaline. Sam 26 Nov - 23:21
C’était toujours comme ça. Sincèrement, tu te demandais si ta maladresse naturelle n’allait pas finir par te tuer, parce qu’au final, dans la vie de tous les jours, ça en devenait dangereux. Combien de fois n’avais-tu pas failli te faire écraser, te prendre un poteau dans la figure…Comment ton nez n’avait-il pas encore été cassé ? Bonne question, peut-être qu’à chaque choc, tu te le prenais dans le bon angle…tu dois être très doué pour ça. Te voilà donc étalé sur la jeune demoiselle de deux ans ton aîné, celle-ci t’annonçant que c’était une jolie chute. « Merci, je m’entraîne tous les jours pour avoir ce résultat. » Chose relativement vrai. Glissant à genoux sous ses rires, elle t’annonce également qu’elle n’a pas de bobo, tant mieux, ça serait con qu’elle soit blessée à cause de toi. Tu souris en te redressant, défroissant ta blouse, tentant de reprendre un air professionnel, chose assez difficile après une scène pareille. « Tant mieux alors, sinon je risquerais de me faire virer pour tes beaux yeux. » Tu souris timidement en venant t’asseoir sur le coin du lit, comme tu le faisais toujours en sa présence. Avant de commencer son examen, tu aimais prendre de ses nouvelles, savoir comment elle allait, si tout se passait bien pour elle et pas seulement au niveau de sa santé. Atteinte d’un cancer, tu en parlais que si c’était nécessaire. « Comment vas-tu Isaline ? La vie est belle ? Le soleil brille ? Pas de nuages en vue avec de gros orages ? Parce que…moi j’ai pas prévu de parapluie hein. » Oh mais la vanne de merde Hélios ! Va y t’as pas fait l’école des clowns toi hein, parce que là c’est carrément pathétique quoi. D’ailleurs, tu t’en rends compte et tu rougis légèrement, détournant les yeux pour faire genre que tu te concentre sur ton bloc note. « Je vais devoir m’occuper de ton cas…enfin, pas que tu sois un mauvais cas…non, enfin, je vais devoir prendre tes paramètres quoi…j’aime bien ton cas…non mais… » Va y, parles mon vieux, enfonces toi, tu sais faire que ça. Tu passes une main dans tes cheveux pour te lever et prendre le cerclage à tension sur la petite étagère. « Mon dossier…il a glissé où… » Et te voilà à quatre pattes à terre….
HJ: Désolé pour le poste minable, je me tape une migraine abominable
[/quote]
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Sujet: Re: Mini Doc' - Isaline. Dim 27 Nov - 11:31
Hélios -car elle avait fini par lui demander son prénom- n’avait rien d’un médecin ordinaire. Et pourtant, en cinq longues années, Isaline en avait croisé pas mal : du plus grand cancérologue au petit interne voulant faire ses preuves dès le premier jour ! Aucun n’avait réussi à la détendre de la sorte, si encore on pouvait prétendre qu’elle était à son aise en ces lieux. L’habitude décomplexait les rendez-vous, mais les angoisses demeuraient tout de même présent, surtout depuis sa rechute. Rien était acquis ; pas même sa guérison. Et c’était peut-être ça qui était le plus difficile à gérer, puisqu’elle avait la malheureuse impression que cela s’appliquait à la plupart des aspects de sa vie. Isaline flottait sur un nuage d’incertitudes, craignant de faire un pas en avant face au risque de tomber dans le vide. Il y en avait un autre qui venait de se casser la figure, s’écrasant malgré lui sur le lit où la brunette se trouvait. Il s’en était excusé, cherchant à se rattraper tandis qu’Isaline affichait un large sourire. Il avait un comportement qui prêtait à rire, et nombreuses avaient été les fois où la patiente s’était demandé si son médecin le faisait exprès. Il ne pouvait pas en être autrement, non ? Pour en arriver à une telle maladresse, il y avait du niveau ! « Non ! Je m’en voudrais terriblement ! » -répliqua-t-elle, lorsqu’il émit l’hypothèse d’un éventuel renvoie. « …Et puis mes visites seraient d’un ennui mortel. » Le terme avait été choisi avec soin, usant d’un soupçon d’humour noir, qui par moment l’aidait à prendre du recule, à se détacher de sa triste condition. Ses parents avaient horreur de ça, ne supportant pas ces allusions alors que leur bébé, leur petite princesse, se battait chaque jour. Quand à elle, elle s’en fichait. Mieux encore, elle n’y pensait même plus et agissait normalement. Simplement. Ainsi, comme se rendre à l’hôpital était loin d’être une partie de plaisir, elle lui faisait clairement comprendre qu’il lui facilitait la tâche en allégeant cette ambiance pesante. Le Mini Doc’ était plutôt cool !
Assis tout près d’elle sur son lit, il se mit à l’interroger. C’était sans doute le moment qu’elle préférait lorsque c’était lui qui était chargé de son dossier. Il ne la traitait pas comme un cas, une patiente, une maladie… Mais comme l’aitre humain qu’elle était. Une personne, avec des sentiments, des émotions. Il s’intéressait à ce qu’elle était et comment elle allait, au-delà de ses symptômes physiques. Et puis, il le faisait si spontanément, qu’elle ne pouvait qu’apprécier cette attention. « Ça va… » -commença-t-elle par dire, en haussant les épaules. La vie était-elle belle, comme il le disait ? Isaline semblait incapable de répondre à cette question. Du moins, sans avoir un léger doute sur ce qu’elle avancerait. Peut-être plus belle que la dernière fois, si on mentionnait le fait qu’elle avait revu des êtres chers. Moins belle, si on précisait qu’elle avait l’impression de les avoir perdu pour de bon. Cependant, elle n’entra pas dans ces détails. « Quelques nuages, mais ça devrait passer. » Un timide sourire étira ses fines lèvres, amusée par sa blague. En fait, il lui parlait comme à une enfant. Elle en retrouvait presque son innocence passée, son insouciance. Ça faisait du bien mine de rien ! « Bon, si tu aimes bien… mon cas…! » Elle ponctua sa phrase par un éclat de rire cristallin, et remonta sa manche avant de tendre le bras. Rodée, elle savait exactement comment tout ceci allait se dérouler. Ah… Sauf qu’elle n’avait pas prévu que son médecin finisse à quatre pattes par terre, à la recherche du dossier. « Euh… Ça va aller ? Hélios ? »
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Aujourd’hui, tu bosses en interne à l’hôpital. Voilà trois heures que tu courrais dans tous les sens, jonglant entre tes patients, la paperasse et les messages d’Ali. Ta vie tournait au grand n’importe quoi… Tu avais appris que tu avais un frère jumeau, que tu étais le fruit d’une consanguinité entre frère et sœur et qu’en plus, le mec avec qui tu correspondais depuis un an et dont tu tombais amoureux n’était autre que…ben ton jumeau. Bravo Hélios, c’est merveilleux. Et pour en ajouter une couche, tu allais emménager chez ton frère en abandonnant tes parents. De mieux en mieux. Bref, inutile de dire que c’était le gros bordel dans ta tête. On te fou un dossier dans les mains et, en voyant le nom de la patiente, un sourire s’afficha sur ton visage. Isaline, ta patiente préférée, celle qui te faisait tourner la tête au point que tu faisais du grand n’importe quoi en sa présence. Voilà qui allait illuminer ta journée. Te précipitant vers sa chambre, tu toques deux fois à celle-ci avant d’entrer. Directement, tu souris en posant ton regard sur la jeune demoiselle. Elle, elle est différente. Elle, elle dégage ce petit quelque chose qui te plait beaucoup, qui te déstabilise et surtout, qui te fait sourire. « Comment va ma patie… » Tu n’as pas le temps de répondre que tu te prends les pieds dans le petit tabouret roulant, t’étalant sur le lit et donc, sur Isaline par la même occasion. Bravo mec, de mieux en mieux, manquerait plus qu’elle crie au viol tient ! Ton dossier avait valsé à travers la pièce et toi, tu te retrouvais à plat ventre sur la jeune demoiselle. « Okay, c’était pas prévu, je te jure que je voulais pas te sauter dessus…je me suis pris les pieds dans le truc à roulette là… » Ouai mais, mec, faudrait peut-être que tu te redresse là non ? En remarquant que tu es toujours couché sur elle, tu pique un far en devenant rouge comme une tomate. « Désolé… » Tu étais censé prendre ses paramètres, pas t’affaler comme une merde sur elle. « ça va j’t ai pas fait mal ? » Tu tentes de te redresser, sauf que bon, sur le coup tu sais pas où t’appuyer. Donc, tu te décides à te laisser glisser en arrière, tombant à genou sur le sol avant de te relever, toussotant. Tu es loin de paraître professionnel là. En règle générale tu es un bon médecin, mais là, avec elle, ça fonctionne jamais comme avec tes autres patients.
