Sofia + Never thought i'll meet you again and here.

Sofia & Dimitri

Never thought I'll meet you again and here.

Devoir aller à la Banque. Voilà qui ne réjouissait pas Dimitri. Il détestait les rendez-vous avec un conseiller, qui passait son temps à lui reprocher sa gestion. Sauf que voilà, Dimitri, il en faisait ce qu'il voulait de ses sous. Et tant pis s'il ne mettait pas de côté. Le banquier devait le comprendre, point barre. De toute façon, il n'avait pas à émettre son avis tant que la situation n'était pas dans le rouge.
En bon élève, l'ancien soldat s'était rendu au lieu, et en se voyant arriver en avance, il s'était assis sur un des nombreux sièges d'attente présents dans l'établissement. C'était une véritable usine. Et parfois, par mal-chance, on ne tombait même pas sur le bon ou le même conseiller que la fois d'avant. Presque pire que la sécurité sociale. D'ailleurs, il fallait prendre comme là-bas, un ticket numéroté et attendre patiemment son tour. Dans le genre impersonnel, on ne faisait pas mieux. De quoi se sentir être un simple numéro de dossier parmi tant d'autres.
Alors qu'il voyait les minutes passer, et qu'il commençait à s'impatienter, Dimitri releva la tête. Il balaya du regard les gens qui passaient, et s'arrêta tout à coup sur le visage d'une jeune femme blonde, qui venait d'arriver et de prendre son ticket. Il ne pouvait que trop connaître ses traits : il les avait cotoyés pendant de longues années, quand il était soldat. C'était ceux de sa chef d'équipe, Erza. Ni une ni deux, pour s'assurer qu'il ne se trompait pas, et aussi, parce qu'il était plutôt sympa à ses yeux de rencontrer une tête connue, bien que ça ne fasse pas partie de ses meilleurs souvenirs, il se releva de sa chaise inconfortable et l'interpella. Erza ?.

Dimitri & Sofia

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Un matin semblable aux autres, et cela est rassurant. J'ai mes petits rituels auxquels je n'aime pas déroger. C'est comme une assurance que la journée se passera tel que je le souhaite et pas autrement. J'ai encore un peu de mal à me faire à ma nouvelle identité mais tout commence à réellement rentrer dans l'ordre. J'ai d'ailleurs un rendez-vous à la banque pour finaliser le transfert de mes comptes.

Après un petit-déjeuner militaire, je sors et vais à pied jusqu'à la structure. Je n'aime pas prendre les transports en communs, bien trop dangereux à mon goût. Combien de fois les terroristes ou les fous à lier s'en prenaient aux metros, bus et autres mode de transport ? Non, à pied, je me sens bien plus vivante. Cela me donne de la force, de l'endurance et me garde dans un état physique correct.
Je finis par entrer dans la banque, prend mon ticket et vais m'asseoir. Je ne m'attends pas à être dérangée avant un bon moment vu la queue, et surtout pas par un ex-collègue de l'armée. Lorsque je l'entends prononcer mon prénom de naissance, j'ai des palpitations et la première chose que je pense à faire, c'est nier tout en bloc.

"Je pense que vous vous trompez de personne." Ce gars-là, je le connais. C'est Dimitri. On était dans la même section dans l'armée et j'étais sa supérieure. Les relations étant interdites, nous n'avions fait que flirter le temps qu'a duré notre mission commune. C'est étrange de le retrouver ici... et pas bon signe.

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C'était toujours quelque chose d'étrange pour Dimitri de rencontrer des gens qu'il connaissait dans ce genre d'endroit. Quelle était la probabilité pour lui qui n'allait quasiment jamais à la banque, de rencontrer un visage connu, différent de celui des conseillers et des agents de banque qui étaient présent ? Quasiment nulle, en fait. Et encore, voir un visage apprécié, c'était encore plus rare.
Mais il en était sûr. Cette femme, c'était Ezra, il n'y avait pas moyen de lui faire croire le contraire. Ils avaient eu vite fait un quelque chose pendant leur service commun. Mais c'est déjà mal vu les relations autres que professionnelles avec les gens du même grade, mais quand en plus, il s'agit de ta supérieur, c'est pire. Alors qu'il l'avait interpellée, elle s'était retournée. Il n'en revenait pas qu'il ne s'agisse vraiment d'elle ! Comment il aurait pu s'imaginer la retrouver ici, à Vancouver ? Mais très vite, il avait déchanté. Elle l'avait gentiment envoyé sur les roses piquantes. Elle niait être la fameuse Erza. Contrarié, il avait dit d'une voix forte, qui donnait presque l'impression qu'il allait commencer à hurler, sans faire attention que certaines personnes pouvaient se retourner pour lui assener de se taire. Ah Oui ? Alors vous n'êtes pas Erza Podolskaia ? Parce que je peux vous assurer que vous lui ressemblez. Beaucoup. Peut-être avait elle eu une jumelle qu'il aurait ignoré ? Mais si ce n'était pas le cas, pourquoi elle s'entêtait à nier son identité ? Pour ne pas lui parler, peut-être.. Mais il semblait à Dimitri que bien qu'ils ne soient pas allés plus loin de leur flirt, ils étaient restés en bon terme, et faisaient une bonne équipe, autrefois..

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Il parlait bien trop fort, avait-il tout oublié de la discrétion dont on apprenait toutes les ficelles dans l'armée ? Encore un peu et il dévoilait toute mon identité au grand jour. J'avais le choix entre partir ou le plaquer au sol pour qu'il la ferme. Ou lui couper la langue, tiens. Non, je connaissais Dimitri, il n'était pas méchant, bien au contraire. Mais il fallait qu'il se taise, que je trouve un moyen de lui faire comprendre qu'Erza n'existait plus désormais.

Je me levais pour lui faire face et même si je n'étais pas aussi grande que lui, je n'en avais pas moins de charisme. "Je lui ressemble peut-être mais je ne sais pas qui est cette Erza. D'accord ? Je. Ne. Sais. Pas. J'ai vraiment une tête à avoir un nom de famille russe ?" Je regardais autour de moi les personnes qui commençaient à nous observer avec attention et ça, c'était mauvais pour ma cachette. Je finis par prendre Dimitri par le poignet et l'emmenais dans les toilettes pour femmes, plus directement dans une des cabines. Puis, en chuchotant, je le tapais sur la tête.

"Non mais ça va pas ? T'as envie que je crève ou quoi ? Ne m'appelle plus jamais par ce nom. Ici, je ne suis plus Erza mais Sofia." Je soupirais, consciente qu'il ne pouvait pas être au courant, que ce n'était pas de sa faute. "Excuse-moi. C'est délicat en ce moment."

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Totalement inconscient du risque qu'il pouvait lui faire prendre, Dimitri ne comprenait pas forcément. Il faut dire, de ses années de service militaire, la discrétion, c'était pas vraiment ce qui lui restait le plus. S'il avait fait un bon soldat à l'époque, il ne se disait pas pour autant que s'il n'était pas au courant de quelque chose, ça ne voulait pas dire qu'il n'y avait rien à savoir. Ou à cacher.
Cela dit, il était clair d'une chose, elle n'avait pas envie que la conversation se termine. Peut-être que oui, qu'il s'était vraiment trompé sur son identité, et qu'elle avait quelqu'un qui lui ressemblait. Cela dit, il allait tout de même lui rétorquer quelque chose, quand finalement, Sofia le prit par le poignet et le traîna, quasiment, à sa suite. Dimitri fit une grimace en voyant qu'ils entraient dans les toilettes des femmes. Il allait se faire tabasser, et en plus, il allait passer pour le pervers de ses dames.
Dimitri essuya le coup, en se frottant la tête. Aïe, mais ça va pas.. qu'il se plaignait, presque sans faire attention à la suite. Ce n'était qu'après quelques secondes de silence, qu'il réalisa la gaffe qu'il avait failli faire.Oh merde, je suis désolé Er... Sofia.. Voilà qui n'était pas pour arranger..Il allait devoir penser à tout ça à la fois.. Mais il ne pu s'empêcher de dire, avec un sourire victorieux. N'empêche, je savais que c'était toi. Et voilà que la fierté d'avoir raison s'emparait déjà de lui.

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Tout s'était passé très vite et j'avais tenté de remettre les choses dans l'ordre avec Dimitri, au calme dans les toilettes des femmes. Je levais les yeux au ciel à sa réplique et son air un peu trop fier, mais souriais tout de même. Une fois sûre que je ne cramerais pas ma couverture, je me détendis un peu.

"J'ai eu des petits soucis dernièrement et je suis ici sous une autre identité, c'est plus commode. Mais je ne m'attendais pas à tomber sur un ancien du corps militaire... et surtout toi. Tu fais quoi dans le coin ?" Je croisais les bras sur ma poitrine et regardais autour au cas où une femme n'entre dans les toilettes. C'était bizarre d'avoir une conversation dans ce genre de lieu mais bon, je n'allais pas faire de chichi. Mais il allait falloir songer à retourner dans l'espace d'accueil de la banque tout de même.

Je prie néanmoins quelques secondes pour regarder plus en détail l'apparence de mon ancien camarade. Il était toujours aussi canon et je repensais à ces moments lourds de sens qu'on avait passé à l'armée.

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La seule chose qui semblait l'inquiéter, pendant un instant, c'était d'avoir eu raison. Mais il s'était surtout rendu compte qu'il avait failli faire une grave erreur, en la mettant dans une situation très compromettante. Normalement, on essayait de les prévenir qu'il fallait oublier la personne, faire genre de ne pas la connaître. Là, pour le coup, il s'imaginait bien que personne n'avait été mis au courant. Et un énorme sentiment de culpabilité l'envahissait. Alors qu'il était en train de compatir mentalement sur ses soucis la forçant à changer d'identité, il s'arrêta net. Dimitri la jaugea un peu, quand elle dit qu'elle ne s'imaginait surtout pas tomber sur lui. "Surtout moi"..? Je suis censé comprendre quoi ? s'emportait-il. Pourquoi il était pire qu'un autre ? Oui, il avait failli la griller, de ça, il en était désolé. Mais il ne savait vraiment pas, et quand il avait croisé d'autres anciens collègues, ça n'avait pas été un tel désastre !
Dimitri balaya la salle du regard, et haussa un sourcil.   Je vois surtout qu'on est dans les toilettes, rien que pour ça, c'est pas moi le plus étrange.. qu'il lança, en croisant les bras sur son torse. Si elle ne voulait surtout pas le croiser, il ne comprenait que moins pourquoi elle l'avait emmené se planquer ici pour parler. Elle avait qu'à lui avoir dit ses vérités et se tirer. Parce que c'était pas lui qui allait le faire.

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Je soupirais en roulant des yeux au ciel. Il se foutait de moi là, à faire le gros bébé vexé ? Il n’avait clairement pas changé. On avait peut-être eu une attirance physique par le passé, certes, mais on ne pouvait pas dire qu’intellectuellement, on était sur la même longueur d’onde. C’était une chose mystérieuse que je ne comprenais toujours pas d’ailleurs…

Bref, pas vraiment intéressée par le fait de me faire ‘engueuler’ par un mec dans les toilettes, je décidais de mettre fin à ce petit quiproquo. Et qu’il arrête de faire le bébé là, c’était d’un ridicule ! « Rho ça va, je ne l’ai pas dit de façon méchante ! Je suis juste surprise de te croiser dans cette ville, c’est tout. Le monde est grand, c’est quand même étrange qu’on se retrouve les deux ici non ? En plus, je n’ai pas dit que tu étais ‘étrange’ hein ! Donc calme-toi petit bébé. » Je soupirais, décroisais les bras et sortis des toilettes sans savoir s’il allait me suivre ou pas. Je n’étais pas venu à la banque pour me taper une crise d’existence avec un ancien de l’armée hein ! Pourquoi tout se passait-il toujours aussi mal pour moi ? Je n’avais rien fait pour que mon karma soit aussi dégueulasse avec moi hein…

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Loin de vouloir se la jouer enfantin, mais naturellement susceptible, Dimitri n'avait pas pu s'empêcher de prendre mal la chose. Surtout venant de la demoiselle. Lui qui avait été si content de rencontrer un visage connu, pour une fois, c'était trouvé déçu, tout ça parce qu'il prenait les choses, les mots, surtout, trop à coeur. C'était tant pis pour lui. Il haussa les épaules, et ne pu s'empêcher une nouvelle de rouler les yeux. Il leva les mains, en signe de capitulation. Il haussa les épaules, avant de répondre, simplement. Si tu le dis.. Il se décala pour la laisser passer.
Dimitri savait qu'il avait mal réagi, mais dans le fond, c'était toujours ce qui se passait avec lui. Il manquait ses actes, les regrettant. Il aurait dû être plutôt heureux de voir un visage connu et d'accepter la critique, il avait failli la griller plus que jamais personne n'aurait pu le faire, pas  même un civil non averti. Quand elle lui passa devant, il se reprit, et l'appela. E...Sofia !? dit-il avant de la rattraper et d'arriver à son niveau, alors qu'elle était partie. Il se passa la main derrière la nuque, presque gêné. Je suis désolé... C'était surtout pour avoir failli faire sauter sa couverture, mais aussi pour avoir mal réagi. Il lui fit un très léger sourire qui voulait dire "je suis content de t'avoir rencontrée aujourd'hui". Mais c'était pas vraiment le genre de chose facile à exprimer, la gentillesse. Déjà, se dire désolé, ou présenter des excuses c'était compliqué.. autant ne pas en demander de trop. 

Dimitri & Sofia

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On n’était pas rendus ! Il était rancunier et moi aussi. Aussi bornés l’un que l’autre, il nous était difficile de s’excuser et je ne me sentais pas prête à le faire alors qu’il avait failli griller ma couverture. Mais bon, un peu de réflexion plus tard, je me rendis compte que même si je ne l’avais en effet pas voulu, j’avais été un peu abrupte avec lui. Un comportement que l’armée m’avait transmis avec mes soldats. Je n’y pouvais rien ! C’était dans mon sang, dans mon être tout entier.

Finalement, quand il me rattrapa et qu’il me présenta ses excuses, je fis l’effort de chasser cette rancune et hochais de la tête. J’avais si peu d’amis en ville, mieux valait ne pas me fâcher avec la seule personne présente ici qui me connaissait vraiment, ne serait-ce qu’un tout petit peu ! Je finis par sourire et lui tapotais le bras.

« T’inquiètes, c’est pas grave. Tu devras juste me faire cent pompes ! » Dis-je dans un petit rire amusé. Je me souviens que même à l’époque, j’aimais lui mener la vie dure. Peut-être parce qu’au fond de moi, j’avais toujours senti que je n’étais pas insensible à ses charmes de beau garçon, et que je m’en voulais pour ça.