No comments (Pv Orion)

Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas vu Orion et il fallait absolument que je remédie à cela au plus vite. Pas question que je ne laisse cette fille se mettre entre nous et nous séparer encore une fois. Elle avait réussi à le faire par le passé, mais ça c’est parce qu’à l’époque je n’osais pas m’imposer et aussi et surtout parce qu’à l’époque j’avais peur de perdre Orion. Bien sûr qu’au jour d’aujourd’hui j’ai encore peur de le perdre, mais avec le temps j’avais changé et j’osais plus de choses qu’auparavant. Bref, ce jour-là, après être passée rapidement à la boulangerie du coin, j’avais filé droit chez Orion et Luna et une fois devant chez lui, j’avais envoyé un sms à Luna pour lui dire que je me trouvais devant leur porte, mais qu’elle ne dise rien à son frère, parce que je voulais lui faire la surprise et lui apporter son petit déjeuner au lit. Ni d’une, ni de deux, le sms envoyé et reçu, la porte d’entrée s’était ouverte discrètement et c’est donc sans plus attendre que j’avais filé droit vers la chambre d’Orion, pour aller réveiller le jeune homme.

- Allez debout le Prince au bois dormant ! Il est onze heures, ce n’est plus l’heure de jouer à la marmotte ! En plus regarde ce que je t’apporte !

Avais-je dis par la suite, tout en lui tendant le sachet de croissants et de pains au chocolat encore chauds, sous le nez. A ce moment-là, j’étais encore très loin de me douter de l’orage qui allait me tomber sur le coin de la tête par la suite...

Après une nuit passée à se battre avec ses pensées, Orion dormait profondément. Il n s'était toujours pas remis de la révélation que Lydia lui avait faite la veille au matin. Elle était enceinte. De lui. Il avait suffit d'un seul moment de faiblesse, d'une seule fois où leurs corps s'étaient retrouvés, pour que leurs vies basculent. Il se sentait idiot, et s'en voulait terriblement. Elle ne savait pas encore si elle allait garder le bébé ou pas, mais quoi qu'il allait arriver Orion respecterait son choix, et si bébé il y avait il serait un père présent et responsable - pas comme le sien, en gros. Il avait passé sa nuit à se demander comment il allait annoncer ça à Luna et Alice... Elles allaient le massacrer, et il comprenait parfaitement pourquoi. Il avait agit de manière irresponsable, et s'en voulait terriblement. Mais la fatigue avait fini par l'emporter sur ses noires pensées quand 5h sonnaient - heureusement pour lui qu'il ne travaillait pas aujourd'hui. Il était plongé dans un profond sommeil quand une voix familière le réveilla. Alice. La tête dans le pâté, il la laissa parler en s'étirant longuement, et prit la peine d'enfiler un Tshirt- il faisait trop chaud en ce moment pour dormir avec autre chose qu'un short. Alice, petit rayon de soleil, lui avait apporté un sachet de viennoiseries qu'il accueillit avec un grand sourire. Il était ravi de la voir, comme toujours, mais avait aujourd'hui un poids sur le coeur.

-Salut, Al'.

Il la serra dans ses bras avant de prendre une gorgée de chocolat, ne sachant pas comment lui annoncer ce qu'il voulait lui dire. Elle était rayonnante, pleine d'énergie et semblait tellement heureuse... Il ne savait absolument pas comment elle allait réagir. Et étonnamment, c'était le fait de la rendre triste qui lui fit immédiatement et définitivement regretter ses retrouvailles avec Lydia. Après tout, c'était Alice qui l'avait ramassé à la petite cuillère après qu'elle soit partie.

-Comment tu vas ?

C’était quitte ou double. Soit il se réveillait de bonne humeur, soit au contraire il gueulerait parce que je l’ai réveillé. Mais qu’importe, le connaissant, je savais que même si c’était la deuxième option qui venait à se présenter, cela ne durerait pas bien longtemps. Et pour cause, tous les deux on ne pouvait pas rester fâchés l’un contre l’autre durant une éternité. Et puis franchement faudrait vraiment être fou pour faire la gueule à quelqu’un qui vous emmène des pâtisseries encore chaudes, vous ne croyez pas ? Assise sur le lit d’Orion, j’avais par la suite attendu quelques minutes que ce dernier ouvre enfin les yeux, avant de lui répondre ensuite en souriant :

- Là, tout de suite, ça va mieux. J’ai cru que tu m’avais oublié ces derniers jours… et toi alors ? On dirait que tu n’as pas dormi depuis des semaines… qu’est-ce qui t’arrive ?

A en juger par la tête qu’il faisait, j’avais rapidement senti que quelque chose n’allait pas. Mais bon plutôt que de rentrer dans le vif du sujet et l’assommer avec des questions toutes plus chiantes les unes que les autres, j’avais opté pour la deuxième solution qui se présentait à moi, c’est-à-dire regagner le silence et attendre qu’il me raconte ce qui le tracasse de lui-même. Sortant ensuite un pain au chocolat du sac que j’avais ramené, je m’étais levée doucement du lit afin de croquer dans celui-ci, tout en faisant attention à ne pas mettre de miettes partout.

Orion éprouva en pincement au coeur quand Alice lui rappela qu'ils ne s'étaient pas vu depuis plusieurs jours. C'est vrai qu'ils essayaient de se voir le plus souvent possible, et qu'il avait un peu délaissé sa meilleure amie ces derniers temps. Il soupira, conscient qu'il ne pouvait pas lui cacher la vérité plus longtemps. Il contempla sa meilleure amie quelques instants avant de lâcher la bombe, profitant des derniers instants de calme avant la tempête.

-Il s'est... passé pas mal de choses, ce dernier mois. Dont j'aurais dû te parler, et je suis sincèrement désolé de ne pas l'avoir fait. J'ai... J'ai agis comme un con. Tu devrais t'asseoir.

Il attendit qu' Alice se rasseoit sur le lit avant de continuer. Il se sentait terriblement mal, presque comme s'il avait... trompé Alice ? Drôle d'idée, ils n'étaient même pas ensemble. Et pourtant... Non, ce n'était absolument pas le moment d'y penser. Il se cacha la tête dans les mains un moment avant de finalement lâcher le morceau, assis sur le bord de son lit.

-J'ai revu Lydia, il y a un mois. Elle était triste et ne savait pas à qui se confier, j'ai accepté de l'écouter... et on a fini par coucher ensemble. Une fois. Je lui ai dit que j'avais besoin de temps pour réfléchir et on ne s'est pas revu pendant un mois. Elle est revenue me voir hier... et elle est enceinte. De moi.

Est-ce que j’étais blessée de voir que pendant plusieurs jours mon meilleur ami m’avait mise de côté et ne m’avait pas appelé une seule fois ? Oui un peu. Mais pour autant je ne lui en tenais pas rigueur. Après tout ça peut arriver à tout le monde, le fait d’avoir besoin d’être seul pendant un temps, vous ne croyez pas ? Et puis le fait que l’on soit là, ensemble tous les deux, à se comporter chacun comme nous avions toujours eu l’habitude de le faire, suffisait à me faire oublier que je n’avais pas vu Orion durant plusieurs jours d’affilés. Néanmoins, après que ce dernier se soit excusé et m’ait demandé de m’asseoir, ce mauvais pressentiment que j’avais ressenti au réveil ce matin-là, se faisait ressentir à nouveau. M’asseyant alors face à lui, sur le lit, je lui avais dit :

- Orion qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tu as fait ?

Je ne sais pas pourquoi, mais je savais au plus profond de moi que j’allais détester ce que me dirait mon meilleur ami. Pourquoi ? Je ne sais pas, sûrement un pressentiment. Silencieuse, mon regard posé dans le sien, j’attendais patiemment (ou pas) que ce dernier daigne me dire ce qui n’allait pas. Lydia… j’aurai dû m’en douter. Cette fille elle avait le don pour foutre la merde partout où elle allait et encore plus pour foutre le bordel entre Orion et moi. Cette fille, si je pouvais, je l’enverrai sur la planète Mars, sans billet de retour. Quand est-ce qu’elle arrêterait enfin de me pourrir la vie ? On pourrait croire comme ça que j’avais complètement décroché du discours d’Orion, après avoir entendu le prénom de cette garce pourtant ce ne fut pas le cas. Non, je faisais juste semblant de rien et je prenais sur moi pour ne pas craquer, quand soudain à l’entente des mots ‘enceinte de moi’ je n’avais pas pu m’empêcher de lui dire :

- Tu es vraiment un idiot McFly !

Oh oh... quand je l'appelais par son nom de famille, ce n'était pas très bon signe en général.

- Je… je n’arrive pas à comprendre qu’une fois de plus tu te sois fait avoir par cette garce et qu’en prime tu ne sois même pas protégé… Tu es sûr qu’elle est réellement enceinte au moins ? Et si elle l’est, qu’est-ce qui nous prouve que c’est bien toi le père de ce bébé ? Tu as fait des tests ? Comment peux-tu encore la croire sur paroles, après tout ce qu’elle t’a fait par le passé ?

A cet instant-là, quiconque qui connaissait les sentiments que j’avais pour Orion, comprendrait forcément que je puisse ressentir de la colère à l’égard de mon meilleur ami et de cette fille. Il comprendrait aussi que je puisse me sentir trahie par cet homme que j’aimais secrètement depuis de nombreuses années. Si auparavant, j’aurai pu vous dire qu’Orion ne me décevrait jamais, ce n’était plus le cas aujourd’hui…

Spoiler:

Au fur et à mesure qu'il lui expliquait la situation, Orion voyait Alice se décomposer. Et comme prévu, elle ne pris pas très bien la nouvelle. Il ne supportait pas de la voir comme ça, et avait envie de la prendre dans ses bras, mais savait que cela ne ferait qu'empirer la situation. Il la laissa donc exploser, se prenant tous ses reproches les uns après les autres. Le jeune homme connaissait Alice depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'il fallait la laisser exploser totalement avant de pouvoir en placer une, et c'est donc ce qu'il fit. Il tiqua en entendant Lydia être qualifiée de garce, mais savait que ça n'avait jamais été le grand amour entre les deux. Il fit les cent pas, avant de retourner s'asseoir auprès d'Alice quand celle-ci eu fini de parler. Par quoi commencer ? Quoi qu'il dise, il restait coupable, et rien ne pourrait rassurer sa meilleure amie. Mais il se devait d'essayer.

-Oui, je suis un idiot. Et Lydia... Lydia n'est plus une "garce", comme tu dis. Si elle me dit qu'elle est enceinte et que je suis le père, je la crois. Elle n'aurait pas de raisons de me mentir, elle sait que je ne retournerai pas avec elle. Tu dois me croire. Elle est totalement paumée, et moi aussi sur le coup.

Il posa sa main sur celle d'Alice, espérant qu'elle ne le rejetterait pas. Il avait l'impression de lui briser le coeur, et ne supportait pas ça. Mais il était dans une situation compliquée... Désormais, quelle que soit sa décision, quelqu'un finirait blessé, et il le serait également. Il soupira, conscient de la merde dans laquelle il se trouvait.

-Ecoute, Al'... Il faut me faire confiance, sur le coup. Ok ? J'essaierai de prendre la meilleure décision pour tout le monde, mais pour le moment j'essaie juste de ne pas me noyer dans mes problèmes. S'il te plaît, ne m'en veut pas.