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 Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel

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MessageSujet: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyDim 2 Juil - 22:04

« Maman… ou est Papa ? » « J’en sais rien. » « Dis, quand est-ce qu’il rentre ? »  « Il ne rentrera pas. » « Pourquoi ? »  « J’EN SAIS RIEN PUTAIN. Enfin si, je sais. Mais BORDEL, tu me gonfles Harrison ! » Et merde. Et voilà qu’il se met à hurler, à se rouler par terre, les yeux baignés de larmes et les membres disloqués à force de marteler le parquet dans tous les sens. « Je suis désolé mon coeur. Arrête. S’il te plait. PUTAIN. » Inéluctablement, le gamin se remet à pleurer de plus belle.
J’ai raté ma vie. Je ne me reconnais plus et le reflet que me renvoie le miroir me dégoûte. Je porte un espèce de carré plongeant infâme qui me donne l’impression de ressembler à ma mère et un vieux cardigan gris. Et nous sommes seuls au monde. Seuls dans cette villa de merde qui suinte l’ennui et le désespoir. Cette maison ressemble à un magazine ; la décoration est impersonnelle et terne à en mourir. La piscine, construire après un caprice n’a jamais servi. Harrison n’y trempe que les pieds car je lui interdis de se jeter à l’eau, de peur qu’il se noie.

Ah oui et… j’ai quitté Ezelia. Je l’ai quittée pour un homme, avec qui je l’ai trompée, d’ailleurs. Un homme insipide et ennuyeux comme les pierres. Je n’ai pas supporté de vivre ma sexualité au grand jour, j’ai même été de nouveau jetée en cage, assommée de traitements médicamenteux jusqu’à ce qu’il ne reste plus de moi qu’une coquille vide. J’ai donc demandé le divorce, après plus de trois ans d’amour… pour une connerie de fuite dans la presse. Une putain de photo d’Ezelia et moi nous embrassant à Bali pour nos deux ans de mariage. J’ai été pointée du doigt et ai perdu de nombreux contrats. Jonah a même quitté la partie. Et je me suis retrouvée comme une conne sans un sou en poche lors d’une partie de poker.
Tout est donc allé très vite. Actrice fauchée au plus bas de sa gloire et déchue, je tombais enceinte. Forte de mon éducation conservatrice, j’épousais Gavin dans la foulée… et nous divorçâmes dans la même année.

Ce fut donc après ce constat pathétique que je décidais d'appeler Ezelia, aidée par quelques verres de gin - les vieilles habitudes ont la vie dure -. Je tombais hélas sur sa messagerie. « Ezelia. Il est un peu tard, je sais. Enfin, je ne sais pas trop ou tu es, peut être à Bali, ha ha. Bon, blague à part… non, en fait, j’en sais rien. Je ne sais pas trop pourquoi je t’appelle. Ah si, peut être parce que tu me manques. Putain. Te fous pas de ma gueule. J’ai peut être un petit peu bu. Enfin, assez pour te dire ce que je pense et putain, tu décroches jamais ce téléphone, enfin bref. Comme quoi, rien ne change. Mais dis, tu ne voudrais pas passer ? HARRISON, PAS DE CAMION SUR LA TABLE BASSE. » Et je raccrochais, ivre. Cela devait bien faire au moins six ans que nous ne nous étions pas vues...
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyLun 3 Juil - 12:13

Ezelia toussa en s'appuyant contre le mur, une main à quelques millimètres de sa poitrine. Elle s'était ruinée la santé, étant passée et restée en Enfer. Elle avait fait la plus grosse connerie de sa vie en acceptant de signer les papiers du divorce. Même son frère n'avait pas pu la pousser à sortir la tête de la tombe qu'elle s'était creusée.

En six ans, elle avait tout fait. Dépression pendant un an et demi. Elle en était sortie en allant en prison, pour avoir presque tabassé à mort le paparazzo les ayant prises en photo, Jessica et elle. Jessica. Ezekiel l'avait obligée à supprimer son numéro, lui avait demandé de brûler toutes les photos d'elle qu'elle avait, et de quitter l'appartement qu'elles avaient partagé. Elle avait effectivement supprimé son numéro, pour mieux le réenregistrer dès qu'il avait le dos tourné. Quant aux photos, elle avait prétendu les avoir brûlées, alors qu'elles étaient en réalité bien cachées, et qu'elle passait ses journées devant. Quant à l'appartement... Son frère lui avait annoncé vouloir le vendre, alors qu'il était venu la voir en prison. Elle lui avait souri, gentiment, et avait répondu : "J'y ai vécu avant elle, j'y vivrai après elle." Il avait pris ça pour un signe heureux, qu'elle allait enfin mieux. Il avait tout faux, le pauvre.

En prison, Ezelia a appris à faire semblant. Et depuis elle n'a jamais cessé de faire semblant. Après deux ans de liberté conditionnelle, elle avait obtenu la liberté sans conditionnelle. Pour faire plaisir à tout le monde, elle s'était trouvée un petit boulot de mécano, elle souriait et riait. Elle s'était même coupé et teint les cheveux en blond, espérant que ça lui donnait un aspect solaire. Ils avaient tous mis ça sur le compte d'une remontée de la pente. Alors qu'en réalité elle était toujours au fond du trou.

Après les médicaments pour pallier à sa dépression, elle était passée à l'alcool. Coma éthylique, moins dangereux que le suicide. Car oui, elle avait failli mourir, par deux fois. Deux overdoses médicamenteuses. Sauvée de justesse par son jumeau et leur lien indéfectible. Oh, elle avait toujours prétendu que les médicaments lui causaient des trous de mémoire, et qu'elle ne savait plus quand et combien elle les prenait. Mais ça, ce n'était que la part d'elle qui vivait dans le déni. L'autre part, parfaitement lucide, savait parfaitement qu'elle avait attenté à ses jours.

Maintenant, c'était l'alcool. Raisonnable en public, elle buvait toutes ses nuits, passait des nuits blanches à joncher le sol de bières et de vins, et nettoyait au petit matin. Elle dormait peu, mangeait mal, buvait mal. Et pourtant, à l'extérieur, elle ne paraissait que fatiguée. Ezelia releva la tête, les yeux embrumés, la crise étant passée. Elle s'affala sur le canapé, les yeux fixés sur la télévision éteinte et se saoulant encore et encore. Jusqu'à ce que son portable s'allume. Bordel. Ce numéro. LE numéro. Jessica. Ce devait être une erreur. Ce ne pouvait être qu'une erreur. Elles ne se parlaient plus, maintenant.

La main tremblante, Ezelia mit le haut-parleur en lançant l'appel vers la messagerie. Elle écouta le message. Non, ce n'était pas une erreur. Elle l'avait appelée, elle, et elle... Elle lui manquait. Sans réfléchir, presque comme un automate, Ezelia ferma la porte de l'appartement à clefs. Elle descendit les escaliers, sortit dans la rue, et se mit à marcher, vivement, dans la direction de la maison de Jessica. Elle savait où elle habitait. Elle avait toujours suivi, à distance, sa vie via les médias. Son ex-femme. Bordel, elle n'était pas son ex-femme, elle était sa femme !

Il pleuvait des trombes d'eau. Uniquement vêtue d'un jean slim et d'un débardeur, Ezelia passa une heure et demie, moitié marchant, moitié courant, pour arriver jusque chez Jessica. Il était plus de minuit quand elle sauta par-dessus le portail et sonna. La porte s'ouvrit, après quelques secondes qui parurent des minutes, insoutenables, à attendre. Et enfin, Jessica ouvrit la porte. Ezelia tremblait. De froid, parce qu'elle était trempée jusqu'aux os. De feu, parce qu'elle brûlait de façon toujours aussi intense pour elle. Elle avança un pied, le posant à l'intérieur, appui et obstacle. Elles semblaient toutes les deux être dans un état lamentable.

Jessica commença à ouvrir la bouche, perdue et décontenancée. Ezelia la coupa, l'empêcha de dire quoi que ce soit. Prenant son visage en coupe entre ses mains tremblantes, elle l'embrassa, éperdument.
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyLun 3 Juil - 18:43

Harrison s’était endormi paisiblement, après avoir englouti nos deux parts de macaronis-fromage, me gratifiant de ce sourire satisfait qui lui donne une gueule d’ange. Il était ma raison d’être et de survivre dans un monde qui n’épargne personne et pas même moi, alors que tous avaient déserté le navire en pleine bataille. 

Lil’Jo avait déniché une autre « fille », plus jeune, plus docile et plus « bankable » parce qu'hétérosexuelle, ce qu’il n'avait de cesse de me rappeler parce qu’il avait cette satanée habitude de  bombarder mon téléphone d’articles de presse pour s’en vanter, bien que nous avions cessé toute autre forme de contact. Et je lisais chaque article, visionnais chaque interview comme une idiote jusqu’à m’en crever le cœur. C’était donc ça, ma réalité. Vivre par procuration. 
Rêvant à ces instants de gloire perdue.
Quand à mes parents, qui avaient tant prié pour mon absolution, force était de constater qu’ils avaient trouvé une certaine quiétude ; un petit enfant qu’ils chérissaient du plus profond de leur cœur ainsi qu’une fille bien rangée. Par « bien », entendons « mieux », car le divorce demeure à l’encontre des principes conservateurs qu’ils suivent religieusement, comme des apôtres aveuglés dans leur quête de vérité. D'ailleurs, bienheureux étaient-ils d’avoir participé à un mariage religieux, ce dont ils avaient privés la première fois. Première fois qui me semblait s’être passée dans une autre vie...
Pour autant, ce premier mariage demeurait  mon plus beau souvenir, alors qu’il s’effaçait peu à peu au profit d’un vide démesuré qui m’emplissait la poitrine à mesure qu’il m’asphyxiait, tel un poison que rien ne peut arrêter. 
Parallèlement, j’avais suivi, avec un intérêt maladif, les chroniques de presse afférentes à l’histoire de la décennie « violences aggravées par un manager hystérique ». Elle était allée en prison et avait certainement dépensé une fortune pour bénéficier d’une liberté conditionnelle. Ça avait fait un scandale. La presse s’était déchaînée et elle avait perdu de nombreux artistes et contrats. En fait, elle avait tout perdu car le monde la considérait désormais comme une hystérique bipolaire et violente. Certains magazines aux sources douteuses affirmaient même qu’elle aurait été aperçue entrain d’acheter du crack et de violenter de pauvres sdf à coups de battes de baseball cloutées. Je n’y avais accordé aucun crédit.
Elle avait dû être une prisonnière exemplaire parce que rien n’avait fuité de la prison dans laquelle elle avait été détenue. Peut-être avait-elle réellement bénéficié d’un traitement de faveur, ce en quoi croyait la presse « chambre isolée, promenades au soleil et libre accès à internet : le quotidien deluxe de ces prisonniers célèbres », ou encore tout autre titre racoleur « les inégalités sociales font rage au sein des prisons fédérales : quand certains meurent, d’autres bénéficient de gardes du corps ». Quand bien même cela aurait été vrai. Qu’est-ce que ça changerait, au fond ?

Ce fut donc las du monde que je décidais, ivre, d’inaugurer la piscine. J’enclenchais donc le thermostat pour la réchauffer et déposais mon verre quelque part au milieu de la terrasse. Qui d’autre pour me juger si ce n’est moi-même ? Après tout, il n’y a pas d’âge pour apprendre à nager. Et qui sait, peut-être qu’après cette expérience, je ne trouverais plus d’excuses pour éviter les baignades en public.
Forte de ce désir de me surpasser afin de quitter cette enveloppe de jeune trentenaire inexpérimentée et triste comme les pierres, je m’apprêtais à sauter lorsque je fus interrompue par la sonnette. Putain. Avais-je encore succombé aux fringales nocturnes ? 
Rebroussant chemin, je tirais machinalement sur mon t-shirt informe avant d’en faire un nœud qui retomba mollement sur un legging noir dans lequel je flottais. Ezelia. Et merde, moi qui croyais qu’il ne s’agissait que d’un rêve stupide et non pas d’une réalité humiliante dans laquelle on appelle ses ex lorsque l'on a trop bu. Je priais pour ne pas avoir déposé d’autres messages pathétiques, qu’il s’agisse d’Ezelia ou de Gavin…

Après une hésitation qui me parut être de l’ordre d’une éternité, observant telle une potiche le visiophone, histoire de m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une hallucination ou d’une autre connerie du genre, je décidais d’ouvrir la porte. Je n'eus pas le temps de la réflexion qu'elle me sauta au visage pour m'embrasser et je me laissais emporter soudainement par cet élan empreint d'amour et de détresse, comme s'il s'agissait du baiser d'adieu que nous n'avions jamais partagé. Aussi, ce fut tout naturellement que je déposais mes mains sur ses hanches avec un désir soudain de la sentir contre ma peau. Et puis, je me séparais d'elle, interdite, ahurie. « Comment es-tu… le portail était ouvert ? » Et je ne trouvais rien de plus intelligent à dire que « tu ressembles à un chien mouillé ». Tentant vainement de reprendre possession de mon esprit embrumé par l’alcool et la surprise, je m'exclamais « et moi aussi ! », alors que le grand miroir d’entrée me renvoyait le reflet d’une blonde aux cheveux trempés par la pluie et aux vêtements informes et collants. Je me mis à rire, bruyamment, de ces éclats tonitruants et grossiers qui résonnent jusque dans vos rêves. Je l’invitais alors à entrer, parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire, et lui proposait dans la foulée de se blottir au coin du feu, sans lui laisser l’opportunité de me dire « non ».
Je remontais les escaliers en trombe pour ramener quelques serviettes, visiblement dans un vacarme assez fracassant pour réveiller Harrison dont les pleurs résonnèrent jusque dans ma salle de bain. Au diable les situation biscornues, je décidais de le prendre dans mes bras et de redescendre dans le salon. « Je te présente Harrison. Il a cinq ans demain. Enfin, aujourd’hui, en fait. » Je lui dressais mon plus beau sourire, alors qu’il déposait sa tête dans le creux de mon épaule en désignant la nouvelle venue du doigt, ce qui voulait dire « qui est-ce ? ».
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyLun 3 Juil - 20:02

Ezelia, étourdie, la regarda faire. Elle ne pensa même pas à lui répondre, à dire quoi que ce soit, à faire quoi que ce soit. Elle se retrouvait juste hébétée, heureuse, parce qu'elle avait répondu à son baiser, parce qu'elle ne l'avait pas rejetée. Malgré son nouveau style, Ezelia la reconnaissait, et l'aimait autant. A vrai dire, au niveau style, elle n'avait rien à dire, puisqu'elle ressemblait effectivement à un chien mouillé. A un chien mouillé sentant fort l'alcool. Toutes deux se trouvaient à égalité dans cet état d'ébriété.

Il lui fallut bien les quelques minutes passées agenouillée devant la cheminée pour se réchauffer pour se reprendre. Son euphorie se tarit légèrement, bien qu'elle sentait son cœur plus léger qu'à l'habitude. Quand Jessica revint, et lui présenta son fils avec un grand sourire, elle n'eut même pas le cœur de la détester, pour cet enfant issu d'un adultère. Au contraire, son propre sourire s'élargit et elle se trouva presque avec les larmes aux yeux. Encore mouillée, semant des gouttes derrière elle, elle s'approcha du garçon et lui ébouriffa gentiment les cheveux. "Bonjour mon grand, et joyeux anniversaire. Je m'appelle Ezelia, je suis une... amie de ta maman."

Ses yeux bruns, chauds pour la première fois depuis six ans, se relevèrent vers ceux, bleus et scintillants, de la femme qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer. Elle espérait qu'elle avait noté l'hésitation sur le mot "amie". Pour elle, elle restait sa femme, son aimée, son amante. Elle crevait d'envie de hurler sur tous les toits qu'elle l'aimait trop pour la laisser partir. Mais elle n'en fit rien, se contentant de lui sourire, avec tendresse. Elle récupéra une serviette et entreprit de se sécher, retrouvant un minimum de chaleur. De chaleur extérieure, tout du moins, car intérieurement elle continuait de brûler. "Toujours aussi séduisante, Jess'." lâcha-t-elle soudainement, la voix rauque. Elle détourna aussitôt le regard, les joues rougies par une nouvelle chaleur. Elle n'aurait jamais dû se présenter à elle à moitié ivre.

Ezelia n'avait qu'une envie, lui dire qu'elle voulait tout recommencer. Qu'elle espérait, qu'elle savait qu'elles réussiraient à se lancer dans une nouvelle vie. Elle ne le lui dirait jamais, mais elle était prête à tout pour gagner de nouveau son cœur. Pour retourner dans sa vie, qu'elles soient à nouveau heureuses.
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyLun 3 Juil - 21:39

Qu’aurais-je pu dire ? J’empestais le gin et elle, une sorte de mélange affreux d’alcool frelaté et de désespoir. Pourtant, ça ne la rendait que plus attirante, plus humaine et bien loin de l’image de la femme féroce en affaire que je connaissais. Cette même femme qui avait su me séduire et dont la confiance qui émanait en elle comme une lueur m’avait donné envie de céder à mes pulsions les plus primaires, celle-là même qui m’avait donné le meilleur orgasme de ma vie. Celle qui m’avait fait découvrir les plaisirs les plus charnels, qui avait su embraser et embrasser mon corps dans son apogée la plus despotique. C’était une attirance complexe et destructrice tant elle constituait en une évidence rare. J’aurais donné ma vie pour elle. J’avais veillé sur elle. Je l’avais épiée, moi aussi, sans même que nous nous concertions et nous nous étions probablement évitées en se pourchassant l’une et l’autre dans le néant, l’abysse sordide d’une folie douce qu’on nomme l’amour. Aussi, lorsque je la vis, recroquevillée près de la cheminée, je ne parvins pas à m’empêcher de penser que tout cela en était d’une banalité effrayante. Cela aurait être du être notre maison, notre foyer. Les murs auraient du être recouverts de notre vie passionnante, de nos voyages au bout du monde, l’entrée ornée d’un cadre kitsch représentant la scène phare de notre mariage ; celle de notre premier baiser en tant que couple marié…

« Bonjour mon grand, et joyeux anniversaire. Je m'appelle Ezelia, je suis une... amie de ta maman. » Prononça t-elle en passant la main dans les cheveux d’Harrison… à la manière d’une Maman, tout ce qu’il y a de plus normale. « Harrison, dis bonjour à Ezelia, coquin. » Et il s’exécuta… à sa manière. Il tendit une main et l’agita devant lui avant de remettre son pouce dans sa bouche. Il était un peu grand pour cela mais je parvenais pas à le lui interdire, surtout lorsqu’il pleurait parce que son père lui manquait.
Je déposais Harrison sur le canapé. Somnolant, il ferma les yeux aussitôt qu’il posait la tête sur les coussins. Alors et aussi tendrement que possible, j’entrepris de le recouvrir de l’énorme plaid en cachemire qui me servait de couverture, les soirs ou, ivre, je tombais endormie devant la cheminée.

« Toujours aussi séduisante, Jess. » Je me retournais derechef, surprise, quoi qu’un peu flattée. Cela en était presque grotesque d’être surprise, tout cela ressemblant étrangement à un feuilleton d’amour à l’eau de rose, diffusé le dimanche sur les chaînes du cable. « Je suis désolé Ezelia. » Murmurais-je alors, m’éloignant d’Harrison pour ne pas le réveiller. « Je ne sais pas ce qui m’a pris. Et je sais que… rien ne pourra jamais pardonner mes erreurs. Je n’ai jamais eu l’occasion de m’excuser. Correctement ». Je pris une grande inspiration, me rapprochant du feu pour me réchauffer le coeur mais aussi l’esprit. « Lorsque tu m’as demandé « est-ce bien ce que tu veux ? »… et que j’ai signé ces satanés papiers sans un mot… je n’ai jamais aimé personne comme je t’ai aimé Ezelia. Et je n’ai toujours pas d’étiquette. Homosexuelle, hétérosexuelle, bisexuelle… à vrai dire, je m’en contrefous. Ma vie est déjà foutue. C’est peut être ces questionnements qui ont détruits ma vie, d’ailleurs. Tout ce que je sais c’est… que je suis désolé ». Avouais-je, à demi-mots, les larmes me montant aux yeux sous cette confession.


Dernière édition par Harley Stevenson le Lun 3 Juil - 22:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyLun 3 Juil - 22:27

Ezelia, accroupie face au feu, se réchauffait petit à petit. Jessica se rapprocha d'elle, restant debout à ses côtés. Etonnamment, elle avait l'impression que l'émotion était plus forte ainsi. « Lorsque tu m’as demandé « est-ce bien ce que tu veux ? »… et que j’ai signé ces satanés papiers sans un mot… je n’ai jamais aimé personne comme je t’ai aimé Ezelia. Et je n’ai toujours pas d’étiquette. Homosexuelle, hétérosexuelle, bisexuelle… à vrai dire, je m’en contrefous. Ma vie est déjà foutue. C’est peut être ces questionnements qui ont détruits ma vie, d’ailleurs. Tout ce que je sais c’est… que je suis désolé ».

Ezelia releva la tête vers Jessica, observant son profil avant de se relever, gardant les mains tendues vers le feu. Elle resta silencieuse un petit moment, puis laissa échapper un petit rire. "Désolée de te le dire, mais tu n'es définitivement pas hétéro, malgré ce que tu veux croire." La jeune femme passa ses deux mains dans ses cheveux coupés court, les peignant grossièrement. Elle représenta ses doigts aux flammes, et ferma les yeux, savourant la chaleur remontant lentement le long de ses bras. "Est-ce que tu voudrais recommencer ? Nous deux. On pourrait... sortir, de temps en temps. Prendre du bon temps ensemble. Recommencer, retrouver la vie qu'on avait avant."

Elle tourna la tête vers Jessica, inquiète de sa réponse. Réponse mettant un temps à venir. "C'est ce que je veux, murmura Ezelia, Je veux... C'est toi que je veux, que j'ai toujours voulu. Je t'aime encore. Ou à nouveau, je ne sais pas. Il y a des moments où je détestais de me faire autant souffrir. Ma propre famille a cru bon de faire de toi une sorcière pour que j'arrête de me noyer. Je les ai détesté pour ça. J'ai détesté le monde entier, je crois, durant ces six ans. Et maintenant... Quand je te vois, je me dis que je ne t'en ai jamais voulu. Je n'en ai jamais eu le courage. C'aurait été me briser le cœur par moi-même. C'aurait été te rejeter et t'oublier, et je ne peux pas faire ça. Je n'y arrive pas. J'ai essayé, c'est vrai, au début, mais je n'y arrive pas. Alors, s'il te plaît, penses-y. Je veux vivre à nouveau avec toi."

Ezelia s'était dévoilée, comme elle le faisait rarement, ne pesant pas ses mots, ce qu'elle faisait rarement. Elle avait tout déballé, d'un seul coup, et s'en retrouvait soulagée, allégée.
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyLun 3 Juil - 22:55

« Ouais, bon, peut être pas hétérosexuelle. » Dis-je dans un éclat de rire. « Mais tu m'as comprise ? J'en ai marre des étiquettes... et de me cacher. De toute façon, tout est public désormais... » A bien y penser, je perdais plus de temps à me torturer l'esprit qu'à autre chose. Et de toute façon, j'avais perdu l'attention du public et des médias... était-ce une chance pour nous d'avoir enfin droit à notre happy end ? « T'es jolie comme ça. » Finis-je par dire, observant avec attention sa nouvelle apparence, regrettant néanmoins ses beaux et longs cheveux bruns, symbole que rien ni personne ne pouvait parvenir à la dompter, ce qui la rendait si sauvage à mes yeux.

Je l'écoutais alors me demander une seconde chance. Sa tentative de rapprochement, ses yeux brillants à la lueur du feu, comme deux étincelles n'attendant qu'un « oui » pour s'embraser et renaître de leurs cendres. « Ezelia... j'ai l'impression de ne jamais t'avoir quittée. Dans mon coeur. » C'était ridicule. Ses suppliques enflammées pour me reconquérir, ses regards amourachés, brûlants, incandescents à mon égard. Comment pouvait-elle vouloir recommencer après une telle trahison ? Ma trahison... « Ça fait déjà six ans... tu sais que je n'aime pas revenir en arrière... c'est synonyme d'échec. » Je fuyais encore après six ans, de la même façon un peu tordue dont j'usais - abusais - autrefois. « Et je ne pourrais jamais me pardonner... je ne peux pas vivre avec ça. » Et, de façon cruelle et sordide, j'utilisais une nouvelle excuse. « Et il y a Harrison. Ce n'est plus simplement toi et moi. Et Gavin car il reste son père... ce n'est pas ce que je veux pour toi. Tu ne mérites pas ça. Enfin, pas cette coupe. » Trop tard. Je m'empourprais aussitôt avant de m'esclaffer comme une idiote. « Et j'ai trop bu ce soir, je suis désolé. »
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyMar 4 Juil - 10:57

Ezelia se sentit perdre toute confiance en elle. Elle sentait son cœur se refroidir, voire se geler et se craqueler. Normalement, ce n'était pas elle qui devait refuser de lui accorder une seconde chance ? Elle était la victime, normalement, celle qui devait la repousser, refuser tout contact avec elle... Et pourtant, elle était celle qui lui courait après. Sans succès, en vain.

Les yeux d'Ezelia voguèrent dans la pièce, cherchant des idées. Apercevant la chaîne Hi-Fi et les CDs disposés dessous, elle eut l'idée de "commencer" une nouvelle histoire. La séduire, comme une histoire commençait. Une danse, des baisers timides et des joues roses. Avant de faire trois pas en arrière - métaphoriquement. Son visage, son regard se durcirent. Non. Elle l'avait déjà séduite. Et, vu ce que lui disait Jessica, elle n'avait pas besoin de la séduire à nouveau.

"Les cheveux repoussent, dit-elle lentement, Et j'aurai de nouveau une coupe que tu aimes." Son ton était lent, sourd, presque... menaçant ? Ezelia se mit en marche, s'approchant de Jessica, jusqu'à la faire reculer contre le mur. Empoignant ses mains et les plaquant au-dessus de sa tête, Ezelia la bloqua contre le mur, son corps collé à celui de Jessica. L'une de ses jambes passa entre les jambes de cette dernière, les écartant légèrement pour venir faire pression sur son entre-jambe. Leurs nez s'effleurant, leurs bouches se touchant presque, Ezelia parla, la voix saccadée. "Tu as besoin de moi, avoue-le. Tu ne peux pas te passer de moi. De tous, je suis celle qui t'a apporté le plus de bonheur, n'est-ce pas ?" Elle s'arrêta un instant, son bassin se mettant à onduler lentement contre celui de son ancienne amante. "Tu as besoin de moi pour être heureuse. Tu as besoin de moi pour te sentir vivante, pour être aimée... N'est-ce pas, Jessica Harley Stevenson-Gabriel ?"
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyMar 4 Juil - 22:07

Enivrée, envoutée, je me laissais repousser contre le mur alors qu'elle me plaquait les bras au dessus la tête. Je fermais instinctivement les yeux, emportée par un désir qui ne m'avait jamais quitté. Alors qu'elle m'arrachait un gémissement presque guttural, je me libérais pour l'éconduire.

Or, ce ne fut que lorsque ma main rentrait en contact avec sa cuisse que je me surpris à la caresser, jusqu'à en frôler son intimité à mon tour. « Je ne t'avouerai rien. » Murmurais-je, tandis que nos lèvres s'effleuraient dans une terrible parade amoureuse et je l'attrapais soudainement par les cheveux, les yeux toujours clos. « Tu sais très bien ce que je pense. » Me mordillant la lèvre, m'arrachant de nouveaux soupirs, je décidais de jouer avec sa nuque avant de redescendre du bout de l'index en vague douce le long de son échine pour lui arracher moi aussi quelques gémissements interdits. Puis, je l'attrapais par la taille alors qu'elle ondulait contre moi tandis que je ne voulais qu'une chose, qu'elle ondule en moi. « Tu as besoin de moi pour être heureuse. Tu as besoin de moi pour te sentir vivante, pour être aimée... N'est-ce pas, Jessica Harley Stevenson-Gabriel. » « Oui, j'ai besoin de toi. » Concédais-je pendant que, d'une main de maître, je la faisais pivoter de sorte de la plaquer à son tour contre le mur et je me jetais sur elle, telle une furie, pour l'embrasser avec brutalité, glissant une main dans son pantalon que je déboutonnais dans la foulée.

Ce fut dans cette brusquerie bestiale que nous fîmes tapageusement tomber un vase sur le sol avant de réveiller Harrison qui nous dévisageait de ses deux grands yeux ronds. « Maman ? »
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MessageSujet: Re: Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel    Light up the stars, I've got some pages to turn ft. Ezelia Gabriel  EmptyMer 5 Juil - 16:12

Ezelia resta adossée au mur, la tête baissée et les cheveux cachant ses traits. Essoufflée, échevelée, elle jeta un regard par en-dessous à Jessica, qui le lui rendit. Leurs prunelles, toujours noires de désir, se croisèrent, puis Ezelia détourna les yeux. Elle laissa Jessica s'approcher de son fils et lui parler, elle-même restant immobile, le temps de retrouver son souffle et la contenance allant avec.

Une fois que ce fut fait, elle reboutonna son jean et se redressa, passant une main dans ses cheveux, retrouvant son tic habituel. Son regard se posa alors sur l'heure affichée par une horloge numérique. Elle s'approcha alors du canapé, restant derrière le dossier. "Je vais y aller. Tu as toujours mon numéro... si tu veux." déclara-t-elle, la voix basse et sourde. "Au revoir Harrison. Au revoir Jess'." lâcha-t-elle plus rapidement, avant de détourner les talons et de se diriger vers la porte d'entrée. Elle ne savait pas si elle fuyait ou filait. Toujours était-il qu'elle avait envie et besoin d'être seule, pour réfléchir à cette soirée somme toute forte en émotion.

Ce fut ainsi qu'elle se trouva à fermer la porte de son ex-femme, se retrouvant de nouveau sous la pluie, bien que ce soit à présent une bruine et non plus des trombes d'eau. Frissonnante, elle s'éloigna, disparaissant vite dans les ténèbres de l'allée.
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