This girl is gonna get me killed ~ Aelyn & Ainsley

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Aelyn grogna en se laissant tomber sur un banc inconfortable du commissariat. Elle venait de se faire tabasser par les hommes de son ex-blanchisseur d'argent, et de se faire ramasser par une patrouille de police. C'est bien ma veine de finir dans l'endroit que j'essaie d'éviter le plus au monde... Super journée, waouh ! songea-t-elle, maussade. Elle n'était visiblement pas assez mal en point pour finir à l'hôpital, mais assez défigurée par les coups pour qu'ils ne la reconnaissent pas. Mais bon, étant donné qu'elle était spécialiste du déguisement, ils n'avaient sûrement pas son signalement... et peut-être même pas son nom. Enfin j'espère.

La jeune femme, trop mal en point pour se concentrer sur toutes les paroles qu'elle captait de l'un des agents qui l'avaient trouvée au personnel de l'accueil, n'entendit pas. « Emmène-la.... Pryce. » Qu'est-ce qu'ils veulent que j'aille foutre au Leader Price ? Maugréa-t-elle silencieusement avant de se faire relever par le second agent, qui l'épaula pendant qu'ils traversaient une infinité de couloirs. Tout paraissait semblable à un rêve. Les lignes tordues, la vision déformée. L'impression que le temps passait lentement et en même temps qu'aucune seconde n'avait filé. Le flou total. Elle reconnut juste une pièce, vierge et aseptisée, et elle sentit juste le fauteuil dans lequel on l'installait. Les deux agents la laissèrent seule, et elle songea à s'enfuir, avant de décréter que ce n'était même pas la peine. Elle ne leur échapperait jamais dans cet état.

Aelyn s'adossa au fauteuil, et grimaça de douleur, geignant discrètement en cambrant légèrement le dos. Elle ferma les yeux, le souffle coupé par la douleur qui lui vrillait le corps. Elle commençait à avoir une migraine affreuse, allant de pair avec son œil clos par un vilain hématome, son arcade sourcilière éclatée et le sang ayant couler sur sa tempe en fins ruisselets. De l'autre côté du visage, sa pommette la brûlait, de même que sa mâchoire et sa lèvre entaillée. Elle devait avoir de beaux bleus violacés ou jaunâtres extrêmement agréables à voir. Ses bras en étaient parcourus, mais étaient aussi constellés de multiples légères plaies ouvertes. Elle posa une main sur ses côtes, les doigts ensanglantés et les phalanges écorchées. Je doute qu'ils m'aient brisé quelque chose. Je dois avoir quelques côtes fêlées, mais pas cassées. Mon épaule doit être luxée, mais ça ira. Putain. Bande d'abrutis. Des bâtons mal dégrossis. J'ai des échardes partout. Je crois qu'ils m'ont écrasé un sein, ces salops. Et ils m'ont foutu un coup de pied dans la trachée. Putain. Je suis vraiment pas belle à voir. Noélya va me tuer.

Des talons hauts claquèrent avec force dans le couloir, la faisant grimacer de nouveau de douleur et redoublant les marteaux dans son crâne. Je crois qu'ils m'ont déchiré l'oreille aussi. Elle sentait le sang dans son cou, et une douleur sourde dans son lobe. A vrai dire, tout son corps n'était que souffrance. Ténue, superficielle, mais bien présente. Je vais les buter. Non. Merde. Noélya va vraiment me tuer. Elle ne leva même pas la tête, n'ouvrit même pas son seul œil valide quand la porte s'ouvrit. Je doute qu'ils viennent me chercher au commissariat pour finir le boulot. De toute façon, s'ils avaient voulu me tuer, ils l'auraient fait là-bas. Merde. Noélya. Fais chier. Elle va me haïr.

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« Jeune femme de type caucasienne âgée d'environ 18 ans. » « C'est un peu succinct non ? » L'agent soupira en rivant ses yeux vers moi, ne jugeant probablement pas utile de partager d'autres éléments avec le médecin. « Ramassée dans la rue après un passage à tabac. On suppose qu'il s'agit d'un conflit entre macs. Probable raccolage. » « Comment ça probable racolage ? » « Je t'en pose des questions sur ton travail moi ? » « Non mais à vrai dire, vous n'avez pas fait médecine. » Répondis-je en haussant les épaules, sous le regard surpris de l'agent qui ne se rendit compte de la condescendance de ma réflexion qu'après mon départ.

Attachant rapidement mes cheveux en un chignon qui laissait retomber de longues mèches bouclées, je rentrais dans la salle d'examen en prenant soin de refermer la porte derrière moi. La nuit promettait d'être longue ; un examen et deux rapports à terminer avant de clôturer ma journée. « Bonsoir, je suis le Docteur Pryce. » Annonçais-je poliment, sans me rendre compte que la fatigue accentuait fortement mon accent anglais. Bon sang, ce n'est qu'un enfant. Le contraste entre la gravité de ses blessures et sa jeunesse apparente était saisissant. Je parvenais rapidement à la conclusion que ; considérée comme une jeune prostituée, la victime n'avait pas été transférée à l'hôpital, puisque ses blessures ne suggéraient pas que son état le nécessite.

Je procédais à un rapide examen à l'aide de ma lampe de diagnostic, découvrant de nombreux hématomes et contusions diverses, notant ces éléments sur un calepin que je reposais sur une table d'appoint. J'enfilais une paire de gants dans la foulée, hésitant à outrepasser mes droits en réalisant que l'une ses épaules était luxée, celle-ci étant plus basse que l'autre et revêtait une couleur bleutée caractéristique. D'ordinaire, je refusais d'aller à l'encontre des protocoles ; cartésienne dans l'âme, je pensais aussitôt à mon poste que je risquais mais également au serment d'hypocrate. Au diable les protocoles ! « Pouvez-vous m'épeler votre nom ? » Demandais-je pour l'obliger à se concentrer sur quelque chose, d'une part, pour préjuger de son état physique et d'une autre, pour faire diversion. Je repliais son avant bras et fis glisser la tête de l'humérus sous l'os de l'omoplate d'un coup sec en laissant aussitôt retomber son membre le long de son corps, ouvrant le placard pour me saisir d'une écharpe triangulaire d'immobilisation. J'entrepris de réaliser une écharpe d'urgence pour maintenir son bras. « Cela devrait vous soulager... » Dis-je avec une bienveillance extrême dans la voix, contrôlant son pouls pour m'assurer que tout rentrait dans l'ordre avant de procéder à la suite de l'examen.

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Aelyn ouvrit l’œil, surprise d'entendre une voix agréable plutôt que la voix granuleuse des agents. Elle contempla, toujours aussi choquée, la femme aussi agréable à regarder qu'à écouter s'approcher pour l'ausculter. Docteur Ainsley Pryce. Ah. Ce n'était pas le Leader Price alors. Je m'en souviendrai, docteur Pryce.

Aelyn retint ses grimaces et gémissements de douleur, une lueur bravache dans le regard. La femme avait l'air choqué que tous arboraient en voyant son visage juvénile. Il est vrai qu'une personne tout juste majeure qui se fait tabasser, ça choque toujours. Youhou. Encore le centre de l'attention. Aelyn préférait généralement être dans l'ombre. C'était là qu'on était le plus en sécurité, le plus caché, et que l'on pouvait faire le plus de mal. Non. Merde. Ne plus faire de mal. Arrêter l'illégalité. Elle prit une profonde inspiration, fermant les yeux, inconsciente de l'air accablé qu'elle prenait.

« Pouvez-vous m'épeler votre nom ? » lui demanda Pryce, la tirant de sa rêverie. Aelyn leva la tête vers elle, l’œil désemparé, ouvrant déjà pour lui répondre en mode James Bond « Sandoal. Aelyn Sandoal. ». Elle s'arrêta au dernier moment, se rappelant qu'aussi sexy que soit cette Ainsley Pryce – et Dieu sait qu'elle est sexy – elle restait affiliée au commissariat. Donc aux flics. C'est-à-dire les personnes qu'elle cherchait à éviter pour ne pas finir en prison. Donc non, elle ne s'appelait pas Aelyn pour- « Aaah. » lâcha Aelyn en se cambrant, submergée par la douleur de l'épaule luxée que Pryce venait de remettre en place. Elle gémit en se tapant la tête contre le dossier du fauteuil. « Putain Pryce t'y vas pas de main morte. » jura-t-elle, sa voix rendue plus rauque et plus grave qu'à l'habitude par le coup dans sa trachée et la douleur. Si Pryce avait un accent anglais – so cute – ses propres paroles chantaient sur l'accent océanien, avec quelques consonances plus rudes en raison du maori qu'elle pratiquait régulièrement.

Aelyn inspira profondément, et souffla. Qu'est-ce que ça peut foutre qu'elle sache qui je suis ? Au pire, ils pourront mettre un visage sur mon nom. Je suis déjà recherchée, ça ne changera pas grand-chose. Et puis, Noé' a dit qu'il fallait que je suis honnête, sincère, et tout le truc muche. Merde. Je te hais, Noé'. « Sandoal. Mon nom, c'est Sandoal. Et mon prénom, Aelyn. Presque un anagramme du vôtre. » remarqua-t-elle. On avait dit Bond, James Bond ! Oh, et puis tant pis. Il faut que je m'occupe l'esprit, ça fait trop mal. « Parlez-moi. De choses compliquées. J'en sais rien, de médecine. Ou de n'importe quoi d'autre. Mais bordel parlez-moi ça fait trop mal ! Et non, ça ne soulage pas ! » râla-t-elle, gigotant de temps en temps. Son bras en écharpe la rendait plus précautionneuse qu'à l'accoutumée, mais la douleur la rendait plus tête brûlée. Combo gagnant. Aelyn se calma soudainement, posant de nouveau la tête contre le dossier, les yeux rivés sur le plafond. Elle sentit les mains de Pryce parcourir son corps, et la sentit soulever son débardeur – sa chemise avait fini déchirée et abandonnée dans la rue, pour son plus grand malheur. « Vous voulez pas que je me déshabille quand même ? » gronda-t-elle, offusquée.

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« Putain Pryce t'y vas pas de main morte. » Elle était consciente, ce qui était une bonne chose. Je parcourais rapidement le rapport effectué par mes collègues, lequel précisait que le test d'alcoolémie avait déjà été effectué sur place. Je ne pris pas la peine de répondre, trop concentrée sur les notes que je rédigeais. « Sandoal. Mon nom, c'est Sandoal. Et mon prénom, Aelyn. Presque un anagramme du vôtre. » Je m'arrêtais soudainement en reversant les lettres à mon tour, étirant un léger sourire au coin de mes lèvres. Cette réflexion m'amenait à faire un parallèle curieux avec ses blessures, il ne s'agissait pas d'un tiers pris à partie d'un conflit mais bien d'un règlement de compte. Pourtant, l'innocence physique de la jeune fille tranchait avec ce raisonnement et je me demandais aussitôt si elle ne s'en servait pas pour commettre des crimes ou à défaut, de petits délits. « Parlez-moi. De choses compliquées. J'en sais rien, de médecine. Ou de n'importe quoi d'autre. Mais bordel parlez-moi ça fait trop mal ! Et non, ça ne soulage pas ! » « Laissez-vous le temps de respirer. Ça fait mal dans l'instant mais ça ne devrait pas tarder à vous saoulager. Je vous le promets. » Répondis-je, plus amusée qu'intimidée par son impétuosité, encadrant ses mouvements afin de l'aider à se calmer et surtout d'éviter qu'elle n'aggrave elle-même ses blessures.

« Vous voulez pas que je me déshabille quand même ? » M'arrêtant pour la dévisager, je me rapprochais en faisant rouler mon tabouret du bout du pied. Je plantais mes deux grands yeux bleus dans les siens, levant aussitôt mes mains. Je ne pouvais que comprendre la pudeur qu'elle exprimait ; du fait de mon éducation et de mes origines, bien que celle-ci me surprenait car la plupart s'en moquaient, du fait qu'il s'agissait majoritairement de récidivistes ayant l'habitude des fouilles au corps et des examens. « Je ne ferais rien sans votre accord, nous pouvons procéder par étape. Sachez que je ne suis pas votre ennemie, que je n'ai aucun intérêt dans la justice et je ne suis pas agent de police à proprement parler. Bon sang, heureusement que non, d'ailleurs. » Répondis-je avec humour. Je remarquais alors la façon dont Aelyn posait ses yeux sur moi et soupirais en esquissant un léger sourire. Plus flattée qu'offusquée, bien élevée sans être complexée, j'ajoutais. « Vous savez que je dois avoir au moins le double de votre âge ? » Je reposais mes mains sur le fauteuil dans lequel la jeune fille s'était allongée, demandant avec une politesse extrême. « Par contre, si vous n'en voyez pas d'inconvénient, j'aimerais quand même que vous puissiez retirer votre débardeur et votre pantalon. Je puis vous assurer que nous ne serons pas dérangée, d'ailleurs, je peux verrouiller la porte, si vous le souhaitez. » Fis-je, m'attendant à ce qu'elle proteste en me préparant à découdre de ma demande avec une adolescente un peu revêche.

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Aelyn l'écouta, et prit plusieurs profondes inspirations. Rapidement, la douleur dans son épaule décrût, bien que restant tenace, et elle poussa un soupir de soulagement, se détendant imperceptiblement. Ses yeux vert d'eau croisèrent de nouveau ceux, bleus, de Pryce, et elle se mordilla l'intérieur de la lèvre inférieure. « Je ne ferais rien sans votre accord, nous pouvons procéder par étape. Sachez que je ne suis pas votre ennemie, que je n'ai aucun intérêt dans la justice et je ne suis pas agent de police à proprement parler. Bon sang, heureusement que non, d'ailleurs. (…) Par contre, si vous n'en voyez pas d'inconvénient, j'aimerais quand même que vous puissiez retirer votre débardeur et votre pantalon. Je puis vous assurer que nous ne serons pas dérangées, d'ailleurs, je peux verrouiller la porte, si vous le souhaitez. »

Aelyn plongea ses prunelles dans celles de Pryce penchée sur elle, tergiversant et soupesant ses options. Elle finit par fermer les yeux, lassée de passer sa vie à devoir se méfier et à douter de tout et tout le monde. « Bon sang, elle va vraiment me tuer. » grommela-t-elle, pensant plus à Noélya qu'à Pryce. Quoi que, ça s'applique dans les deux cas quand même. Noé' va me faire tuer à force de vouloir me faire rentrer dans le droit chemin, et Sexy Doc va me tuer si elle continue de me faire souffrir comme ça ! Remarque, ça va mieux, elle a raison. Aelyn inspira profondément et rouvrit les yeux, bourrue. « Je devrais pouvoir me débrouiller pour le pantalon. Mais je vais avoir besoin d'aide pour le débardeur. Et fais gaffe Pryce, ils m'ont cassé un bâton dans le dos, je crois que j'ai une grosse écharde sous l'omoplate. »

Résignée, elle tendait déjà sa main valide vers son pantalon quand elle se figea soudainement. « Et oui, porte verrouillée, merci. » lâcha-t-elle, phrase accompagnée d'un regard méfiant et prévenant Pryce de toute connerie. Elle déboutonna et dézippa sa fermeture, puis fit glisser avec peine son pantalon le long de ses jambes marquées elles aussi d'hématomes. Ce ne fut que lorsque le pantalon fut à terre qu'elle prit la peine de revenir sur son terrain familier : la drague. « Comme si ça te dérangeait, Sexy Doc. » murmura-t-elle suavement, jetant un regard par en-dessous à Pryce, assorti de son sourire le plus angélique – qui était aussi le plus simiesque et le plus insolent. Ça plaisait, souvent. Fausse allure de grande gueule. Ou pas.

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« Bon sang, elle va vraiment me tuer. » « Trop de paperasse. » Répondis-je sans l'once d'un sourire, en parfaite pince sans rire. Je l'aidais à retirer ses vêtements, repliant à la manière d'une mère ce qu'elle jetait négligemment sur le sol. Dans la foulée, je refermais la porte.

Revenant vers la jeune femme, j'allumais ma lampe de diagnostic et examinais ses réflexes pupillaires. « Comme si ça te dérangeait, Sexy Doc. » « Vous me rappelez étrangement quelqu'un. » Fis-je en guise de réponse, pensant aussitôt à l'impétuosité de Lyhla et la façon dont elle avait tenté de m'attirer dans ses filets. Aussi, je m'amusais de la situation et de l'insolence d'Aelyn qui n'éprouvait aucune gêne à me draguer ouvertement. « Par contre, je ne vous donnerai aucun médicament. Votre comportement est inapproprié. » Ajoutais-je en éteignant ma lampe, sombrant dans ses yeux verts d'eau qui me donnaient pourtant l'impression d'être aussi sombres que des cavernes. Pour autant, je n'exprimais aucune colère, reportant mes observations relatives à ses blessures sur mon calepin. Nul doute qu'elles étaient consécutives à une agression, mes conclusions iraient dans ce sens.

J'injectais une solution à base de lidocaïne pour anesthésier l'arcade sourcilière, là ou d'autres collègues auraient recousu sans précaution et fis rapidement quelques points pour recoudre la plaie. Avec une rapidité effarante et une délicatesse extrême, je poursuivais mes soins ; déposant des bandes élastiques autour de ses mains, nettoyant et désinfectant l'ensemble de ses plaies. « Tenez ça, s'il vous plait. » Dis-je lui laissant le soin de maintenir ses poches de glace sur les yeux alors que je concentrais mon attention sur l'une de ses oreilles que je désinfectais. « Je vous rédige une ordonnance pour un rendez-vous d'urgence chez un ORL. Présentez-vous au St. Paul's Hospital dès demain matin pour l'examen d'une possible perforation du tympan. »

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Aelyn la laissa faire, n'ayant à proprement parler pas d'autres choix. Elle frissonnait par intermittence, songeant qu'il faisait vraiment frais dans cette salle. Ses bras, ses flancs et ses jambes étaient couverts de chair de poule. A force de se voir appliquer du désinfectant partout, elle finit par s'habituer à la douleur, ne protestant ni ne geignant. Elle rêvassait, partie un peu loin, en esprit. La voix de Pryce la ramena à la réalité, et elle esquissa un nouveau sourire. « Ah oui ? Qui donc ? Non, plus important, ça a marché ? »

Elle grimaça quand Sexy Doc tritura son oreille, et grogna. « Le temps d'y aller à pieds, il faudrait que je parte maintenant. Avec une carte et une boussole. Vous fournissez ça ? La tente de camping aussi ? » De nouveau, elle décocha un sourire enjôleur à Pryce, puis reprit plus sérieusement. « Je n'ai pas de voiture, pas d'argent, et après ça je suis un poil parano. Vous ne voudriez pas m'emmener par hasard ? Et me laisser aussi squatter chez vous quelques jours ? Votre lit doit être confortable, non ? »

Une fois qu'elle était partie, elle ne s'arrêtait plus. Mais elle ne pouvait définitivement pas rentrer chez Noélya, déjà parce que cette dernière allait lui faire une crise, et ensuite parce que ça la mettrait en danger. C'est ça, fais ton héros de film super-altruiste. En vrai, tu veux juste l'éviter pour ne pas qu'elle te demande des comptes, parce que si tu lui dis la vérité, elle va te trucider comme jamais. Et puis, une rousse, ça change.

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« Ah oui ? Qui donc ? Non, plus important, ça a marché ? » « Pas du tout. » Mentis-je sans effort en lui adressant un léger sourire complaisant, avant de m'éloigner vers un petit bureau d'angle dans lequel je trouvais une enveloppe. Je glissais l'ordonnance à l'intérieur. Elle avait un quelque chose d'attachant, à jouer les rebelles, alors que ses yeux trahissaient le contraire.

« Le temps d'y aller à pieds, il faudrait que je parte maintenant. Avec une carte et une boussole. Vous fournissez ça ? La tente de camping aussi ? Je n'ai pas de voiture, pas d'argent, et après ça je suis un poil parano. Vous ne voudriez pas m'emmener par hasard ? Et me laisser aussi squatter chez vous quelques jours ? Votre lit doit être confortable, non ? » Aelyn me gratifia de nouveau de ce sourire enjôleur qui lui donnait l'air d'une peste, poursuivant son monologue avec une insolence inouïe, de celle qui donne envie de répondre par une gifle. Pourtant, je m'arrêtais un instant pour la dévisager, esquissant un sourire qui se termina en un léger éclat de rire. « Vous et moi, ça n'arrivera jamais. Je vais vous dire une chose : il y a des policiers qui succombent à ce genre de numéro, qui vous laisseront passer à travers le filet, ce ne sont pas des gens biens. Ne tombez pas dans ce piège. » Rivant mes yeux dans les siens, je déposais mes coudes sur le fauteuil. « Vous n'avez aucun proche à contacter ? » Pourquoi diable m'intéressais-je autant à mes patients ?

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Aelyn coula un regard par en-dessous vers Pryce glissant discrètement quelque chose de brillant dans une enveloppe et la remettant dans le tiroir. Elle ne dit rien, mais l'ombre d'un sourire flottait sur ses lèvres. Elle reprit un air innocent quand Pryce revint vers elle, riant à ses bêtises. Elle continua avec son air faussement innocent.

« Je ne drague pas ce genre de mecs. Et encore moins les mecs tout court. Donc ne t'inquiète pas Pryce, je sais flairer les ennuis. Sauf quand ils me tombent dessus. Mauvais jeu de mots mis à part, c'était pas mal non ? » Elle passa sa main valide dans ses cheveux, et soupira. « Vous n'avez aucun proche à contacter ? »

Aelyn déglutit difficilement, et grimaça. « Si on excepte que mes parents sont quelque part je ne sais où dans le monde à faire je ne sais quoi, et que je squatte actuellement chez une fille qui m'a trouvé à la gare... (Ce qui n'est pas faux d'ailleurs.) Non, je n'ai aucun proche à contacter. Vous ne voudriez pas rester avec moi et veiller sur moi ? » demanda-t-elle, presque plaintive. Faussement plaintive, bien entendu.

Elle rajusta l'écharpe improvisée qui avait glissé sur son épaule, et se redressa. « Et je ne te crois pas, Sexy Doc. Tu as menti en disant qu'elle n'avait pas réussi. Enfin bref. Oh, et si tu savais le nombre de personnes qui ont décrété que je ne réussirai pas à les faire tomber dans mes bras avant de tomber dans mes bras... (Aucune, enfin bref.) Ne t'avance pas trop, Sexy Doc. C'est juste que tu ne m'as pas encore vue sans mes bleus. » Elle lui envoya un clin d’œil suivi d'un baiser, et sourit de nouveau, toujours aussi désarmante. « Il me faudrait de nouveaux vêtements aussi, vous fournissez ça chez les Radin Cops ? »

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« Je ne drague pas ce genre de mecs. Et encore moins les mecs tout court. Donc ne t'inquiète pas Pryce, je sais flairer les ennuis. Sauf quand ils me tombent dessus. Mauvais jeu de mots mis à part, c'était pas mal non ? » J'éclatais de rire. Ça avait le mérite d'être clair. Pourtant, je ne croyais aucunement à son intérêt pour moi. « Si on excepte que mes parents sont quelque part je ne sais où dans le monde à faire je ne sais quoi, et que je squatte actuellement chez une fille qui m'a trouvé à la gare. Non, je n'ai aucun proche à contacter. Vous ne voudriez pas rester avec moi et veiller sur moi ? » L'étrange sincérité d'Aelyn m'interpella soudainement. Désirait-elle se confier parce qu'elle avait confiance en son médecin ou devais-je voir derrière cet acte un quelque chose de plus complexe comme un appel à l'aide, derrière sa voix aux fausses allures plaintives ? « Je peux demander à une patrouille de vous ramener chez votre amie. » Répondis-je, éludant la dernière partie de sa phrase, me relevant pour attraper l'enveloppe que j'avais déposé sur le bureau.

Et puis, elle surenchérit sur mon histoire, ne cessant de me provoquer en m'adressant un clin d'oeil puis un baiser. Je me contentais d'éviter ses jeux simiesques, nullement impressionnée par tant de d'audace - le privilège de la jeunesse, plutôt épuisée par tant d'inconvenance. « Nous ne fournissons pas de vêtements. » Répondis-je avec une lenteur extrême, ne sachant plus trop comment me départir de la situation. « Votre ordonnance. » Fis-je en lui tendant l'enveloppe. « J'insiste, c'est important. Et voici les coordonnées d'un centre formidable », ajoutais-je en griffonnant une adresse et un numéro sur une feuille de papier que je repliais, « qui vous permettra de rencontrer des personnes de confiance pour vous aider dans vos démarches ». Je lui tendis ce nouveau morceau de papier.

» ~ Here I am ~ Thalia & Ainsley
» KILL OR BE KILLED
» PRE-LIEN D'AELYN SANDOAL - (0M/1F)
» The bitter bitten - Aelyn
» Why ? ( pv Ainsley)